Victimed'un AVC le 27/10 dernier, déclaré extradable vers les USA la semaine derniÚre, par la cour de justice britannique, Julian Assange s'enfonce chaque jour, plus
Pire que le bruit des bottes le silence des pantoufles. » Max Frisch, 29 mars 1958. Il y a trente ans, le 4 avril 1991, est mort Ă  Zurich l’écrivain suisse Max Frisch Ă  quelques jours de ses 80 ans il est nĂ© le 15 mai 1911 Ă  Zurich. Il fait partie des grands Ă©crivains de langue allemande de la seconde moitiĂ© du VingtiĂšme siĂšcle, avec Friedrich DĂŒrrenmatt. Auteur de journaux, de romans, de piĂšces de théùtre, Max Frisch fut une figure suisse de l’engagement, conscience "de gauche", pacifiste il Ă©tait pour une "Suisse sans armĂ©e" en 1989 et terriblement anxieux face Ă  l’amour et Ă  la mort. Écrivain trĂšs engagĂ©, dans le sillon de l’existentialisme et marquĂ© par l’Ɠuvre de Bertolt Brecht qu’il a rencontrĂ©, il fut d’abord architecte, fils d’architecte, dirigeant un bureau d’études pendant une quinzaine d’annĂ©es il a conçu une piscine Ă  Zurich devenue monument historique avant de se consacrer totalement Ă  l’écriture. Ses premiĂšres publications datent de 1934 il avait 23 ans. Il est allĂ© en Allemagne la premiĂšre fois en 1935, en pleine effervescence nazie. Dans sa vie littĂ©raire, il a habitĂ© aprĂšs la guerre Ă  Rome en 1960 et Ă  Berlin en 1973 oĂč il a Ă©crit son "Journal Berlinois". Usant souvent d’ironie, Max Frisch est devenu cĂ©lĂšbre aprĂšs la sortie de "Stiller" en 1954 et de "Homo Faber" en 1957, le plaçant devant ses responsabilitĂ©s d’homme public. "Homo Faber" fut un best-seller traduit dans de nombreuses langues, et fut mĂȘme adaptĂ© deux fois au cinĂ©ma. Comme beaucoup de ses Ɠuvres, ce livre contient des indications autobiographiques et revient sur le thĂšme de l’identitĂ©. La vie de Max Frisch principal ingrĂ©dient de ses Ɠuvres ? Cela paraĂźt trĂšs probable. Selon IrĂšne OmĂ©lianenko, sur France Culture le 28 aoĂ»t 2016 Le vertige identitaire de Frisch trouverait Ă  la fois un socle, mille possibilitĂ©s d’amĂ©nagement, et surtout un axe autour duquel enrouler la fiction comme autant de plans dessinĂ©s prĂ©cisĂ©ment, rötring et tĂ© Ă  plat sur le papier. ». Max Frisch l’engagĂ©, c’est sans doute l’aspect la plus parlant de son Ɠuvre. Dans sa piĂšce "Monsieur Bonhomme et les incendiaires" créée le 29 mars 1958 Ă  Zurich, Max Frisch a Ă©crit cette formule cĂ©lĂšbre Pire que le bruit des bottes le silence des pantoufles. ». En quelque mot, sans mĂȘme de verbe, d’une concision suprĂȘme, il rĂ©sume la lĂąchetĂ© des citoyens libres qui boudent leur dĂ©mocratie. Avocat genevois, dĂ©putĂ© et ministre suisse, Mauro Poggia a en effet expliquĂ© le contexte de cette phrase le 15 mai 2011 100e anniversaire de la naissance de Max Frisch Ce n’est pas la dictature ou la tyrannie d’un homme ou d’un rĂ©gime que nous devons craindre, mais bien la sournoise victoire du conformisme et de la dĂ©mission des esprits. Max Frisch l’avait bien compris. Au sortir de la guerre, la Suisse avait Ă©chappĂ© au pire de la violence et de la nĂ©gation de l’Homme, mais le fait d’avoir dĂ» se battre bien moins qu’ailleurs pour maintenir la dĂ©mocratie et rĂ©tablir l’État de droit, n’avait sans doute pas permis de sensibiliser autant qu’ailleurs la population sur l’impĂ©rieuse nĂ©cessitĂ©, mais aussi l’incomparable privilĂšge de pouvoir s’exprimer sur l’avenir de la nation. ». Et de poursuivre avec une pointe de culpabilisation Les dĂ©cennies ont passĂ©, mais le danger menace plus que jamais. Alors qu’ailleurs, des hommes et des femmes sont prĂȘts Ă  donner leur vie pour accĂ©der Ă  la dĂ©mocratie, chez nous [en Suisse], 60% des citoyens considĂšrent sans doute indigne de leur emploi du temps de consacrer quelques minutes pour exprimer leur point de vue sur les sujets qui leur sont soumis, ou pour Ă©lire ceux qui devront les reprĂ©senter Ă  la tĂȘte de l’État. » Mauro Poggia. Cet aspect-lĂ  de l’Ɠuvre de Max Frisch, celui de l’engagement, est l’une des trois faces du "philosophe" Frisch dĂ©finies par RĂ©gine Battiston, professeure de littĂ©ratures germaniques Ă  l’UniversitĂ© de Haute-Alsace, dans un article pour la revue "Germanica" n°48 en 2011, oĂč elle Ă©voque trois pĂ©riodes de l’aventure littĂ©raire de Max Frisch existence et identitĂ© ; altĂ©ritĂ© et engagement ; dĂ©sillusion et transcendance. Elle explique notamment À la recherche de leur Moi, les personnages du monde littĂ©raire de Frisch se dĂ©couvrent une identitĂ© plurielle d’ĂȘtre en devenir. Le fait d’ĂȘtre pour l’Autre, de le chercher, de le rencontrer, d’échouer aussi dans sa relation Ă  l’Autre fĂ©minin, montre un sujet en quĂȘte de lui-mĂȘme et de sa propre identitĂ©, dans la seule voie de vie qu’est le chemin difficile Ă  deux et en pointillĂ©s aussi. 
 L’Ɠuvre de Frisch s’inscrit globalement dans trois grandes phases, qui vont des relations amoureuses et Ă©phĂ©mĂšres, Ă  l’engagement citoyen et enfin au pessimisme et Ă  la dĂ©sillusion, qui est prĂ©sente Ă  travers les mĂ©ditations de la fin de l’Ɠuvre. ». Quelques petits Ă©chantillons de la pensĂ©e de Max Frisch, Ă©videmment exprimĂ©e parfois par la bouche d’un de ses personnages. Dans "Don Juan, ou L’Amour de la gĂ©omĂ©trie" 1953 Tous les autres maris se sont au moins battus, je suis la seule ici Ă  ne pas ĂȘtre veuve. ». Aussi Sais-tu ce que c’est qu’un triangle ? Une chose inĂ©vitable comme un destin des trois Ă©lĂ©ments que tu possĂšdes ne peut rĂ©sulter qu’une figure et une seule et l’espoir, l’apparence de possibilitĂ©s Ă  l’infini qui si souvent jette le trouble dans notre cƓur, se dissipe comme une chimĂšre devant ces trois segments. Une solution et une seule, dit la gĂ©omĂ©trie. Une solution et non pas la premiĂšre venue. ». Encore Pour Dieu, dit-il, et moi, je dis pour la gĂ©omĂ©trie ; tout homme qui reprend ses esprits retrouve quelque idĂ©al supĂ©rieur Ă  la femme. ». Dans "Stiller" 1954 Nous vivons au siĂšcle de la reproduction. La plupart des reprĂ©sentations que nous nous faisons du monde, nous ne les avons pas vues de nos propres yeux plus exactement, nous les avons vues de nos propres yeux, mais sans ĂȘtre allĂ©s sur place ; nous voyons les choses de loin, nous entendons de loin, nous connaissons de loin. ». Dans "Homo Faber" 1957 Ce qui m’énervait les tĂȘtards dans chaque flaque d’eau, dans la moindre petite mare, une foule de tĂȘtards, partout cette obsession de la reproduction, cela pue la fĂ©conditĂ©, la pourriture florissante. ». Aussi Je ne me sens pas bien, quand je ne suis pas rasĂ© ; ce n’est pas pour les autres, mais pour moi-mĂȘme. J’éprouve alors la sensation de devenir quelque chose comme une plante, quand je ne suis pas rasĂ©, et je ne puis m’empĂȘcher de me tĂąter le menton. J’allai chercher mon appareil et j’étudiai toutes les possibilitĂ©s, c’est-Ă -dire impossibilitĂ©s, puisque sans courant Ă©lectrique il n’y a rien Ă  faire avec cet appareil, je le sais, et c’est bien ce qui m’énervait ; qu’il n’y ait pas de courant dans le dĂ©sert, pas de tĂ©lĂ©phone, pas de prise, rien. ». Encore Mon appartement, Central Park West, depuis longtemps me coĂ»tait beaucoup trop cher, deux piĂšces avec jardin sur le toit, situation unique, sans aucun doute, mais beaucoup trop cher quand on n’est pas amoureux. ». Dans "Le DĂ©sert des miroirs" 1964 Ennui en regardant la mer, ennui dĂ©licieux n’ĂȘtre pas mort et ne pas ĂȘtre obligĂ© de vivre
 ». Dans "L’Homme apparaĂźt au Quaternaire" 1979 Dieu existerait-il le jour oĂč il n’y aurait plus de cerveau humain, qui ne peut concevoir une crĂ©ation sans crĂ©ateur, M. Geiser se le demande. ». Dans "Esquisse pour un troisiĂšme journal" 2010 Notre tourisme, notre tĂ©lĂ©vision, nos changements de mode, notre alcoolisme, notre toxicomanie et notre sexisme, notre aviditĂ© de consommation sous un feu roulant de rĂ©clames, etc., tĂ©moignent de l’ennui gigantesque qui affecte notre sociĂ©tĂ©. Qu’est-ce qui nous a amenĂ©s lĂ  ? Une sociĂ©tĂ© qui, certes, produit de la mort comme jamais, mais de la mort sans transcendance et sans transcendance, il n’y a que le temps prĂ©sent, ou plus prĂ©cisĂ©ment l’instantanĂ©itĂ© de notre existence, sous forme de vide avant la mort. ». Pour terminer ce trĂšs modeste hommage Ă  Max Frisch, revenons Ă  RĂ©gine Battiston qui concluait ainsi, dans l’article dĂ©jĂ  citĂ© Pour cet Ă©picurien conscient qu’il faut profiter des instants qui nous sont donnĂ©s, ce grand amoureux des femmes et vivant dans la crainte de l’impuissance, la vieillesse, la dĂ©gĂ©nĂ©rescence, la dĂ©crĂ©pitude et la mort Ă©taient ses pires ennemis. S’il fut un homme jamais satisfait de ce qu’il avait, malgrĂ© les nombreuses rĂ©compenses, les importants succĂšs littĂ©raires et le soutien artistique dont il bĂ©nĂ©ficia, il resta jusqu’au bout un homme soucieux de sa postĂ©ritĂ©, des traces qu’il laissera et du devenir de son Ɠuvre et de l’humanitĂ©. » 2011. Aussi sur le blog. Sylvain Rakotoarison 03 avril 2021 Pour aller plus loin Max Frisch. Éric Zemmour. MaĂźtre Capello. Marguerite Duras. Michel Houellebecq. Jacques Rouxel. Roland OmnĂšs. Évry Schatzman. De Charles Trenet Ă  Claude Lelouch. "Changer l’eau des fleurs" de ValĂ©rie Perrin. Dominique Jamet. Édouard Glissant. Arnaldur Indridason. Bienvenue Ă  WikipĂ©dia ! Friedrich DĂŒrrenmatt. Henri Bergson. Patrice Duhamel. AndrĂ© Bercoff. Jean-Louis Servan-Schreiber. Claude Weill. Anna Gavalda. Alfred Sauvy. Françoise Sagan. Jean d’Ormesson. Les 90 ans de Jean d’O.
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Max Frisch Articles similaires Post navigation ← PIANTAR CHIODI L’AMOUR → Leave a Comment Votre adresse e-mail ne sera pas Email Website PrĂ©venez-moi de tous les nouveaux articles par e-mail. Le silence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des bottes » Texte de Martin Niemöller (1892-1984) > > > Un homme dont la famille faisait partie de l’aristocratie allemande, avant la seconde guerre mondiale, possĂ©dait un certain nombre de grandes usines et 22 FĂ©vrier 2013 "Le silence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des bottes" Texte de Martin Niemöller 1892-1984, Un homme dont la famille faisait partie de l'aristocratie allemande, avant la seconde guerre mondiale, possĂ©dait un certain nombre de grandes usines et de propriĂ©tĂ©s. Quand on lui demandait combien d'allemands Ă©taient de vĂ©ritables nazis, il faisait une rĂ©ponse qui peut guider notre attitude au regard du fanatisme. Peu de gens sont de vrais nazis » disait-il, mais nombreux sont ceux qui se rĂ©jouissent du retour de la fiertĂ© allemande, et encore plus nombreux ceux qui sont trop occupĂ©s pour y faire attention. J'Ă©tais l'un de ceux qui pensaient simplement que les nazis Ă©taient une bande de cinglĂ©s. Aussi la majoritĂ© se contenta-t-elle de regarder et de laisser faire. Soudain, avant que nous ayons pu rĂ©aliser, ils nous possĂ©daient, nous avions perdu toute libertĂ© de manƓuvre et la fin du monde Ă©tait arrivĂ©e. Ma famille perdit tout, je terminai dans un camp de concentration et les alliĂ©s dĂ©truisirent mes usines. » La Russie communiste Ă©tait composĂ©e de russes qui voulaient tout simplement vivre en paix, bien que les communistes russes aient Ă©tĂ© responsables du meurtre d'environ vingt millions de personnes. La majoritĂ© pacifique n'Ă©tait pas concernĂ©e. L'immense population chinoise Ă©tait, elle aussi, pacifique, mais les communistes chinois rĂ©ussirent Ă  tuer le nombre stupĂ©fiant de soixante-dix millions de personnes. Le japonais moyen, avant la deuxiĂšme guerre mondiale, n'Ă©tait pas un belliciste sadique. Le Japon, cependant, jalonna sa route, Ă  travers l'Asie du sud-est, de meurtres et de carnages dans une orgie de tueries incluant l'abattage systĂ©matique de douze millions de civils chinois, tuĂ©s, pour la plupart, Ă  coups d'Ă©pĂ©e, de pelle ou de baĂŻonnette. Et qui peut oublier le Rwanda qui s'effondra dans une boucherie. N'aurait-on pu dire que la majoritĂ© des Rwandais Ă©tait pour la Paix et l'Amour » ? Les leçons de l'Histoire sont souvent incroyablement simples et brutales, cependant, malgrĂ© toutes nos facultĂ©s de raisonnement, nous passons souvent Ă  cĂŽtĂ© des choses les plus Ă©lĂ©mentaires et les moins compliquĂ©es les musulmans pacifiques sont devenus inconsĂ©quents par leur silence. Aujourd'hui, des experts » et des tĂȘtes bien pensantes », ne cessent de nous rĂ©pĂ©ter que l'Islam est la religion de la paix, et que la vaste majoritĂ© des musulmans ne dĂ©sire que vivre en paix. Bien que cette affirmation gratuite puisse ĂȘtre vraie, elle est totalement infondĂ©e. C'est une baudruche dĂ©nuĂ©e de sens, destinĂ©e Ă  nous rĂ©conforter, et, en quelque sorte, Ă  diminuer le spectre du fanatisme qui envahit la Terre au nom de l'Islam. Le fait est que les fanatiques gouvernent l'Islam, actuellement. Ce sont les fanatiques qui paradent. Ce sont les fanatiques qui financent chacun des cinquante conflits armĂ©s de par le monde. Ce sont des fanatiques qui assassinent systĂ©matiquement les chrĂ©tiens ou des groupes tribaux Ă  travers toute l'Afrique et mettent peu Ă  peu la main sur le continent entier, Ă  travers une vague islamique. Ce sont les fanatiques qui posent des bombes, dĂ©capitent, massacrent ou commettent les crimes d'honneur. Ce sont les fanatiques qui prennent le contrĂŽle des mosquĂ©es, l'une aprĂšs l'autre. Ce sont les fanatiques qui prĂȘchent avec zĂšle la lapidation et la pendaison des victimes de viol et des homosexuels. La rĂ©alitĂ©, brutale et quantifiable, est que la majoritĂ© pacifique », la majoritĂ© silencieuse » y est Ă©trangĂšre et se terre. Les musulmans pacifiques deviendront nos ennemis s'ils ne rĂ©agissent pas, parce que, comme mon ami allemand, ils s'Ă©veilleront un jour pour constater qu'ils sont la proie des fanatiques et que la fin de leur monde aura commencĂ©. Les Allemands, les Japonais, les Chinois, les Russes, les Rwandais, les Serbes, les Albanais, les Afghans, les Irakiens, les Palestiniens, les NigĂ©riens, les AlgĂ©riens, tous amoureux de la Paix, et beaucoup d'autres peuples, sont morts parce que la majoritĂ© pacifique n'a pas rĂ©agi avant qu'il ne soit trop tard. Quant Ă  nous, qui contemplons tout cela, nous devons observer le seul groupe important pour notre mode de vie les fanatiques. Enfin, au risque de choquer ceux qui doutent que le sujet soit sĂ©rieux et dĂ©truiront simplement ce message, sans le faire suivre, qu'ils sachent qu'ils contribueront Ă  la passivitĂ© qui permettra l'expansion du problĂšme. Aussi, dĂ©tendez-vous un peu et propagez largement ce message ! EspĂ©rons que des milliers de personnes, de par le monde, le liront, y rĂ©flĂ©chiront et le feront suivre. Quand ils sont venus chercher les communistes, je n'ai pas protestĂ© parce que je ne suis pas communiste. Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n'ai pas protestĂ© parce que je ne suis pas Juif. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n'ai pas protestĂ© parce que je ne suis pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n'ai pas protestĂ© parce que je ne suis pas catholique. Et lorsqu'ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour protester. » "Texte de Martin Niemöller" 1892-1984, pasteur protestant arrĂȘtĂ© en 1937 et envoyĂ© au camp de concentration de Sachsenhausen. Il fut ensuite transfĂ©rĂ© en 1941 au camp de concentration de Dachau. LibĂ©rĂ© du camp par la chute du rĂ©gime nazi, en 1945. On ne peut s’empĂȘcher de repenser Ă  cette phrase de l’un de nos congĂ©nĂšres les plus Ă©clairĂ©s, lui aussi allemand d’origine Le monde est dangereux Ă  vivre non pas tant Ă  cause de ceux qui font le mal, mais Ă  cause de ceux qui regardent et laissent faire. » Albert Einstein Tags Massacres des ChrĂ©tiens Lesilence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des bottes attribuĂ© Ă  Max Fritsch, Martin Niemöller, Thierry Van Humbeeck, Bertolt Brecht. Pour ce qui est de l’homme de NĂ©anderthal discriminĂ© Ă  tort. > > Texte de Martin Niemöller 1892-1984, > > Un homme dont la famille faisait partie de l'aristocratie allemande, avant la seconde guerre mondiale, possĂ©dait un certain nombre de grandes usines et de propriĂ©tĂ©s. > > Quand on lui demandait combien d'allemands Ă©taient de vĂ©ritables nazis, il faisait une rĂ©ponse qui peut guider notre attitude au regard du fanatisme. > > Peu de gens sont de vrais nazis » disait-il, mais nombreux sont ceux qui se rĂ©jouissent du retour de la fiertĂ© allemande, et encore plus nombreux ceux qui sont trop occupĂ©s pour y faire attention. J'Ă©tais l'un de ceux qui pensaient simplement que les nazis Ă©taient une bande de cinglĂ©s. Aussi la majoritĂ© se contenta-t-elle de regarder et de laisser faire. Soudain, avant que nous ayons pu rĂ©aliser, ils nous possĂ©daient, nous avions perdu toute libertĂ© de manƓuvre et la fin du monde Ă©tait arrivĂ©e. > > Ma famille perdit tout, je terminai dans un camp de concentration et les alliĂ©s dĂ©truisirent mes usines. » > > La Russie communiste Ă©tait composĂ©e de russes qui voulaient tout simplement vivre en paix, bien que les communistes russes aient Ă©tĂ© responsables du meurtre d'environ vingt millions de personnes. La majoritĂ© pacifique n'Ă©tait pas concernĂ©e. > > L'immense population chinoise Ă©tait, elle aussi, pacifique, mais les communistes chinois rĂ©ussirent Ă  tuer le nombre stupĂ©fiant de soixante-dix millions de personnes. > > Le japonais moyen, avant la deuxiĂšme guerre mondiale, n'Ă©tait pas un belliciste sadique. Le Japon, cependant, jalonna sa route, Ă  travers l'Asie du sud-est, de meurtres et de carnages dans une orgie de tueries incluant l'abattage systĂ©matique de douze millions de civils chinois, tuĂ©s, pour la plupart, Ă  coups d'Ă©pĂ©e, de pelle ou de baĂŻonnette. > > Et qui peut oublier le Rwanda qui s'effondra dans une boucherie. N'aurait-on pu dire que la majoritĂ© des Rwandais Ă©tait pour la Paix et l'Amour » ? > > Les leçons de l'Histoire sont souvent incroyablement simples et brutales, cependant, malgrĂ© toutes nos facultĂ©s de raisonnement, nous passons souvent Ă  cĂŽtĂ© des choses les plus Ă©lĂ©mentaires et les moins compliquĂ©es les musulmans pacifiques sont devenus inconsĂ©quents par leur silence. > > > Aujourd'hui, des experts » et des tĂȘtes bien pensantes », ne cessent de nous rĂ©pĂ©ter que l'Islam est la religion de la paix, et que la vaste majoritĂ© des musulmans ne dĂ©sire que vivre en paix. Bien que cette affirmation gratuite puisse ĂȘtre vraie, elle est totalement infondĂ©e. C'est une baudruche dĂ©nuĂ©e de sens, destinĂ©e Ă  nous rĂ©conforter, et, en quelque sorte, Ă  diminuer le spectre du fanatisme qui envahit la Terre au nom de l'Islam. > > Le fait est que les fanatiques gouvernent l'Islam, actuellement. Ce sont les fanatiques qui paradent. Ce sont les fanatiques qui financent chacun des cinquante conflits armĂ©s de par le monde. Ce sont des fanatiques qui assassinent systĂ©matiquement les chrĂ©tiens ou des groupes tribaux Ă  travers toute l'Afrique et mettent peu Ă  peu la main sur le continent , Ă  travers une vague islamique. > > Ce sont les fanatiques qui posent des bombes, dĂ©capitent, massacrent ou commettent les crimes d'honneur. Ce sont les fanatiques qui prennent le contrĂŽle des mosquĂ©es, l'une aprĂšs l'autre. Ce sont les fanatiques qui prĂȘchent avec zĂšle la lapidation et la pendaison des victimes de viol et des homosexuels. La rĂ©alitĂ©, brutale et quantifiable, est que la majoritĂ© pacifique », la majoritĂ© silencieuse » y est Ă©trangĂšre et se terre. > > Les musulmans pacifiques deviendront nos ennemis s'ils ne rĂ©agissent pas, parce que, comme mon ami allemand, ils s'Ă©veilleront un jour pour constater qu'ils sont la proie des fanatiques et que la fin de leur monde aura commencĂ©. > > Les Allemands, les Japonais, les Chinois, les Russes, les Rwandais, les Serbes, les Albanais, les Afghans, les Irakiens, les Palestiniens, les NigĂ©riens, les AlgĂ©riens, tous amoureux de la Paix, et beaucoup d'autres peuples, sont morts parce que la majoritĂ© pacifique n'a pas rĂ©agi avant qu'il ne soit trop tard. > Quant Ă  nous, qui contemplons tout cela, nous devons observer le seul groupe important pour notre mode de vie les fanatiques. > Enfin, au risque de choquer ceux qui doutent que le sujet soit sĂ©rieux et dĂ©truiront simplement ce message, sans le faire suivre, qu'ils sachent qu'ils contribueront Ă  la passivitĂ© qui permettra l'expansion du problĂšme. > > Quand ils sont venus chercher les communistes, je n'ai pas protestĂ© parce que je ne suis pas communiste. > > Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n'ai pas protestĂ© parce que je ne suis pas Juif. > > Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n'ai pas protestĂ© parce que je ne suis pas syndicaliste. > > Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n'ai pas protestĂ© parce que je ne suis pas catholique. > > Et lorsqu'ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour protester. » > > "Texte de Martin Niemöller" 1892-1984, pasteur protestant arrĂȘtĂ© en 1937 et envoyĂ© au camp de concentration de Sachsenhausen. Il fut ensuite transfĂ©rĂ© en 1941 au camp de concentration de Dachau. LibĂ©rĂ© du camp par la chute du rĂ©gime nazi, en 1945. > > On ne peut s’empĂȘcher de repenser Ă  cette phrase de l’un de nos congĂ©nĂšres les plus Ă©clairĂ©s, lui aussi allemand d’origine > > Le monde est dangereux Ă  vivre non pas tant Ă  cause de ceux qui font le mal, mais Ă  cause de ceux qui regardent et laissent faire. » > Albert Einstein Quandils sont venus chercher les catholiques, je n'ai pas protestĂ© parce que je ne suis pas catholique. > > > > > Et lorsqu'ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour protester. > > > > > Texte de Martin NIEMOLLER (1892-1984), pasteur protestant arrĂȘtĂ© en 1937 et envoyĂ© au camp de concentration de Sachsenhausen. Il fut ensuite transfĂ©rĂ© en 1941 au camp de Ils sont lĂ , mais personne ne les voit. Personne ne les entend. Invisibles, inaudibles, et muets. Elle avait peut-ĂȘtre raison la Marine, elle reprĂ©sente bien la France des invisibles. Mais ses invisibles Ă  elle, ils ne sont pas de ceux qu’on tait parce qu’ils seraient une menace pour l’ordre Ă©tabli, ils sont de ceux qui se cachent. Et s’ils se cachent, c’est qu’ils pĂštent de trouille. Trouille qu’on attente Ă  leur petit confort merdique. Trouille qu’on touche Ă  leur maison, Ă  leur chien, Ă  leur fric. Trouille d’avoir des idĂ©es. Tellement morts de trouille, ils sont, qu’ils n’arrivent mĂȘme pas Ă  ouvrir la bouche pour affirmer haut et fort leurs votes dĂ©gueulasses. Une fois de temps en temps, quand mĂȘme, c’est le grand frisson. Ils sortent de chez eux pour aller autre part que les magasins dĂ©gueus de la zone industrielle du coin. Ils vont au bureau de vote, mettre leur merde dans l’urne. Et puis ils rentrent Ă  la maison, juste Ă  temps pour la rediff de D&co, avec l’impression d’avoir vĂ©cu un moment intense de contestation. James Stewart dans FenĂȘtre sur cour, d’Alfred Hitchcock Ah ça ! Elle est belle leur contestation ! La contestation Ă  peu de frais, la contestation Ă  visage masquĂ©, la contestation sans risques. Celle des dĂ©nonciations anonymes, celle qui Ă©pie la rue Ă  travers ses rideaux fermĂ©s, celle des collabos et des pĂ©tochards. La voilĂ , la contestation de la France du Front National ! A l’heure oĂč on aurait aimĂ© cĂ©lĂ©brer la fiertĂ© retrouvĂ©e de la gauche rebelle, il faut encore supporter leurs pleurs et leurs gĂ©missements, Ă  ces gens qui s’inventent des menaces et qui viennent nous gĂącher la fĂȘte, sans avoir jamais pris la mesure de leur comportement immonde et des consĂ©quences qui les attendraient en cas de victoire de leur Kandidate. Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles », Ă©crivait Max Frisch en 1958. Putain, qu’est-ce qu’on aimerait lui donner tort ! TOP10 des citations le bruit des bottes (de cĂ©lĂ©britĂ©s, de films ou d'internautes) et proverbes le bruit des bottes classĂ©s par auteur, thĂ©matique, nationalitĂ© et par culture. Retrouvez + de 100 000 citations avec les meilleures phrases le bruit des bottes, les plus grandes maximes le bruit des bottes, les plus belles pensĂ©es le bruit des bottes provenant d'extraits de livres Photo. Aujourd’hui, l’Etat de droit est mort. Ou peut-ĂȘtre hier je ne sais pas. J’ai reçu une notification sur mon portable Vote Ă  l’AssemblĂ©e Nationale. 415 voix pour, 127 contre. Le projet de loi sĂ©curitĂ© est adoptĂ©e ». Cela ne veut rien dire. C’était peut-ĂȘtre hier. Beaucoup auront sans doute reconnu dans ces quelques mots introductifs un rappel de l’incipit de L’Etranger d’Albert Camus. Si j’ai souhaitĂ© dĂ©buter ce billet grave par une telle analogie c’est bien parce que je me sens complĂštement Ă©tranger Ă  cette sociĂ©tĂ© de la suspicion qu’ils sont en train de construire, cette sociĂ©tĂ© oĂč chacun surveille autrui, cette sociĂ©tĂ© oĂč il y aura demain une prĂ©somption de culpabilitĂ© de philosophe franco-algĂ©rien met en scĂšne, dans son roman, la thĂšse philosophique qu’il porte dans son essai sur l’absurde, Le Mythe de Sisyphe. Dans ledit essai, il affirme que la seule question philosophique vraiment sĂ©rieuse est celle du suicide. Il me semble qu’il est possible de paraphraser les dires de l’intellectuel et d’affirmer que dans un systĂšme qui se prĂ©tend ĂȘtre un Etat de droit il n’y a qu’une question vĂ©ritablement sĂ©rieuse, celle des libertĂ©s publiques. Qu’est l’Etat de droit sinon un rĂ©gime qui protĂšge tous ses rĂ©sidents de l’arbitraire Ă©tatique ? Un Etat oĂč les pouvoirs sont clairement sĂ©parĂ©s et non infĂ©odĂ©s les uns aux autres ainsi que l’expliquait dĂ©jĂ  Montesquieu en son temps ? En regard de cette dĂ©finition, il ne me parait malheureusement pas exagĂ©rĂ© de dire que depuis mardi 3 octobre 2017 et le vote de ce projet de loi monstrueux, la France est sortie de l’Etat de lĂ©gislateurs criminelsMardi lors du vote, il flottait comme un air de 1940 au-dessus du Palais Bourbon. Les 127 dĂ©putĂ©s qui ont votĂ© contre ce projet de loi qui dĂ©nature totalement notre rĂ©gime en faisant de l’état d’exception la norme ressemblaient furieusement Ă  ces 80 parlementaires qui ont refusĂ© de donner les pleins pouvoirs au marĂ©chal PĂ©tain le 10 juillet 1940. Il ne s’agit bien Ă©videmment pas de dire que nous sommes dans la mĂȘme situation qu’en cette sombre Ă©poque ni mĂȘme de jouer les Cassandre mais simplement de remarquer que, de la mĂȘme maniĂšre que les 80 parlementaires reprĂ©sentaient en 1940 l’honneur d’une RĂ©publique souhaitant rester debout devant l’occupant nazi, les 127 dĂ©putĂ©s ayant votĂ© contre le projet de loi sĂ©curitaire et liberticide, dĂ©sormais adoptĂ©, sont la figure martyrisĂ©e d’une RĂ©publique qui ne veut pas se travestir au prĂ©texte d’une lutte qui n’est pas la de ces considĂ©rations, les 415 dĂ©putĂ©s ayant votĂ© pour l’adoption de ce projet de loi sont Ă  mes yeux des criminels. Criminels Ă  l’égard de l’avenir, criminels Ă  l’égard de tous ceux qui vont subir injustement les foudres d’un systĂšme disciplinaire et liberticide Ă©tant dĂ©sormais la norme mais surtout criminels envers nos droits et donc leurs propres droits, les dĂ©putĂ©s qui ont votĂ© favorablement en laissant leur dignitĂ© et leur dĂ©cence enfouies bien plus profondĂ©ment que ne l’est la fosse des Mariannes sont l’autre face de la bĂȘte immonde qui frappe le monde et fauche des vies. Djihadistes et hauts fonctionnaires / Sont les deux faces d’une mĂȘme piĂšce » rappe MĂ©dine dans Allumettes. Il faudrait y ajouter ces dĂ©putĂ©s qui parient et jouent sur les peurs et les plus viles passions de l’ĂȘtre humain. L’Histoire jugera leurs actes et j’ose espĂ©rer qu’elle le fera sĂ©vĂšrement, tant leur inconscience ou leur cynisme va avoir des consĂ©quences court-termisme mortifĂšreQue guide, en effet, le vote de cette loi sinon le court-termisme le plus absolu ? C’est effectivement pour de sombres raisons politiciennes que la gangrĂšne a Ă©tĂ© enfoncĂ©e plus profondĂ©ment dans notre systĂšme. Monsieur Macron avait promis de sortir de l’état d’urgence et en intĂ©grant toutes les mesures ou presque de l’état d’exception dans la loi, il va pouvoir se targuer d’avoir tenu sa promesse de sortir de l’état d’urgence. A ceci prĂšs que ce sera une sortie pour mieux y entrer de maniĂšre perpĂ©tuelle puisque l’état d’urgence est appelĂ© Ă  devenir obsolĂšte dans la mesure oĂč le droit classique contiendra les principales mesures perquisition administrative, interdiction de dĂ©placement, assignation Ă  rĂ©sidence arbitraires de l’état d’urgence. Parce que c’est bien cela qui s’est jouĂ© en ce triste 3 octobre 2017, la fin de l’Etat de droit, le crĂ©puscule d’une sociĂ©tĂ© non-arbitraire, l’attentat le plus grand contre les libertĂ©s. DĂ©sormais, au prĂ©texte de motifs aussi flous qu’évanescents, l’Etat pourra dĂ©cider de persĂ©cuter et d’harceler des terroristes potentiels dont la dĂ©finition pourra allĂšgrement ĂȘtre modifiĂ©e selon les circonstances ou le pouvoir en se rappelle que l’état d’urgence avait Ă©tĂ© utilisĂ© pour rĂ©primer des contestations sociales ou Ă©cologistes. Rien ne nous dit que ce nouvel arsenal lĂ©gislatif liberticide ne sera pas utilisĂ© Ă  nouveau contre les opposants politiques et contre la rue ainsi que la caste appelle dĂ©daigneusement les mobilisations sociales du haut de sa dĂ©mophobie patente. Nombreux sont pourtant ceux Ă  accepter ce totalitarisme doux qui s’annonce au prĂ©texte qu’ils n’auraient rien Ă  se reprocher. Les mĂȘmes expliquent que si l’on n’a rien Ă  se reprocher l’on n’a rien Ă  craindre de ces lois liberticides mais dĂ©fendre les libertĂ©s des gens qui nous ressemblent ça n’est pas dĂ©fendre la libertĂ©, simplement ses petits intĂ©rĂȘts. Au-delĂ  de ça, l’état d’urgence a montrĂ© Ă  quel point ces pratiques se passant de l’autorisation judiciaire Ă©taient bien plus prĂ©sentes pour persĂ©cuter qu’autre chose. Sur les prĂšs de 6000 perquisitions administratives qu’il faudra dĂ©sormais appeler visites domiciliaires », une pratique que n’aurait pas reniĂ© le novlangue orwellien, seulement 20 personnes ont Ă©tĂ© mises en examen pour un lien quelconque avec le terrorisme. 99,7% des perquisitions administratives Ă©taient donc abusives et ont sans doute créé ou renforcĂ© une dĂ©fiance Ă  l’égard de l’Etat. Parce que c’est lĂ  l’un des points les plus dramatiques de cette frĂ©nĂ©sie sĂ©curitaire elle ne fait que renforcer la dĂ©fiance voire la haine que certains peuvent avoir envers l’Etat et elle peut mĂȘme crĂ©er cette dĂ©fiance chez des personnes qui Ă©taient Ă  mille lieues d’un tel ressentiment. MĂȘme d’un point de vue pratique, ces mesures sont absurdes. La gangrĂšne injectĂ©eAu cours de la campagne prĂ©sidentielle – et encore plus lors de l’entre-deux tours – les injonctions Ă  ne pas laisser le pouvoir Ă  Madame Le Pen et in fine au Front National ont Ă©tĂ© lĂ©gion. L’un des principaux arguments matraquĂ©s comme une antienne a sans doute Ă©tĂ© de dire qu’au vu de nos institutions et de l’état d’urgence, l’arrivĂ©e du parti d’extrĂȘme-droite aurait vite fait de transformer la France en rĂ©gime autoritaire. Il est assez dĂ©licieux de constater le cynisme de tous ces antifascistes d’opĂ©rettes qui s’offusquent tous les cinq ans au moment de l’élection puis retournent Ɠuvrer pour construire la parfaite petite boite Ă  outil du dirigeant fasciste le reste du temps. Il est, en effet, ironique de voir ces antifascistes d’un mois ĂȘtre Ă©pouvantĂ© de l’arrivĂ©e au pouvoir de l’extrĂȘme-droite et de ce qu’elle pourrait faire avec les outils Ă  sa disposition sans jamais remettre en question lesdits outils et mĂȘme pire en les utilisant allĂšgrement pour mater les opposants qu’ils soient politiques ou membre de la mobilisation postulat de base est sans doute de croire que lesdits outils sont axiologiquement neutres, qu’ils ne sont pas porteurs en eux-mĂȘmes d’une vision de la sociĂ©tĂ© – il est d’ailleurs assez intĂ©ressant de constater que les mĂȘmes ont une maniĂšre identique de voir les outils du nĂ©olibĂ©ralisme et le New Public Management notamment. Il va sans dire que je suis farouchement opposĂ©e Ă  cette vision des choses. Je crois, en effet, que, tout comme le chemin est aussi sinon plus important que le point d’arrivĂ©e, les outils utilisĂ©s sont aussi sinon plus importants que la politique que l’on entend mener. Aussi ces mesures liberticides sont-elles, Ă  mes yeux, pareilles Ă  une gangrĂšne qu’on enfonce toujours un peu plus profondĂ©ment. L’Histoire mĂȘme de l’état d’urgence nous l’a appris. NĂ© en 1955 en pleine guerre d’AlgĂ©rie, il a accouchĂ© d’une RĂ©publique tortionnaire oĂč les pouvoirs spĂ©ciaux avaient Ă©tĂ© votĂ©s. 72 ans plus tard, loin d’avoir pris sa retraite, voilĂ  l’état d’urgence qui aboutit Ă  la construction d’un systĂšme monstrueux qui remet en cause comme jamais l’Etat de droit dans notre pays. Un jour ou l’autre, si rien n’est fait pour aller contre cette bĂȘte immonde que nous nourrissons, ce systĂšme tombera dans des mains qui feront ressurgir le fascisme dans sa version la plus dure. Celui-ci en effet, comme l’explique trĂšs poĂ©tiquement Camus dans La Peste, n’est jamais vaincu et son bacille peut se rĂ©veiller bien des dĂ©cennies aprĂšs que l’on croyait l’avoir silence terrifiantPar-delĂ  l’inconscience et le caractĂšre totalement cynique du comportement des dĂ©putĂ©s ayant votĂ© pour ce projet de loi, il est un Ă©tat de fait que je trouve particuliĂšrement effrayant le silence presque total qui accompagne cet enterrement de l’Etat de droit. Les grands mĂ©dias, supposĂ©s ĂȘtre les chiens de garde de la dĂ©mocratie et de l’Etat de droit, sont bien silencieux sur ce qu’il se passe actuellement alors mĂȘme que c’est une vĂ©ritable catastrophe au sens grec du terme le renversement auquel nous sommes en train d’assister. Nous basculons de l’Etat de droit, certes dĂ©jĂ  fortement amochĂ©, Ă  un totalitarisme mou et personne ne trouve rien Ă  redire. C’est sans doute cela le plus effrayant et comme le disait si bien Benjamin Franklin, un peuple prĂȘt Ă  sacrifier un peu de libertĂ© pour un peu de sĂ©curitĂ© ne mĂ©rite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux ». Bien plus que le bruit des bottes qui se fait entendre c’est le silence des pantoufles qui est Ă  la fois glaçant et serait facile de concentrer ses critiques sur les mĂ©dias qui ne joueraient pas le rĂŽle qui est censĂ© leur ĂȘtre dĂ©volu. Toutefois, adopter une telle position serait Ă  la fois facile et partial. Le silence des pantoufles ça n’est pas seulement le silence des mĂ©dias mais aussi notre silence Ă  nous tous autant que nous sommes. Pourquoi sommes-nous des centaines de milliers dans la rue pour protester contre la casse sociale et ne manifestons-nous pas pour protĂ©ger nos libertĂ©s publiques ? La question sociale serait-elle plus importante que celle des libertĂ©s publiques ? Je crois au contraire que sans libertĂ©s publiques il n’y aura plus de moyens de lutter pour de meilleures conditions sociales. Sans doute cette indiffĂ©rence Ă  cette question – aussi scandaleuse que l’indiffĂ©rence au sort des migrants – est-elle liĂ©e aux termes thĂ©oriques associĂ©s au dĂ©bat. Comme l’explique trĂšs bien FrĂ©deric Lordon dans Les Affects de la politique, pour qu’un argument pĂ©nĂštre et infuse les masses politiques, il faut rendre le problĂšme concret aux yeux des citoyens. En prenant l’exemple de la surveillance gĂ©nĂ©ralisĂ©e aux Etats-Unis, le sociologue et Ă©conomiste montre bien cette dynamique aussi longtemps que l’on parle de maniĂšre abstraite de surveillance globale le sujet n’intĂ©resse pas mais dĂšs lors que l’on explique par exemple que l’état pourrait voir vos parties intimes alors les oreilles s’ouvrent et la rĂ©volte naĂźt. VoilĂ  quel est l’enjeu afin de pouvoir s’époumoner comme l’écrivait Camus dans L’Homme rĂ©voltĂ©, je me rĂ©volte donc nous sommes ». Il est grand temps de transformer ces idĂ©es en force en suivant le prĂ©cepte de Marx une idĂ©e devient une force lorsqu’elle s’empare des masses ».Nous le voyons donc, c’est un vĂ©ritable monstre sĂ©curitaire et liberticide qui vient d’ĂȘtre libĂ©rĂ©. D’aucuns expliqueront que l’attentat de Marseille montre que de telles mesures sont nĂ©cessaires. Je crois au contraire que rendre hommage Ă  toutes les victimes du terrorisme est prĂ©cisĂ©ment de ne pas renier nos valeurs ou notre Etat de droit. A tous ceux qui rĂ©pĂštent telle une litanie l’argument du si on n’a rien Ă  se reprocher on n’a rien Ă  craindre », j’aimerais rappeler les mots du pasteur Martin Niemöller Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. / Quand ils ont enfermĂ© les sociaux-dĂ©mocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-dĂ©mocrate. / Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. / Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester ». Puissent ces phrases rĂ©sonner dans leurs tĂȘtes creuses. Dans cette longue nuit qui s’annonce, nous devons nous atteler, je crois, Ă  tenter de rallumer les Ă©toilesSource
Lesite du Syndicat Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles. Max Frisch PAGE 3 LA POLICE N'A PAS D'EXCUSES ‱ R. 434-14 : LE BILLET DE MAURICE ULRICH (PARU DANS L’HUMANITÉ) ‱ CHAUMONT : SECONDE MARCHE DES LIBERTÉS LE 28 NOVEMBRE PAGE 4 HASARD ? LE BILLET À BB SITUATION SANITAIRE CATASTROPHIQUE, EHPAD : SOUS LE
Re Gauvain Sers en quarantaine , semaine aprĂšs semaine, sans haine, j'e vais apprendre la patience, cette alchimie necessaire pour ne pas devenir fou, pour continuer encore un peu le chemin qui me reste, confiner certes mais pas confit, j'ai toujours l'outrecuidance de croire que le meilleur est pour demain , façon utile de voir le verre Ă  moitiĂ© plein, et par ricochet , espĂ©rer revoir les cerisiers en fleurs le sourire d'une inconnue, l'ondulation de la mer, les senteurs de lavandes, le goĂ»t du bordeaux au palais, les champs de blĂ© sous une vent chaud, les risettes d'enfants les propos sur tout et rien, a l'affut dans ma tour d'ivoire. Ecouter ma femme me dire, heureusement que tu as l'ordi et des textes Ă  Ă©crire parce que sans ça te voir tourner en rond me donnerai le tournis , elle si active sait combien il m'en coute de pas m'Ă©vader pour des parties de pĂ©tanque ou de le contexte Ă©tant, j'essaye de m'imaginer un peu differement "les Ă©tats d’ñmes sont des lapsus incertains" kpYrm.
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