Uniespar la même envie de croire, les Déferlantes du CSP Nantes Rezé font bloc autour de Camille Aubert, leur entraîneuse et veulent boucler avec le meilleur classement possible, cette fin de

Qui retrouvera le Prince Aubert ? Au fil du spectacle, les indices sont donnés, tantôt aux enfants, tantôt à la Princesse policière. Il ne reste qu’à recoller les morceaux. Humour et suspense sont au rendez-vous de cette histoire interactive, palpitante pour les enfants et hilarante pour les grands. Le Prince Aubert a été fait prisonnier par Madame Moche. Celle-ci projette à présent d’empoisonner le Roi. Tout le Royaume est en danger. Le temps est compté… La Princesse Pervenche, sorte de Fantômette en herbe, va-t-elle deviner le complot qui se trame et découvrir à temps le vrai visage de Madame Moche ? Vrai garçon manqué, la Princesse détective plaît autant aux filles qu’aux garçons. Les personnages de la méchante et du prince sont, eux, particulièrement ridicules et comiques. Une vraie intrigue policière, pendant laquelle les enfants vont saisir les indices au fur et à mesure avec, en général, une longueur d’avance sur la jeune héroïne ! Cette comédie qui en est à sa 6ème année de succès, entraîne les enfants dans une aventure pleine de rires et de rebondissements. C’est aussi un petit bijou d’humour pour les parents qui ne s’ennuient jamais. Fous rires garantis ! Du même auteur voir également à Paris La Princesse au petit pois dans la tête », la Princesse Rose et le retour de l’Ogre », Toutankhamon et le scarabée d’or », Pierre et la Princesse ensorcelée » Comédie à 3 comédiens pour toute la famille à partir de 4 ans.
DESHÉRÉSIES. Oeuvres complètes de saint Augustin traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1869, Tome XIV. p. 1-21. Traduction de M. l'abbé AUBERT. Bien des fois, cher et saint Quodvultdeus (1), tu m'as instamment prié d'écrire , sur les hérésies, un livre
LA PETITE SIRÈNE. Bien loin dans la mer, l’eau est bleue comme les feuilles des bluets, pure comme le verre le plus transparent, mais si profonde qu’il serait inutile d’y jeter l’ancre, et qu’il faudrait y entasser une quantité infinie de tours d’églises les unes sur les autres pour mesurer la distance du fond à la surface. C’est là que demeure le peuple de la mer. Mais n’allez pas croire que ce fond se compose seulement de sable blanc ; non, il y croît des plantes et des arbres bizarres, et si souples, que le moindre mouvement de l’eau les fait s’agiter comme s’ils étaient vivants. Tous les poissons, grands et petits, vont et viennent entre les branches comme les oiseaux dans l’air. À l’endroit le plus profond se trouve le château du roi de la mer, dont les murs sont de corail, les fenêtres de bel ambre jaune, et le toit de coquillages qui s’ouvrent et se ferment pour recevoir l’eau ou pour la rejeter. Chacun de ces coquillages referme des perles brillantes dont la moindre ferait honneur à la couronne d’une reine. Depuis plusieurs années le roi de la mer était veuf, et sa vieille mère dirigeait sa maison. C’était une femme spirituelle, mais si fière de son rang, qu’elle portait douze huîtres à sa queue tandis que les autres grands personnages n’en portaient que six. Elle méritait des éloges pour les soins qu’elle prodiguait à ses six petites filles, toutes princesses charmantes. Cependant la plus jeune était plus belle encore que les autres ; elle avait la peau douce et diaphane comme une feuille de rose, les yeux bleus comme un lac profond ; mais elle n’avait pas de pieds ainsi que ses sœurs, son corps se terminait par une queue de poisson. Toute la journée, les enfants jouaient dans les grandes salles du château, où des fleurs vivantes poussaient sur les murs. Lorsqu’on ouvrait les fenêtres d’ambre jaune, les poissons y entraient comme chez nous les hirondelles, et ils mangeaient dans la main des petites sirènes qui les caressaient. Devant le château était un grand jardin avec des arbres d’un bleu sombre ou d’un rouge de feu. Les fruits brillaient comme de l’or, et les fleurs, agitant sans cesse leur tige et leurs feuilles, ressemblaient à de petites flammes. Le sol se composait de sable blanc et fin, et une lueur bleue merveilleuse, qui se répandait partout, aurait fait croire qu’on était dans l’air, au milieu de l’azur du ciel, plutôt que sous la mer. Les jours de calme, on pouvait apercevoir le soleil, semblable à une petite fleur de pourpre versant la lumière de son calice. Chacune des princesses avait dans le jardin son petit terrain, qu’elle pouvait cultiver selon son bon plaisir. L’une lui donnait la forme d’une baleine, l’autre celle d’une sirène ; mais la plus jeune fit le sien rond comme le soleil, et n’y planta que des fleurs rouges comme lui. C’était une enfant bizarre, silencieuse et réfléchie. Lorsque ses sœurs jouaient avec différents objets provenant des bâtiments naufragés, elle s’amusait à parer une jolie statuette de marbre blanc, représentant un charmant petit garçon, placée sous un saule pleureur magnifique, couleur de rose, qui la couvrait d’une ombre violette. Son plus grand plaisir consistait à écouter des récits sur le monde où vivent les hommes. Toujours elle priait sa vieille grand’mère de lui parler des vaisseaux, des villes, des hommes et des animaux. Elle s’étonnait surtout que sur la terre les fleurs exhalassent un parfum qu’elles n’ont pas sous les eaux de la mer, et que les forêts y fussent vertes. Elle ne pouvait pas s’imaginer comment les poissons chantaient et sautillaient sur les arbres. La grand’mère appelait les petits oiseaux des poissons ; sans quoi elle ne se serait pas fait comprendre. Lorsque vous aurez quinze ans, dit la grand’mère, je vous donnerai la permission de monter à la surface de la mer et de vous asseoir au clair de la lune sur des rochers, pour voir passer les grands vaisseaux et faire connaissance avec les forêts et les villes. » L’année suivante, l’aînée des sœurs allait atteindre sa quinzième année, et comme il n’y avait qu’une année de différence entre chaque sœur, la plus jeune devait encore attendre cinq ans pour sortir du fond de la mer. Mais l’une promettait toujours à l’autre de lui faire le récit des merveilles qu’elle aurait vues à sa première sortie ; car leur grand’mère ne parlait jamais assez, et il y avait tant de choses qu’elles brûlaient de savoir ! La plus curieuse, c’était certes la plus jeune ; souvent, la nuit, elle se tenait auprès de la fenêtre ouverte, cherchant à percer de ses regards l’épaisseur de l’eau bleue que les poissons battaient de leurs nageoires et de leur queue. Elle aperçut en effet la lune et les étoiles, mais elles lui paraissaient toutes pâles et considérablement grossies par l’eau. Lorsque quelque nuage noir les voilait, elle savait que c’était une baleine ou un navire chargé d’hommes qui nageait au-dessus d’elle. Certes, ces hommes ne pensaient pas qu’une charmante petite sirène étendait au-dessous d’eux ses mains blanches vers la carène. Le jour vint où la princesse aînée atteignit sa quinzième année, et elle monta à la surface de la mer. À son retour, elle avait mille choses à raconter. Oh ! disait-elle, c’est délicieux de voir, étendue au clair de la lune sur un banc de sable, au milieu de la mer calme, les rivages de la grande ville où les lumières brillent comme des centaines d’étoiles ; d’entendre la musique harmonieuse, le son des cloches des églises, et tout ce bruit d’hommes et de voitures ! » Oh ! comme sa petite sœur l’écoutait attentivement ! Tous les soirs, debout à la fenêtre ouverte, regardant à travers l’énorme masse d’eau, elle rêvait à la grande ville, à son bruit et à ses lumières, et croyait entendre sonner les cloches tout près d’elle. L’année suivante, la seconde des sœurs reçut la permission de monter. Elle sortit sa tête de l’eau au moment où le soleil touchait à l’horizon, et la magnificence de ce spectacle la ravit au dernier point. Tout le ciel, disait-elle à son retour, ressemblait à de l’or, et la beauté des nuages était au-dessus de tout ce qu’on peut imaginer. Ils passaient devant moi, rouges et violets, et au milieu d’eux volait vers le soleil, comme un long voile blanc, une bande de cygnes sauvages. Moi aussi j’ai voulu nager vers le grand astre rouge ; mais tout à coup il a disparu, et la lueur rose qui teignait la surface de la mer ainsi que les nuages s’évanouit bientôt. » Puis vint le tour de la troisième sœur. C’était la plus hardie, aussi elle remonta le cours d’un large fleuve. Elle vit d’admirables collines plantées de vignes, de châteaux et de fermes situés au milieu de forêts superbes. Elle entendit le chant des oiseaux, et la chaleur du soleil la força à se plonger plusieurs fois dans l’eau pour rafraîchir sa figure. Dans une baie, elle rencontra une foule de petits êtres humains qui jouaient en se baignant. Elle voulut jouer avec eux, mais ils se sauvèrent tout effrayés, et un animal noir — c’était un chien — se mit à aboyer si terriblement qu’elle fut prise de peur et regagna promptement la pleine mer. Mais jamais elle ne put oublier les superbes forêts, les collines vertes et les gentils enfants qui savaient nager, quoiqu’ils n’eussent point de queue de poisson. La quatrième sœur, qui était moins hardie, aima mieux rester au milieu de la mer sauvage, où la vue s’étendait à plusieurs lieues, et où le ciel s’arrondissait au-dessus de l’eau comme une grande cloche de verre. Elle apercevait de loin les navires, pas plus grands que des mouettes ; les dauphins joyeux faisaient des culbutes, et les baleines colossales lançaient des jets d’eau de leurs narines. Le tour de la cinquième arriva ; son jour tomba précisément en hiver aussi vit-elle ce que les autres n’avaient pas encore pu voir. La mer avait une teinte verdâtre, et partout nageaient, avec des formes bizarres, et brillantes comme des diamants, des montagnes de glace. Chacune d’elles, disait la voyageuse, ressemble à une perle plus grosse que les tours d’église que bâtissent les hommes. » Elle s’était assise sur une des plus grandes, et tous les navigateurs se sauvaient de cet endroit où elle abandonnait sa longue chevelure au gré des vents. Le soir, un orage couvrit le ciel de nuées ; les éclairs brillèrent, le tonnerre gronda, tandis que la mer, noire et agitée, élevant les grands monceaux de glace, les faisait briller de l’éclat rouge des éclairs. Toutes les voiles furent serrées, la terreur se répandit partout ; mais elle, tranquillement assise sur sa montagne de glace, vit la foudre tomber en zigzag sur l’eau luisante. La première fois qu’une des sœurs sortait de l’eau, elle était toujours enchantée de toutes les nouvelles choses qu’elle apercevait ; mais, une fois grandie, lorsqu’elle pouvait monter à loisir, le charme disparaissait, et elle disait au bout d’un mois qu’en bas tout était bien plus gentil, et que rien ne valait son chez-soi. Souvent, le soir, les cinq sœurs, se tenant par le bras, montaient ainsi à la surface de l’eau. Elles avaient des voix enchanteresses comme nulle créature humaine, et, si par hasard quelque orage leur faisait croire qu’un navire allait sombrer, elles nageaient devant lui et entonnaient des chants magnifiques sur la beauté du fond de la mer, invitant les marins à leur rendre visite. Mais ceux-ci ne pouvaient comprendre les paroles des sirènes, et ils ne virent jamais les magnificences qu’elles célébraient ; car, aussitôt le navire englouti, les hommes se noyaient, et leurs cadavres seuls arrivaient au château du roi de la mer. Pendant l’absence de ses cinq sœurs, la plus jeune, restée seule auprès de la fenêtre, les suivait du regard et avait envie de pleurer. Mais une sirène n’a point de larmes, et son cœur en souffre davantage. Oh ! si j’avais quinze ans ! disait-elle, je sens déjà combien j’aimerais le monde d’en haut et les hommes qui l’habitent. » Le jour vint où elle eut quinze ans. Tu vas partir, lui dit sa grand’mère, la vieille reine douairière viens que je fasse ta toilette comme à tes sœurs. » Et elle posa sur ses cheveux une couronne de lis blancs dont chaque feuille était la moitié d’une perle ; puis elle fit attacher à la queue de la princesse huit grandes huîtres pour désigner, son rang élevé. Comme elles me font mal ! dit la petite sirène. — Si l’on veut être bien habillée, il faut souffrir un peu, » répliqua la vieille reine. Cependant la jeune fille aurait volontiers rejeté tout ce luxe et la lourde couronne qui pesait sur sa tête. Les fleurs rouges de son jardin lui allaient beaucoup mieux ; mais elle n’osa pas faire d’observations. Adieu ! » dit-elle ; et, légère comme une bulle de savon, elle traversa l’eau. Lorsque sa tête apparut à la surface de la mer, le soleil venait de se coucher ; mais les nuages brillaient encore comme des roses et de l’or, et l’étoile du soir étincelait au milieu du ciel. L’air était doux et frais, la mer paisible. Près de la petite sirène se trouvait un navire à trois mâts ; il n’avait qu’une voile dehors, à cause du calme, et les matelots étaient assis sur les vergues et sur les cordages. La musique et les chants y résonnaient sans cesse, et à l’approche de la nuit on alluma cent lanternes de diverses couleurs suspendues aux cordages on aurait cru voir les pavillons de toutes les nations. La petite sirène nagea jusqu’à la fenêtre de la grande chambre, et, chaque fois que l’eau la soulevait, elle apercevait à travers les vitres transparentes une quantité d’hommes magnifiquement habillés. Le plus beau d’entre eux était un jeune prince aux grands cheveux noirs, âgé d’environ seize ans, et c’était pour célébrer sa fête que tous ces préparatifs avaient lieu. Les matelots dansaient sur le pont, et lorsque le jeune prince s’y montra, cent fusées s’élevèrent dans les airs, répandant une lumière comme celle du jour. La petite sirène eut peur et s’enfonça dans l’eau ; mais bientôt elle reparut, et alors toutes les étoiles du ciel semblèrent pleuvoir sur elle. Jamais elle n’avait vu un pareil feu d’artifice ; de grands soleils tournaient, des poissons de feu fendaient l’air, et toute la mer, pure et calme, brillait. Sur le navire on pouvait voir chaque petit cordage, et encore mieux les hommes. Oh ! que le jeune prince était beau ! Il serrait la main à tout le monde, parlait et souriait à chacun tandis que la musique envoyait dans la nuit ses sons harmonieux. Il était tard, mais la petite sirène ne put se lasser d’admirer le vaisseau et le beau prince. Les lanternes ne brillaient plus et les coups de canon avaient cessé ; toutes les voiles furent successivement déployées et le vaisseau s’avança rapidement sur l’eau. La princesse le suivit, sans détourner un instant ses regards de la fenêtre. Mais bientôt la mer commença à s’agiter ; les vagues grossissaient, et de grands nuages noirs s’amoncelaient dans le ciel. Dans le lointain brillaient les éclairs, un orage terrible se préparait. Le vaisseau se balançait sur la mer impétueuse, dans une marche rapide. Les vagues, se dressant comme de hautes montagnes, tantôt le faisaient rouler entre elles comme un cygne, tantôt l’élevaient sur leur cime. La petite sirène se plut d’abord à ce voyage accidenté ; mais, lorsque le vaisseau, subissant de violentes secousses, commença à craquer, lorsque tout à coup le mât se brisa comme un jonc, et que le vaisseau se pencha d’un côté tandis que l’eau pénétrait dans la cale, alors elle comprit le danger, et elle dut prendre garde elle-même aux poutres et aux débris qui se détachaient du bâtiment. Par moments il se faisait une telle obscurité, qu’elle ne distinguait absolument rien ; d’autres fois, les éclairs lui rendaient visibles les moindres détails de cette scène. L’agitation était à son comble sur le navire ; encore une secousse ! il se fendit tout à fait, et elle vit le jeune prince s’engloutir dans la mer profonde. Transportée de joie, elle crut qu’il allait descendre dans sa demeure ; mais elle se rappela que les hommes ne peuvent vivre dans l’eau, et que par conséquent il arriverait mort au château de son père. Alors, pour le sauver, elle traversa à la nage les poutres et les planches éparses sur la mer, au risque de se faire écraser, plongea profondément sous l’eau à plusieurs reprises, et ainsi elle arriva jusqu’au jeune prince, au moment où ses forces commençaient à l’abandonner et où il fermait déjà les yeux, près de mourir. La petite sirène le saisit, soutint sa tête au-dessus de l’eau, puis s’abandonna avec lui au caprice des vagues. Le lendemain matin, le beau temps était revenu, mais il ne restait plus rien du vaisseau. Un soleil rouge, aux rayons pénétrants, semblait rappeler la vie sur les joues du prince ; mais ses yeux restaient toujours fermés. La sirène déposa un baiser sur son front et releva ses cheveux mouillés. Elle lui trouva une ressemblance avec la statue de marbre de son petit jardin, et fit des vœux pour son salut. Elle passa devant la terre ferme, couverte de hautes montagnes bleues à la cime desquelles brillait la neige blanche. Au pied de la côte, au milieu d’une superbe forêt verte, s’étendait un village avec une église ou un couvent. En dehors des portes s’élevaient de grands palmiers, et dans les jardins croissaient des orangers et des citronniers ; non loin de cet endroit, la mer formait un petit golfe, s’allongeant jusqu’à un rocher couvert d’un sable fin et blanc. C’est là que la sirène déposa le prince, ayant soin de lui tenir la tête haute et de la présenter aux rayons du soleil. Bientôt les cloches de l’église commencèrent à sonner, et une quantité de jeunes filles apparurent dans un des jardins. La petite sirène s’éloigna en nageant, et se cacha derrière quelques grosses pierres pour observer ce qui arriverait au pauvre prince. Quelques moments après, une des jeunes filles vint à passer devant lui ; d’abord, elle parut s’effrayer, mais, se remettant aussitôt, elle courut chercher d’autres personnes qui prodiguèrent au prince toute espèce de soins. La sirène le vit reprendre ses sens et sourire à tous ceux qui l’entouraient ; à elle seule il ne sourit pas, ignorant qui l’avait sauvé. Aussi, lorsqu’elle le vit conduire dans une grande maison, elle plongea tristement et retourna au château de son père. Elle avait toujours été silencieuse et réfléchie ; à partir de ce jour, elle le devint encore davantage. Ses sœurs la questionnèrent sur ce qu’elle avait vu là-haut, mais elle ne raconta rien. Plus d’une fois, le soir et le matin, elle retourna à l’endroit où elle avait laissé le prince. Elle vit mûrir les fruits du jardin, elle vit fondre la neige sur les hautes montagnes, mais elle ne vit pas le prince ; et elle retournait toujours plus triste au fond de la mer. Là, sa seule consolation était de s’asseoir dans son petit jardin et d’entourer de ses bras la jolie statuette de marbre qui ressemblait au prince, tandis que ses fleurs négligées, oubliées, s’allongeaient dans les allées comme dans un lieu sauvage, entrelaçaient leurs longues tiges dans les branches des arbres, et formaient ainsi des voûtes épaisses qui obstruaient la lumière. Enfin cette existence lui devint insupportable ; elle confia tout à une de ses sœurs, qui le raconta aussitôt aux autres, mais à elles seules et à quelques autres sirènes qui ne le répétèrent qu’à leurs amies intimes. Il se trouva qu’une de ces dernières, ayant vu aussi la fête célébrée sur le vaisseau, connaissait le prince et savait l’endroit où était situé son royaume. Viens, petite sœur, » dirent les autres princesses ; et, s’entrelaçant les bras sur les épaules, elles s’élevèrent en file sur la mer devant le château du prince. Ce château était construit de pierres jaunes et luisantes ; de grands escaliers de marbre conduisaient à l’intérieur et au jardin ; plusieurs dômes dorés brillaient sur le toit, et entre les colonnes des galeries se trouvaient des statues de marbre qui paraissaient vivantes. Les salles, magnifiques, étaient ornées de rideaux et de tapis incomparables, et les murs couverts de grandes peintures. Dans le grand salon, le soleil réchauffait, à travers un plafond de cristal, les plantes les plus rares, qui poussaient dans un grand bassin au-dessous de plusieurs jets d’eau. Dès lors, la petite sirène revint souvent à cet endroit, la nuit comme le jour ; elle s’approchait de la côte, et osait même s’asseoir sous le grand balcon de marbre qui projetait son ombre bien avant sur les eaux. De là, elle voyait au clair de la lune le jeune prince, qui se croyait seul ; souvent, au son de la musique, il passa devant elle dans un riche bateau pavoisé, et ceux qui apercevaient son voile blanc dans les roseaux verts la prenaient pour un cygne ouvrant ses ailes. Elle entendait aussi les pêcheurs dire beaucoup de bien du jeune prince, et alors elle se réjouissait de lui avoir sauvé la vie, quoiqu’il l’ignorât complètement. Son affection pour les hommes croissait de jour en jour, de jour en jour aussi elle désirait davantage s’élever jusqu’à eux. Leur monde lui semblait bien plus vaste que le sien ; ils savaient franchir la mer avec des navires, grimper sur les hautes montagnes au delà des nues ; ils jouissaient d’immenses forêts et de champs verdoyants. Ses sœurs ne pouvant satisfaire toute sa curiosité, elle questionna sa vieille grand’mère, qui connaissait bien le monde plus élevé, celui qu’elle appelait à juste titre les pays au-dessus de la mer. Si les hommes ne se noient pas, demanda la jeune princesse, est-ce qu’ils vivent éternellement ? Ne meurent-ils pas comme nous ? — Sans doute, répondit la vieille, ils meurent, et leur existence est même plus courte que la nôtre. Nous autres, nous vivons quelquefois trois cents ans ; puis, cessant d’exister, nous nous transformons en écume, car au fond de la mer ne se trouvent point de tombes pour recevoir les corps inanimés. Notre âme n’est pas immortelle ; avec la mort tout est fini. Nous sommes comme les roseaux verts une fois coupés, ils ne verdissent plus jamais ! Les hommes, au contraire, possèdent une âme qui vit éternellement, qui vit après que leur corps s’est changé en poussière ; cette âme monte à travers la subtilité de l’air jusqu’aux étoiles qui brillent, et, de même que nous nous élevons du fond des eaux pour voir le pays des hommes, ainsi eux s’élèvent à de délicieux endroits, immenses, inaccessibles aux peuples de la mer. — Mais pourquoi n’avons-nous pas aussi une âme immortelle ? dit la petite sirène affligée ; je donnerais volontiers les centaines d’années qui me restent à vivre pour être homme, ne fût-ce qu’un jour, et participer ensuite au monde céleste. — Ne pense pas à de pareilles sottises, répliqua la vieille ; nous sommes bien plus heureux ici en bas que les hommes là-haut. — Il faut donc un jour que je meure ; je ne serai plus qu’un peu d’écume ; pour moi plus de murmure des vagues, plus de fleurs, plus de soleil ! N’est-il donc aucun moyen pour moi d’acquérir une âme immortelle ? — Un seul, mais à peu près impossible. Il faudrait qu’un homme conçût pour toi un amour infini, que tu lui devinsses plus chère que son père et sa mère. Alors, attaché à toi de toute son âme et de tout son cœur, s’il faisait unir par un prêtre sa main droite à la tienne en promettant une fidélité éternelle, son âme se communiquerait à ton corps, et tu serais admise au bonheur des hommes. Mais jamais une telle chose ne pourra se faire ! Ce qui passe ici dans la mer pour la plus grande beauté, ta queue de poisson, ils la trouvent détestable sur la terre. Pauvres hommes ! Pour être beaux, ils s’imaginent qu’il leur faut deux supports grossiers, qu’ils appellent jambes ! » La petite sirène soupira tristement en regardant sa queue de poisson. Soyons gaies ! dit la vieille, sautons et amusons-nous le plus possible pendant les trois cents années de notre existence ; c’est, ma foi, un laps de temps assez gentil, nous nous reposerons d’autant mieux après. Ce soir il y a bal à la cour. » On ne peut se faire une idée sur la terre d’une pareille magnificence. La grande salle de danse tout entière n’était que de cristal ; des milliers de coquillages énormes, rangés de chaque côté, éclairaient la salle d’une lumière bleuâtre, qui, à travers les murs transparents, illuminait aussi la mer au dehors. On y voyait nager d’innombrables poissons, grands et petits, couverts d’écailles luisantes comme de la pourpre, de l’or et de l’argent. Au milieu de la salle coulait une large rivière sur laquelle dansaient les dauphins et les sirènes, au son de leur propre voix, qui était superbe. La petite sirène fut celle qui chanta le mieux, et on l’applaudit si fort, que pendant un instant la satisfaction lui fit oublier les merveilles de la terre. Mais bientôt elle reprit ses anciens chagrins, pensant au beau prince et à son âme immortelle. Elle quitta le chant et les rires, sortit tout doucement du château, et s’assit dans son petit jardin. Là, elle entendit le son des cors qui pénétrait l’eau. Le voilà qui passe, celui que j’aime de tout mon cœur et de toute mon âme, celui qui occupe toutes mes pensées, à qui je voudrais confier le bonheur de ma vie ! Je risquerais tout pour lui et pour gagner une âme immortelle. Pendant que mes sœurs dansent dans le château de mon père, je vais aller trouver la sorcière de la mer, que j’ai tant eue en horreur jusqu’à ce jour. Elle pourra peut-être me donner des conseils et me venir en aide. » Et la petite sirène, sortant de son jardin, se dirigea vers les tourbillons mugissants derrière lesquels demeurait la sorcière. Jamais elle n’avait suivi ce chemin. Pas une fleur ni un brin d’herbe n’y poussait. Le fond, de sable gris et nu, s’étendait jusqu’à l’endroit où l’eau, comme des meules de moulin, tournait rapidement sur elle-même, engloutissant tout ce qu’elle pouvait attraper. La princesse se vit obligée de traverser ces terribles tourbillons pour arriver aux domaines de la sorcière, dont la maison s’élevait au milieu d’une forêt étrange. Tous les arbres et tous les buissons n’étaient que des polypes, moitié animaux, moitié plantes, pareils à des serpents à cent têtes sortant de terre. Les branches étaient des bras longs et gluants, terminés par des doigts en forme de vers, et qui remuaient continuellement. Ces bras s’enlaçaient sur tout ce qu’ils pouvaient saisir, et ne le lâchaient plus. La petite sirène, prise de frayeur, aurait voulu s’en retourner ; mais en pensant au prince et à l’âme de l’homme, elle s’arma de tout son courage. Elle attacha autour de sa tête sa longue chevelure flottante, pour que les polypes ne pussent la saisir, croisa ses bras sur sa poitrine, et nagea ainsi, rapide comme un poisson, parmi ces vilaines créatures dont chacune serrait comme avec des liens de fer quelque chose entre ses bras, soit des squelettes blancs de naufragés, soit des rames, soit des caisses ou des carcasses d’animaux. Pour comble d’effroi, la princesse en vit une qui enlaçait une petite sirène étouffée. Enfin elle arriva à une grande place dans la forêt, où de gros serpents de mer se roulaient en montrant leur hideux ventre jaunâtre. Au milieu de cette place se trouvait la maison de la sorcière, construite avec les os des naufragés, et où la sorcière, assise sur une grosse pierre, donnait à manger à un crapaud dans sa main, comme les hommes font manger du sucre aux petits canaris. Elle appelait les affreux serpents ses petits poulets, et se plaisait à les faire rouler sur sa grosse poitrine spongieuse. Je sais ce que tu veux, s’écria-t-elle en apercevant la princesse ; tes désirs sont stupides ; néanmoins je m’y prêterai, car je sais qu’ils te porteront malheur. Tu veux te débarrasser de ta queue de poisson, et la remplacer par deux de ces pièces avec lesquelles marchent les hommes, afin que le prince s’amourache de toi, t’épouse et te donne une âme immortelle. » À ces mots elle éclata d’un rire épouvantable, qui fit tomber à terre le crapaud et les serpents. Enfin tu as bien fait de venir ; demain, au lever du soleil, c’eût été trop tard, et il t’aurait fallu attendre encore une année. Je vais te préparer un élixir que tu emporteras à terre avant le point du jour. Assieds-toi sur la côte, et bois-le. Aussitôt ta queue se rétrécira et se partagera en ce que les hommes appellent deux belles jambes. Mais je te préviens que cela te fera souffrir comme si l’on te coupait avec une épée tranchante. Tout le monde admirera ta beauté, tu conserveras ta marche légère et gracieuse, mais chacun de tes pas te causera autant de douleur que si tu marchais sur des pointes d’épingle, et fera couler ton sang. Si tu veux endurer toutes ces souffrances, je consens à t’aider. — Je les supporterai ! dit la sirène d’une voix tremblante, en pensant au prince et à l’âme immortelle. — Mais souviens-toi, continua la sorcière, qu’une fois changée en être humain, jamais tu ne pourras redevenir sirène ! Jamais tu ne reverras le château de ton père ; et si le prince, oubliant son père et sa mère, ne s’attache pas à toi de tout son cœur et de toute son âme, ou s’il ne veut pas faire bénir votre union par un prêtre, tu n’auras jamais une âme immortelle. Le jour où il épousera une autre femme, ton cœur se brisera, et tu ne seras plus qu’un peu d’écume sur la cime des vagues. — J’y consens, dit la princesse, pâle comme la mort. — En ce cas, poursuivit la sorcière, il faut aussi que tu me payes ; et je ne demande pas peu de chose. Ta voix est la plus belle parmi celles du fond de la mer, tu penses avec elle enchanter le prince, mais c’est précisément ta voix que j’exige en payement. Je veux ce que tu as de plus beau en échange de mon précieux élixir ; car, pour le rendre bien efficace, je dois y verser mon propre sang. — Mais si tu prends ma voix, demanda la petite sirène, que me restera-t-il ? — Ta charmante figure, répondit la sorcière, ta marche légère et gracieuse, et tes yeux expressifs cela suffit pour entortiller le cœur d’un homme. Allons ! du courage ! Tire ta langue, que je la coupe, puis je te donnerai l’élixir. — Soit ! » répondit la princesse, et la sorcière lui coupa la langue. La pauvre enfant resta muette. Là-dessus, la sorcière mit son chaudron sur le feu pour faire bouillir la boisson magique. La propreté est une bonne chose, » dit-elle en prenant un paquet de vipères pour nettoyer le chaudron. Puis, se faisant une entaille dans la poitrine, elle laissa couler son sang noir dans le chaudron. Une vapeur épaisse en sortit, formant des figures bizarres, affreuses. À chaque instant, la vieille ajoutait un nouvel ingrédient, et, lorsque le mélange bouillit à gros bouillons, il rendit un son pareil aux gémissements du crocodile. L’élixir, une fois préparé, ressemblait à de l’eau claire. Le voici, dit la sorcière, après l’avoir versé dans une fiole. Si les polypes voulaient te saisir, quand tu t’en retourneras par ma forêt, tu n’as qu’à leur jeter une goutte de cette boisson, et ils éclateront en mille morceaux. » Ce conseil était inutile ; car les polypes, en apercevant l’élixir qui luisait dans la main de la princesse comme une étoile, reculèrent effrayés devant elle. Ainsi elle traversa la forêt et les tourbillons mugissants. Quand elle arriva au château de son père, les lumières de la grande salle de danse étaient éteintes ; tout le monde dormait sans doute, mais elle n’osa pas entrer. Elle ne pouvait plus leur parler, et bientôt elle allait les quitter pour jamais. Il lui semblait que son cœur se brisait de chagrin. Elle se glissa ensuite dans le jardin, cueillit une fleur de chaque parterre de ses sœurs, envoya du bout des doigts mille baisers au château, et monta à la surface de la mer. Le soleil ne s’était pas encore levé lorsqu’elle vit le château du prince. Elle s’assit sur la côte et but l’élixir ; ce fut comme si une épée affilée lui traversait le corps ; elle s’évanouit et resta comme morte. Le soleil brillait déjà sur la mer lorsqu’elle se réveilla, éprouvant une douleur cuisante. Mais en face d’elle était le beau prince, qui attachait sur elle ses yeux noirs. La petite sirène baissa les siens, et alors elle vit que sa queue de poisson avait disparu, et que deux jambes blanches et gracieuses la remplaçaient. Le prince lui demanda qui elle était et d’où elle venait ; elle le regarda d’un air doux et affligé, sans pouvoir dire un mot. Puis le jeune homme la prit par la main et la conduisit au château. Chaque pas, comme avait dit la sorcière, lui causait des douleurs atroces ; cependant, au bras du prince, elle monta l’escalier de marbre, légère comme une bulle de savon, et tout le monde admira sa marche gracieuse. On la revêtit de soie et de mousseline, sans pouvoir assez admirer sa beauté ; mais elle restait toujours muette. Des esclaves, habillées de soie et d’or, chantaient devant le prince les exploits de ses ancêtres ; elles chantaient bien, et le prince les applaudissait en souriant à la jeune fille. S’il savait, pensa-t-elle, que pour lui j’ai sacrifié une voix plus belle encore ! » Après le chant, les esclaves exécutèrent une danse gracieuse au son d’une musique charmante. Mais lorsque la petite sirène se mit à danser, élevant ses bras blancs et se tenant sur la pointe des pieds, sans toucher presque le plancher, tandis que ses yeux parlaient au cœur mieux que le chant des esclaves, tous furent ravis en extase ; le prince s’écria qu’elle ne le quitterait jamais, et lui permit de dormir à sa porte sur un coussin de velours. Tout le monde ignorait les souffrances qu’elle avait endurées en dansant. Le lendemain, le prince lui donna un costume d’amazone pour qu’elle le suivît à cheval. Ils traversèrent ainsi les forêts parfumées et gravirent les hautes montagnes ; la princesse, tout en riant, sentait saigner ses pieds. La nuit, lorsque les autres dormaient, elle descendit secrètement l’escalier de marbre et se rendit à la côte pour rafraîchir ses pieds brûlants dans l’eau froide de la mer, et le souvenir de sa patrie revint à son esprit. Une nuit, elle aperçut ses sœurs se tenant par la main ; elles chantaient si tristement en nageant, que la petite sirène ne put s’empêcher de leur faire signe. L’ayant reconnue, elles lui racontèrent combien elle leur avait causé de chagrin. Toutes les nuits elles revinrent, et une fois elles amenèrent aussi la vieille grand’mère, qui depuis nombre d’années n’avait pas mis la tête hors de l’eau, et le roi de la mer avec sa couronne de corail. Tous les deux étendirent leurs mains vers leur fille ; mais ils n’osèrent pas, comme ses sœurs, s’approcher de la côte. Tous les jours le prince l’aimait de plus en plus, mais il l’aimait comme on aime une enfant bonne et gentille, sans avoir l’idée d’en faire sa femme. Cependant, pour qu’elle eût une âme immortelle et qu’elle ne devînt pas un jour un peu d’écume, il fallait que le prince épousât la sirène. Ne m’aimes-tu pas mieux que toutes les autres ? voilà ce que semblaient dire les yeux de la pauvre petite lorsque, la prenant dans ses bras, il déposait un baiser sur son beau front. — Certainement, répondit le prince, car tu as meilleur cœur que toutes les autres ; tu m’es plus dévouée, et tu ressembles à une jeune fille que j’ai vue un jour, mais que sans doute je ne reverrai jamais. Me trouvant sur un navire, qui fit naufrage, je fus poussé à terre par les vagues, près d’un couvent habité par plusieurs jeunes filles. La plus jeune d’entre elles me trouva sur la côte et me sauva la vie, mais je ne la vis que deux fois. Jamais, dans le monde, je ne pourrai aimer une autre qu’elle ; eh bien ! tu lui ressembles, quelquefois même tu remplaces son image dans mon âme. — Hélas ! pensa la petite sirène, il ignore que c’est moi qui l’ai porté à travers les flots jusqu’au couvent pour le sauver. Il en aime une autre ! Cependant cette jeune fille est enfermée dans un couvent, elle ne sort jamais ; peut-être l’oubliera-t-il pour moi, pour moi qui l’aimerai et lui serai dévouée toute ma vie. » Le prince va épouser la charmante fille du roi voisin, dit-on un jour ; il équipe un superbe navire sous prétexte de rendre seulement visite au roi, mais la vérité est qu’il va épouser sa fille. » Cela fit sourire la sirène, qui savait mieux que personne les pensées du prince, car il lui avait dit Puisque mes parents l’exigent, j’irai voir la belle princesse, mais jamais ils ne me forceront à la ramener pour en faire ma femme. Je ne puis l’aimer ; elle ne ressemble pas, comme toi, à la jeune fille du couvent, et je préférerais t’épouser, toi, pauvre enfant trouvée, aux yeux si expressifs, malgré ton éternel silence. » Le prince partit. En parlant ainsi, il avait déposé un baiser sur sa longue chevelure. J’espère que tu ne crains pas la mer, mon enfant, » lui dit-il sur le navire qui les emportait. Puis il lui parla des tempêtes et de la mer en fureur, des étranges poissons et de tout ce que les plongeurs trouvent au fond des eaux. Ces discours la faisaient sourire, car elle connaissait le fond de la mer mieux que personne assurément. Au clair de la lune, lorsque les autres dormaient, assise sur le bord du vaisseau, elle plongeait ses regards dans la transparence de l’eau, et croyait apercevoir le château de son père, et sa vieille grand’mère les yeux fixés sur la carène. Une nuit, ses sœurs lui apparurent ; elles la regardaient tristement et se tordaient les mains. La petite les appela par des signes, et s’efforça de leur faire entendre que tout allait bien ; mais au même instant le mousse s’approcha, et elles disparurent en laissant croire au petit marin qu’il n’avait vu que l’écume de la mer. Le lendemain, le navire entra dans le port de la ville où résidait le roi voisin. Toutes les cloches sonnèrent, la musique retentit du haut des tours, et les soldats se rangèrent sous leurs drapeaux flottants. Tous les jours ce n’étaient que fêtes, bals, soirées ; mais la princesse n’était pas encore arrivée du couvent, où elle avait reçu une brillante éducation. La petite sirène était bien curieuse de voir sa beauté elle eut enfin cette satisfaction. Elle dut reconnaître que jamais elle n’avait vu une si belle figure, une peau si blanche et de grands yeux noirs si séduisants. C’est toi ! s’écria le prince en l’apercevant, c’est toi qui m’as sauvé la vie sur la côte ! » Et il serra dans ses bras sa fiancée rougissante, C’est trop de bonheur ! continua-t-il en se tournant vers la petite sirène. Mes vœux les plus ardents sont accomplis ! Tu partageras ma félicité, car tu m’aimes mieux que tous les autres. » L’enfant de la mer baisa la main du prince, bien qu’elle se sentît le cœur brisé. Le jour de la noce de celui qu’elle aimait, elle devait mourir et se changer en écume. La joie régnait partout ; des hérauts annoncèrent les fiançailles dans toutes les rues au son des trompettes. Dans la grande église, une huile parfumée brûlait dans des lampes d’argent, les prêtres agitaient les encensoirs ; les deux fiancés se donnèrent la main et reçurent la bénédiction de l’évêque. Habillée de soie et d’or, la petite sirène assistait à la cérémonie ; mais elle ne pensait qu’à sa mort prochaine et à tout ce qu’elle avait perdu dans ce monde. Le même soir, les deux jeunes époux s’embarquèrent au bruit des salves d’artillerie. Tous les pavillons flottaient, au milieu du vaisseau se dressait une tente royale d’or et de pourpre, où l’on avait préparé un magnifique lit de repos. Les voiles s’enflèrent, et le vaisseau glissa légèrement sur la mer limpide. À l’approche de la nuit, on alluma des lampes de diverses couleurs, et les marins se mirent à danser joyeusement sur le pont. La petite sirène se rappela alors la soirée où, pour la première fois, elle avait vu le monde des hommes. Elle se mêla à la danse, légère comme une hirondelle, et elle se fit admirer comme un être surhumain. Mais il est impossible d’exprimer ce qui se passait dans son cœur ; au milieu de la danse elle pensait à celui pour qui elle avait quitté sa famille et sa patrie, sacrifié sa voix merveilleuse et subi des tourments inouïs. Cette nuit était la dernière où elle respirait le même air que lui, où elle pouvait regarder la mer profonde et le ciel étoilé. Une nuit éternelle, une nuit sans rêve l’attendait, puisqu’elle n’avait pas une âme immortelle. Jusqu’à minuit la joie et la gaieté régnèrent autour d’elle ; elle-même riait et dansait, la mort dans le cœur. Enfin le prince et la princesse se retirèrent dans leur tente tout devint silencieux, et le pilote resta seul debout devant le gouvernail. La petite sirène, appuyée sur ses bras blancs au bord du navire, regardait vers l’orient, du côté de l’aurore ; elle savait que le premier rayon du soleil allait la tuer. Soudain ses sœurs sortirent de la mer, aussi pâles qu’elle-même ; leur longue chevelure ne flottait plus au vent, on l’avait coupée. Nous l’avons donnée à la sorcière, dirent-elles, pour qu’elle te vienne en aide et te sauve de la mort. Elle nous a donné un couteau bien affilé que voici. Avant le lever du soleil, il faut que tu l’enfonces dans le cœur du prince, et, lorsque son sang encore chaud tombera sur tes pieds, ils se joindront et se changeront en une queue de poisson. Tu redeviendras sirène ; tu pourras redescendre dans l’eau près de nous, et ce n’est qu’à l’âge de trois cents ans que tu disparaîtras en écume. Mais dépêche-toi ! car avant le lever du soleil, il faut que l’un de vous deux meure. Tue-le, et reviens ! Vois-tu cette raie rouge à l’horizon ? Dans quelques minutes le soleil paraîtra, et tout sera fini pour toi ! » Puis, poussant un profond soupir, elles s’enfoncèrent dans les vagues. La petite sirène écarta le rideau de la tente, et elle vit la jeune femme endormie, la tête appuyée sur la poitrine du prince. Elle s’approcha d’eux, s’inclina, et déposa un baiser sur le front de celui qu’elle avait tant aimé. Ensuite elle tourna ses regards vers l’aurore, qui luisait de plus en plus regarda alternativement le couteau tranchant et le prince qui prononçait en rêvant le nom de son épouse, leva l’arme d’une main tremblante, et… la lança loin dans les vagues. Là où tomba le couteau, des gouttes de sang semblèrent rejaillir de l’eau. La sirène jeta encore un regard sur le prince, et se précipita dans la mer, où elle sentit son corps se dissoudre en écume. En ce moment, le soleil sortit des flots ; ses rayons doux et bienfaisants tombaient sur l’écume froide, et la petite sirène ne se sentait pas morte ; elle vit le soleil brillant, les nuages de pourpre, et au-dessus d’elle flottaient mille créatures transparentes et célestes. Leurs voix formaient une mélodie ravissante, mais si subtile, que nulle oreille humaine ne pouvait l’entendre, comme nul œil humain ne pouvait voir ces créatures. L’enfant de la mer s’aperçut qu’elle avait un corps semblable aux leurs, et qui se dégageait peu à peu de l’écume. Où suis-je ? demanda-t-elle avec une voix dont aucune musique ne peut donner l’idée. — Chez les filles de l’air, répondirent les autres. La sirène n’a point d’âme immortelle, et elle ne peut en acquérir une que par l’amour d’un homme ; sa vie éternelle dépend d’un pouvoir étranger. Comme la sirène, les filles de l’air n’ont pas une âme immortelle, mais elles peuvent en gagner une par leurs bonnes actions. Nous volons dans les pays chauds, où l’air pestilentiel tue les hommes, pour y ramener la fraîcheur ; nous répandons dans l’atmosphère le parfum des fleurs ; partout où nous passons, nous apportons des secours et nous ramenons la santé. Lorsque nous avons fait le bien pendant trois cents ans, nous recevons une âme immortelle, afin de participer à l’éternelle félicité des hommes. Pauvre petite sirène, tu as fait de tout ton cœur les mêmes efforts que nous ; comme nous tu as souffert, et, sortie victorieuse de tes épreuves, tu t’es élevée jusqu’au monde des esprits de l’air, où il ne dépend que de toi de gagner une âme immortelle par tes bonnes actions. » Et la petite sirène, élevant ses bras vers le ciel, versa des larmes pour la première fois. Les accents de la gaieté se firent entendre de nouveau sur le navire ; mais elle vit le prince et sa belle épouse regarder fixement avec mélancolie l’écume bouillonnante, comme s’ils savaient qu’elle s’était précipitée dans les flots. Invisible, elle embrassa la femme du prince, jeta un sourire à l’époux, puis monta avec les autres enfants de l’air sur un nuage rose qui s’éleva dans le ciel. Retourau Sommaire : Kiosques à musique de A à E Kiosques à musique de F à L Kiosques à musique à partir de M Kiosques classés par Départements Kiosques à Musique — Petits Plus L'ISLE-EN-JOURDAIN - Le Kiosque et le Jardin public (GERS) L’unique représentation, encore que schématique, de la ville de l’Isle-Jourdain, avec ses fortifications encore debout est
26 janvier 1954 – Au cours d’un vol de liaison entre le Cannet-des-Maures et Fréjus, un Dassault MD 312 de l’escadrille de la BAN de Fréjus – Saint-Raphaël n° 299 – percute le sommet de la colline Saint-Martin dans le massif des Maures et s’écrase au lieu-dit Les Lauques, dans la commune de Sainte-Maxime Var. Les six occupants de l’appareil, le SM2 pilote Albert CHANVIN, l’ouvrier d’état expérimentateur Aimé, Alexandre CLÉMENT, le Mot2 mécanicien d’aéronautique Roger, Louis, François FALCOU, le Mt pilote Bernard, François, René, Marie MADELIN, l’EV1 navigateur Aloys RABAIN et le QM2 mécanicien volant René, Maurice, Esprit TOSELLO, sont tués sur le coup 22 août 1941 – Un Martin 167-A3 n° 141 – de l’escadrille 5BR avait décollé de Dakar pour une mission de reconnaissance au-dessus de Freetown Sierra Leone, alors colonie britannique. Intercepté par la chasse, le bimoteur est abattu en flammes et ses quatre occupants sont tués. L’équipage était composé du SM2 mécanicien volant Jean-Marie CARPIER, de l’IM1 volant Louis, Joseph KOCH, observateur, du LV pilote Charles, Louis, Paul MORANGE, commandant l’escadrille et du QM2 radio volant René, Arthur RABATHALY. 26 avril 1944 – Quelques minutes après son décollage du plan d’eau de Dakar-Bel-Air, pour une mission de nuit d’escorte de convoi et alors qu’il vient de survoler l’île de Gorée, un Short Sunderland III s/n DV985 – I de la flottille 7FE, est victime d’une explosion interne et s’écrase en flamme. Le lendemain, seuls trois corps seront retrouvés parmi les débris flottants à la surface. L’équipage était composé de l’EV1 de réserve observateur George BONDON, chef de bord, l’EV1 de réserve Paul, Edouard, Etienne BOUVEYRON, observateur, le QM1 mécanicien volant Germain, René, Clément COSSET, le Mt mécanicien volant Théodore, Pierre, Armand GABOU, le SM2 pilote Gabriel, Bernard, Joseph, Léopold GIMAT, le QM2 radio volant René, Charles, Joseph GUILLOU, le QM mitrailleur bombardier Louis, Alexandre, Yves, Marie LE CORFEC, le SM mécanicien volant René, Marcel LE HENRY, le SM2 pilote Louis, Georges, Honoré LEROY, le Mot2 mitrailleur bombardier Roger, Sylvestre MARTIN, le Mt radio volant François, Marie OFFRET, le QM2 radio volant Gaston, Paul, Ernest PARA et le QM2 radio volant Maurice, Marcel RABIER. 20 mai 1931 – L’escadrille 7B1 du porte-avions Béarn a été débarquée de son bâtiment à Casablanca pour effectuer un vol autour du Maroc. Dans la région de Kasbah-Tadla, un de ses Levasseur PL 7 se brise littéralement en vol, ne laissant aucune chance de survie à ses quatre occupants. L’équipage était composé du QM mitrailleur bombardier Arsène, Marie GUILLOU, du QM radio volant Louis, Charles JOLIDON du QM mécanicien volant René, Marius, Auguste du SM mécanicien pilote Jean, Yves, Marie RIOU. 12 septembre 1957 – Un SNCAN 1101 de l’escadrille n° 38 – décolle du terrain de Querqueville Manche à destination de la base des Mureaux. Immédiatement après le décollage, le moteur perd de la puissance et l’appareil s’abat dans la rade. Ses deux occupants sont tout d’abord portés disparus mais le corps du SM2 mécanicien volant André, Gabriel, René RADDE est retrouvé le 26 septembre et celui du CV Jacques, Henri, Louis DELORT est retrouvé le 5 octobre. 31 août 1967 – Parti de la base de la RAF de Kinloss en Ecosse, un Atlantic n° 39 de la flottille 22F participait à un exercice en mer au large du Groenland. A la suite d’ennuis techniques, le chef de bord décide de regagner son terrain de départ. Gêné par la brume, il percute un sommet sur l’île du Prins Karl, dans l’archipel du Spitzberg Norvège. Les débris de l’appareil sont retrouvés le 2 septembre par un hélicoptère soviétique et, parmi eux, les corps des onze membres de l’équipage qui était composé de l’OE2 navigateur aérien Maurice, Urbain CORDIER, coordonnateur tactique, du PM mécanicien volant André, Jean CROUX, du Mt navigateur aérien André DAMY, du Mt électronicien de bord Claude, Alain, Joseph GUICHARD, du PM pilote Jean, Pierre, Hughes, Edouard HAESSLEIN, du Mt navigateur aérien Albert, Henri LAPORTE, des Mt électroniciens de bord Jean-Paul LE VIAVANT et Jacques, Léon, François MORIN, de l’OE1 pilote Claude, Auguste RAGUIN, chef de bord, du Mt électronicien de bord François, Louis REUNGOAT et du SM mécanicien volant Michel, Valentin, Pierre, Marie STÉPHANO. 22 juillet 1949 – A l’occasion du séjour au Maroc du croiseur-école Jeanne d’Arc, divers exercices sont organisés au profit des officiers élèves présents à bord, dont une sortie en vol sur trois PBY-5 Catalina de l’escadrille alors stationnée à Agadir. Quelque temps après le décollage des trois appareils, tout contact est perdu avec l’un d’entre eux BuAer 46564 – Les recherches menées par les autres Catalina, aidés par le sous-marin Astrée, ne permettent de trouver aucune trace de l’appareil et des ses passagers. L’équipage du Catalina était composé du SM2 radio volant Robert, Joseph BRETON, du Mt mitrailleur bombardier Jean FÈVRE, du SM2 mécanicien volant Rolland, Moïse GROSMAITRE, du Mt pilote René HUIBAN, des SM2 mécaniciens volants Gabriel, Jean LE BOT et Louis, François MOY, du SM2 radio volant Jean, Marcel RAIGNE, de l’EV1 de réserve pilote Michel, Raymond, Louis ROUVIÈRE, chef de bord et du Mt pilote Pierre, Jean, Louis TOUZET. Les officiers-élèves passagers étaient les EV2 Daniel AUBRON, Louis, Bernard, Marie AUDIC, Jean, Louis, Marie, Michel COUËTOUX, Louis, Julien DAUTRY, Claude JAFFRÈS, André, Albert ROBERT, Gonzague, Pierre, Marie, Bernard GALOUZEAU de VILLEPIN et l’IGM3 Michel, Henri, André NOÉ. 24 novembre 1943 – Au cours d’un vol d’entraînement au grenadage à basse altitude, près de l’île de Gorée devant Dakar, un Vickers Wellington IX s/n MP691 – 22 de l’escadrille 5B 2ème flottille, touche la mer d’une aile. Au choc, l’appareil se casse en deux parties qui coulent immédiatement, entraînant avec elles le Mt pilote Hervé GOUZIEN et le SM1 mécanicien volant Ernest, Jean, Emmanuel RAOUL dont les corps ne seront pas retrouvés. Trois survivants, blessés, sont sauvés par des indigènes arrivés en pirogues. 14 août 1929 – A l’issue d’un vol d’entraînement, un Latham 43 n° 25 – de l’escadrille 3E1, capote en amerrissant sur l’étang de Berre. Pris sous la coque retournée, ses trois hommes d’équipage, le Mt mécanicien volant Marcel, André, Adolphe, Yvon PERRIN, le QM mécanicien d’aéronautique Jean, François RAOUL et le SM mécanicien pilote Alexandre RODIER, périssent noyés. 10 mai 1948 – Au cours d’un vol de liaison entre Cuers et Toussus-le-Noble, alors qu’il survole le Rhône à basse altitude, un SNCAN 1000 n° 612 du SAMAN heurte le câble d’un bac à La Coucourde Drôme et s’abat dans le fleuve. Les corps de ses trois occupants, le SM2 mécanicien volant Henri, Pierre FERLICOT, le Mt pilote Albert, François, Marie RAOULT et le QM2 mécanicien d’aéronautique Fernand, Marcel, Henri SEIGNEUR, seront retrouvés quelques jours plus tard en divers points en aval du fleuve. 6 février 1947 – Pendant un vol de fonctionnement après révision, un Morane Saulnier MS 500 de l’escadrille perd une aile en vol et s’écrase au lieu-dit Pen ar Ménez, dans la commune de Locmaria-Plouzané Finistère. Ses deux occupants, le SM2 mécanicien volant Jean, Yves RAOULT et le PM pilote André, Jean VITALI, sont tués sur le coup. 23 août 1944 – Un Vickers Wellington XIII s/n HZ588 – N de l’escadrille 5B de la 2ème flottille de bombardement avait décollé de sa base de Dakar-Ouakam pour une mission d’escorte de convoi. A partir de 20 h 30, plus aucun contact ne peut être établi avec l’appareil. Les recherches lancées le lendemain et les jours suivant ne révèlent aucun indice. L’appareil et son équipage de sept hommes, composé du QM1 mécanicien volant Aimé, Marcel BASTIEN, de l’EV1 de réserve observateur René, Jules, Vital CUNIN, commandant d’aéronef, de l’Asp de réserve observateur Pierre, Edouard, Claude MARTIN, du QM2 radio volant Robert, Georges, Augustin MOIZANT, de l’OE2 pilote Roger PRAT, du Mt radio volant Louis, Marcel RAPP et du SM pilote Guy, Louis, Marie RICHAUDEAU, sont portés disparus. 11 avril 1934 – Au cours d’un décollage en section du lac de Bizerte, un CAMS 37A n° 82 – de l’escadrille 4S1 heurte une balise et capote. Son pilote et chef de bord, le LV Paul, Armand, Marie, Henri de RASCAS de CHÂTEAUREDON est tué sur le coup dans l’accident. Les deux autres membres de l’équipage, blessés, sont recueillis par des embarcations. 24 janvier 1938 – Au cours d’un vol de prise en mains pour des pilotes nouvellement affectés et alors qu’il survole l’étang de Berre, l’hélice d’un Latécoère 290 n° 7 de l’escadrille 4T1 se détache et va sectionner les mâts soutenant la voilure. Une aile se replie, l’hydravion se met en vrille et percute l’eau. Les quatre hommes qui constituaient l’équipage, les SM pilotes Alexandre, François, Henri AUBERT, Emiland LOCTIN et Jean POITIER et le Mt mécanicien d’aéronautique André, Pierre RAT, sont tués sur le coup. 22 août 1966 – Un Sud Aviation 321G Super Frelon n° 103 effectuait un vol de convoyage de Marignane à Fréjus – Saint-Raphaël avec un équipage mixte de l’escadrille 20S et de l’ERC. A la hauteur de la commune de Pourrières Var, il est victime de la rupture d’un manchon d’une pale du rotor principal et, incontrôlable, il s’écrase au lieu-dit La Neuve. Les huit occupants de l’appareil périssent dans l’accident. L’équipage se composait du LV pilote Georges, Marcel, Marie BLONDEAU, du PM mécanicien de bord Paul, Marcel BROUDIN, de l’OPE mécanicien volant Aimé, René DUROUGE, du Mt électronicien de bord André, Auguste, Marie GUAQUÈRE, du PM mécanicien de bord Yves, Louis LE SERREC, du MP mécanicien de bord Maurice, Gérard LUBAIN, du CC pilote Bernard, Edmond NIOGRET, détaché du SC. Aéro, commandant d’aéronef et du PM électronicien de bord Michel, Jacques RAULT. 11 février 1941 – Au cours d’un exercice de vol en formation en section au large du cap Sicié, deux Latécoère 298 de l’escadrille 3T basée à Berre entrent en collision. Les trois occupants de l’appareil n° 71 le SM mécanicien volant Paul, Joseph, Marie DUCLOS, l’EV1 pilote Georges, Emile, René RAVEUX, chef de section et le QM radio volant André, Léon TARDIVAT, s’abattent en mer avec leur appareil et disparaissent avec lui. Dans l’appareil n° 77 le Mot2 radio volant Michel, Emile, Rémy DÉJARDIN et le SM pilote Jean, Roger, Georges ROUSSEAU, subissent le même sort que leurs camarades mais, le troisième homme d’équipage, le SM mécanicien volant Tanguy, parvient in extremis à sauter en parachute et est récupéré par une embarcation de pêcheurs. 23 juillet 1992 – Alors qu’il décolle du terrain de Salon-de-Provence, un Fouga Magister n° 515 de l’Ecole de l’Air percute en bout de piste et explose. Son seul occupant, l’EV1 élève pilote Amoudane RAVI, est tué sur le coup. 10 mars 1927 – Au cours d’une ascension d’entraînement, un ballon captif du CAM de Rochefort est atteint par la foudre et incendié. L’un des passagers saute en parachute et se pose indemne. L’autre, l’EV1 élève pilote de dirigeable Jean, Gabriel, Louis, Marie RÉCAMIER, déjà atteint de graves brûlures, subit d’autres blessures dans la chute au sol de la nacelle. Transporté à l’hôpital maritime de Rochefort, il y décède le 12. 20 décembre 1941 – Une formation de Bristol Blenheim IV du GB Lorraine des FAFL qui effectue une mission de bombardement près de Benghazi Libye est attaquée par des chasseurs allemands. L’un des appareils est immédiatement abattu près de Barce, provoquant la mort de son équipage composé du S/C pilote Jean, Jules, Marie REDOR ex SM2 pilote, évadé de Tripoli du Liban le 18 février 1941, du Lt observateur Maurice JACQUELOT de BOISROUVRAY et du S/C mitrailleur Jean PERBOST. 1er mai 1917 – Lors d’une ascension pour un réglage de tirs d’artillerie, l’EV1 auxiliaire, observateur de captif Georges, Emile, Marie RÉGNARD, en service à la 31ème Compagnie d’aérostiers de l’armée de Terre, est attaqué par des chasseurs ennemis et est tué dans sa nacelle près de Longueval-Barbonval Aisne. 6 octobre 1918 – L’aile d’un Donnet-Denhaut 200ch n° 1486 du CAM d’Alger se replie alors qu’il vient de décoller pour un vol de surveillance. L’appareil s’abat dans la rade et se retourne. Les embarcations de secours rapidement arrivées sur les lieux de l’accident, recueillent l’observateur indemne mais le corps du second membre de l’équipage, le SM timonier pilote François, Marie RÉGUER, n’est pas retrouvé. 20 janvier 1945 – Décollant de l’aérodrome de Nice pour une mission de surveillance anti sous-marine, un amphibie Supermarine Walrus I s/n X9532 – R14 de l’escadrille 4S est victime d’une perte de puissance et est contraint à un amerrissage forcé. Le train d’atterrissage n’a pas eu le temps d’être relevé et l’appareil capote. Les deux opérateurs radio parviennent à se dégager mais le PM pilote Marie, Auguste, Joseph REICHARD et le LV observateur Ernest, Fabien SOURDON, chef de bord, demeurent prisonniers de l’habitacle et meurent noyés. 12 mai 1916 – Parti de Fréjus à destination de Bizerte, le dirigeable CMT est victime d’un incendie et s’abat alors qu’il est en vue des côtes de Sardaigne. Les cinq hommes composant l’équipage périssent dans l’accident. Cet équipage mixte était composé de l’Adjt pilote de dirigeable Camille, Albert BRICE, du Cne pilote de dirigeable René, Jean, Henri CAUSSIN, du Mot2 électricien radio de dirigeable Maurice, Louis, Nicolas PROUTEAU, de l’Adjt mécanicien de dirigeable Abel, Adrien, Edmond RÉMIA et du LV élève pilote de dirigeable Antoine, Louis, Marie BARTHÉLEMY de SAIZIEU. Brice, Caussin et Rémia appartenaient à l’Aérostation militaire. 12 avril 1935 – Un Farman 166 Goliath de l’EPV du CEAM d’Hourtin s’abat au lieu-dit Lassalle, dans la commune de Lesparre Gironde. Trois des membres de son équipage, le SM arrimeur pilote Joseph, Henri PONZEVERA, le QM mécanicien volant Maurice, Albert, Louis, Pierre RENAC et le Mot arrimeur pilote Luc, Lucien REYDY, périssent dans la chute de leur appareil. Un quatrième occupant est gravement blessé. 22 octobre 1957 – Au retour d’une mission d’entraînement au vol de nuit et en finale pour à atterrir à Oran-La Sénia, un Lockheed P2V-6 Neptune de la flottille BuAer 126539 – perd brutalement de l’altitude, percute le lac salé de la Sebkra, dans la commune de Valmy, et se désintègre complètement. Les huit hommes composant l’équipage, le SM2 pilote Pierre, Serge, Auguste, Jacques COURTEILLE, le Mt électronicien de bord Francis HOQUET, le Mt radio volant Roger, Joseph LE CLECH, le Mt mécanicien volant Alain LE PARC, le LV pilote Jacques, Paul, Max PIVET, commandant d’aéronef, le Mt radariste volant Marcel, Maurice, Gustave RENARD, le Mt armurier de bord Henri, Joachim, Marie ROGER et le SM2 navigateur aérien Pierre VIGER, sont tués sur le coup. 8 janvier 1929 – Un équipage de l’escadrille de la CEPA effectue un dernier vol d’essai de l’hydravion prototype SPCA Paulhan-Pillard n° 01. Alors qu’il survole de Lion de Mer dans la baie de Saint-Raphaël, l’appareil pique brusquement du nez, percute la surface de l’eau et s’engloutit. Les cinq membres de l’équipage, le LV pilote Roger, Louis, Marie, Robert CAMPARDON, chef de bord, le QM mécanicien volant Marcel, Emile, Julien, Ernest FOUCRAY, le Mt mécanicien volant Lucien, Louis GRESSIN, le QM mitrailleur bombardier Jean-Baptiste, Louis RENAUD et le LV observateur Joseph, Marie, Louis, Vincent REQUIN, disparaissent dans la chute de leur appareil. Un seul corps, celui du LV Requin, sera retrouvé. 1er et 2 décembre 1923 – Un Latham trimoteur n° 4 – de l’escadrille H103 du CAM de Cherbourg et monté par un équipage de huit hommes est contraint, à la suite d’une panne d’un de ses moteurs, à amerrir en mer, à 15 miles au sud de la côte anglaise 50° 30’ N et 14° W. En voulant passer à l’arrière de la coque, le LV pilote Raymond, Edmond DAUVIN, est heurté par l’hélice du moteur central qui tournait encore et tué sur le coup. Ses camarades arriment son corps aux mats de la cabane pour éviter qu’il ne soit emporté par les vagues. L’hydravion en perdition est rejoint le 2, vers 1 h du matin, par l’aviso Ailette dépêché à sa recherche. Au cours de la manœuvre, l’appareil est heurté à plusieurs reprises par le bâtiment gêné par la grosse mer et chavire. Il coule rapidement, entraînant avec lui trois autres hommes, le Mt canonnier mitrailleur bombardier Théophile, François, Marie BANTAS, le PM mécanicien pilote Auguste, Léon DUNAUD et le LV pilote Louis, Marius RENAUD. Les quatre autres membres de l’équipage, le LV Protche, le PM Péladan, les SM Birhard et Nevé seront repêchés par l’Ailette. 21 mars 1940 – Un Latécoère 298 n° 11 – de l’escadrille T1 décolle du port de Boulogne-sur-Mer. Lourdement chargé, l’appareil ne parvient pas à déjauger et s’écrase sur la digue sud, provoquant l’explosion immédiate de son chargement de bombes. Les trois membres de l’équipage le LV pilote Emile, Robert DESMONS, officier en second de l’escadrille T1, le QM radio volant Paul, Alphonse, Gabriel RENAUD et le SM mécanicien volant Charles, Joseph WERLÉ, disparaissent dans l’accident. 10 mars 1981 – Quelques instants après avoir décollé de l’aérodrome de Hahaya à Moroni dans l’archipel des Comores, un Atlantic n° 29 de la flottille 23F est victime d’un incendie de moteur. Hors de contrôle, il s’écrase près de la localité de M’Boudé, tuant ses dix-huit occupants. En plus de son équipage normal, l’appareil transportait une équipe technique d’entretien. L’équipage était composé du Mt électronicien de bord Patrick, Elie, Etienne BAUDOIN, de l’EV1 pilote Jean-Yves, Georges CISTAC, du PM électronicien de bord Alain, Henri, Jean-Baptiste DEMAISON, du Mt électronicien de bord Dominique, Jean, Etienne FAURE, du PM électronicien de bord Serge, Lucien LAPP, de l’EV1 navigateur aérien et coordonnateur tactique Olivier, Marie, Gérard, Henri de LASSUS SAINT-GENIÈS, du Mt électronicien de bord Dominique, Bernard, Marie MOISDON, du Mt navigateur Jean-Claude, Joseph MONTFORT, du LV pilote Philippe, René, Pierre MOUGENOT, commandant d’aéronef, du MP mécanicien de bord Eugène, Jean, Yves NORMANT, du Mt navigateur Eric, Claude, Daniel PÉRAUDEAU, du Mt mécanicien de bord Michel, Louis, Jacques RÉNIER, du SM2 électronicien de bord Patrick, Louis, Adrien, Henri ROUSSEAU et du SM2 radio de bord François-Xavier WINTERHALTER. L’équipe technique se composait du SM électromécanicien d’aéronautique Jean-Louis AUDREN, du PM mécanicien d’aéronautique Yves HENNEQUART, du QM1 électronicien d’aéronautique Bertrand, Pierre LION et du QM1 électronicien d’équipement Eric LOURENÇO. 21 décembre 1923. C’est cette nuit là que se produit la plus grave catastrophe de l’aéronautique militaire de notre pays. Le 18 décembre 1923, le dirigeable Dixmude, ex Zeppelin L-72 qui avait été remis à la France par l’Allemagne au titre des dommages de guerre, quitte sa base de Cuers-Pierrefeu pour un raid d’essai sans escale au-dessus du Sahara avec cinquante personnes à son bord. Il atteint In-Salah dans les délais prévus et entame son voyage de retour. Son dernier message le positionne au-dessus de la Tunisie et il n’y en aura pas d’autres. Vers 2 h 30 du matin, alors que le dirigeable passe au large de la Sicile, des pêcheurs aperçoivent dans le ciel les lueurs d’un vif incendie. Probablement frappé par la foudre qui a enflammé ses ballonnets d’hydrogène, le Dixmude et tout son équipage s’abîment en mer à quelques milles au large du petit port de Sciacca. Les recherches lancées par la Marine italienne et par des bâtiments français venus de Bizerte ne permettent pas de retrouver de survivants, ni même de corps. Ce n’est que le 26 qu’un pêcheur remonte dans ses filets le corps du commandant, le LV du Plessis de Grenédan. Un autre corps, celui du QM Guillaume sera retrouvé ultérieurement. Cette catastrophe a fait cinquante victimes – 40 membres de l’équipage Les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Pierre, Casimir, Baptiste ALBAGNAC et Georges, Louis BAILLOUX, le SM mécanicien d’aéronautique Ange, Jean, Louis BOULLEAU, les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Roger, Marius BOYER et Victorin, Louis BRUNIAS, le Mot arrimeur Maurice, Jules, Baptiste, Pierre CHARPENTIER, le SM mécanicien d’aéronautique Georges, Victor, Auguste CLAVEL, le QM arrimeur volant André CLOSVIROLA, le SM2 pilote de direction Joseph, Louis, Marie COLLET, le SM mécanicien volant Noël, Marie COROUGE, le QM mécanicien volant Marcel, Alexandre COUVÉ, le LV pilote de dirigeable Jean, Joseph, Anne, Marie, Julien du PLESSIS de GRENÉDAN, commandant, le Mot mécanicien d’aéronautique Raymond, Louis DUBOIS, les QM mécaniciens volants Jean, Constant FELON, Charles, Georges FOUCHET et Louis GALLET, le Mt mécanicien volant Charles, Jean GASPAILLARD, le QM radio volant Marie, Antoine, Emile GUILLAUME, le SM arrimeur Joseph GUILLEMOT, le Mt de manœuvre pilote de direction René, Félix, Marie HAMON, le Mot2 mécanicien d’aéronautique Louis, Jean IMBERT, le QM radio volant Pierre, Jean-Marie JAFFREZIC, le SM mécanicien volant François, Clément JAN, les QM arrimeurs Charles, Marcel KUBLER et Saint-Amand, Charles, Adolphe La FORGE, le SM mécanicien volant Jean, François, Aimé, Eugène LIZÉE, le QM mécanicien volant François, Auguste, Joseph, Mathurin MAINGUY, le LV pilote de dirigeable Sylvestre, Antoine MARCAGGI, le PM mécanicien volant René, Henri MOMBERT, le QM mécanicien volant Kléber, Eugène, Marie, Albert NAL, le SM radio volant Adrien, Jean-Baptiste PAUC, le QM mécanicien volant Charles, Joseph, René, Louis QUÉMERAIS, les QM arrimeurs volants Jean RICHARD et Géraud, François, Marie ROCHER, le Mot mécanicien volant Jean, Eugène, Edouard ROUDEN, le LV pilote de dirigeable Adrien, Aimé, Victor ROUSTAN, commandant en second, le Mot arrimeur Charles, Paul SÉDILLOT, le SM arrimeur volant Louis, Marie TARTIVEL et le QM mécanicien volant Jean, Léopold VINCENOT.– 10 passagers le CC Victor, Louis BERRETTA, les LV pilotes de dirigeable Pierre BOURDIER et Maurice, Gabriel CONVENTS, le CF pilote de dirigeable Georges, Léon, François, Jules HENNIQUE, commandant le CAM de Cuers-Pierrefeu, le LV pilote de dirigeable Serge, François, Roger GOISLARD de La DROITIÈRE, le CC pilote Henri, Jules LEFRANC, le LV observateur Georges, Etienne LEVESQUE, le Med1 Léopold, Henri PÉLISSIER, le CC pilote de dirigeable Georges, Paul RENON, le LV pilote de dirigeable Henri, Marcel, Aurélien ROUSTAN et, enfin, le CV Pierre, Edouard, Marie YVON, adjoint au Chef du Service central de l’Aéronautique. 21 novembre 1945 – Effectuant son premier vol de nuit en solo sur avion d’armes, l’Asp de réserve élève pilote Robert, Henri, Marc RENUCCI, est mortellement blessé dans un accident. Pour une raison inconnue, immédiatement après avoir décollé du terrain annexe de Cecil Field, son SB2C-4 Helldiver BuAer 20500 de la NAS de Jacksonville, Floride, ne peut pas prendre d’altitude et percute une rangée d’arbres bordant l’aérodrome. 11 mars 1964 – Au cours d’un vol d’entraînement à la navigation de nuit, un Alizé n° 29 de la flottille 6F, percute une colline au lieu-dit Les Couffines, dans la commune de Collias Gard. Ses trois hommes d’équipage, l’Asp de réserve navigateur Bertrand, Marie PILLIARD l’ EV1 pilote François, Marie, Henri RENVOISÉ et le Mt radio de bord Jacques, Hippolyte, François SALAÜN, sont tués sur le coup. 8 janvier 1929 – Un équipage de l’escadrille de la CEPA effectue un dernier vol d’essai de l’hydravion prototype SPCA Paulhan-Pillard n° 01. Alors qu’il survole de Lion de Mer dans la baie de Saint-Raphaël, l’appareil pique brusquement du nez, percute la surface de l’eau et s’engloutit. Les cinq membres de l’équipage, le LV pilote Roger, Louis, Marie, Robert CAMPARDON, chef de bord, le QM mécanicien volant Marcel, Emile, Julien, Ernest FOUCRAY, le Mt mécanicien volant Lucien, Louis GRESSIN, le QM mitrailleur bombardier Jean-Baptiste, Louis RENAUD et le LV observateur Joseph, Marie, Louis, Vincent REQUIN, disparaissent dans la chute de leur appareil. Un seul corps, celui du LV Requin, sera retrouvé. 14 mars 1927 – Au cours d’un vol d’entraînement, un hydravion CAMS 46 codé H 21 de l’école de pilotage du CEAM d’Hourtin, se met en vrille et s’abat dans l’étang. Ses deux occupants, le Mot clairon élève pilote René, Emile MERCK et le LV pilote Louis, Ernest, Jules REULLIER, sont tués sur le coup. 31 août 1967 – Parti de la base de la RAF de Kinloss en Ecosse, un Atlantic n° 39 de la flottille 22F participait à un exercice en mer au large du Groenland. A la suite d’ennuis techniques, le chef de bord décide de regagner son terrain de départ. Gêné par la brume, il percute un sommet sur l’île du Prins Karl, dans l’archipel du Spitzberg Norvège. Les débris de l’appareil sont retrouvés le 2 septembre par un hélicoptère soviétique et, parmi eux, les corps des onze membres de l’équipage qui était composé de l’OE2 navigateur aérien Maurice, Urbain CORDIER, coordonnateur tactique, du PM mécanicien volant André, Jean CROUX, du Mt navigateur aérien André DAMY, du Mt électronicien de bord Claude, Alain, Joseph GUICHARD, du PM pilote Jean, Pierre, Hughes, Edouard HAESSLEIN, du Mt navigateur aérien Albert, Henri LAPORTE, des Mt électroniciens de bord Jean-Paul LE VIAVANT et Jacques, Léon, François MORIN, de l’OE1 pilote Claude, Auguste RAGUIN, chef de bord, du Mt électronicien de bord François, Louis REUNGOAT et du SM mécanicien volant Michel, Valentin, Pierre, Marie STÉPHANO. 10 novembre 1943 – Un Caudron Simoun n° 364 de la BAN de Thiersville, pris par le mauvais temps au cours d’une liaison entre Alger et Bizerte, s’abat dans la région d’Aïn Souda, à environ 30 kilomètres à l’ouest de Souk Ahras Algérie. Quatre de ses occupants, le CF pilote Antoine, Henri, Jean de GAIL, l’OPE pilote Pierre REUNGOAT, le QM mécanicien volant Marcel, Jean-Baptiste, Ange TANGUY et le Lt/Col GOUNOUILHOU de l’armée de Terre, sont tués sur le coup ou décèdent pendant leur évacuation vers l’hôpital de Souk Ahras. Un cinquième est gravement blessé mais survivra. 12 avril 1935 – Un Farman 166 Goliath de l’EPV du CEAM d’Hourtin s’abat au lieu-dit Lassalle, dans la commune de Lesparre Gironde. Trois des membres de son équipage, le SM arrimeur pilote Joseph, Henri PONZEVERA, le QM mécanicien volant Maurice, Albert, Louis, Pierre RENAC et le Mot arrimeur pilote Luc, Lucien REYDY, périssent dans la chute de leur appareil. Un quatrième occupant est gravement blessé. 31 janvier 1967 – Un Fouga Magister n° 386 – QN de l’école de pilotage de l’armée de l’Air de Cognac GE 315, s’écrase sur le territoire de la commune d’Ardillières Charente-Maritime. Son pilote, le Mot2 élève Alain, Louis, Yves RIALLAND, est mortellement blessé dans la chute de l’appareil. 21 décembre 1923 – C’est cette nuit là que se produit la plus grave catastrophe de l’aéronautique militaire de notre pays. Le 18 décembre 1923, le dirigeable Dixmude, ex Zeppelin L-72 qui avait été remis à la France par l’Allemagne au titre des dommages de guerre, quitte sa base de Cuers-Pierrefeu pour un raid d’essai sans escale au-dessus du Sahara avec cinquante personnes à son bord. Il atteint In-Salah dans les délais prévus et entame son voyage de retour. Son dernier message le positionne au-dessus de la Tunisie et il n’y en aura pas d’autres. Vers 2 h 30 du matin, alors que le dirigeable passe au large de la Sicile, des pêcheurs aperçoivent dans le ciel les lueurs d’un vif incendie. Probablement frappé par la foudre qui a enflammé ses ballonnets d’hydrogène, le Dixmude et tout son équipage s’abîment en mer à quelques miles au large du petit port de Sciacca. Les recherches lancées par la Marine italienne et par des bâtiments français venus de Bizerte ne permettent pas de retrouver de survivants, ni même de corps. Ce n’est que le 26 qu’un pêcheur remonte dans ses filets le corps du commandant, le LV du Plessis de Grenédan. Un autre corps, celui du QM Guillaume sera retrouvé ultérieurement. Cette catastrophe a fait cinquante victimes – 40 membres de l’équipage Les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Pierre, Casimir, Baptiste ALBAGNAC et Georges, Louis BAILLOUX, le SM mécanicien d’aéronautique Ange, Jean, Louis BOULLEAU, les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Roger, Marius BOYER et Victorin, Louis BRUNIAS, le Mot arrimeur Maurice, Jules, Baptiste, Pierre CHARPENTIER, le SM mécanicien d’aéronautique Georges, Victor, Auguste CLAVEL, le QM arrimeur volant André CLOSVIROLA, le SM2 pilote de direction Joseph, Louis, Marie COLLET, le SM mécanicien volant Noël, Marie COROUGE, le QM mécanicien volant Marcel, Alexandre COUVÉ, le LV pilote de dirigeable Jean, Joseph, Anne, Marie, Julien du PLESSIS de GRENÉDAN, commandant, le Mot mécanicien d’aéronautique Raymond, Louis DUBOIS, les QM mécaniciens volants Jean, Constant FELON, Charles, Georges FOUCHET et Louis GALLET, le Mt mécanicien volant Charles, Jean GASPAILLARD, le QM radio volant Marie, Antoine, Emile GUILLAUME, le SM arrimeur Joseph GUILLEMOT, le Mt de manœuvre pilote de direction René, Félix, Marie HAMON, le Mot2 mécanicien d’aéronautique Louis, Jean IMBERT, le QM radio volant Pierre, Jean-Marie JAFFREZIC, le SM mécanicien volant François, Clément JAN, les QM arrimeurs Charles, Marcel KUBLER et Saint-Amand, Charles, Adolphe La FORGE, le SM mécanicien volant Jean, François, Aimé, Eugène LIZÉE, le QM mécanicien volant François, Auguste, Joseph, Mathurin MAINGUY, le LV pilote de dirigeable Sylvestre, Antoine MARCAGGI, le PM mécanicien volant René, Henri MOMBERT, le QM mécanicien volant Kléber, Eugène, Marie, Albert NAL, le SM radio volant Adrien, Jean-Baptiste PAUC, le QM mécanicien volant Charles, Joseph, René, Louis QUÉMERAIS, les QM arrimeurs volants Jean RICHARD et Géraud, François, Marie ROCHER, le Mot mécanicien volant Jean, Eugène, Edouard ROUDEN, le LV pilote de dirigeable Adrien, Aimé, Victor ROUSTAN, commandant en second, le Mot arrimeur Charles, Paul SÉDILLOT, le SM arrimeur volant Louis, Marie TARTIVEL et le QM mécanicien volant Jean, Léopold VINCENOT. – 10 passagers le CC Victor, Louis BERRETTA, les LV pilotes de dirigeable Pierre BOURDIER et Maurice, Gabriel CONVENTS, le CF pilote de dirigeable Georges, Léon, François, Jules HENNIQUE, commandant le CAM de Cuers-Pierrefeu, le LV pilote de dirigeable Serge, François, Roger GOISLARD de La DROITIÈRE, le CC pilote Henri, Jules LEFRANC, le LV observateur Georges, Etienne LEVESQUE, le Med1 Léopold, Henri PÉLISSIER, le CC pilote de dirigeable Georges, Paul RENON, le LV pilote de dirigeable Henri, Marcel, Aurélien ROUSTAN et, enfin, le CV Pierre, Edouard, Marie YVON. 23 août 1944 – Un Vickers Wellington XIII s/n HZ588 – N de l’escadrille 5B de la 2ème flottille de bombardement avait décollé de sa base de Dakar-Ouakam pour une mission d’escorte de convoi. A partir de 20 h 30, plus aucun contact ne peut être établi avec l’appareil. Les recherches lancées le lendemain et les jours suivant ne révèlent aucun indice. L’appareil et son équipage de sept hommes, composé du QM1 mécanicien volant Aimé, Marcel BASTIEN, de l’EV1 de réserve observateur René, Jules, Vital CUNIN, commandant d’aéronef, de l’Asp de réserve observateur Pierre, Edouard, Claude MARTIN, du QM2 radio volant Robert, Georges, Augustin MOIZANT, de l’OE2 pilote Roger PRAT, du Mt radio volant Louis, Marcel RAPP et du SM pilote Guy, Louis, Marie RICHAUDEAU, sont portés disparus. 20 juin 1918 – Un hydravion Donnet-Denhaut 200ch n° 1136 du CAM de Marsala Italie est contraint à un amerrissage au cours d’une reconnaissance menée dans le canal de Sicile, au large du cap Bon. Les premières recherches aériennes permettent de repérer l’appareil flottant normalement mais lorsque les bâtiments arrivent sur les lieux, ils ne trouvent plus rien. L’équipage, composé du QM mécanicien observateur Gaston, Emile RICHE et du QM fourrier pilote Paul, André, Marie SAVARY, est porté disparu, présumé mort en mer. 6 février 1920 – Le 16 janvier 1920, au cours d’un vol d’entraînement au CAM de Berre, l’EV1 pilote Robert RICHER, aux commandes d’un hydravion Donnet-Denhaut 200ch, est victime d’un accident. Relevé gravement blessé, il est transporté à l’hôpital de Marseille Bouches du Rhône où il décède le 6 février. 19 juin 1940 – Une formation mixte de Loire-Nieuport 401 et 411 des escadrilles AB2 et AB4, décolle dans la soirée du terrain d’Hyères pour bombarder, de nuit, des objectifs dans la région d’Imperia, sur la côte ligure, en Italie. Au retour, deux appareils de l’AB4 sont manquants. Le LN 411 n° 5 codé du Mt pilote Marcel, Pierre, Auguste BILLIEN et le LN 411 n° 6 codé du SM pilote Raymond, Joseph, Maurice RICQUIER. Les deux appareils ont probablement disparu en mer car aucun indice ne sera retrouvé et les enquêtes menées après la guerre auprès des autorités italiennes ne donneront rien non plus. 2 novembre 1918 – A la suite probablement d’une panne de moteur, un hydravion Borel Odier n° 05 du CAM d’Antibes, effectuant une liaison postale entre Nice et la Corse, est contraint un amerrissage de fortune au large de Nice. Lorsque les secours arrivent sur les lieux, ils ne retrouvent aucune trace de l’appareil qui a disparu avec son équipage, composé du SM mécanicien pilote Angelo, Joseph RIMOLDI et du QM mécanicien observateur Marcel ROBERT. 4 août 1943 – Décollant du terrain de Dakar-Ouakam pour une mission de protection de convoi, un Lockheed Hudson IIIA s/n FH336 – de l’escadrille 1BR est victime d’une perte de puissance des moteurs, s’écrase et prend feu. Ses cinq hommes d’équipage, l’EV1pilote Marcel, Pierre, Henri DOUXAMI, chef de bord, l’EV1 de réserve observateur François GUICHARD, le SM1 mécanicien volant Yves, Jean NÉDELEC, le QM2 mitrailleur bombardier Jean, Joseph, Marie RIO et le SM2 radio volant Henri, Georges TOUCHARD, sont tués sur le coup. 23 septembre 1925 – Au cours d’une mission de bombardement de la ville de Chefchaoued, dans le massif du Rif Maroc, un Farman 60 Goliath n° 133 – de l’escadrille 5B2, est porté disparu. Son équipage était composé des QM arrimeur pilote Maurice, Eugène, Charles, Théodore DUSSOLON, QM radio volant François, Jean-Louis GOARNIGOU, SM pilote Etienne, François, Henri MARCHAU, SM mitrailleur bombardier Clet, Marie RIOU, et Mot mécanicien d’aéronautique Jean-Louis SÉGALEN. Certains corps ne seront retrouvés qu’en 1929. 20 mai 1931 – L’escadrille 7B1 du porte-avions Béarn a été débarquée de son bâtiment à Casablanca pour effectuer un vol autour du Maroc. Dans la région de Kasbah-Tadla, un de ses Levasseur PL 7 se brise littéralement en vol, ne laissant aucune chance de survie à ses quatre occupants. L’équipage était composé du QM mitrailleur bombardier Arsène, Marie GUILLOU, du QM radio volant Louis, Charles JOLIDON du QM mécanicien volant René, Marius, Auguste du SM mécanicien pilote Jean, Yves, Marie RIOU. 28 décembre 1999 – Une section de deux hélicoptères Lynx de la flottille 31F a décollé de la BAN de Saint-Mandrier pour un entraînement à la navigation tactique à basse altitude. Peu après le décollage, le n° 803 est victime d’ennuis mécaniques le rendant incontrôlable et, malgré les efforts de ses pilotes, il s’écrase près du hameau de la Tuilière, dans la commune de Pierrefeu-du-Var Var. Le LV Emmanuel, Jacques, Roger RIOULT, pilote et commandant d’aéronef est tué sur le coup, les deux autres membres de l’équipage sont blessés. 22 novembre 1916 – Au cours d’une mission de reconnaissance sur les lignes ennemies, l’ingénieur hydrographe de 2ème classe Charles, Gaston, Adolphe RIVIER, détaché comme observateur dans une escadrille de l’Aéronautique militaire, est gravement blessé par des tirs venus du sol. Transporté à l’hôpital de Verdun après le retour de son appareil à sa base, il y décède quelques heures après son admission. 9 avril 1947 – Victime d’une perte de vitesse au décollage, un SNCAC de l’escadrille n° 174 – s’écrase sur le terrain de Cuers-Pierrefeu. Les cinq occupants, gravement blessés, sont transportés à l’hôpital Sainte-Anne de Toulon où trois d’entre eux, le SM2 radio volant Maurice AXAT, le Mt mécanicien volant René, Auguste, Joseph BÉBIN et le SM1 pilote Frédéric, Jean, Marie RIVOALEN, décèdent peu après leur arrivée. 24 avril 1954 – Au cours d’une mission de bombardement d’une batterie de 37mm AA aux alentours de Diên Biên Phu, un F6F-5 Hellcat de la flottille BuAer 79404 – est touché par la DCA. Son pilote, le SM2 Daniel, Michel, Henri ROBERT, parvient à sauter en parachute mais tombe dans les lignes ennemies. Fait prisonnier, il meurt de privation et maladie dans un camp à Moc Chau Tonkin, le 8 juin suivant. 2 novembre 1918 – A la suite probablement d’une panne de moteur, un hydravion Borel Odier n° 05 du CAM d’Antibes, effectuant une liaison postale entre Nice et la Corse, est contraint un amerrissage de fortune au large de Nice. Lorsque les secours arrivent sur les lieux, ils ne retrouvent aucune trace de l’appareil qui a disparu avec son équipage, composé du SM mécanicien pilote Angelo, Joseph RIMOLDI et du QM mécanicien observateur Marcel ROBERT. 5 décembre 1953 – En mission de reconnaissance à basse altitude le long de la RP 38, dans la région de Cho Chu Tonkin, deux F6F-5 Hellcat de la flottille sont pris à partie par la DCA viêt minh. Les deux appareils sont touchés, mais celui du chef de patrouille BuAer 80065 – est plus gravement atteint et son moteur mis en feu. Son pilote, l’EV1 Jean, André ROBIN, tente un atterrissage de fortune à quatre kilomètres de Cho Moï mais, à l’instant où il va toucher le sol, l’appareil explose et ses débris se répandent sur plusieurs centaines de mètres. L’EV Robin, probablement tué sur le coup, est porté disparu. Sunderland III de la flottille 7FE s/n ML841 – M, rebondit plusieurs fois sur des lames avant de se briser en deux et de couler presque immédiatement. Il y a dix victimes parmi les occupants de l’appareil les Mot2 EAR élèves observateurs, Henri, Camille BÉRAUD, Jean, Marie, Georges BONIS-CHARANCLE et Jacques, Alfred, Antoine BRUN, le SM2 radio volant Louis DARS, le Mt mitrailleur bombardier Raymond, Joseph, Marie HOUSSAY, le QM1 radio volant Joseph LE DEUN, l’EV1 de réserve observateur René, Michel, Jean LEMARCHAND, le Mot2 EAR élève observateur Jacques, Henri, Albert LICHTENBERGER, le Mot radio volant Alfred PONCET et le QM armurier d’aéronautique Louis, Gabriel ROBIN. 13 décembre 1963 – Au cours d’un vol d’entraînement, un Zéphyr n° 13 de l’escadrille s’écrase dans la commune de Carqueiranne Var. Son pilote, le SM2 Pierre, Joseph ROCHE est tué sur le coup. 7 septembre 1939 – Les deux hydravions Loire 130 du bâtiment de ligne Dunkerque avaient décollé du Poulmic pour une mission de surveillance anti-sous-marine au large de Brest. Mission terminée, le premier hydravion rejoint sa base de départ mais on reste sans nouvelles du second. Malgré les recherches lancées, aucune trace ne sera retrouvée de l’appareil n° 2 – ni de son équipage composé du QM radio volant Marcel, Joseph COADIC, du Mt mécanicien volant Rémy, Edouard, Gaston JACQUIAUD, du SM radio volant Fernand MONNET, du Mt pilote Pierre ROCHEFORT et de l’EV1, observateur et commandant d’aéronef, Jean, Marie, Paul de TESSIÈRES. Ces cinq hommes auront le triste privilège d’être les premiers morts français de la Seconde Guerre mondiale. 21 décembre 1923 – C’est cette nuit là que se produit la plus grave catastrophe de l’aéronautique militaire de notre pays. Le 18 décembre 1923, le dirigeable Dixmude, ex Zeppelin L-72 qui avait été remis à la France par l’Allemagne au titre des dommages de guerre, quitte sa base de Cuers-Pierrefeu pour un raid d’essai sans escale au-dessus du Sahara avec cinquante personnes à son bord. Il atteint In-Salah dans les délais prévus et entame son voyage de retour. Son dernier message le positionne au-dessus de la Tunisie et il n’y en aura pas d’autres. Vers 2 h 30 du matin, alors que le dirigeable passe au large de la Sicile, des pêcheurs aperçoivent dans le ciel les lueurs d’un vif incendie. Probablement frappé par la foudre qui a enflammé ses ballonnets d’hydrogène, le Dixmude et tout son équipage s’abîment en mer à quelques miles au large du petit port de Sciacca. Les recherches lancées par la Marine italienne et par des bâtiments français venus de Bizerte ne permettent pas de retrouver de survivants, ni même de corps. Ce n’est que le 26 qu’un pêcheur remonte dans ses filets le corps du commandant, le LV du Plessis de Grenédan. Un autre corps, celui du QM Guillaume sera retrouvé ultérieurement. Cette catastrophe a fait cinquante victimes – 40 membres de l’équipage Les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Pierre, Casimir, Baptiste ALBAGNAC et Georges, Louis BAILLOUX, le SM mécanicien d’aéronautique Ange, Jean, Louis BOULLEAU, les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Roger, Marius BOYER et Victorin, Louis BRUNIAS, le Mot arrimeur Maurice, Jules, Baptiste, Pierre CHARPENTIER, le SM mécanicien d’aéronautique Georges, Victor, Auguste CLAVEL, le QM arrimeur volant André CLOSVIROLA, le SM2 pilote de direction Joseph, Louis, Marie COLLET, le SM mécanicien volant Noël, Marie COROUGE, le QM mécanicien volant Marcel, Alexandre COUVÉ, le LV pilote de dirigeable Jean, Joseph, Anne, Marie, Julien du PLESSIS de GRENÉDAN, commandant, le Mot mécanicien d’aéronautique Raymond, Louis DUBOIS, les QM mécaniciens volants Jean, Constant FELON, Charles, Georges FOUCHET et Louis GALLET, le Mt mécanicien volant Charles, Jean GASPAILLARD, le QM radio volant Marie, Antoine, Emile GUILLAUME, le SM arrimeur Joseph GUILLEMOT, le Mt de manœuvre pilote de direction René, Félix, Marie HAMON, le Mot2 mécanicien d’aéronautique Louis, Jean IMBERT, le QM radio volant Pierre, Jean-Marie JAFFREZIC, le SM mécanicien volant François, Clément JAN, les QM arrimeurs Charles, Marcel KUBLER et Saint-Amand, Charles, Adolphe La FORGE, le SM mécanicien volant Jean, François, Aimé, Eugène LIZÉE, le QM mécanicien volant François, Auguste, Joseph, Mathurin MAINGUY, le LV pilote de dirigeable Sylvestre, Antoine MARCAGGI, le PM mécanicien volant René, Henri MOMBERT, le QM mécanicien volant Kléber, Eugène, Marie, Albert NAL, le SM radio volant Adrien, Jean-Baptiste PAUC, le QM mécanicien volant Charles, Joseph, René, Louis QUÉMERAIS, les QM arrimeurs volants Jean RICHARD et Géraud, François, Marie ROCHER, le Mot mécanicien volant Jean, Eugène, Edouard ROUDEN, le LV pilote de dirigeable Adrien, Aimé, Victor ROUSTAN, commandant en second, le Mot arrimeur Charles, Paul SÉDILLOT, le SM arrimeur volant Louis, Marie TARTIVEL et le QM mécanicien volant Jean, Léopold VINCENOT. – 10 passagers le CC Victor, Louis BERRETTA, les LV pilotes de dirigeable Pierre BOURDIER et Maurice, Gabriel CONVENTS, le CF pilote de dirigeable Georges, Léon, François, Jules HENNIQUE, commandant le CAM de Cuers-Pierrefeu, le LV pilote de dirigeable Serge, François, Roger GOISLARD de La DROITIÈRE, le CC pilote Henri, Jules LEFRANC, le LV observateur Georges, Etienne LEVESQUE, le Med1 Léopold, Henri PÉLISSIER, le CC pilote de dirigeable Georges, Paul RENON, le LV pilote de dirigeable Henri, Marcel, Aurélien ROUSTAN et, enfin, le CV Pierre, Edouard, Marie YVON. 3 février 1937 – Une section de trois Levasseur PL 101 de l’escadrille 7S1 du porte-avions Béarn, en escale à Dakar Sénégal a effectué un voyage jusqu’à Podor, ville située à 330 kilomètres au NE de Dakar. Au cours d’une présentation devant les autorités locales, deux appareils entrent en collision et s’écrasent au sol. Les six membres des équipages étaient le QM1 mitrailleur bombardier Jean, François ABAZIOU, l’EV1 pilote Michel, Maurice, André ALLARD, chef de la section, le SM mécanicien volant Joseph, Bernard BERTOLINI, le QM mécanicien volant Guillaume LASTENNET. Aucun , le SM pilote Antoine, Louis, André ROCHETTE et le QM1 radio volant Charles, Louis ROUX. Aucun n’a eu le temps de sauter en parachute et ils trouvent tous la mort dans l’accident. 14 août 1929 – A l’issue d’un vol d’entraînement, un Latham 43 n° 25 – de l’escadrille 3E1, capote en amerrissant sur l’étang de Berre. Pris sous la coque retournée, ses trois hommes d’équipage, le Mt mécanicien volant Marcel, André, Adolphe, Yvon PERRIN, le QM mécanicien d’aéronautique Jean, François RAOUL et le SM mécanicien pilote Alexandre RODIER, périssent noyés. 5 février 1925 – Le Mot1 arrimeur pilote Edmond, Roger RODIER, élève à l’école de chasse du CAM de Fréjus – Saint-Raphaël, est tué dans la chute en vrille de son monoplace Nieuport 23 codé sur l’aérodrome de Fréjus – Saint-Raphaël. 7 mai 1986 – Au cours d’une mission d’entraînement à la reconnaissance à basse altitude sur la Bretagne et la Normandie, le réacteur d’un Etendard IVP n° 103 de la flottille 16F prend feu. L’appareil s’engage ensuite dans une vrille que se termine par l’écrasement sur la territoire de la commune de Saint-Pierre-du-Jonquet Calvados. Le pilote, l’EV1 Loïc, Claude, Marie RODIER s’éjecte mais à trop basse altitude pour permettre l’ouverture de son parachute. 22 octobre 1957 – Au retour d’une mission d’entraînement au vol de nuit et en finale pour à atterrir à Oran-La Sénia, un Lockheed P2V-6 Neptune de la flottille BuAer 126539 – perd brutalement de l’altitude, percute le lac salé de la Sebkra, dans la commune de Valmy, et se désintègre complètement. Les huit hommes composant l’équipage, le SM2 pilote Pierre, Serge, Auguste, Jacques COURTEILLE, le Mt électronicien de bord Francis HOQUET, le Mt radio volant Roger, Joseph LE CLECH, le Mt mécanicien volant Alain LE PARC, le LV pilote Jacques, Paul, Max PIVET, commandant d’aéronef, le Mt radariste volant Marcel, Maurice, Gustave RENARD, le Mt armurier de bord Henri, Joachim, Marie ROGER et le SM2 navigateur aérien Pierre VIGER, sont tués sur le coup. 16 mai 1928 – A la suite de l’incendie d’un de ses moteurs et en tentant d’atterrir en urgence, un Farman 65 Goliath de l’escadrille 4B2 basée à Karouba, s’écrase au sol à Bordj Poil, à 8 kilomètres au nord d’El Ariana, près de Tunis. L’équipage composé du Mot2 arrimeur pilote Jean, Albert, Marcel ARROUAYS, de l’Asp de réserve observateur Jean-Louis, Marie, André BÉZARD, chef de bord, du QM radio volant Henri, Joseph GOBERT, du SM mécanicien pilote Georges, Louis, René PAPIN et du QM mécanicien volant Paul ROHR, périt tout entier dans l’accident. 17 avril 1939 – L’escadrille T1 venait de recevoir ses premiers Latécoère 298. Au cours d’un vol d’entraînement au bombardement en semi-piqué sur l’étang de Berre, l’un des appareils n° 18 – est victime, à la ressource, d’un décrochage à haute vitesse et percute la surface de l’eau. Les trois hommes composant l’équipage, l’EV1 pilote Jacques, Gilbert, Edouard DUTILLEUL, le SM radio volant Joseph, René, Hermann ROHRBACH, et l’Asp de réserve observateur Marcel, Albert, Eugène VERGRIETE, périssent dans l’accident. 8 mai 1954 – Le lendemain de la chute du camp retranché de Diên Biên Phu, au cours d’une mission de bombardement près de Tuan Giao Tonkin, un P4Y Privateer de la Flottille BuAer 59785 – est touché par la DCA viêt minh. Trois hommes parviennent à évacuer l’avion avant qu’il ne s’écrase au sol ; deux d’entre eux, les SM2 Carpentier et Kéromnès atterrissent indemnes et sont fait prisonniers. Le troisième, le SM2 radio volant Jean, Jacques, Antoine HOOG, gravement blessé, ne survit pas à ses blessures. Tous les autres membres de l’équipage, le Mt mécanicien volant Francis, Pierre BOUYSSOU, le SM2 radio volant René, Jean, Gabriel LACROSSE, le SM2 navigateur aérien Yves, Joseph, Louis LE COZ, l’EV1 pilote François, Pierre, Roger MONGUILLON, commandant d’aéronef, le SM2 pilote André, Edouard ROISSAT et le SM2 mécanicien volant Louis, René STÉPHAN, périssent dans la chute de leur appareil. 28 juin 1941 – Une formation de six Martin 167-A3 décolle de Madjaloun Liban. Elle est composée de trois appareil des l’escadrille 6B et trois autres de la 7B. La mission assignée est de bombarder deux cols qui dominent Palmyre Syrie, où la garnison française résiste aux attaques des troupes du Commonwealth. Le bombardement s’effectue normalement mais, au retour, la petite formation est interceptée par une vingtaine de Curtiss Tomahawk de la RAAF. Le combat est inégal et, l’un après l’autre, les bimoteurs français succombent avec, dans la plupart des cas, la mort de l’ensemble de leurs équipages. En quelques minutes, seize officiers, officiers mariniers et quartiers-maîtres vont périr et il n’y aura que quatre survivants. La composition des équipages était la suivante N° 41 – Mt mitrailleur bombardier Mathurin, Marie LE BOULAIRE, SM radio volant Louis, Joseph LE ROLLAND, EV1 pilote Marcellin GISBERT, faisant fonction d’observateur et LV pilote François, Xavier, Paul, Martial ZIEGLER, commandant l’escadrille 6B et chef de 93 – QM2 radio volant Ferdinand, Léon BIEVER, QM2 mitrailleur bombardier Henri LE MARRE, Mt pilote Paul, Simon, Nicolas MONJOIN et EV1 pilote Aymond, Marie, Jean, André PLAYE, chef de bord et 204 – SM1 pilote Lucien HELF, EV1 pilote Pierre, Jean LACOSTE, chef de bord et navigateur, SM2 radio volant Jean, Aimé LE DÛ, QM2 mitrailleur bombardier Eugène, Henri, Pierre, Marie 58 – QM1 radio volant Victor, François, Alain BOURHIS, SM2 pilote Robert, Gustave, Sylvain CÉRÉSUÉLA, OE2 pilote Georges, Corentin, Marie LE FRIANT, chef de bord et observateur et QM1 radio volant André, Yves, Marie 274 – QM1 mécanicien volant François, Marie LIBOUBAN, QM2 radio volant François, Henri, Victor PARMENTIER, sont tués en vol par les tirs des chasseurs australiens. Le LV Francis Lainé, pilote et chef de bord et l’EV1 Pierre Massicot, observateur, survivent, gravement blessés, à l’atterrissage forcé de leur 21 – LV pilote Joseph, Charles, Jean de GAIL, chef de bord et observateur et QM radio volant Louis, Alphonse THIOT. Deux membres de l’équipage, le MT pilote Raymond Sarrotte et le SM mitrailleur bombardier Clotaire Guéret, réussissent à sauter en parachute. 16 septembre 1916 – Le QM fusilier Yves ROLLAND, élève à l’école de pilotage du CAM de Fréjus – Saint-Raphaël, effectue un de ses premiers vols en solo lorsque, pour une raison inconnue, son hydravion s’abîme en mer à un mille au sud du centre. Lorsque les secours arrivent, ils ne peuvent que constater le décès du pilote, probablement tué sur le coup dans la chute de son appareil. 12 juin 1949 – Une patrouille de quatre SBD-5 Dauntless de la flottille a décollé du porte-avions Arromanches au large d’Oran pour un exercice d’attaque. Alors que la formation survole Mostaganem, l’un des appareils BuAer 34832 – est victime d’une panne de moteur. En tentant un atterrissage forcé sur le territoire de la commune de Mazagran Algérie, il se met en perte de vitesse et s’écrase au sol. Le pilote, le LV Michel, Denis, Gabriel ROLLIN est tué sur le coup et son passager, le QM2 mécanicien d’aéronautique Serge, Joseph, Jacques ZANI, décède pendant son transfert à l’hôpital de Mostaganem. 5 août 1944 – Le SM2 mécanicien volant Henri, Jean ROMANETTI s’évade le 15 octobre 1940 de la BAN de Karouba et rejoint l’île de Malte. Il s’engage ensuite dans les FAFL et, après diverses affectations, rejoint le GB Lorraine Squadron 342 de la RAF. Le 5 août 1944, un Douglas Boston IIIA s/n BZ198 – OA-T de cette unité est touché par la Flak et s’écrase en feu au lieu-dit Les Poiriers dans la commune de La Villette Calvados. Deux membres de son équipage, l’A/C Romanetti et le Sgt René PIERRON, sont tués sur le coup. 17 août 1960 – Un AVRO Lancaster de l’escadrille n° WU 26 – revenait de métropole vers Agadir, transportant douze passagers en plus de son équipage habituel. Alors que l’appareil se trouve 25 kilomètres au sud de Had Ouled Frej, un message est reçu par le contrôle de Camp Cazès, signalant un incendie au moteur n° 3 et annonçant une tentative d’atterrissage forcé. Mais il est trop tard, rongé par le feu, le longeron principal de la voilure cède et l’aile droite se replie. Désemparé, le Lancaster s’écrase au sol près du douar de Khemis M’Touch, dans la région de Sidi Bennour, à une centaine de kilomètres environ dans le SSO de Casablanca. Tous les occupants sont tués sur le coup. L’équipage était composé du MP mécanicien de bord Bernard BRÉLIVET, du SM2 radio volant Jacques, Pierre DURAND, de l’EV2 de réserve pilote Jean-Claude JÉGOU, des OE3 pilotes Henri, Francis JOURDAN et Joseph, Jean, Marie LE HIRESS, commandant d’aéronef, du Mt mécanicien volant Edmond, Jean, Marie MARTIN et du PM radio volant Jean, Emile, Auguste MOUSSET. Les passagers étaient le QM2 armurier d’aéronautique Claude, Paul BARBÉ, le PM pilote Maurice, Dominique, Pierre CANTAT, les SM2 mécaniciens d’aéronautique Jacques, Roland, Marcel HERBETTE, Gilbert, Louis, Marie LE ROUZIC et Jean, Louis MARC, l’agent de la poste aux Armées Armand, Marius PÉZÉ, le QM1 électricien Christian, Charles PHIPPS, le SM2 mécanicien d’aéronautique Joseph PROVOST, le PM mécanicien d’aéronautique Lucien, Jean, Louis ROMANI, l’IM1 volant Jacques, Jean, Victor ROULS, le Sgt/Maj Louis, Victor PRINCE-SOULIER de l’armée de Terre et le Mot2 maître d’hôtel Pierre VICARIOT. 12 mai 1944 – Au cours d’un exercice de combat aérien, deux Douglas A-24 de l’école de chasse de l’armée de l’Air de Meknès entrent en collision. L’appareil n° 42-54206 s’écrase au sol tuant ses deux occupants, le SM1 pilote René, Pascal DESNUS, moniteur, et le SM pilote René, André, Pierre RONGIÈRE, élève. L’autre A-24, bien qu’endommagé, parvient à atterrir normalement. 5 février 1954 – Participant à un exercice de poursuite, un F6F-5 Hellcat de l’escadrille BuAer 72440 – s’écrase à plat, à l’issue d’une ressource à grande vitesse, à 4 kilomètres dans l’est du village de Saint-Maur Algérie. Son pilote, le QM2 Jean, Victor ROOSE, est tué sur le coup. 14 janvier 1988 – Au cours d’en exercice de combat aérien contre un Etendard IVP, un F8E FN Crusader n° 42 de la flottille 12F s’écrase en mer au large de l’île d’Ouessant. Son pilote, l’EV1 Yves, Claude ROSE, s’est éjecté tardivement et son corps ne sera pas retrouvé. 17 août 1929 – Le QM mécanicien élève pilote Roger, Jean, Félix ROUANET est grièvement blessé dans un accident en atterrissant sur le terrain de Valence Drome, aux commandes d’un Caudron 59 de l’Ecole de pilotage d’Istres. Transporté à l’hôpital il y décède peu de temps après son admission. 21 décembre 1923 – C’est cette nuit là que se produit la plus grave catastrophe de l’aéronautique militaire de notre pays. Le 18 décembre 1923, le dirigeable Dixmude, ex Zeppelin L-72 qui avait été remis à la France par l’Allemagne au titre des dommages de guerre, quitte sa base de Cuers-Pierrefeu pour un raid d’essai sans escale au-dessus du Sahara avec cinquante personnes à son bord. Il atteint In-Salah dans les délais prévus et entame son voyage de retour. Son dernier message le positionne au-dessus de la Tunisie et il n’y en aura pas d’autres. Vers 2 h 30 du matin, alors que le dirigeable passe au large de la Sicile, des pêcheurs aperçoivent dans le ciel les lueurs d’un vif incendie. Probablement frappé par la foudre qui a enflammé ses ballonnets d’hydrogène, le Dixmude et tout son équipage s’abîment en mer à quelques miles au large du petit port de Sciacca. Les recherches lancées par la Marine italienne et par des bâtiments français venus de Bizerte ne permettent pas de retrouver de survivants, ni même de corps. Ce n’est que le 26 qu’un pêcheur remonte dans ses filets le corps du commandant, le LV du Plessis de Grenédan. Un autre corps, celui du QM Guillaume sera retrouvé ultérieurement. Cette catastrophe a fait cinquante victimes – 40 membres de l’équipage Les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Pierre, Casimir, Baptiste ALBAGNAC et Georges, Louis BAILLOUX, le SM mécanicien d’aéronautique Ange, Jean, Louis BOULLEAU, les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Roger, Marius BOYER et Victorin, Louis BRUNIAS, le Mot arrimeur Maurice, Jules, Baptiste, Pierre CHARPENTIER, le SM mécanicien d’aéronautique Georges, Victor, Auguste CLAVEL, le QM arrimeur volant André CLOSVIROLA, le SM2 pilote de direction Joseph, Louis, Marie COLLET, le SM mécanicien volant Noël, Marie COROUGE, le QM mécanicien volant Marcel, Alexandre COUVÉ, le LV pilote de dirigeable Jean, Joseph, Anne, Marie, Julien du PLESSIS de GRENÉDAN, commandant, le Mot mécanicien d’aéronautique Raymond, Louis DUBOIS, les QM mécaniciens volants Jean, Constant FELON, Charles, Georges FOUCHET et Louis GALLET, le Mt mécanicien volant Charles, Jean GASPAILLARD, le QM radio volant Marie, Antoine, Emile GUILLAUME, le SM arrimeur Joseph GUILLEMOT, le Mt de manœuvre pilote de direction René, Félix, Marie HAMON, le Mot2 mécanicien d’aéronautique Louis, Jean IMBERT, le QM radio volant Pierre, Jean-Marie JAFFREZIC, le SM mécanicien volant François, Clément JAN, les QM arrimeurs Charles, Marcel KUBLER et Saint-Amand, Charles, Adolphe La FORGE, le SM mécanicien volant Jean, François, Aimé, Eugène LIZÉE, le QM mécanicien volant François, Auguste, Joseph, Mathurin MAINGUY, le LV pilote de dirigeable Sylvestre, Antoine MARCAGGI, le PM mécanicien volant René, Henri MOMBERT, le QM mécanicien volant Kléber, Eugène, Marie, Albert NAL, le SM radio volant Adrien, Jean-Baptiste PAUC, le QM mécanicien volant Charles, Joseph, René, Louis QUÉMERAIS, les QM arrimeurs volants Jean RICHARD et Géraud, François, Marie ROCHER, le Mot mécanicien volant Jean, Eugène, Edouard ROUDEN, le LV pilote de dirigeable Adrien, Aimé, Victor ROUSTAN, commandant en second, le Mot arrimeur Charles, Paul SÉDILLOT, le SM arrimeur volant Louis, Marie TARTIVEL et le QM mécanicien volant Jean, Léopold VINCENOT. – 10 passagers le CC Victor, Louis BERRETTA, les LV pilotes de dirigeable Pierre BOURDIER et Maurice, Gabriel CONVENTS, le CF pilote de dirigeable Georges, Léon, François, Jules HENNIQUE, commandant le CAM de Cuers-Pierrefeu, le LV pilote de dirigeable Serge, François, Roger GOISLARD de La DROITIÈRE, le CC pilote Henri, Jules LEFRANC, le LV observateur Georges, Etienne LEVESQUE, le Med1 Léopold, Henri PÉLISSIER, le CC pilote de dirigeable Georges, Paul RENON, le LV pilote de dirigeable Henri, Marcel, Aurélien ROUSTAN et, enfin, le CV Pierre, Edouard, Marie YVON. 15 août 1916 – Un hydravion FBA 150ch n° 308 du CAM de Venise avait décollé pour une mission de reconnaissance du port de Trieste alors dans l’Empire austro-hongrois. Intercepté par des hydravions de chasse autrichiens, il est abattu par le Linienschiffsleutenant Gottfried von Banfield, qui deviendra l’as de la Marine austro-hongroise. Les deux membres de l’équipage, le QM mécanicien observateur Auguste, Henri COSTEROUSSE et l’EV1 pilote Jean, Jules, Henri ROULIER disparaissent dans la chute de leur appareil. 17 août 1960 – Un AVRO Lancaster de l’escadrille n° WU 26 – revenait de métropole vers Agadir, transportant douze passagers en plus de son équipage habituel. Alors que l’appareil se trouve 25 kilomètres au sud de Had Ouled Frej, un message est reçu par le contrôle de Camp Cazès, signalant un incendie au moteur n° 3 et annonçant une tentative d’atterrissage forcé. Mais il est trop tard, rongé par le feu, le longeron principal de la voilure cède et l’aile droite se replie. Désemparé, le Lancaster s’écrase au sol près du douar de Khemis M’Touch, dans la région de Sidi Bennour, à une centaine de kilomètres environ dans le SSO de Casablanca. Tous les occupants sont tués sur le coup. L’équipage était composé du MP mécanicien de bord Bernard BRÉLIVET, du SM2 radio volant Jacques, Pierre DURAND, de l’EV2 de réserve pilote Jean-Claude JÉGOU, des OE3 pilotes Henri, Francis JOURDAN et Joseph, Jean, Marie LE HIRESS, commandant d’aéronef, du Mt mécanicien volant Edmond, Jean, Marie MARTIN et du PM radio volant Jean, Emile, Auguste MOUSSET. Les passagers étaient le QM2 armurier d’aéronautique Claude, Paul BARBÉ, le PM pilote Maurice, Dominique, Pierre CANTAT, les SM2 mécaniciens d’aéronautique Jacques, Roland, Marcel HERBETTE, Gilbert, Louis, Marie LE ROUZIC et Jean, Louis MARC, l’agent de la poste aux Armées Armand, Marius PÉZÉ, le QM1 électricien Christian, Charles PHIPPS, le SM2 mécanicien d’aéronautique Joseph PROVOST, le PM mécanicien d’aéronautique Lucien, Jean, Louis ROMANI, l’IM1 volant Jacques, Jean, Victor ROULS, le Sgt/Maj Louis, Victor PRINCE-SOULIER de l’armée de Terre et le Mot2 maître d’hôtel Pierre VICARIOT. 17 mai 1950 – Aussitôt après avoir décollé du terrain d’Inezgane, près d’Agadir, le Bloch 175T n° 61 – piloté par le LV Raoul, Marie, Jean de CARPENTIER, commandant la flottille bascule sur une aile, touche le sol et explose, tuant tous ses occupants. Les deux autres membres de l’équipage étaient le Mt radio volant Alfred, Pierre LAURENT et le PM mécanicien volant René, Alphonse, François ROUMY. L’enquête révélera que les commandes d’ailerons avaient été inversées. 23 septembre 1952 – Quelques instants après son décollage de la BAN de Tan Son Nhut, pour une mission de reconnaissance et de bombardement, le moteur extérieur droit d’un P4Y Privateer de la flottille BuAer 59839 – prend feu. Presque immédiatement, l’appareil devient incontrôlable et s’écrase au sol près de la bourgade de An Nhon Xa, dans la province de Gia Dinh. Dix membres de l’équipage, le CC pilote Paul, Marie, Alphonse, Augustin AUDIBERT, commandant la flottille, le SM1 mitrailleur bombardier René, Eugène, Joseph BLIN, le SM2 mécanicien de bord Pierre, Jacques, André COCHE, le SM radio volant Robert DEBERGHES, le SM armurier volant Robert DÉPREUX, le Mt mécanicien volant André, Marie DUPONT, le SM2 radio volant Michel, Pierre FAGET l’EV1 de réserve pilote Pierre, Marie, Léopold LASSALLE, le Mt radio volant André, Paul ROUSSE et trois passagers qui avaient embarqués pour la mission, l’IMP volant François, Jean ENAULT, l’IM1 observateur Henri, Lucien, Marie SOURET de la BAN de Tan Son Nhut et le CC pilote Marc, Lucien, Camille VENOT, commandant le GAN Indochine, sont tués sur le coup. Le onzième membre de l’équipage, le SM pilote Daniel Thédenat, est retrouvé très gravement blessé dans les débris de l’appareil. Il survivra à ses blessures et continuera sa carrière dans l’Aéronautique navale. 11 février 1941 – Au cours d’un exercice de vol en formation en section au large du cap Sicié, deux Latécoère 298 de l’escadrille 3T basée à Berre entrent en collision. Les trois occupants de l’appareil n° 71 le SM mécanicien volant Paul, Joseph, Marie DUCLOS, l’EV1 pilote Georges, Emile, René RAVEUX, chef de section et le QM radio volant André, Léon TARDIVAT, s’abattent en mer avec leur appareil et disparaissent avec lui. Dans l’appareil n° 77 le Mot2 radio volant Michel, Emile, Rémy DÉJARDIN et le SM pilote Jean, Roger, Georges ROUSSEAU, subissent le même sort que leurs camarades mais, le troisième homme d’équipage, le SM mécanicien volant Tanguy, parvient in extremis à sauter en parachute et est récupéré par une embarcation de pêcheurs. 10 mars 1981 – Quelques instants après avoir décollé de l’aérodrome de Hahaya à Moroni dans l’archipel des Comores, un Atlantic n° 29 de la flottille 23F est victime d’un incendie de moteur. Hors de contrôle, il s’écrase près de la localité de M’Boudé, tuant ses dix-huit occupants. En plus de son équipage normal, l’appareil transportait une équipe technique d’entretien. L’équipage était composé du Mt électronicien de bord Patrick, Elie, Etienne BAUDOIN, de l’EV1 pilote Jean-Yves, Georges CISTAC, du PM électronicien de bord Alain, Henri, Jean-Baptiste DEMAISON, du Mt électronicien de bord Dominique, Jean, Etienne FAURE, du PM électronicien de bord Serge, Lucien LAPP, de l’EV1 navigateur aérien et coordonnateur tactique Olivier, Marie, Gérard, Henri de LASSUS SAINT-GENIÈS, du Mt électronicien de bord Dominique, Bernard, Marie MOISDON, du Mt navigateur Jean-Claude, Joseph MONTFORT, du LV pilote Philippe, René, Pierre MOUGENOT, commandant d’aéronef, du MP mécanicien de bord Eugène, Jean, Yves NORMANT, du Mt navigateur Eric, Claude, Daniel PÉRAUDEAU, du Mt mécanicien de bord Michel, Louis, Jacques RÉNIER, du SM2 électronicien de bord Patrick, Louis, Adrien, Henri ROUSSEAU et du SM2 radio de bord François-Xavier WINTERHALTER. L’équipe technique se composait du SM électromécanicien d’aéronautique Jean-Louis AUDREN, du PM mécanicien d’aéronautique Yves HENNEQUART, du QM1 électronicien d’aéronautique Bertrand, Pierre LION et du QM1 électronicien d’équipement Eric LOURENÇO. 2 juillet 1947 – Immédiatement après avoir décollé de la BAN de Lartigue-Tafaraoui pour un vol d’instruction d’élèves radios volants, un AVRO Anson I de l’escadrille s/n LT831 – s’écrase près du douar Ouardia à 2 kilomètres environ de la base. Trois de ses occupants, l’EV1 pilote Robert, Georges GOSSELIN, chef de bord, le Mot2 élève radio volant Bernard LABORDE et l’IM3 volant de réserve Pierre, Marie, Bernard, François ROUSSEAU, sont tués dans l’accident. Quatre autres subissent des blessures diverses mais non mortelles. 5 décembre 1943 – Au cours d’une séance d’entraînement à la voltige, un Morane Saulnier 315 n° 134 de l’école de pilotage d’Igoudar Maroc s’abat en vrille et s’écrase au sol. Ses deux occupants, le QM2 mécanicien élève pilote Maurice, Gaston, Lucien MARCHAND, et le PM pilote Bernard, Emilien, Léon ROUSSEL, sont tués sur le coup dans la chute de leur appareil. 17 novembre 1925 – Au cours d’un vol d’entraînement, un Blanchard BRD-1 n° 7 – de l’escadrille 5R1 part brutalement en vrille et s’écrase en mer à environ un kilomètre au sud du Dattier, en baie de Cavalaire Var. Le QM mécanicien Daydé est retrouvé vivant accroché à un flotteur. Les corps des trois autres membres d’équipage, le Mot élève radio volant Adolphe, François, Bernard, Léon LASSERRE, le SM canonnier pilote Gérassime, Bertrand, Auguste ROUSSELET et le LV observateur André, Paul ROUSSET, chef de bord, ne seront pas retrouvés. L’accident, vraisemblablement du à une rupture en vol de la cellule, va conduire l’EMGM à retirer le type du service. 17 novembre 1925 – Au cours d’un vol d’entraînement, un Blanchard BRD-1 n° 7 – de l’escadrille 5R1 part brutalement en vrille et s’écrase en mer à environ un kilomètre au sud du Dattier, en baie de Cavalaire Var. Le QM mécanicien Daydé est retrouvé vivant accroché à un flotteur. Les corps des trois autres membres d’équipage, le Mot élève radio volant Adolphe, François, Bernard, Léon LASSERRE, le SM canonnier pilote Gérassime, Bertrand, Auguste ROUSSELET et le LV observateur André, Paul ROUSSET, chef de bord, ne seront pas retrouvés. L’accident, vraisemblablement du à une rupture en vol de la cellule, va conduire l’EMGM à retirer le type du service. 30 janvier 1919 – Le SM mécanicien pilote Henri, Joseph ROUSSILLON et le QM mécanicien observateur François, Adolphe, Marius TRENQUIER, tous deux affectés à la CEPA du CAM de Fréjus – Saint-Raphaël, sont victimes d’un accident alors qu’ils effectuent un vol d’essai à bord d’un hydravion Georges Lévy 300ch n° 601. Transportés à l’infirmerie du centre, ils y décèdent peu après leur admission. 21 décembre 1923 – C’est cette nuit là que se produit la plus grave catastrophe de l’aéronautique militaire de notre pays. Le 18 décembre 1923, le dirigeable Dixmude, ex Zeppelin L-72 qui avait été remis à la France par l’Allemagne au titre des dommages de guerre, quitte sa base de Cuers-Pierrefeu pour un raid d’essai sans escale au-dessus du Sahara avec cinquante personnes à son bord. Il atteint In-Salah dans les délais prévus et entame son voyage de retour. Son dernier message le positionne au-dessus de la Tunisie et il n’y en aura pas d’autres. Vers 2 h 30 du matin, alors que le dirigeable passe au large de la Sicile, des pêcheurs aperçoivent dans le ciel les lueurs d’un vif incendie. Probablement frappé par la foudre qui a enflammé ses ballonnets d’hydrogène, le Dixmude et tout son équipage s’abîment en mer à quelques miles au large du petit port de Sciacca. Les recherches lancées par la Marine italienne et par des bâtiments français venus de Bizerte ne permettent pas de retrouver de survivants, ni même de corps. Ce n’est que le 26 qu’un pêcheur remonte dans ses filets le corps du commandant, le LV du Plessis de Grenédan. Un autre corps, celui du QM Guillaume sera retrouvé ultérieurement. Cette catastrophe a fait cinquante victimes – 40 membres de l’équipage Les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Pierre, Casimir, Baptiste ALBAGNAC et Georges, Louis BAILLOUX, le SM mécanicien d’aéronautique Ange, Jean, Louis BOULLEAU, les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Roger, Marius BOYER et Victorin, Louis BRUNIAS, le Mot arrimeur Maurice, Jules, Baptiste, Pierre CHARPENTIER, le SM mécanicien d’aéronautique Georges, Victor, Auguste CLAVEL, le QM arrimeur volant André CLOSVIROLA, le SM2 pilote de direction Joseph, Louis, Marie COLLET, le SM mécanicien volant Noël, Marie COROUGE, le QM mécanicien volant Marcel, Alexandre COUVÉ, le LV pilote de dirigeable Jean, Joseph, Anne, Marie, Julien du PLESSIS de GRENÉDAN, commandant, le Mot mécanicien d’aéronautique Raymond, Louis DUBOIS, les QM mécaniciens volants Jean, Constant FELON, Charles, Georges FOUCHET et Louis GALLET, le Mt mécanicien volant Charles, Jean GASPAILLARD, le QM radio volant Marie, Antoine, Emile GUILLAUME, le SM arrimeur Joseph GUILLEMOT, le Mt de manœuvre pilote de direction René, Félix, Marie HAMON, le Mot2 mécanicien d’aéronautique Louis, Jean IMBERT, le QM radio volant Pierre, Jean-Marie JAFFREZIC, le SM mécanicien volant François, Clément JAN, les QM arrimeurs Charles, Marcel KUBLER et Saint-Amand, Charles, Adolphe La FORGE, le SM mécanicien volant Jean, François, Aimé, Eugène LIZÉE, le QM mécanicien volant François, Auguste, Joseph, Mathurin MAINGUY, le LV pilote de dirigeable Sylvestre, Antoine MARCAGGI, le PM mécanicien volant René, Henri MOMBERT, le QM mécanicien volant Kléber, Eugène, Marie, Albert NAL, le SM radio volant Adrien, Jean-Baptiste PAUC, le QM mécanicien volant Charles, Joseph, René, Louis QUÉMERAIS, les QM arrimeurs volants Jean RICHARD et Géraud, François, Marie ROCHER, le Mot mécanicien volant Jean, Eugène, Edouard ROUDEN, le LV pilote de dirigeable Adrien, Aimé, Victor ROUSTAN, commandant en second, le Mot arrimeur Charles, Paul SÉDILLOT, le SM arrimeur volant Louis, Marie TARTIVEL et le QM mécanicien volant Jean, Léopold VINCENOT. – 10 passagers le CC Victor, Louis BERRETTA, les LV pilotes de dirigeable Pierre BOURDIER et Maurice, Gabriel CONVENTS, le CF pilote de dirigeable Georges, Léon, François, Jules HENNIQUE, commandant le CAM de Cuers-Pierrefeu, le LV pilote de dirigeable Serge, François, Roger GOISLARD de La DROITIÈRE, le CC pilote Henri, Jules LEFRANC, le LV observateur Georges, Etienne LEVESQUE, le Med1 Léopold, Henri PÉLISSIER, le CC pilote de dirigeable Georges, Paul RENON, le LV pilote de dirigeable Henri, Marcel, Aurélien ROUSTAN et, enfin, le CV Pierre, Edouard, Marie YVON. 21 décembre 1923. C’est cette nuit là que se produit la plus grave catastrophe de l’aéronautique militaire de notre pays. Le 18 décembre 1923, le dirigeable Dixmude, ex Zeppelin L-72 qui avait été remis à la France par l’Allemagne au titre des dommages de guerre, quitte sa base de Cuers-Pierrefeu pour un raid d’essai sans escale au-dessus du Sahara avec cinquante personnes à son bord. Il atteint In-Salah dans les délais prévus et entame son voyage de retour. Son dernier message le positionne au-dessus de la Tunisie et il n’y en aura pas d’autres. Vers 2 h 30 du matin, alors que le dirigeable passe au large de la Sicile, des pêcheurs aperçoivent dans le ciel les lueurs d’un vif incendie. Probablement frappé par la foudre qui a enflammé ses ballonnets d’hydrogène, le Dixmude et tout son équipage s’abîment en mer à quelques milles au large du petit port de Sciacca. Les recherches lancées par la Marine italienne et par des bâtiments français venus de Bizerte ne permettent pas de retrouver de survivants, ni même de corps. Ce n’est que le 26 qu’un pêcheur remonte dans ses filets le corps du commandant, le LV du Plessis de Grenédan. Un autre corps, celui du QM Guillaume sera retrouvé ultérieurement. Cette catastrophe a fait cinquante victimes – 40 membres de l’équipage Les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Pierre, Casimir, Baptiste ALBAGNAC et Georges, Louis BAILLOUX, le SM mécanicien d’aéronautique Ange, Jean, Louis BOULLEAU, les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Roger, Marius BOYER et Victorin, Louis BRUNIAS, le Mot arrimeur Maurice, Jules, Baptiste, Pierre CHARPENTIER, le SM mécanicien d’aéronautique Georges, Victor, Auguste CLAVEL, le QM arrimeur volant André CLOSVIROLA, le SM2 pilote de direction Joseph, Louis, Marie COLLET, le SM mécanicien volant Noël, Marie COROUGE, le QM mécanicien volant Marcel, Alexandre COUVÉ, le LV pilote de dirigeable Jean, Joseph, Anne, Marie, Julien du PLESSIS de GRENÉDAN, commandant, le Mot mécanicien d’aéronautique Raymond, Louis DUBOIS, les QM mécaniciens volants Jean, Constant FELON, Charles, Georges FOUCHET et Louis GALLET, le Mt mécanicien volant Charles, Jean GASPAILLARD, le QM radio volant Marie, Antoine, Emile GUILLAUME, le SM arrimeur Joseph GUILLEMOT, le Mt de manœuvre pilote de direction René, Félix, Marie HAMON, le Mot2 mécanicien d’aéronautique Louis, Jean IMBERT, le QM radio volant Pierre, Jean-Marie JAFFREZIC, le SM mécanicien volant François, Clément JAN, les QM arrimeurs Charles, Marcel KUBLER et Saint-Amand, Charles, Adolphe La FORGE, le SM mécanicien volant Jean, François, Aimé, Eugène LIZÉE, le QM mécanicien volant François, Auguste, Joseph, Mathurin MAINGUY, le LV pilote de dirigeable Sylvestre, Antoine MARCAGGI, le PM mécanicien volant René, Henri MOMBERT, le QM mécanicien volant Kléber, Eugène, Marie, Albert NAL, le SM radio volant Adrien, Jean-Baptiste PAUC, le QM mécanicien volant Charles, Joseph, René, Louis QUÉMERAIS, les QM arrimeurs volants Jean RICHARD et Géraud, François, Marie ROCHER, le Mot mécanicien volant Jean, Eugène, Edouard ROUDEN, le LV pilote de dirigeable Adrien, Aimé, Victor ROUSTAN, commandant en second, le Mot arrimeur Charles, Paul SÉDILLOT, le SM arrimeur volant Louis, Marie TARTIVEL et le QM mécanicien volant Jean, Léopold VINCENOT.– 10 passagers le CC Victor, Louis BERRETTA, les LV pilotes de dirigeable Pierre BOURDIER et Maurice, Gabriel CONVENTS, le CF pilote de dirigeable Georges, Léon, François, Jules HENNIQUE, commandant le CAM de Cuers-Pierrefeu, le LV pilote de dirigeable Serge, François, Roger GOISLARD de La DROITIÈRE, le CC pilote Henri, Jules LEFRANC, le LV observateur Georges, Etienne LEVESQUE, le Med1 Léopold, Henri PÉLISSIER, le CC pilote de dirigeable Georges, Paul RENON, le LV pilote de dirigeable Henri, Marcel, Aurélien ROUSTAN et, enfin, le CV Pierre, Edouard, Marie YVON, adjoint au Chef du Service central de l’Aéronautique. 22 juillet 1949 – A l’occasion du séjour au Maroc du croiseur-école Jeanne d’Arc, divers exercices sont organisés au profit des officiers élèves présents à bord, dont une sortie en vol sur trois PBY-5 Catalina de l’escadrille alors stationnée à Agadir. Quelque temps après le décollage des trois appareils, tout contact est perdu avec l’un d’entre eux BuAer 46564 – Les recherches menées par les autres Catalina, aidés par le sous-marin Astrée, ne permettent de trouver aucune trace de l’appareil et des ses passagers. L’équipage du Catalina était composé du SM2 radio volant Robert, Joseph BRETON, du Mt mitrailleur bombardier Jean FÈVRE, du SM2 mécanicien volant Rolland, Moïse GROSMAITRE, du Mt pilote René HUIBAN, des SM2 mécaniciens volants Gabriel, Jean LE BOT et Louis, François MOY, du SM2 radio volant Jean, Marcel RAIGNE, de l’EV1 de réserve pilote Michel, Raymond, Louis ROUVIÈRE, chef de bord et du Mt pilote Pierre, Jean, Louis TOUZET. Les officiers-élèves passagers étaient les EV2 Daniel AUBRON, Louis, Bernard, Marie AUDIC, Jean, Louis, Marie, Michel COUËTOUX, Louis, Julien DAUTRY, Claude JAFFRÈS, André, Albert ROBERT, Gonzague, Pierre, Marie, Bernard GALOUZEAU de VILLEPIN et l’IGM3 Michel, Henri, André NOÉ. 3 février 1937 – Une section de trois Levasseur PL 101 de l’escadrille 7S1 du porte-avions Béarn, en escale à Dakar Sénégal a effectué un voyage jusqu’à Podor, ville située à 330 kilomètres au NE de Dakar. Au cours d’une présentation devant les autorités locales, deux appareils entrent en collision et s’écrasent au sol. Les six membres des équipages étaient le QM1 mitrailleur bombardier Jean, François ABAZIOU, l’EV1 pilote Michel, Maurice, André ALLARD, chef de la section, le SM mécanicien volant Joseph, Bernard BERTOLINI, le QM mécanicien volant Guillaume LASTENNET. Aucun , le SM pilote Antoine, Louis, André ROCHETTE et le QM1 radio volant Charles, Louis ROUX. Aucun n’a eu le temps de sauter en parachute et ils trouvent tous la mort dans l’accident. 21 mai 1957 – En mission de reconnaissance armée à basse altitude dans la région de Batna Algérie, le P4Y Privateer de la flottille BuAer 59870 – basée à Karouba, suit une vallée entre le djebel Hanar et le djebel El-Affrou. Des courants rabattants violents l’empêchent de prendre une altitude suffisante pour s’en dégager et il s’écrase en pleine zone rebelle. Six des douze membres de l’équipage, le SM1 mécanicien de bord Jean CARIOU, le Mot1 mécanicien d’aéronautique René, Valentin, Yves, Raymond DELÉPINE, le SM2 navigateur aérien François, Marie GOURMELON, le SM1 radio volant Jacques, Roger GRANET, le SM2 mécanicien volant Michel, Ghislain MATON et le SM2 radio volant Gérard, Raymond ROUX, sont tués sur le coup. L’EV2 de réserve navigateur Jacques, Charles, Henri KERVELLA, grièvement blessé, est achevé par des rebelles arrivés les premiers à l’épave. Deux survivants, l’EV1 pilote Claude, Alexis SURET, chef de bord et le SM2 radariste volant René, François, Marie JOSSE sont emmenés par les rebelles et probablement assassinés sommairement plus tard. Trois autres survivants, qui avaient pu se cacher dans une grotte proche des lieux de la chute de leur appareil, seront récupérés le lendemain par les troupes amies. 20 juillet 1938 – Un Levasseur PL 101 de l’escadrille 7S1 tombe à la mer en baie de Douarnenez Finistère au cours d’un entraînement a l’appontage sur le porte-avions Béarn. Deux des membres de l’équipage sont recueillis indemnes par la chaloupe du bord mais le troisième, l’EV1 pilote Joseph, Louis, Marie ROUX, prisonnier de la voilure supérieure qui s’est affaissée, meurt noyé. 18 février 1954 – Un Junkers 52 de l’escadrille n° 1015 – avait décollé de la BAN de Lartigue pour transporter à Karouba l’échelon d’accompagnement de la Flottille en déplacement sur cette base. Du fait de très mauvaises conditions météorologiques, l’appareil est contraint de se dérouter et reçoit l’ordre de rejoindre El Aouina, l’aérodrome de Tunis. En voulant atteindre cette nouvelle destination par le sud ouest, l’avion percute un sommet noyé dans la brume, au lieu-dit Kef Ed Dhoua, dans le djebel Lahimer, près de Zaghouan, à 45 kilomètres au sud de Tunis. Les quatre membres de l’équipage, le MP mécanicien volant Roger, Prosper, Pierre BERTIN, l’EV1 de réserve pilote Robert EVEN, chef de bord, le SM2 pilote Michel, Georges, Marcel HAUSS et le Mt radio volant René, André, Charles, Auguste LELIONNAIS ainsi que les onze passagers transportés, qui étaient tous affectés à la flottille le QM2 mécanicien d’aéronautique Louis, Emile ANDRÉ, le Mot1 mécanicien d’aéronautique René, Paul, Georges ANTOMARCHI,le Mot2 mécanicien d’aéronautique André, Alexandre, Joseph, Marie CHEVAL, le SM2 mécanicien d’aéronautique Ygnacio, Antoine DE LABACA, le Mot2 mécanicien d’aéronautique Joseph, Marie DILER, le SM2 mécanicien d’aéronautique Robert, Edouard, Pierre, Marie GAUDEL, l’EV2 de réserve André, Paul JAQUEMIN, le QM2 mécanicien d’aéronautique Pierre, Victor, Raymond LE BOULICAUT, le SM2 mécanicien d’aéronautique Bernard, Louis, Marie LE MANCQ, le Mot2 mécanicien d’aéronautique Raymond, Aimé, Paul LE SAULNIER et le Mot3 armurier d’aéronautique Maurice, René, Pol ROUYER, périssent tous dans la catastrophe. 2 février 1944 – Ayant décollé de Dakar-Ouakam en fin d’après-midi pour une mission d’escorte de convoi, le Vickers Wellington XI s/n HZ539 – T de l’escadrille 5B, l’une des deux composantes de la 2ème flottille de bombardement, émet à 20 h 48 un message annonçant son retour du fait de difficultés de moteur. Sa position est alors de 16° 55’ N et 17° 35’ W. Ce sera son dernier contact et l’appareil ne donnera plus aucune nouvelle. Les recherches lancées le lendemain ne donnent aucun résultat. Aucune épave, si petite soit-elle, n’est aperçue et l’espoir de retrouver des survivants disparaît. L’équipage était composé du QM radio volant Roger, Jean, Raoul ARROUÈS, de l’EV1 de réserve observateur Edouard, Marie, Claude CARTIER-BRESSON, du LV pilote Victor, Jean, Baptiste, Antoine DURANDO, chef de bord, et du QM1 mitrailleur bombardier François, Jules, Désiré, Alfred LEPOITTEVIN, du PM pilote Max, Gustave NIEL, du Mt pilote René, Julien ROY et du SM radio volant Georges VARY. Le 23 juin 1944 – Au cours d’un vol d’entraînement à basse altitude au large d’Agadir, un Convair PBY-5 Catalina BuAer 48357 – F-34 de la flottille 6FE heurte la surface de l’eau. Le choc provoque la rupture du fuselage en deux parties qui s’enflamment avant de couler rapidement. Deux des occupants, qui ont été projetés à la mer, sont recueillis par un chalutier espagnol arrivé sur les lieux. Quatre autres membres de l’équipage, le SM2 radio volant Robert, Jacques, Albert DESVERNINE, le SM2 pilote Jean, Pierre HUBIN, le QM1 mécanicien volant Roger, Mathurin MADEC, le SM pilote Louis, François, Marie RUBAUD, disparaissent avec l’appareil. Le corps d’un cinquième, celui du QM1 mécanicien volant Jean-Louis, Tanguy, Marie NÉZOU, est retrouvé le lendemain. 12 avril 1954 – Alors qu’il arrivait pour bombarder des concentrations viêt minh autour du point d’appui Anne-Marie» dans la cuvette de Diên Biên Phu, un PB4Y Privateer de la flottille BuAer 59774 – est atteint de plein fouet par les tirs de la DCA et s’écrase au sol. Les neuf membres de l’équipage, le SM2 armurier de bord Serge, Aimé BOURSON, le SM2 radio volant Marc, Christian CHAIGNE, le SM2 radio volant Jackie, Robert GIULIANO, le SM2 pilote Guy, Joseph, André GAUTHIEZ, le SM2 mécanicien de bord Charles ILTIS, l’EV1 pilote Alexis MANFANOVSKY, chef de bord, le SM2 armurier de bord Jean, Hyacinthe PAUMIER, le SM2 mécanicien de bord Pierre, Edmond PUYJALINET et le SM2 navigateur Hervé, Marie, Ernest RUELLO KERMELIN, sont portés disparus, présumés tués dans la chute de leur appareil. 18 novembre 1932 – Au cours d’un entraînement au lancer de torpille pour un pilote nouvellement affecté, un Levasseur PL 14 n° 8 de l’escadrille 7B2 percute la surface de la mer en baie de Saint-Mandrier. Les flotteurs arrachés, l’appareil passe sur le dos et coule presque immédiatement, ne laissant aucune chance de survie aux trois hommes qui composaient l’équipage, le QM arrimeur pilote Yves, Marie DOLOU, le QM mitrailleur bombardier François, Laurent RUNAVOT et le SM mécanicien pilote Eugène, Emile TINGAUD.
Règlementgénéral pour les rentes en grains, fait au Parlement de Grenoble, les chambres assemblées, le lieutenant général pour le Roy en la province de Dauphiné y seant & du consentement des trois ordres d'icelle, le 20 aouft 1501 traduit du latin par sieur Nicolas Durand avec les Arrests du Conseil d'Etat de sa Majesté des 25 juin 1636, 10 aost 1641, 12 Février Découvert par Jacques Cartier en 1534, le Québec Province de l'actuel Canada est la première colonie française en Amérique du nord, après la fondation de la ville de Québec par Champlain en 1608. Son histoire se confond donc à ses débuts avec celle de la Nouvelle-France. Pour comprendre la psychologie québécoise, il convient de se référer sans cesse à ce prestigieux passé qui vit les explorateur français donner au royaume un empire colonial immense qui couvrait la majeure partie du Canada et une grande partie des Etats-Unis. Mais ni les Français, ni les Anglais ne furent les premiers habitants du Québec et une histoire de ce territoire, grand comme trois fois la France, ne saurait ignorer ce qui s'est passé avant l'arrivée du premier Européen. L'histoire du Québec indien On admet généralement que le peuplement de l'Amérique du nord s'est essentiellement effectué par le détroit de Béring, voici plus de 20000 ans, à l'époque glaciaire. Des vestiges archéologiques témoignent de la présence d'un habitat de chasseurs paléolithiques dans la vallée du Saint-Laurent voici 10000 ans. Plusieurs milliers d'années plus tard, la chasse, la pêche et la cueillette cédèrent la place à des embryons d'agriculture. L'outillage se diversifia. La pierre taillée puis polie, fut remplacée progressivement par le cuivre. La présence de minéraux provenant de Pennsylvanie et du Labrador montre l'existence d'un réseau d'échanges important. Le peuplement s'étendit vers les Laurentides et la poterie fit son apparition voici environ 5000 ans. L'arrivée des Inuits, qui remplacèrent les Tunits, aujourd'hui disparus, fut plus tardive ; ils ne seraient parvenus sur le territoire du Québec qu'un millier d'années avant notre ère. Sur deux pierres trouvées dans les Cantons de l'Est, on a cru découvrir une écriture phénicienne. On pense que des moines irlandais, chassés par les Vikings, auraient pu se réfugier dans le Golfe du Saint-Laurent vers la fin du 9ème siècle. Vers l'an 1000, dans le sillage d'Erik le Rouge, installé en Islande, qui explora Terre-Neuve, des Vikings s'installèrent sur la côte canadienne laissant des traces de leur présence jusque vers 1340. Lors de l'arrivée des Européens, les tribus indiennes cultivaient déjà le maïs, la courge, le tournesol et le haricot, même si ce début d'agriculture n'était pas très ancien. La population indienne s'élevait alors à quelques 30000 individus sur le territoire du Québec actuel. Au début du 16ème siècle, au cours de campagnes de pêche à la morue, des navigateurs français, notamment basques, fréquentèrent les environs de Terre-Neuve. Ils ramenèrent en France quelques Amérindiens. En 1520, une colonie portugaise éphémère s’établit au Cap-Breton. En 1524, des marchands et le roi de France, François Ier, commanditèrent un explorateur florentin, Jean de Verrazane ou Verrazzano - 1485-1528, pour trouver un passage par l'ouest vers l'Orient mystérieux. La France, qui s’était laissée distancer par d'autres pays européens dans la course aux découvertes, entendait combler son retard. L'expédition échoua, Verrazzano revint bredouille, après avoir exploré la côte américaine de la Floride à Terre-Neuve. Mais le mouvement était lancé et, sur les cartes de l'époque, apparurent bientôt la Mer de France, au large du Golfe du Saint-Laurent, le Cap Breton et la Terre des Bretons au sud du fleuve. Les trois voyages de Jacques Cartier Les trois voyages de Jacques Cartier 1491-1557, qui ont lieu de 1534 à 1542, marquent la première étape significative de l'histoire et de la formation de la Nouvelle-France. Au cours du premier voyage, le navigateur breton, natif de Saint-Malo, explore le fleuve Saint-Laurent, toujours à la recherche du passage qui permettrait d'atteindre le fabuleux Cathay de Marco Polo. Le 24 juillet 1534, il met pied à terre à Gaspé où il plante une croix, on ne sait trop où, prenant ainsi possession du littoral gaspésien au nom du roi de France. Il ramène en France deux des fils du chef iroquois de l'endroit, Donnacona, lequel voit les Européens arriver sur son territoire avec appréhension. Au cours du second voyage 1535-1536, Jacques Cartier baptise une petite baie où il fait relâche, le 10 août 1535, du nom du saint de ce jour là, Saint-Laurent, puis remonte le fleuve qui portera ultérieurement ce nom. Il découvre l'île aux Coudres, s'établit au havre Sainte-Croix, près du village indien de Stadaconé, à proximité de l'endroit où s'élèvera plus tard Québec, puis poursuit jusqu'à Hochelaga, une bourgade indienne fortifiée de palissades, située sur une île cultivée où pousse du blé d'inde, comme les Québécois continuent d'appeler le maïs. Jacques Cartier nomme la montagne où se trouve le village indien Mont Royal ; elle porte toujours ce nom et la ville de Montréal s'élève aujourd'hui à ses pieds ainsi que sur ses pentes. Le Malouin y fait connaissance avec l'herbe à petun, le tabac des calumets, qu'il apprécie peu. Le voyage bute alors sur les rapides Lachine et il faut rebrousser chemin. Au cours du retour, Jacques Cartier contourne Terre-Neuve et prouve ainsi qu'il s'agit d'une île. Il ramène avec lui en France Donnacona, lequel mourra trois ans plus tard sans avoir revu son pays ; sont également du voyage quelques autres Iroquois, dans l'intention de les présenter à François Ier. Le roi de France, alléché par les récits du chef indien, engage Jacques Cartier à entreprendre un troisième voyage, dans le but de rapporter de l'or, des pierres précieuses et des épices, mais aussi d'implanter une colonie et de propager le catholicisme. En occupant les terres découvertes, François Ier manifeste son intention de rejeter les prétentions de l'Autriche et du Portugal sur l'ensemble du Nouveau Monde. A cette fin, une expédition est montée ; elle doit être dirigée par un seigneur de la cour de France, Jean-François de la Roque de Roberval 1500-1560, natif de Carcassonne, nommé lieutenant-général de la Nouvelle-France. Mais, comme l'expédition prend du retard, Jacques Cartier, qui ne goûte probablement pas le rôle de second qu’on lui impose, part le premier en 1541. La traversée est difficile ; un fort n'en est pas moins construit au confluent du Saint-Laurent et de la rivière du Cap Rouge, Charlesbourg-Royal, pour préparer la colonisation. En même temps, le navigateur se procure auprès des Indiens ce qu'il croit être de l'or et des diamants. En 1542, alors qu'il revient en France, il rencontre Roberval à Terre-Neuve. Celui-ci lui ordonne de retourner dans le Saint-Laurent ; le Breton refuse et rentre dans sa patrie où il se retrouvera bredouille, sa cargaison n'étant composée que de pyrite et de quartz sans valeur ! En 1542, Roberval arrive au havre Sainte-Croix avec trois gros navires et une centaine de colons. L'hiver décime les nouveaux venus. En 1543, il explore le Saguenay à la recherche du merveilleux royaume que Donnacona et ses fils ont prétendu exister sur ses rives à François Ier. Il espère également découvrir un passage vers le nord-ouest jusqu'à la mer qui baigne les Indes. Cette exploration demeure vaine mais Roberval laisse son nom à une ville qui s'élève aujourd'hui sur les berges du Lac Saint-Jean. L'explorateur rentre en France ruiné, et la colonisation est temporairement abandonnée. Roberval a cependant remonté la rivière des Outaouais et son pilote, Jean Fontenaud ou Jean Alphonse de Saintonge 1484-1549, a démontré l'existence d'un détroit navigable entre le Groenland et le Labrador. Le pilote tentera de revenir sur les lieux toujours à la recherche d'un passage vers le nord-est. Les Espagnols enverront son navire par le fond, à une date indéterminée, alors qu'il rentre vers La Rochelle. Les terres explorées ne paraissant recéler ni or ni diamant, on s'en désintéresse et on laisse leur approche aux pêcheurs, parmi lesquels des Français Basques, Bretons et Normands jusqu'à ce que le commerce des peaux n'attire à nouveau les convoitises. L'époque des guerres de religion ne favorise d’ailleurs guère les aventures maritimes. La fondation de la Nouvelle-France par Samuel Champlain A partir de 1581, des commerçants français commencent à pratiquer la traite des fourrures dans le Golfe du Saint-Laurent. A la différence de la pêche, cette nouvelle activité suppose l'existence de comptoirs, c'est-à-dire d'établissements fixes, et l'idée de la colonisation vient naturellement à l'esprit. En 1600, Pierre de Chauvin 1575-1603 ouvre un poste de traite à Tadoussac, au confluent du Saguenay et du Saint-Laurent. En 1603, Samuel de Champlain 1567-1635, natif de Brouage, participe comme navigateur, explorateur et cartographe, à un voyage organisé par un autre marchand, François Gravé, qu'il assiste en tant que second. Il remonte le Saint-Laurent jusqu'à Trois-Rivières. Un second voyage l'amène à l'embouchure du Saguenay. Il y rencontre le chef montagnais Anadabijou ; celui-ci accueille d'autant mieux le navigateur qu'un Indien qui revient de France dit le plus grand bien du roi Henry IV, et de sa bienveillance pour les gens de la race rouge. Le calumet de la paix est fumé. Cette première entente va influencer durablement la politique indigène de la France qui s'engage contre les Iroquois, une puissante confédération de cinq tribus, dont l'organisation inspirera plus tard la constitution des Etats-Unis. Champlain remonte ensuite le fleuve jusqu'aux rapides pour en dresser la carte qu'il doit remettre au roi. De 1604 à 1607, le navigateur explore la côte américaine jusqu'à Cap Cod Massachussetts au cours d'une expédition dirigée par Pierre Dugua de Mons avec, une fois de plus, François Gravé comme pilote. Plusieurs établissements sont créés, dont Port-Royal ; c'est le début de l'Acadie. Mais les privilèges commerciaux accordés à Dugua de Mons ayant été révoqués, l'expédition revient en France en laissant Port-Royal à la garde du chef indien ami Membertou. La France entre sur ce point en compétition avec les Hollandais et les Anglais. En 1598, Troillus des Mesgoüets ou Troilus de La Roche de Mesgouez 1536-1606, nommé gouverneur de Terre-Neuve par Henri III, puis Henry IV, embarque une quarantaine de mendiants qu'il dépose sur l'Île des Sables, qu'il baptise Île Bourbon, près de la Nouvelle-Ecosse actuelle. Presque tous mourront. En 1608, Champlain repart comme lieutenant de Dugua de Mons, qui reste en France, avec vingt huit personnes de sexe masculin, dans le dessein de créer un établissement permanent. Il débarque au pied du Cap Diamant et fonde la ville de Québec, d'après le nom que les Montagnais ont donné au lieu, c'est-à-dire Rétrécissement du fleuve ». Au cours du premier hivernage, la petite colonie est décimée par le scorbut et la dysenterie. Seul huit hommes survivent en plus de Champlain. Celui-ci renforce son alliance avec les Montagnais et les Algonquins. Les relations avec ces derniers sont d'autant plus faciles qu'ils sont en conflit quasi permanent avec les Iroquois au sujet du commerce des fourrures. En 1609, Champlain remonte la rivière Richelieu et découvre le lac qui porte aujourd'hui son nom. Aucune mauvaise rencontre n'ayant eu lieu, une partie de la troupe quitte l'explorateur. Celui-ci reste seul avec deux Français et une soixantaine de Hurons. C'est alors, qu'à l'emplacement du futur fort Carillon, un peu au sud de Crown Point Etat de New-York, l'expédition entre au contact des Iroquois. Le lendemain, deux cents guerriers sont sur le sentier de la guerre. Champlain tue un de leurs chefs d'un coup d'arquebuse semant la terreur parmi ses ennemis qui se débandent. Ce coup de feu marque le début d'une longue lutte qui opposera les Français, amis des Hurons, des Montagnais et des Algonquins, aux Iroquois alliés des Anglais. Champlain rentre en France avec l'espoir de relancer le commerce de la fourrure et d'intéresser les marchands à l'établissement de Québec. De retour au Canada, en 1610, il y est blessé d'une flèche à l'oreille et au cou, lors d'un nouvel affrontement avec les Iroquois, sur la rivière Richelieu. Le commerce des fourrures s'avérant désastreux et Henry IV étant mort assassiné, Champlain revient en France une fois de plus et s'y marie avec une jeune fille mineure âgée de 12 ans. Il retourne au Canada en 1611 pour explorer les environs de l'île de Montréal, notamment la rivière des Prairies, et baptise une des îles du fleuve du nom de Sainte-Hélène, en l'honneur de sa jeune épouse. Un défrichement est entrepris dans le secteur de l'actuelle Place Royale, dans un endroit qui sert de lieu de rassemblement aux Indiens ; le site est protégé contre les crues par un muret de pierres. Champlain descend les rapides dans un canoë d'écorce pour asseoir son prestige sur les Indiens. Il revient en France en 1611 afin d'assurer l'avenir de son entreprise abandonnée par les marchands. En 1612, Louis XIII nomme le comte de Soissons, futur prince de Condé, lieutenant-général en Nouvelle-France ; Champlain, avec le titre de lieutenant, le remplacera en son absence ; il exercera l'autorité de la couronne, continuera de rechercher un passage vers la Chine et d'exploiter les mines de métaux précieux qui viendraient à être découvertes. Dans ce cadre, dès 1613, le navigateur français entreprend un premier voyage vers le Pays d'en Haut par la rivière des Outaouais Ottawa. Mais les informations qu'il obtient des Indiens le laissent dubitatif et il revient sur ses pas, après avoir perdu son astrolabe. Les compagnies à charte En 1614, de nouveau en France, il fonde la Compagnie des marchands de Rouen et de Saint-Malo et la Compagnie de Champlain, avant de revenir au Nouveau monde, en 1615, accompagné de Récollets pour évangéliser les Indiens Denis Jamet ?-1625, Jean Dolbeau 1586-1652, Joseph Le Caron 1586-1632, Pacifique Duplessis 1584-1619. Une maison et une chapelle sont construites ; une première messe est célébrée à la Rivière des Prairies par le père Denis Jamet assisté du père Joseph Le Caron. La même année, Champlain entreprend un nouveau voyage vers le Pays d'en Haut, jusqu'au lac Ontario. Il longe ensuite la rivière Oneida. Entre les lacs Oneida et Onondaga, il rencontre un fort iroquois, livre bataille avec les Hurons qui l'accompagnent et est à nouveau atteint par deux flèches, dont l'une le blesse au genou. Après trois heures de combat, il est contraint de battre en retraite. Il se réfugie en Huronie, pour y passer l'hiver. Perdu en forêt, au cours d'une partie de chasse au cerf, il erre 3 jours durant, et il est tenu pour mort, avant de rejoindre ses semblables. En 1616, après avoir amélioré les défenses de Québec, il repart pour la France. Le prince de Condé a été arrêté, et le maréchal de Thémines l'a remplacé avec le titre de vice-roi. Champlain plaide la cause du Canada auprès du pouvoir le territoire contrôlé est immense, il est traversé par les plus belles rivières du monde, les Indiens ne demandent qu'à se convertir. Il suggère l'envoi de 15 Récollets, 300 familles de colons et 300 soldats. Il évalue le produit potentiel de la colonie à plus de 5 millions de livres. Les autorités sont convaincues et Champlain retrouve le monopole sur la traite des fourrures tandis que la poursuite de la colonisation est confirmée. En 1618, après avoir soumis à Louis XIII un plan d'évangélisation des Indiens, Champlain s'apprête à regagner la Nouvelle-France lorsque de nouvelles difficultés surgissent. Les Anglais ont obtenu la liberté du commerce et ses associés contestent son autorité. En 1619, le prince de Condé, sorti de prison, cède sa vice-royauté au duc de Montmorency, amiral de France ; ce dernier confirme Champlain dans ses fonctions et le roi lui enjoint de maintenir la Nouvelle-France dans l'obéissance. Champlain retourne en Amérique avec sa femme devenue majeure. Il renforce encore les défenses de Québec en construisant le Fort Saint-Louis, en haut du Cap Diamant. Un conflit oppose sa compagnie à celle de traite des fourrures des frères Caën ; la dispute est réglée par la fusion des deux compagnies sous la direction des Caën. Champlain influence le choix du chef d'une tribu indienne et parvient à établir une paix précaire avec les Iroquois. En 1624, il revient en France avec son épouse. Encouragé à continuer, il repart bientôt, mais sans sa femme qui ne s'est jamais habituée à vivre parmi les Sauvages. En 1627 Richelieu manifeste son intérêt pour la colonie en créant la Compagnie de la Nouvelle-France ou compagnie des Cent-associés, regroupement de marchands et d'aristocrates dont il est membre, ainsi que Champlain. Cette compagnie est chargée d'amener chaque année 300 colons. Le système des compagnies à charte bénéficiant du monopole de la traite des fourrures vient de voir le jour. Le régime seigneurial est introduit en Nouvelle-France. Champlain devient le commandant du cardinal dans la colonie. Mais les affaires se gâtent. En 1628, les Anglais pillent la ferme du Cap Tourmente. Champlain est sommé par des marchands britanniques, les Kirke, de traiter avec eux. Devant son refus, ils bloquent Québec. Les vivres manquent et Champlain, contraint de capituler, le 14 septembre 1629, est emmené captif à Londres. Le Traité de Saint-Germain-en-Laye 1632 le libère en 1633. Réintégré comme commandant à Québec, en l'absence de son supérieur, comme antérieurement, il regagne la colonie que les Anglais restituent avec regret. Les Jésuites succèdent aux Récollets ; ils vont promouvoir la Nouvelle-France auprès des Français riches et cultivés. En 1634, Champlain relève les ruines, renforce les fortifications et charge Laviolette de fonder un nouveau poste à Trois-Rivières, à la demande du chef Algonquin Capitanal. Il envisage de reprendre l'offensive contre les Iroquois qui ne se tiennent pas tranquilles. Mais, en octobre 1635, il est frappé de paralysie et meurt le 25 décembre suivant. Dans le courant de la même année, les Jésuites ont ouvert le collège de Québec. La colonie compte encore moins de 200 habitants, mais la Nouvelle-France est fondée. A la mort de Champlain, la Nouvelle-France existe mais elle est encore très faible. Il va falloir la maintenir en vie et la faire grandir dans un environnement hostile. En 1636, un nouveau gouverneur, Charles Jacques Huault de Montmagny 1583-1653, arrive dans la colonie. Il défait les Iroquois et conclut avec eux la Paix de Trois-Rivières 1645. Il contribue, avec les Jésuites, à l'agrandissement de la Nouvelle-France vers le nord et l'ouest. Par déformation de son nom, les Indiens le nomment Onontio Grande Montagne, titre qui sera porté désormais par tous les gouverneurs français. Il est un des personnages de l'ouvrage de Cyrano de Bergerac L'Autre Monde » 1657. En 1639, Jean-Jacques Olier 1608-1657, fondateur des Sulpiciens qui participeront à l'évangélisation de la Nouvelle-France, Paul Chomedey de Maisonneuve 1612-1676, Jeanne Mance 1606-1673 et Angélique Faure de Bullion 1593-1662 fondent la Société Notre-Dame de Montréal à qui la Compagnie des Cent-Associés concède l'île de Montréal. En 1641, la population de la colonie ne dépasse encore pas 300 habitants ; c'est alors que commence une guerre franco-iroquoise qui durera 25 ans. La création de Montréal par Maisonneuve En 1642, Maisonneuve arrive dans l'île de Montréal. Il est accompagné de la missionnaire laïque d'origine bourguignonne, Jeanne Mance, dont la vocation s'est forgée en soignant les victimes de la peste et de la Guerre de Trente ans. L'époque est favorable à la colonisation, Anne d'Autriche, épouse catholique du roi Louis XIII, régente de France à partir de 1643, soutenue par les Jésuites, encourage le développement de la Nouvelle-France ; pendant sa régence, sous le gouvernement de Mazarin, 1250 français, originaires des provinces de l'ouest, viennent peupler la colonie. Maisonneuve fonde Ville-Marie, au confluent du Saint-Laurent et de la petite rivière Saint-Pierre, sur un emplacement où les Autochtones se réunissent depuis des siècles. Il plante une croix au sommet du Mont Royal. Il entreprend la construction d'un fort. Jeanne Mance soigne les soldats et les bâtisseurs. En 1643, les Iroquois tuent trois colons près de Ville-Marie ; en 1644, les chiens de Maisonneuve débusquent les Iroquois cachés dans les environs de la ville, mais ils sont trop nombreux pour être chassés. En 1645, Jeanne Mance ouvre un modeste hôpital 6 lits pour les hommes et 2 pour les femmes, qui se développera par la suite, avec l'appoint des Sœurs hospitalières, à partir de 1659, et deviendra l'Hôtel Dieu de Montréal. Des religieux et des religieuses affluent pour évangéliser les Sauvages, dont Anne Compain de Sainte-Cécile, Anne Le Boutz de Notre-Dame, Madeleine de la Peltrie. Cette dernière fournit aux Jésuites les fonds nécessaire à la reconstruction de la petite église de bois édifiée à la hâte en 1615 à Tadoussac par le père récollet Dolbeau 1586-1652, qui a laissé son nom à une bourgade du Québec. Louis XIV fait don à cette première église en pierre construite au Canada, d'une cloche de bronze et d'une statue de l'enfant Jésus habillé d'une robe de soie brodée par sa mère, Anne d'Autriche, que l'on peut encore voir aujourd'hui. Les guerres indiennes – Le massacre des religieux En 1646, le père jésuite Isaac Jogue 1607-1646, qui a déjà été capturé et torturé par les Iroquois en 1642, est décapité par ces derniers qui le soupçonnent de sorcellerie ; son compagnon, Jean de la Lande 1620-1646, subit le même sort. En 1649, c'est au tour des missionnaires jésuites Jean de Brébeuf 1593-1649 et Gabriel Lallemant 1610-1649 de périr sous les coups des Iroquois. De 1642 à 1649, pas moins de huit religieux jésuites sont victimes des Indiens, sur les bords du lac Huron aujourd'hui en Ontario ; canonisés par le pape Pie XI, en 1930, ils sont collectivement les saints patrons du Canada sous le nom de Martyrs canadiens. En 1651, les Iroquois attaquent l'hôpital de Jeanne Mance où Denis Archambeault 1630-1651 est tué par l'explosion de son canon, mais les défenseurs repoussent les assaillants après 12 heures de combat. En 1653, Maisonneuve revient de France avec une centaine de soldats, pour lutter contre les Iroquois. Il est accompagné d'une jeune champenoise, Marguerite Bourgeoys 1620-1700 ; cette dernière, tenaillée par la vocation religieuse, gagne la Nouvelle-France, après avoir rencontré Maisonneuve, lequel recrutait des gens en France pour développer la colonie. Pendant le voyage, elle a soigné à bord du navire les passagers victimes de la peste. Dès son arrivée au Nouveau Monde, elle s'apitoie sur les conditions de vie misérables de la population. En 1657, elle jette les fondations d'une première chapelle destinée plus tard à devenir Notre-Dame-de-Bon-Secours qui abrite aujourd'hui un musée dédié à sa fondatrice. La même année 1657, la guerre s'intensifie entre les Iroquois et la petite colonie française. Ville-Marie, qui compte encore moins de 400 habitants, est isolée. La traite des fourrures devient difficile. En 1658, Marguerite Bourgeoys ouvre néanmoins une première école, rue Saint Paul, à l'emplacement d'une vieille étable. La même année, Dollard des Ormeaux 1635-1660 débarque en Nouvelle-France. En 1659, après avoir recruté des institutrices en France, Marguerite Bourgeoys fonde la Congrégation religieuse de Notre-Dame de Montréal. Un vicaire apostolique, François de Laval 1623-1708, arrive à Québec, ce prélat remarquable va fortement contribuer à la propagation du catholicisme. Les Filles du Roy Louis XIV encourage le peuplement de la colonie en accordant des terres le long du fleuve aux soldats qui s'y établissent. Malheureusement, ceux-ci préfèrent vivre à la façon des Sauvages plutôt que de défricher la forêt. En l'absence de femmes européennes, ils s'accouplent avec des squaws. La population se métisse et les anciens soldats du roi deviennent coureurs des bois. Pour les sédentariser, on imagine de leur envoyer des filles de France ; dès 1660, on recrute des volontaires et un millier de petites françaises courageuses, souvent orphelines, dotées par le roi, viennent s'établir dans les solitudes du Nouveau Monde ; on les appelle les Filles du Roy. Contrairement à une légende, elles ne sont pas toutes des filles de mauvaise vie, loin s'en faut. L'institution fondée par Marguerite Bourgeoys les accueille et surveille leurs fréquentations ; elle éduque les jeunes et leur apprend à tenir un foyer et une ferme. Elle aide aussi les colons à faire face aux époques de disette. Une hostellerie du Vieux Montréal, bâtie à l'intérieur des fortifications, en 1725, porte encore aujourd'hui leur nom. Dollard des Ormeaux est recruté par Maisonneuve qui lui confie le commandement du fort Ville-Marie. La menace d'une invasion iroquoise se précise. Le commandant du fort Ville-Marie décide de prendre les devants. Après une escarmouche où les Français ont le dessus, Dollar des Ormeaux et sa petite troupe, d'une quinzaine d'Européens renforcés par une quarantaine de Hurons et quatre Algonquins, s'installent dans un ancien poste algonquin abandonné au lieu-dit Long-Sault. Ils y sont bientôt assaillis par une nuée d'Iroquois. Une partie des Hurons fait défection ; ils ne sont d'ailleurs pas d'une grande utilité car le régime colonial français leur interdit la possession d'armes à feu. Les Français et leurs alliés se défendent avec vigueur causant d'énormes pertes dans les rangs ennemis jusqu'au moment où une grenade artisanale ou un baril de poudre explose au milieu des défenseurs. Dollard est tué. Désormais, toute résistance devient impossible. Les survivants sont massacrés sur place ; quelques-uns sont emmenés pour être torturés à mort et même mangés, selon certaines sources ; un seul parvient à s'échapper. Mais les pertes iroquoises sont si élevées qu'elles dissuadent provisoirement l'invasion projetée. Dollard des Ormeaux devient un héros de la Nouvelle-France, mais un héros aujourd'hui contesté car on pense, qu'en se portant au devant des Iroquois, son principal dessein était de leur tendre une embuscade pour s'emparer de leurs fourrures plutôt que de sauver la colonie. En 1661, les Iroquois attaquent à nouveau et tuent une centaine de Français. La Nouvelle-France colonie royale Le régime des compagnies à charte s'est révélé décevant et peu propre à développer la colonie dont le peuplement stagne. Aussi Louis XIV et Colbert décident-ils, en 1663, de transformer la Nouvelle-France en colonie royale ; la Compagnie des Cent-Associés est dissoute ; François de Laval fonde le Séminaire de Québec. En 1664, Louis XIV crée la Compagnie des Indes occidentales, dans un but commercial et d'évangélisation des Amérindiens ; elle ne durera pas plus de dix ans. En 1665, Maisonneuve disgracié, malgré les efforts qu'il a déployés, est rappelé en France, où il mourra oublié. Désormais, La Nouvelle-France est administrée comme une province française. Le roi y dépêche un intendant, Jean Talon 1626-1694 qui s'efforce de diversifier l'économie locale, afin de rendre la colonie autosuffisante et surtout d'accroître sa population. En 1665, pour assurer la sécurité des colons, Louis XIV envoie le régiment de Carignan-Salières. Les Iroquois sont repoussés chez eux. Lors du premier recensement effectué, en 1666, l'intendant dénombre 3215 d'autres disent 3418 habitants, dont 63% d'hommes. En 1672, Jeanne Mance pose une des pierres angulaires de la première église de Ville Marie. Elle décède un an plus tard, en odeur de sainteté, après avoir légué son cœur aux Montréalais. Elle repose dans la crypte de l'Hôtel-Dieu dont elle fut la fondatrice. Le gouverneur Louis de Buade de Frontenac 1622-1698, natif de Saint-Germain-en-Laye, joue un rôle très important dans l'évolution de la Nouvelle-France. Il est nommé une première fois gouverneur en 1672. Le départ de l'intendant Jean Talon, en novembre de la même année, lui confère pratiquement les pleins pouvoirs sur la colonie, jusqu'à l'arrivée, en 1675, d'un nouvel intendant, Jacques Duchesneau de la Doussinière et d'Ambault mort en 1696 ; les relations entre le gouverneur et l'intendant, qui reproche au premier de fermer les yeux sur le trafic de fourrures illicite des coureurs des bois, manqueront de cordialité. Frontenac nomme La Vallière commandant de l'Acadie, entretient des relations avec Boston, assure l'alliance avec les Abénaquis et maintient la paix avec les Iroquois. Mais l'expansion de la colonie française prive ces derniers de territoires de chasse et gêne leurs communications avec les Anglais. En 1674, le diocèse de Québec voit le jour et François de Laval en devient l'évêque. En 1682, les intrigues de l'intendant, pour obtenir la disgrâce du gouverneur, entraînent le rappel des deux hommes en France. En 1685, le nouvel intendant, Jacques Demeulle de la Source, instaure l'usage du papier-monnaie en réquisitionnant les cartes à jouer qui serviront par intermittence de billets de banque monnaie de carte jusqu'en 1714 ; avant le 19ème siècle, la monnaie métallique sera représentée indifféremment par les pièces françaises, anglaises, espagnoles, mexicaines et américaines. Après 1685, à la suite de la Révocation de l'Edit de Nantes, quelques protestants, convertis de manière plus ou moins forcée, qui souffrent de l'hostilité de leur voisinage en France, cherchent la tranquillité en se réfugiant sur les bords du Saint-Laurent. Vers 1688, le gouverneur de Montréal, Louis-Hector de Callières 1648-1703, natif de Normandie, obtient une partie du terrain qui porte aujourd'hui le nom de Pointe-à-Caillères, au bord du fleuve ; il y érige sa résidence, à l’endroit où s'élève maintenant le Musée archéologique de Montréal. Le massacre de Lachine – Les guerres intercoloniales En 1689, Frontenac est replacé à la tête de la colonie. En son absence, la situation s'est dégradée. Les Anglais, alliés aux Iroquois, se montrent de plus en plus agressifs. Le gouverneur fait réoccuper le fort Frontenac, qu'il avait édifié en 1673, sur la lac Ontario. Il fortifie Québec et Montréal. Les Iroquois, armés par les Anglais, attaquent Lachine, massacrent des dizaines de colons et en emmènent encore plus en captivité ; le nombre des victimes, tués, blessés prisonniers n'est pas connu avec précision, on parle de plusieurs centaines ; ce qui est sûr, c'est que la férocité de l'attaque terrorise les habitants ; des femmes enceintes ont été éventrées pour extraire le fruit de leurs entrailles et des prisonniers ont été rôtis avant d'être dévorés. Cet acte barbare marque le début ce que l'on a appelé la Première Guerre intercoloniale 1689-1697. En mesure de représailles, une expédition française est montée contre le village anglais de Corlaer Shenectady dont 60 habitants sont tués et 25 autres emmenés comme prisonniers. La population de la Nouvelle-France s'élève alors à 15000 personnes et celle de la Nouvelle-Angleterre à 200000. En 1690, les Anglais tentent de réduire la Nouvelle-France. L'amiral William Phips 1651-1695, un marin gouverneur du Massachusetts, prend le fort Pentagouet et Port-Royal en Acadie. Mais l'expédition contre Montréal échoue sur les bords du lac Champlain. La flotte de Phips assiège néanmoins Québec. Un ultimatum est adressé à Frontenac qui le repousse avec énergie. Les Anglais tentent un débarquement à Beauport et bombardent Québec. Mais Frontenac, qui a reçu un renfort envoyé de Montréal par M. de Callières, tient bon et, après trois jours d'efforts infructueux, les assaillants renoncent. Les Anglais, échaudés, chargeront dorénavant les Iroquois d'attaquer les Français à leur place. En 1692, Madeleine de Verchères 1678-1747, fille d'un seigneur de Nouvelle-France, défend mousquet en mains, pendant quatre jours, jusqu'à l'arrivée des renforts de Montréal, le fort de Verchères contre les attaques iroquoises. Par cet exploit, l'adolescente s'élève au rang d'une Jeanne Hachette ou d'une Jeanne d'Arc québécoise. En 1693, une nouvelle incursion a lieu contre Montréal. Par ailleurs, les Iroquois essaient de se réconcilier avec les Outaouais ; une entente entre ces tribus porterait un grave préjudice au commerce français et une forte pression est exercée sur Frontenac pour que les villages iroquois soient détruits. Le gouverneur n'agit cependant pas sans le feu vert du ministre de la Marine. En 1696, une troupe de plus de 2000 hommes, tant de forces régulières que de milices et d'alliés indiens quitte Montréal pour le territoire iroquois. Mais l'ennemi a fuit après avoir incendié le village cible de l'attaque. On brûle les récoltes et on détruit tous les vivres trouvés aux alentours. Frontenac poursuit l'expansion vers l'ouest, créant de nouveaux postes et nouant des contacts avec les Indiens des Prairies. En 1697, la paix de Ryswick est signée entre la France et l'Angleterre et la Nouvelle-France peut souffler un peu. Mais Frontenac n'a plus qu'une année à vivre. La prédominance anglaise sur la Baie d'Hudson est acquise. La France obtient la Baie James et recouvre Port-Royal. En 1700, Marguerite Bourgeoys meurt en odeur de sainteté, après avoir offert sa vie pour sauver une jeune religieuse malade qui recouvre effectivement la santé ; elle est canonisée en 1982 par Jean-Paul II. Enfin, trois ans après la disparition de Frontenac, Louis-Hector de Callières, qui a succédé à Frontenac comme gouverneur, réussit le tour de force de réconcilier Iroquois et Algonquins, c'est la Grande Paix de Montréal 1701. Cette paix ne durera pas longtemps la Guerre de Succession d'Espagne 1701-1713 éclate bientôt en Europe ; ce nouveau conflit entraîne en Amérique la Seconde Guerre intercoloniale 1702-1713. La vie mouvementée d’un aventurier Pierre-Esprit Radisson La destinée mouvementée de Pierre-Esprit Radisson 1636-1710 fournit une illustration saisissante de ce qu'était la vie dans les territoires français d'Amérique du Nord au temps de Louis XIV. Arrivé en Nouvelle-France en 1652, alors qu'il n'était âgé que de 16 ans, Radisson tombe aux mains des Iroquois au cours d'un raid mené par ces derniers. Il est adopté par ses ravisseurs et passe deux ans en leur compagnie, se familiarisant avec leurs coutumes et leur mode de vie. Il revient ensuite parmi les Français, est recruté par Médard Chouart des Groseilliers 1618-1696, qui a épousé entre temps sa demi-sœur, et devient coureur des bois dans la région des Grands Lacs. Les deux hommes ramènent beaucoup de fourrures qui leur sont confisquées par le gouverneur de la Nouvelle-France, pour lors Pierre de Voyer d'Argenson 1625-1709, au prétexte qu'ils n'ont pas de permis pour la traite des fourrures. Ils envisagent alors de lancer une entreprise commerciale en Baie d'Hudson mais, malgré un voyage en France de des Groseilliers, ils n'obtiennent pas l'appui escompté des autorités françaises. Ils tentent alors leur chance auprès des Britanniques à Boston. Le colonel George Cartwright, les emmène à Londres où il les présente au roi Charles II Stuart qui crée la Compagnie de la Baie d'Hudson à leur instigation. En 1668, ils partent pour la baie avec deux navires, l'Eaglet et le Nonsuch, affrétés par le prince Rupert, un esthète fortuné d'origine germanique, qui s'intéresse à l'Amérique du Nord, et qui deviendra le premier gouverneur de la Compagnie. Seul le Nonsuch, qui porte nos deux aventuriers, parvient à destination ; l'autre navire, avarié au cours d'une tempête, a regagné l'Angleterre. En 1674, de retour en Europe, insatisfaits du traitement que la Compagnie de la Baie d'Hudson leur a réservé, les deux aventuriers rencontrent à Londres un Jésuite d'origine auvergnate, prisonnier des Anglais, à la suite d'une mission envoyée auprès du gouverneur anglais Bayly par Frontenac. Ce religieux, le père Charles Albanel 1614-1696 - La bourgade québécoise d'Albanel porte son nom, a exploré la Baie d'Hudson en 1671, dans le cadre d'une expédition montée par l'intendant Jean Talon ; il les engage à revenir vers leur patrie d'origine. Ils y sont fraîchement accueillis par Frontenac. Radisson entre malgré tout dans la marine royale française. En 1681, il est pressenti par un marchand de Nouvelle-France, Charles Aubert de La Chesnaye 1632-1702, l'homme le plus fortuné de Nouvelle-France, qui négocie l'obtention d'une charte pour la traite des fourrures, suite à la dissolution de la Compagnie des Indes occidentales, document qu'il obtient l'année suivante. En 1682, Radisson participe au début de reconquête de la Baie d'Hudson par la France. Radisson et des Groseilliers s'engagent dans une expédition qui doit fonder un établissement à l'embouchure de la rivière Nelson pour le compte de la Compagnie du Nord de La Chesnaye. Ils font de nombreux prisonniers au nombre desquels John Bridgar, gouverneur de la colonie anglaise, et s'emparent d'un important lot de fourrures. De retour à Québec, ils n'obtiennent pas, selon eux, la juste rémunération de leurs efforts. Le nouveau gouverneur de la Nouvelle-France, Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre, les envoie en France plaider leur cause. Radisson, frustré une fois de plus, change encore de camp et passe au service de la Compagnie de la Baie d'Hudson pour laquelle il se bat contre les Français. Puis, de 1685 à 1687, il dirige le commerce à l'embouchure de Fleuve Nelson. Devenu citoyen anglais en 1687, Radisson rédige un récit de ses aventures avant de mourir en Grande-Bretagne dans la pauvreté. Une localité du nord du Québec et une station de métro de Montréal portent aujourd'hui son nom. L’expansion de la Nouvelle-France en direction du Mississipi Les gouvernorats de Frontenac sont marqués par la réussite d'explorations particulièrement marquantes. En 1673, Louis Jolliet 1645-1700, premier explorateur né dans la colonie, près de Québec, se lance dans l'exploration du bassin du Mississipi, à partir des Grands Lacs. On connaît l'existence du fleuve, que les Indiens appellent La Grande Rivière et que les Français ont baptisé la Rivière Colbert. Mais on pense alors qu'il débouche dans le Pacifique Mer de Californie. L'expédition a été initiée par Jean Talon, qui souhaitait nouer une alliance avec les Indiens de cette région, mais Frontenac adhère à cette audacieuse entreprise. Au moment de s'y lancer, Jolliet s'associe le père jésuite Jacques Marquette, originaire de Laon France, un auxiliaire précieux car il connaît le langage de plusieurs tribus indiennes. Après avoir atteint un affluent du Mississipi, les deux explorateurs descendent celui-ci jusqu'au grand fleuve et le suivent jusqu'à l'embouchure de l'Ohio, à 1100 kilomètre de celle du Mississipi, et ils savent désormais que ce dernier aboutit au Golfe du Mexique. A partir de là, les choses commencent à se gâter ; Marquette ne comprend plus le langage des Indiens dont il apprend tout de même qu'ils sont en contact avec les Espagnols ; de plus, les interlocuteurs des explorateurs se montrent menaçants. Les deux hommes décident de revenir. Jolliet a rédigé des notes de voyage ; malheureusement, il fait naufrage au Sault-Saint-Louis, en amont de Montréal, et perd ses papiers. N'ayant pas obtenu de Colbert l'autorisation de s'établir au pays des Illinois, Jolliet s'installe à Sept-Îles. En 1679, il est chargé par Frontenac d'une mission à la Baie d'Hudson. Le gouverneur anglais, Charles Baily, qui a entendu parler de ses exploits, le reçoit avec honneur. Il fonde des pêcheries sur l'archipel Mingan, au nord du Saint-Laurent, passe l'été sur l'île d'Anticosti et l'hiver à Québec, s’occupant de ses terres et de son commerce. En 1690, William Phips s'empare de sa barque, confisque ses marchandises et fait prisonnières sa femme et sa belle-mère. Il passe les dernières années de sa vie à explorer la côte du Labrador et à la cartographier ; il enseigne au collège des Jésuites de Québec. Il meurt à une date imprécise, premier habitant de Nouvelle-France à avoir été connu internationalement de son vivant. En 1682, René Robert Cavelier de la Salle 1643-1687, natif de Rouen, et Henri de Tonti 1649-1704, un soldat italien au service de la France, descendent à leur tour le Mississippi jusqu’à son delta. Ils construisent le fort Prud'homme qui devient plus tard la ville de Memphis. L'expédition arrive à l'embouchure du Mississippi en avril ; Cavelier de La Salle y fait dresser une croix et une colonne portant les armes du roi de France la souveraineté française s'étend désormais sur l'ensemble de la vallée du Mississippi, mais c’est une souveraineté largement virtuelle. L'expédition repart par le même chemin vers la Nouvelle-France et Cavelier de La Salle retourne à Versailles. Là, il convainc le ministre de la Marine de lui accorder le commandement de la Louisiane. Il fait croire que celle-ci est proche de la Nouvelle-Espagne en dessinant une carte sur laquelle le Mississippi paraît beaucoup plus à l'ouest que son cours réel. Il met sur pied une nouvelle expédition, mais celle-ci tourne au désastre Cavelier de La Salle ne parvient pas à retrouver le delta du Mississippi et se fait assassiner en 1687. Il appartiendra à Pierre Le Moyne d'Iberville 1661-1706, natif de Ville-Marie, de relever le flambeau. Ce dernier, fils de deux colons normands émigrés, d'abord destiné à la prêtrise mais manquant de vocation, est devenu militaire par inclination. Entré dans la marine royale, il a participé en 1686, à une expédition dans la Baie d'Hudson, sous les ordres du chevalier Pierre de Troyes 1645-1688, en remontant en canots la rivière des Outaouais, depuis Montréal, puis en poursuivant le chemin en traîneaux à chiens jusqu'à la Baie James. L'expédition réussit au-delà des espérances ; elle s'empare du fort Monsoni, rebaptisé fort Saint-Louis, puis du fort Rupert et même d'un voilier, Le Craven. D'Iberville rentre à Québec par la mer, chargé de fourrures et de marchandises anglaises. L'année suivante, d'Iberville, nommé capitaine de la frégate Le Soleil d'Afrique, retourne en Baie d'Hudson avec le dessein de fermer aux Anglais l'accès à la rivière Nelson, en faisant tomber le fort York ; il arraisonne deux navires et capture 80 Anglais. En 1690, il assiège le fort New Severn que la garnison fait sauter avant de s'enfuir. En 1694, il prend enfin le fort York. Frontenac donne ensuite l'ordre au marin français de patrouiller le long des côtes de l'Atlantique, depuis Terre-Neuve jusqu'à la Nouvelle Angleterre. En 1696, d'Iberville détruit le fort William Henry Maine puis remonte vers Terre-Neuve où il attaque les villages et pêcheries anglaises de la côte est de l'île, pillant et brûlant les maisons et ramenant de nombreux prisonniers. A la fin de l'expédition, en 1697, il ne reste plus aux Anglais que deux bourgades dans l'île ; trente six de leurs colonies ont été détruites ; et, pour couronner la campagne, d'Iberville se paie le luxe de triompher de trois navires de guerres ennemis il en coule un, s'empare du second et le troisième ne doit son salut qu'à la fuite. Ce brillant capitaine est alors choisi par le ministre de la Marine pour diriger une expédition chargée de redécouvrir et d'explorer l'embouchure du Mississipi, là où Cavelier de la Salle a échoué une dizaine d'années plus tôt. D'Iberville construit le fort Maurepas, en 1699, à proximité de la ville actuelle d'Ocean Springs. En 1700 et 1701, il bâtit les forts Mississipi et Saint-Louis. La Louisiane, appelée ainsi en l'honneur de Louis XIV, vient réellement de naître. Avant de s'en éloigner, d'Iberville noue des alliances avec les Autochtones, afin d'assurer la pérennité de cette nouvelle conquête française. En 1706, il met la main sur l'île anglaise de Nevis, dans les Caraïbes. Il se rend de là à La Havane, quérir des renforts espagnols pour attaquer la Caroline. Mais, atteint de la fièvre jaune, il décède dans le port de la capitale cubaine, où il est inhumé. Progressivement, les Français ont imposé leur présence le long du Mississipi, construisant des forts et des postes de traite aux points stratégiques, jetant ainsi les bases de la reconnaissance de l'ouest mystérieux et enfermant les Anglais dans leurs possessions de la côte atlantique. Mais cet immense territoire n'est pratiquement pas peuplé et la position de la France reste précaire. En 1711, alors que la Guerre de succession d'Espagne bat son plein en Europe, l'amiral Hovenden Walker 1666-1728 monte une expédition contre Québec avec des effectifs considérables 5300 soldats et 6000 marins. Mais des vents violents drossent une partie de la flotte sur une île ; l'expédition est un échec. En 1713, les Traités d'Utrecht ramènent la paix sur le continent européen et en Amérique la France cède à l'Angleterre l'Acadie, Terre-Neuve et la baie d'Hudson. En 1714, le gouverneur Philippe de Rigaud de Vaudreuil 1643-1725 décide de protéger Montréal et Québec par des enceintes fortifiées de pierre qui ne seront achevées que longtemps après sa mort. La Nouvelle-France a été fondée par une poignée d’individus où la proportion de militaires, de missionnaires, d’explorateurs et d’aventuriers était sans doute disproportionnée par rapport à celle des laboureurs. Ces individus se sont mêlés aux Indiens et en ont adopté parfois les mœurs pour devenir coureurs des bois. Ils n’ont pas été ménagés par leurs adversaires mais, bien qu’en situation de faiblesse numérique, ils ont résisté avec opiniâtreté. Habitués à faire face, les échecs et les calamités ne les ont pas rebutés. Ils ont tracé l’esquisse d’un vaste empire, mais se sont malheureusement montrés plus soucieux d’en repousser les limites que de le peupler. Ces origines vont peser lourd dans l’histoire de la colonie et dans celle du Québec. Heurs et malheurs de l’Acadie Voyons maintenant rapidement ce qui s'est passé du côté de l'Acadie. On l'a vu, celle-ci naît en 1604 pour disparaître trois ans plus tard, à la suite d'un différend commercial. En 1610, quelques colons sont de retour. Mais, en 1613, Samuel Argall ?-1626, de Virginie, s'empare du territoire et en chasse la population. En 1621, le gouvernement anglais baptise le territoire Nouvelle-Ecosse et y fait venir des colons écossais. En 1631, Charles de la Tour 1593-1666, lieutenant-général de l'Acadie pour le roi de France, construit des forts au cap Sable et à Saint-Jean. L'année suivante, le Traité de Saint-Germain-en-Laye attribue le territoire à la France. Environ 300 colons français remplacent les Ecossais. La mort du gouverneur Razilly 1587-1635, cousin du cardinal de Richelieu, entraîne une guerre civile entre les deux prétendants à la succession de La Tour et Charles de Menou d'Aulnay 1604-1650, cousin de Razilly. Port-Royal est alors la capitale de la colonie française. D'Aulnay, qui voit l'avenir de l'Acadie dans l'agriculture, favorise la venue de nouveaux colons. Après sa mort, un nouveau conflit éclate entre la France et l'Angleterre. En 1654, l’Acadie est conquise par les Anglais. Mais le Traité de Bréda, en 1667, la restitue à la France. A partir de 1670, Port-Royal essaime, donnant naissance à deux villages Beaubassin et Grand-Pré. En 1690, William Phips, conquiert une fois de plus le pays, qui retourne à la France lors de la paix de Ryswick, sept ans après. Par le Traité d'Utrecht, en 1713, l'Acadie est cédée définitivement à l'Angleterre et redevient la Nouvelle-Ecosse. Les Acadiens sont autorisés à gagner des territoires français ; la plupart restent sur place. En 1720, les Français construisent la forteresse de Louisbourg, sur l'île Royale ou du Cap-Breton. Une importante immigration gonfle la population et, lors de la Guerre de succession d'Autriche 1740-1748, qui déclenche en Amérique la Troisième Guerre intercoloniale 1744-1748, les Français tentent en vain de reconquérir l'Acadie. C'est au contraire les Anglais qui prennent Louisbourg, en 1745. A la fin du conflit, le Traité d'Aix-la-Chapelle 1748 attribue l'île Saint-Jean ou Île-du-Prince-Édouard et l'île Royale à la France, ce qui est perçu comme un affront par les Anglais. En 1749, ils répliquent en créant Halifax, avec l'apport de 2000 colons. La situation ne cesse de s'envenimer, Anglais et Français se disputant l'allégeance des Acadiens et construisant des forts en préparation d'une nouvelle guerre. Le Grand Dérangement En 1755, pour régler définitivement la question, le gouverneur de la Nouvelle Ecosse, Charles Lawrence 1709-1760, décide la déportation massive des Acadiens. On tient d'abord la mesure secrète, afin qu'ils ne s'enfuient pas avec leur bétail. L'opération est ensuite conduite avec une grande brutalité. On les entasse dans des bateaux envoyés vers le sud Massachusetts, Connecticut, Maryland..., dans des Etats où ils sont mal accueillis voire refoulés et conduits à errer sans asile ou encore assignés à résidence comme des criminels, ou bien encore ils sont transférés en Angleterre, où on les traite en prisonniers de guerre. Ceux qui cherchent à s'échapper sont fusillés. Beaucoup gagnent des territoires voisins sous juridiction française, au risque d'être chassés à nouveau, par suite des aléas de l'histoire. Plusieurs milliers reviennent en France, notamment dans le Poitou. D'autres se rendent en Louisiane ou aux Antilles ; d'autres encore atterrissent aux Malouines, puis en Amérique du Sud. Beaucoup se réfugient au Nouveau Brunswick. Ceux dont la présence demeure tolérée en territoire britannique sont condamnés à vivre en parias, à l'écart, sur les terres les moins fertiles, en évitant tout regroupement jugé trop important par les autorités, sous peine de travaux forcés. D'après des historiens américains, ce nettoyage ethnique, qualifié de Grand Dérangement, entraîna la mort de 7500 à 9000 personnes sur les 12000 à 18000 habitants que comptait l'Acadie. Il traumatisa les autres habitants de la Nouvelle-France dont il marqua pour longtemps la conscience collective. La chute de Louisbourg, en 1758, sonne le glas définitif de la colonisation française sur le territoire actuel des Provinces Maritimes. Revenons maintenant au bord du Saint-Laurent. Au début du règne de Louis XV, l'expansion de la Nouvelle-France se poursuit. Mais on parle de plus en plus de Canada et de moins en moins de Nouvelle-France. L'Acadie est perdue depuis 1713, mais les possessions françaises sont encore immenses. Seulement, il devient de plus en plus évident qu'elles manquent d'assises solides du fait d'un peuplement insuffisant. Elles comptent encore moins de 20000 habitants alors qu'il y en a plus de 400000 en Nouvelle-Angleterre ! Les Français, bénéficiant d'un pays tempéré et d'une agriculture prospère, n'émigrent pas volontiers, à la différence d'autres peuples européens moins bien lotis. A partir de 1730, 648 personnes condamnées pour délits mineurs sont déportées en Nouvelle-France. Mais c’est insuffisant ; il est facile de prévoir que la colonisation française pourra difficilement s'imposer face à une colonisation anglaise beaucoup plus dense et que la question se règlera certainement, en dehors du vœu des populations locales, sur le théâtre des affrontements européens. L’expansion de la Nouvelle-France vers l’ouest Les explorations de la première période du règne sont l'œuvre de Pierre Gaultier de Varennes de La Vérendrye 1685-1749. Natif de Trois-Rivières, cet homme entreprenant est le fils d'un officier du régiment de Carignan-Salières. Elève du petit séminaire de Québec, il commence sa vie de soldat à 12 ans, comme cadet à l'académie navale. Au début des années 1700, il fait ses premières campagnes, notamment à Terre-Neuve contre les Anglais. En 1706, il est nommé enseigne en second. Il entre dans les troupes coloniales à 20 ans, puis sert en Europe pendant la Guerre de Succession d'Espagne ; blessé et fait prisonnier à Malplaquet, en 1709, il est promu au grade de lieutenant. De retour en Nouvelle-France, en 1712, il se livre à l'agriculture et à l'élevage, sans abandonner ses fonctions militaires. En 1715, il obtient la permission d'ouvrir un comptoir pour traiter avec les Indiens et commence à se détourner des travaux agricoles, en s'associant à un de ses frères qui commande un poste dans la région du lac Supérieur. En 1729, fort des renseignements qu'il a obtenu des Indiens, il sollicite du gouverneur de la Nouvelle-France, Charles de Beauharnais de la Boische 1671-1749, une aide financière en vue de partir à la découverte de la mer de l'ouest, dont parlent les Indiens, le Pacifique. L'intendant, Gilles Hocquart 1694-1783, et le gouverneur appuient sa requête auprès du roi. L'autorisation de monter une expédition lui est accordée, mais sans aide financière. Il doit donc s'endetter pour financer le projet, mais il compte rembourser sa dette en construisant des forts de traite de fourrures le long du chemin ; il obtient d'ailleurs le monopole de la traite des fourrures pour trois ans. En 1731, il est prêt à partir en compagnie de trois de ses fils et quelques autres personnes. L'expédition se dirige vers le lac Supérieur, puis le lac à la Pluie. Le fort Saint-Pierre est construit. En 1732, un poste secondaire s'élève sur la Rivière-Rouge. En 1734, alors que La Vérendrye revient à Montréal dédommager ses créanciers, d'autres membres de l'expédition marchent vers le lac Winnipeg où ils construisent le fort Maurepas. Malheureusement, alors que le chef de l'expédition revient vers l'ouest, un de ses fils ainsi qu'un Jésuite, le père Jean-Pierre Alneau de la Touche 1705-1736, et 19 compagnons sont tués par des Sioux sur le sentier de la guerre au lac des Bois. Les survivants continuent d'avancer vers l'ouest. En 1738, ils érigent le fort La Reine sur la rivière Assiniboine et le fort Rouge à l'emplacement actuel de Winnipeg. Ils bifurquent ensuite vers le sud et pénètrent dans le territoire de l'actuel Dakota, au pays des Mandanes. Déçu de ne pas rencontrer de rivière coulant en direction de la mer de l'ouest, contrairement aux dires des Indiens, La Vérendrye revient à Montréal tandis que ses fils poursuivent vers la rivière Saskatchewan, les lacs Manitoba et Winnipeg. En 1741, de retour, il décide la construction des forts Dauphin, sur le lac Manitoba, et Bourbon, au nord du lac Winnipeg. Ces deux forts seront établis en 1742. En même temps, deux de ses fils s'enfoncent vers l'ouest, remontent le Missouri, puis la rivière Yellowstone et parviennent jusqu'aux Rocheuses, que leurs guides indiens refusent de franchir sous prétexte qu'ils se trouveraient alors en territoire ennemi. Tout le monde rentre à Montréal opportunément car les autorités françaises commencent à s'interroger sur les motivations réelles de La Vérendrye la découverte de nouveaux territoires ou le commerce lucratif des fourrures ? Cinq ans plus tard, peu de temps avant sa mort, Pierre Gaultier obtient du roi la Croix de Saint-Louis, suprême récompense, une seigneurie héréditaire et le grade de capitaine. Il a fait reculer les frontières de la Nouvelle-France jusqu'au Manitoba et, en transformant une partie des Grands Lacs en mers intérieures françaises, il a détourné vers le Saint-Laurent une bonne part du trafic des fourrures qui passait jusqu'alors par la Baie d'Hudson anglaise. Pendant ce temps, que s’est-il passé dans la colonie ? En 1721, un violent incendie détruit une grande partie de Montréal. L'intendant Michel Bégon de la Picardière 1669-1747, natif de Blois, petit cousin par alliance de Colbert, intendant de Nouvelle-France depuis 1710, ordonne que les maisons soient reconstruites en pierre. La pierre étant plus coûteuse que le bois, cette ordonnance oblige les moins fortunés à quitter la ville ; des faubourgs commencent à se développer à l'extérieur de l’enceinte. En 1730, François Poulin de Francheville, seigneur de Saint-Maurice 1692-1733, crée les Forges Saint-Maurice. Mais l'expérience tourne court ; le fondateur de l'entreprise disparaît prématurément et l'Etat devient propriétaire de la Compagnie en 1743. En 1734, un nouvel incendie détruit l'Hôtel-Dieu de Montréal et une quarantaine de résidences ; on accuse probablement à tort une esclave noire, Marie-Josèphe, dite Angélique ; condamnée à mort, elle est pendue en public puis brûlée. La colonie vit essentiellement de la traite des fourrures qui représente 70% de ses exportations. Elle est toujours considérée en France comme un moyen d'écouler les produits de la métropole pour engranger de l'argent mercantilisme oblige. Cependant l'orage se prépare. Les colonies anglaises veulent en finir avec les possessions françaises. C'est d'ailleurs en partie parce qu'elles craignaient leur intervention dans le conflit qu'elles ont si impitoyablement dispersé les Acadiens. Au milieu du siècle, la colonie française compte 85000 habitants, la politique de peuplement a donc porté ses fruits, essentiellement d'ailleurs en raison d'une forte natalité, mais c'est insuffisant car la Nouvelle-Angleterre compte près de 1,5 millions d'habitants. Le guet-apens de Washington En 1747, Rolland-Michel Barrin 1693-1756, comte de La Galissonière, gouverneur intérimaire de la Nouvelle-France, milite ardemment pour la création d'une chaîne de postes reliant le Canada à la Louisiane, en suivant la vallée de l'Ohio, qui devient ainsi un lieu de friction privilégié entre Français et Anglais. En même temps, il s'efforce de maintenir sur leur territoire les Abénakis alliés de la France, de manière à assurer une zone tampon entre le Canada et l'Acadie. En 1754, George Washington 1732-1799, depuis peu promu lieutenant-colonel, recrute une petite armée et se dirige sur l'Ohio. Il surprend un parti français commandé par Joseph Coulon de Villiers, sieur de Jumonville 1718-1754, un officier militaire canadien français né à Verchères, simplement en reconnaissance. Les circonstances de l'engagement restent obscures ; on dit que les blessés et les prisonniers furent froidement achevés. Cet assassinat pèsera sur la mémoire du chef de l'indépendance américaine ; il explique en partie la froideur avec laquelle les Canadiens français accueilleront la révolution américaine. Le meurtre de Jumonville constitue le premier acte de la Guerre de Sept Ans, que l'on appelle Guerre de la Conquête, en Amérique. De la guerre de conquête à la chute de la Nouvelle-France En 1756, Louis Joseph de Montcalm-Gozon, marquis de Montcalm 1712-1759, natif de Nîmes, arrive au Canada, ex-Nouvelle-France, avec trois mille hommes, pour commander les troupes françaises. Il accepte mal d'être subordonné au marquis Pierre de Rigaud de Vaudreuil de Cavagnal 1698-1778, natif de Québec, fils d'un précédent gouverneur, gouverneur à son tour. Les premières campagnes de Montcalm contre les Britanniques sont couronnées de succès. Il accroît les défenses du fort édifié sur le lac Champlain. Il capture et détruit le fort Oswego, sur le lac Ontario. Il triomphe au fort William Henry en 1757. Il remporte encore une victoire inespérée au fort Carillon, en 1758. On le récompense en le nommant lieutenant général. Québec, assiégée par l'Anglais Wolfe, résiste pendant près de trois mois, en 1759. Mais, le 13 septembre, sur les Plaines d'Abraham, Montcalm est mortellement blessé alors que son armée défaite bat en retraite il mourra avant que les Anglais ne s'emparent du pays qu'il avait pour mission de défendre. Son adversaire, le général anglais, lui aussi touché mortellement, l'accompagne dans l'autre monde. Québec tombe. Les rescapés se réfugient à Montréal. En 1760, sous les ordres de Lévis, les Français lancent une contre-offensive. Ils remportent la victoire de Sainte-Foy. Les Anglais se retranchent derrière les remparts de Québec ; ils résistent jusqu'à l'arrivée de leur flotte qui contraint Lévis à lever le siège. Au cours des combats, Jean Vauquelin 1728-1772, un officier de marine né à Dieppe, se couvre de gloire avec sa frégate l'Atalante, échouée à la Pointe-aux-Trembles ; il résiste jusqu'au bout à la flotte anglaise et son bateau n'est plus qu'une épave lorsqu'il est fait prisonnier, après avoir réussi à faire débarquer la plupart de ses hommes ; les Anglais, fortement impressionnés, le laissent rentrer en France. Trois colonnes de troupes anglaises convergent vers Montréal, dernier bastion de la résistance française, l'une en provenance de Québec, l'autre depuis le lac Champlain et la troisième par le cours supérieur du Saint-Laurent. Toute résistance est vouée à l'échec. En effet, la flottille chargée de vivres et de renforts venant de France, sous les ordres de François Chenard de La Giraudais 1727-1776, après avoir essuyé bien des épreuves au cours de la traversée, a été contrainte de se réfugier dans la Baie des Chaleurs, puis dans la rivière Ristigouche où, après plusieurs jours de furieux combats contre la marine anglaise, elle s'est sabordée, le 8 juillet. Le 1er septembre, le fort Chambly, construit en bois en 1665, contre les Iroquois, et rebâti en pierre en 1709, contre les Anglais, tombe aux mains de ces derniers. Vaudreuil, dernier gouverneur du Canada français, capitule le 8 septembre 1760, tandis que Lévis brûle ses drapeaux. Les Amérindiens alliés des Français ont capitulé quelques jours plus tôt au fort La Présentation. Douze jours plus tard, la reddition de Trois-Rivières met un point final à la grandiose aventure coloniale française en Amérique. Vaudreuil sera d'abord traduit en justice, puis acquitté. Qui est donc responsable de la perte des possessions françaises ? Certains auteurs désignent Montcalm qui n'aurait pas su les défendre efficacement. D'autres incriminent la mauvaise conduite des derniers intendants, comme François Bigot 1703-1778, natif de Bordeaux, qui trafiquait des fourrures et des armes entreposées dans l'immeuble joliment baptisé La Friponne , pour s'enrichir au détriment du fisc, et qui fut embastillé après son rappel en France ! Mais c'est plus vraisemblablement le déséquilibre démographique déjà signalé, le désintérêt de l'opinion publique française pour ces arpents de neige » et surtout la défaite de nos armes en Europe qui expliquent le désastre. Le Traité de Paris, qui met fin à la Guerre de Sept Ans, en 1763, attribue la Nouvelle-France à l'Angleterre ; seules les îles Saint-Pierre et Miquelon restent françaises ; la Louisiane, opportunément espagnole depuis 1762, échappe aux convoitises anglaises ; elle redeviendra française en 1800, mais Napoléon la vendra aux États-Unis en 1803, conscient de son incapacité à la défendre ; l'aventure américaine de la France aura alors pris fin. Après la chute de la Nouvelle-France, plus de 2000 colons français retournent dans leur patrie d'origine ceux qui ont les moyens de payer leur passage. Les autres demeurent au pays espérant que la mère patrie reviendra un jour à la faveur d'une victoire en Europe sur l'Anglais redouté et honni. Ils sont 60 à 65000 et ils constituent la source principale des quelques 7,8 millions de Québécois francophones d'aujourd'hui et de tous ceux, presque aussi nombreux, que les vicissitudes de l'histoire ont poussé à émigrer dans les autres provinces du Canada où aux Etats-Unis. La tentative d’assimilation En attendant mieux, ils se serrent autour de leurs églises et commencent à mettre en œuvre la politique qualifiée de revanche des berceaux en multipliant les naissances pour noyer les Anglais dans un océan d'adversaires. La population va doubler à chaque génération. Monseigneur Jean-Olivier Briand 1715-1794, évêque de Québec, ordonne à ses ouailles de reconnaître le roi d’Angleterre comme leur souverain mais le clergé, en même temps, encourage la natalité. L'application des lois britanniques ne se fait pas attendre. Dès 1763, Marie-Josephte Corriveau 1733-1763, condamnée à mort pour avoir assassiné son mari qui la maltraitait, est pendue et sa dépouille exposée aux regards de la population dans une cage de fer ; un tel supplice, incompatible avec les mœurs françaises, frappe les Canadiens la Corriveau se métamorphose en personnage du folklore québécois ! L'Angleterre octroie une constitution, sous forme d'une Proclamation royale, au territoire conquis devenu The province of Quebec » ; ce texte prévoit l'assimilation à plus ou moins long terme des colons français ; la loi anglaise s'applique à tous, aussi bien au civil qu'au pénal ; la langue officielle est l'anglais, la religion le protestantisme. Les catholiques ont le droit de conserver leur religion, mais ils doivent la renier, par le serment du test, s'ils se portent candidats à un poste dans l'Administration ; par cette mesure, les catholiques sont exclus des emplois officiels ; le gouverneur, James Murray 1721-1794, en est réduit à confier ces emplois à des personnes incompétentes ! La capitulation de Montréal prévoit d'étendre aux tribus amérindiennes alliées des Français les avantages concédés à ces derniers. Ces tribus ne s'en révoltent pas moins contre l'occupant britannique, sous la direction du chef outaouais Pontiac, essentiellement pour la conservation de leurs terres ; le clergé francophone invite ses fidèles à aider l'occupant britannique à réduire la révolte indienne qui est écrasée. En 1764, commence la publication d'un journal bilingue La Gazette de Québec ; une pétition circule déjà dans les milieux francophones pour dénoncer le régime britannique tandis que les Anglophones réclament la création d'une assemblée pour les représenter. En 1768, Guy Carlton, baron Dorchester 1724-1808, succède à James Murray, comme gouverneur ; il se montre favorable à une réforme revenant aux lois et coutumes françaises et hostile à la création d'une assemblée. La Guerre d’indépendance des Etats-Unis En 1775 commence la Guerre d'indépendance des Etats-Unis. Ce soulèvement d'anciens vétérans des guerres contre la Nouvelle-France ne suscite que très peu de sentiments favorables parmi la population canadienne qui n'a oublié ni la déportation des Acadiens ni l'assassinat de Jumonville ; la devise du Québec ne sera-t-elle pas plus tard Je me souviens ». Aussi, lorsque les Américains tentent de rallier à leur cause les habitants de la province, ils sont loin d'être accueillis à bras ouverts. Ils trouvent néanmoins quelques partisans, assez pour former deux régiments 747 miliciens qui se distingueront à Saratoga 1777 et à Yorktown 1781. Parmi ces partisans, on peut citer un commerçant prospère de Montréal, qui fut aussi juge de paix, Pierre Calvet, propriétaire de la maison qui abrite aujourd'hui l'Hostellerie des Filles du Roy. Pour dissuader toute velléité de soutien aux Insurgents américains, Monseigneur Jean-Olivier Briand rappelle aux catholiques leur serment d'allégeance au roi d'Angleterre, le trahir serait pêcher ! Dirigés par Richard Montgomery 1738-1775 et Benedict Arnold 1741-1801, les Américains, guidés par leurs partisans, envahissent la province du Québec et occupent la région de Montréal, où le château de Ramezay, aujourd'hui converti en musée, leur sert de quartier général. Mais, en 1776, ils échouent dans leur tentative de prendre Québec où Montgomery est tué. Benjamin Franklin 1706-1790 honore son ami Pierre Calvet d'une visite ; il est à Montréal pour sonder les intentions des Canadiens ; il en repart avec le sentiment qu'il serait plus facile d'acheter la province que de la conquérir. Les renforts britanniques, composé de mercenaires allemands, arrivent en grand nombre et chassent bientôt les Insurgents. La reconnaissance de la spécificité québécoise Cependant, la Guerre d'indépendance américaine, va marquer profondément l'avenir du Québec. D'abord, dès 1774, conscients du danger que représenterait pour l'Empire Britannique un soulèvement conjoint des Insurgents américains et des Canadiens, les Anglais ont révoqué la Proclamation royale émise une dizaine d'années plus tôt. Par l'Acte de Québec, le territoire de la province est délimité d'une manière extensive de la Gaspésie jusqu'aux Grands Lacs ; une entité recouvrant grosso-modo le Québec et l'Ontario voit ainsi le jour ; par ailleurs, l'abolition du serment du test réhabilite le catholicisme tandis que la langue, le droit français et le régime seigneurial d'antan sont restaurés ; la spécificité des Canadiens français est ainsi reconnue. Les Anglophones protestent contre ces dispositions favorables aux Francophones. Une autre conséquence de la révolution américaine influencera encore plus durablement l'avenir du Canada ; les Américains ne rejettent en effet pas unanimement la soumission à l'Angleterre ; celle-ci conserve ses partisans. Ces derniers se trouvent évidemment en butte à l’hostilité des Insurgents ; ils se réfugient dans les territoires restés sous contrôle britannique, les provinces maritimes, où ils contribuent à chasser les derniers Acadiens, et aussi la province du Québec où les Francophones, qui sont maintenant 90000, voient déferler, sur le territoire qu'on vient de leur reconnaître, quelques 50000 Loyalistes brandissant l'Union-Jack. Ces Américains, demeurés fidèles au roi d'Angleterre, vont peupler ce qui deviendra l'Ontario, mais un grand nombre d'entre eux s'établissent aussi sur le territoire du Québec actuel, en particulier en Estrie, où ils fonderont la ville de Sherbrooke, et où existe encore, à Lennoxville, la seule université anglicane d'Amérique du Nord. On les installe sur des terres confisquées aux Canadiens français et aux Indiens. En 1778, la France prend officiellement partie pour les Insurgents américains, en envoyant un corps expéditionnaire de 6000 hommes, aux ordres de Rochambeau 1725-1807, rejoindre Lafayette 1757-1834 et quelques autres membres de la noblesse française qui se battent déjà par idéal auprès des partisans de l’indépendance américaine. Les Canadiens reprennent espoir ; peut-être le retour de la vieille mère-patrie est-il proche. L'amiral d'origine auvergnate Charles-Henri d'Estaing 1729-1794 encourage cet espoir en diffusant un manifeste, affiché à la porte des églises, dans lequel il invite les Français d'Amérique à s'allier aux Etats-Unis, à la grande colère du gouverneur Frederick Haldimand 1718-1791, d'origine suisse et francophone. Malheureusement, malgré la victoire franco-américaine, si le Traité de Versailles, en 1783, reconnaît bien l'indépendance des Etats-Unis, il oublie purement et simplement les Français d'Amérique qui, compte tenu de l'arrivée des Loyalistes, porteront désormais le nom de Canadiens français. Décidément, les arpents de neige » n'intéressent personne en Europe. La désillusion est immense et sera durable. La Révolution française et l’Empire Malgré leur rancune à l'encontre de la mère-patrie, les Canadiens français accueillent la Révolution Française avec enthousiasme. Dès 1789, on parle de l'événement le plus important du monde depuis l'avènement du christianisme. Mais, après la chute de la monarchie, l'opinion bascule et devient majoritairement hostile, en grande partie sous l'influence du clergé. Les autorités ecclésiastiques insistent sur fait que, le roi de France n'existant plus, c'est au roi d'Angleterre que l'on doit maintenant fidélité. De son côté, la propagande britannique dissocie habilement la France des hommes qui la dirigent et insiste sur la nécessité de combattre ces infernaux suppôts de l'Antéchrist. La séparation du Haut-Canada Ontario et du Bas-Canada Québec Parallèlement, l'Angleterre revoit sa copie coloniale. Pour permettre aux Loyalistes de jouir des droits qui étaient les leurs avant la révolution américaine, comme ils le réclament, et aussi pour éviter de les noyer dans la masse des Francophones, Pitt, dès 1791, sépare le Canada en deux parties distinctes le Haut-Canada, majoritairement anglophone, et encore peu peuplé, et le Bas-Canada, majoritairement francophone, où l'on compte déjà environ 160000 descendants des anciens colons français. L'Ontario et le Québec voient le jour, même si l'on parle encore seulement de Canada. L'Acte constitutionnel de 1791 dote le Bas-Canada d'une Assemblée consultative, élue au suffrage censitaire, et accorde même le droit de vote aux femmes elles le perdront en 1834 pour ne le retrouver qu'en 1940. Un Francophone, Jean Antoine Panet 1751-1815 est le premier président élu de cette assemblée. Tout le monde n'est cependant pas dupe et les esprits éclairés comprennent que l'Angleterre instrumentalise la crise politique en France pour renforcer sa domination sur le Canada. En 1794, les Francophones rejettent le projet de création d'une milice et, en 1796, ils refusent l'entretien de la voierie devant leur porte, qu'une nouvelle loi leur impose ; l'adoption d'une loi sur les ponts et les chemins cause même une émeute. Malgré l'apparente désaffection de l'opinion canadienne française pour la Révolution, l’occupant britannique redoute toujours que les idées subversives ne se propagent dans la population francophone. En 1793, un mémoire défendant la reconquête du Canada n'a-t-il pas été soutenu devant la Convention nationale de Paris ? En 1794, une Association pour le maintien des lois, de la constitution et du gouvernement du Bas-Canada est formée pour dépister les foyers révolutionnaires. L'arrivée d'émigrés, dont 51 prêtres réfractaires, renforce le climat contre-révolutionnaire. Pour éviter toute contamination de l'extérieur, les frontières sont sévèrement contrôlées et des mesures d'exception sont prises contre les étrangers que l'on filtre soigneusement. Un Américain, soupçonné de complot, David MacLane est pendu à titre d'exemple. Cette situation durera jusqu'à la fin du Premier Empire que sert un général de brigade originaire de Québec François Joseph d’Estienne de Chaussegros de Lery 1754-1824. La tranquillité sociale est d'abord favorisée par la relative prospérité dont jouit le Canada à cette époque. La culture des céréales se développe stimulée par le prix élevé du blé à l'exportation. Mais, en 1801, de mauvaises récoltes conjuguées à l'effondrement du commerce des fourrures, qui cesse d'être l'activité économique dominante, causent des difficultés pendant les années suivantes. L'Institution royale d'écoles gratuites vise à angliciser l'ensemble de la population. Un problème fiscal contribue, en 1805, à dresser les deux communautés fondatrices du Canada l'une contre l'autre ; pour financer la construction de prisons, va-t-on instituer une taxe sur les importations ou sur la propriété foncière ? Dans le premier cas, ce sont les Anglophones qui vont payer, dans le second, ce sont les Francophones. C'est la première solution qui est retenue, au grand dam des Anglophones, dont la presse se déchaîne. Toujours en 1805, des banques canadiennes commencent à imprimer leurs premiers billets ; l'évêque anglican Jacob Mountain 1749-1825 estime devoir être le seul à porter ce titre, ce qui est jeter un énorme pavé dans le jardin du catholicisme. Un journal anglophone The Quebec Mercury tourne les Francophones en ridicule. Une pétition est adressée à Napoléon pour l'appeler au secours du Canada, mais elle ne recueille que 12 signatures ; a contrario, une souscription est lancée pour l'érection à Montréal d'un monument à Horatio Nelson 1758-1805 qui vient d'être tué en remportant la victoire de Trafalgar. En 1806, La création du journal Le Canadien, organe du Parti canadien, de tendance libérale, fondé au début du siècle, n'est sans doute pas étrangère à la polémique déclenchée par le financement des prisons ; on notera le titre de ce premier organe de presse francophone, il est significatif on ne parle pas encore du Québec. Un nouveau conflit religieux s'élève entre les Francophones et la couronne britannique. Le nombre de prêtres est notoirement insuffisant et le déficit ne fait que s'accroître. L'évêque catholique de Québec, Joseph-Octave Plessis 1763-1825, en poste à partir de 1806, bataille ferme contre le gouverneur et l'évêque anglican pour garder son titre et pour obtenir une division des diocèses, de manière à suivre l'évolution de la démographie ; mais il se heurte aux réticences de Londres. Le Règne de la Terreur En 1807, James Henry Craig 1748-1812 devient gouverneur de l'Amérique du Nord britannique ; assisté d'un secrétaire fanatique, il inaugure l'ère qualifiée de Règne de la Terreur pendant laquelle les traitres » sont maintenus en prison sans jugement. Persuadé que le Bas-Canada est un foyer de sédition, il s'efforce de contrôler la composition de son Assemblée et écarte les Francophones des emplois publics. Il multiplie les dissolutions de l'Assemblée et emprisonne même un candidat, François Blanchet 1776-1830, pendant les élections. En 1809, la couronne britannique détache le Labrador du Québec ; c'est un nouveau sujet de contestation. Une mesure à caractère antisémite expulse un commerçant juif, Ezekiel Hart 1770-1843, de l'Assemblée qui est dissoute. En 1810, l'Assemblée réclame le contrôle de la liste civile, elle est à nouveau renvoyée devant les électeurs ; le journal Le Canadien est interdit et ses rédacteurs Bédard, Blanchet, Taschereau sont arrêtés pour sédition. Mgr Plessis engage ses fidèles à demeurer loyaux au roi d'Angleterre et il condamne la doctrine du Parti canadien ; en récompense de son engagement politique, l'évêque de Québec reçoit un traitement de mille livres du gouvernement britannique. Les élections à l'Assemblée désavouent le gouverneur et le haut clergé. Craig recommande au roi l'union du Haut et du Bas-Canada. De 1812 à 1814, une nouvelle guerre oppose l'Angleterre aux Etats-Unis. Ces derniers essaient, une fois de plus, de conquérir le Canada. Mais ils rencontrent encore moins de succès qu'en 1775-1776 auprès de la population francophone. Le 26 octobre 1813, leurs troupes avancent le long de la rivière Châteauguay dans l'intention de s'emparer de Montréal. Charles-Michel de Salaberry 1778-1829, à la tête de ses voltigeurs Canadiens français les attend à la hauteur d'Allan's Corners. Les envahisseurs reçoivent une réception si chaude qu'ils ne tenteront plus jamais d'envahir le Canada. L'économie du Bas-Canada poursuit son évolution le commerce des fourrures ne représente plus que 9%, le Haut-Canada étant plus favorable à sa culture, le blé régresse au profit de l'avoine et du fourrage, la culture de la pomme de terre se développe, tandis que se maintiennent celles des pois et des fèves les fèves au lard sont un plat traditionnel, du chanvre, du lin et du maïs. En 1816, le Bas-Canada subit sa pire récolte depuis le début du siècle. En 1817, la Banque de Montréal voit le jour et, l'année suivante, c'est au tour de la Banque de Québec. En 1815, Le gouverneur George Prevost 1767-1816, en poste depuis 1811, est rappelé à Londres, à la demande de la bourgeoisie anglaise qui lui reproche sa bienveillance à l'égard du Parti canadien. Il est remplacé par un homme plus énergique, John Coape Sherbrooke 1764-1830. Toujours en 1815, Louis-Joseph Papineau 1786-1871, un avocat natif de Montréal, est élu orateur, c'est-à-dire président, de l'Assemblée du Bas-Canada, à laquelle il appartiendra pendant 28 ans et qu'il présidera pendant 22 ans ; cet homme politique éminent va jouer un rôle fondamental dans l'évolution des Canadiens français ; sa maison à Montréal ainsi que son manoir à Montebello existent encore aujourd'hui. La société canadienne française est toujours régie par des règles antérieures à la Révolution Française ; Papineau prône l'abolition du régime seigneurial. L’organisation de la résistance En 1817, Sherbrooke obtient du gouvernement britannique la reconnaissance officielle de l'Eglise catholique du Canada, en récompense des positions prises par Mgr Duplessis. En 1822, les Canadiens anglais militent pour un acte d'union des deux Canadas qui éliminerait la langue française. Papineau, alors président de l'Assemblée, et J. Neilson, un journaliste francophile, vont à Londres pour s'opposer à ce projet, munis d'une pétition comportant 60000 signatures. Le Bas-Canada compte alors 420000 habitants et le Haut-Canada 125000. Une forte immigration irlandaise pose des problèmes sociaux. En 1825, le gouverneur George Ramsay Dalhousie 1770-1838, excédé par les nombreux conflits qui l'opposent à l'Assemblée, se rend à son tour dans la capitale britannique dans le but de faire modifier la constitution de 1791. Pendant son absence, son subalterne, le lieutenant-gouverneur Francis Nathaniel Burton 1766-1832, s'entend avec le Parti canadien, ce qui rend caduque l'initiative du gouverneur que ce compromis rend furieux. A cette époque, la population québécoise est à 90% rurale. Toujours en 1825, le Canal Lachine est inauguré. Le commerce du bois joue alors un rôle éminent dans l'économie régionale. En 1826, le Parti canadien devient le Parti patriote ; Louis-Joseph Papineau, partisan de réformes constitutionnelles, dans le cadre de la légalité, et hostile à la lutte armée, en devient le chef. En 1827, Dalhousie dissout l'Assemblée et convoque de nouvelles élections dans l'intention de se débarrasser de Papineau ; mais les électeurs déjouent la manœuvre. L'Assemblée demande à Londres la destitution du gouverneur. Un nouveau gouverneur, James Kempt, plus accommodant, succède à Dalhousie, en 1828. En 1829, à la suite d'un conflit politique entre l'Assemblée et le Conseil législatif, désigné par la couronne, un défaut de crédit entraîne la fermeture des écoles qui venaient juste d'ouvrir. En 1830, un nouveau gouverneur, Matthew Whitworth-Aylmer 1775-1850, entre en fonction. C'est un militaire sans expérience administrative ; il se montre incapable de gérer les exigences croissantes des Canadiens français et exacerbe les tensions en favorisant les Canadiens anglais. Le Parti patriote se radicalise il ne se contente plus d'une Assemblée sans pouvoir et exige le contrôle des finances de la colonie ; par ailleurs, il se brouille avec le clergé. Une immigration anglophone vigoureuse gonfle la population canadienne et tend à modifier l'équilibre démographique jusqu'alors favorable aux Francophones. En 1831, une épidémie de choléra, qui sévira aussi l'année suivante, décime la population 2723 morts à Québec et 2547 à Montréal. En 1833, on compte 400000 Francophones au Canada. Cette même année, l'abolition de l'esclavage ne soulève aucun problème, celui-ci étant resté résiduel dans la colonie française. En 1834, les radicaux du Parti patriote l'emportent sur les modérés et gagnent les élections avec 77% des suffrages ; ils rédigent 92 résolutions qui demandent, pour le Bas-Canada, un gouvernement responsable, l'élection du Conseil exécutif et davantage de Canadiens français dans l'Administration du pays. Ces requêtes, envoyées à Londres, tombent au plus mauvais moment, l'Angleterre traversant une crise politique. Le gouverneur cesse de réunir une Assemblée devenue incontrôlable. Une forme de communautarisme se développe alors dans la colonie les Canadiens français se rassemblent dans la Société Saint-Jean Baptiste, un saint dont la fête sera celle du Québec; les autres communautés ethniques créent leurs propres sociétés. En 1835, la détérioration de la situation entraîne le rappel d'Aylmer. Un nouveau gouverneur, Archibald Acheson, comte Gosford 1776-1849, arrive avec une mission de conciliation. Les Anglophones mécontents fondent le belliqueux Doric Club une version du British Rifle Corps ; les Francophones répliquent en créant Les Fils de la Liberté, dont l'homme politique canadien George-Etienne Cartier 1814-1873, un des futurs pères de la confédération, est l'un des 500 fondateurs. La rébellion des patriotes En 1837, le rejet des 92 résolutions met le feu aux poudres. Londres leur oppose en effet 10 résolutions, parmi lesquelles figure le droit de l'exécutif à utiliser sans contrôle l'argent de l'Etat, ce qui constitue une véritable provocation. Malgré la dénonciation du radicalisme par la hiérarchie catholique et les réticences de Papineau, l'agitation fait tache d'huile à travers le Bas-Canada. Fils de la liberté et membres du Doric Club en viennent aux mains à Montréal. Le commandement des troupes est confié à John Colborne 1778-1863 et Gosford quitte ses fonctions. La répression militaire s'abat sur les patriotes. Vingt six mandats d'arrêt pour crime de haute trahison sont émis contre eux. La tête de Papineau, pourtant hostile aux émeutes, est mise à prix ; il se réfugie d'abord aux Etats-Unis, puis en France ; il ne sera amnistié qu'en 1845. Des affrontements armés ont lieu, à Saint-Denis, où les patriotes triomphent, et dans Saint-Charles, où ils sont battus ainsi que dans le village de Saint-Eustache, au nord de Montréal, dont l'église garde encore la marque des boulets anglais. La bataille de Saint-Eustache immortalise Jean-Olivier Chénier 1806-1837, une des figures patriotiques les plus emblématiques. Ce médecin de Saint-Eustache, engagé dans le mouvement révolutionnaire, est général en chef du comté des Deux-Montagnes. Alors que Joseph Papineau prêche la modération, Chénier lance un appel aux armes ; dès lors, sa tête est mise à prix. En décembre 1837, il commande quelques deux cents hommes retranchés dans l'église, le presbytère et le couvent de Saint-Eustache, pour résister à l'armée britannique. La partie n'est pas égale. Les morts sont bientôt nombreux parmi les patriotes. Les Anglais triomphent et Chénier est tué au moment où il sort de l'église en flammes. Les victimes de la répression sont nombreuses. L'armée britannique brûle le village de Saint-Benoît. La Constitution du Bas-Canada est suspendue. Les échecs ne découragent cependant pas les patriotes qui se regroupent aux Etats-Unis, bien décidés à prendre leur revanche. Ils pénètrent dans la province et proclament la République, la séparation de l’Église et de l’État, la suppression de la dîme, l’abolition des redevances seigneuriales, la liberté de la presse, le suffrage universel pour les hommes, le scrutin secret, la nationalisation des terres de la couronne et celles de la British American Land Co., l’élection d’une Assemblée constituante et l’emploi des deux langues dans les affaires publiques. En 1838, le successeur de Gosford, John George Lambton, comte Durham 1792-1840, profite de l'accès au trône de la reine Victoria pour amnistier 153 rebelles, tandis que 8 chefs de l'insurrection sont exilés aux Bermudes ; critiqué à Londres, il démissionne. Colborne reprend l'affaire en mains ; il proclame la loi martiale, repousse les patriotes venus des Etats-Unis et lutte contre les Frères chasseurs, un mouvement clandestin qui donne du fil à retordre aux forces britanniques en Montérégie. Les arrestations sont nombreuses ; une cour martiale est instituée pour juger 108 accusés. En 1839, douze patriotes sont pendus dans une prison de Montréal ; cinquante-huit autres sont déportés en Australie ; des écrivains et imprimeurs sont emprisonnés pour écrits séditieux. La révolte ne s'est pas limitée au Bas-Canada ; elle s'inscrit en fait dans le vaste mouvement d'émancipation des nations qui agite l'Europe. Mais la tentative de Mackenzie, en Haut-Canada, dans une région dominée par les Loyalistes, n'a revêtu qu'une importance secondaire, et elle n'en a été que plus facilement réprimée. Nombre de vaincus s'enfuient aux Etats-Unis. Le Parti patriote change une fois de plus de nom, il devient désormais le Parti libéral. L'emprise des libéraux sur l'opinion publique est refoulée au profit d'un retour en force de l'influence cléricale. L'Eglise excommunie les patriotes qui seront réhabilités au 20ème siècle. L'image légendaire du patriote, sabots aux pieds, pipe au bec, fusil à l'épaule, taille serrée dans une ceinture fléchée, tuque bonnet en laine à pompons en tête, n'en restera pas moins populaire au Québec. Elle refleurira dans les années 1970, au moment de l'essor du mouvement indépendantiste. Les patriotes ne se rassemblaient pas derrière le drapeau bleu et blanc frappé de fleurs de lys, qui n'apparut que plus tard. Leur étendard était tricolore vert, blanc rouge, comme celui de l'Italie. Il est intéressant de souligner qu'ils se sont inspirés de la Révolution Française plutôt que de l'exemple américain pourtant voisin. Notons que le pourcentage des professions intellectuelles est plus faible dans la population francophone 0,12 % que dans la population anglophone 0,34% et que les intellectuels francophones occupent souvent un emploi inférieur à leur compétence. Un problème social s'ajoute donc au problème politique. Il refera surface un siècle plus tard. Le retour à la politique d’assimilation – La création du Canada L'échec du soulèvement est suivi par une importante réforme constitutionnelle en 1840. Cette réforme s'inspire du rapport rédigé par Lord Durham à la suite de la prise d'armes, document dans lequel les Canadiens français sont présentés comme un peuple inférieur, sans histoire et sans culture. Cette opinion restera répandue chez les Anglophones jusqu'à une époque récente. François-Xavier Garneau 1809-1866 réplique à cette grossière falsification de la réalité en rédigeant une Histoire du Canada » qui fait justice des calomnies anglaises, lesquelles ne poursuivent qu'un seul but servir d'alibi à la réduction en quasi esclavage des Canadiens français. Quoi qu'il en soit, un Acte d'Union réunit le Haut et le Bas-Canada dans un seul gouvernement du Canada. Les Assemblées des deux entités précédentes disparaissent. Elles sont remplacées par une Assemblée du Canada unique où Francophones et Anglophones sont représentés à parité. Les Francophones vont se battre pour obtenir une représentation proportionnelle, mais on ne leur accordera pas celle-ci avant que l'immigration n'ait rendu les Anglophones majoritaires ; la balance est pour le moment favorable aux Canadiens français ils sont encore 20% plus nombreux que les Canadiens anglais, mais cela ne durera pas car une forte immigration anglophone va inverser la position respective des deux communautés dès 1851. Un gouverneur-général administre la colonie. C'est l'acte de naissance d'un Canada, dont la langue officielle redevient l'anglais. On notera que ce Canada, limité à l'Ontario et au Québec actuels, ne comprend ni les provinces maritimes, ni Terre-Neuve, ni évidemment les provinces de l'ouest qui ne sont pas encore colonisées. La révolte, comme c'est souvent le cas, s'est donc accompagnée d'une régression au détriment des Canadiens français dont l'identité culturelle et linguistique est menacée. La volonté assimilationniste des Anglais se manifeste à nouveau, comme lors de la conquête. Cette réforme, qui entre en application en 1841, ne satisfait personne et elle s'avère rapidement source d'instabilité politique les gouvernements, installés à Montréal en 1843, se succèdent rapidement. Les nouvelles institutions soulèvent toutefois peu d'opposition parmi les Francophones, encore sous le coup de la répression. La Grande Hémorragie des Canayens Cependant, les Canadiens anglais usurpent le nom de Canadiens que se donnaient jusqu'à présent les Canadiens français ; ces derniers, pour se distinguer des Canadians, s'appellent donc Anciens Canadiens ou Canayens. Les plus hostiles émigrent aux Etats-Unis, tant d'ailleurs pour des raisons économiques que politiques ; ils sont si nombreux que l'on nomme cette époque celle de La Grande Hémorragie. Ce mouvement de population négatif est contrebalancé par une forte immigration des Irlandais chassés de leur pays par la famine ; farouchement hostiles aux Anglais, ils se sentent proches des Francophones, mais ils contribuent néanmoins à angliciser la province. Malgré ses imperfections, la nouvelle constitution n'en est pas moins appuyée par Louis Hippolyte Lafontaine 1807-1864, un ancien fidèle de Papineau, brièvement emprisonné en 1838, que l'expérience a rendu modéré et qui, devant le fait accompli, s'efforce de tirer le meilleur parti possible des nouvelles institutions. Il est aidé en cela par les réformistes anglophones qui poursuivent le même but. En 1843, une grève à Beauharnais tourne mal et les forces britanniques tuent 20 grévistes. En 1845 et 1846, des incendies ravagent un quartier de Québec. En 1847-1848, le typhus tue le tiers des immigrants irlandais retenus à Grosse-Île, station de quarantaine pour immigrants, dans l'estuaire du Saint-Laurent. En 1848, Lafontaine et Robert Baldwin 1804-1858 obtiennent une modification démocratique de la constitution par l'introduction du principe de la responsabilité ministérielle devant l'Assemblée, ce qui ne change rien à la domination des Anglophones sur les Francophones; tout au plus l'alliance de Lafontaine avec les réformistes anglophones atténue-t-il la pression assimilationniste. La même année, Joseph Papineau, amnistié en 1845, est élu député de l'Assemblée du Canada. Il évolue vers le républicanisme, sous l'influence de ses séjours aux Etats-Unis et en France, et va devenir partisan de l'intégration de ce qui fut le Bas-Canada dans les Etats-Unis, à défaut de mieux, tout espoir paraissant désormais fermé aux Francophones dans le Canada uni. En 1849, des émeutiers anglophones incendient l'édifice parlementaire canadien de Montréal pour marquer leur opposition à la French Domination ; les instances gouvernementales déménagent à Toronto. La même année, James Bruce Lord Elgin 1811-1863, gouverneur général du Canada, fait approuver une amnistie générale et les exilés politiques de 1838 peuvent rentrer au pays ; les habitants du Bas-Canada ayant subi des pertes lors des événements de 1837-1838 sont indemnisés. Des émeutes paysannes éclatent contre les taxes scolaires et l'instruction obligatoire. Les événements qui viennent d'être rapportés se sont déroulés dans un contexte économique défavorable. L'augmentation rapide de la population a entraîné un morcellement des propriétés. Les nouvelles terres à cultiver sont lointaines et peu productives. L'exploitation de la forêt offre des ressources insuffisantes pour remplacer les pertes de revenu causées par l'essoufflement de la traite des fourrures. Entre 1842 et 1846, dans le cadre d'une politique de libre-échange, les produits canadiens cessent de bénéficier d'une protection tarifaire. Au plan économique, le Canada ne possède pas la taille critique pour espérer rivaliser avec son voisin du sud et son retard industriel ne fait que se creuser. Tous ces éléments favorisent l'exode rural et aussi l'émigration vers des Etats-Unis plus dynamiques La Grande Hémorragie. En 1851, le gouvernement se transfère à Québec. En 1852, un nouvel incendie détruit plusieurs centaines de maisons à Montréal ; l'Université Laval est fondée à Québec qu'endeuille une épidémie de choléra. En 1854, le régime seigneurial est aboli ; les édifices parlementaires sont détruits par un incendie et le gouvernement retourne siéger à Toronto. En 1855, le gouverneur Edmund Walker Head humilie bêtement les Canadiens français en exaltant la supériorité de la race anglo-saxonne. En 1857, la reine Victoria désigne Ottawa comme capitale du Canada ; une crise économique éclate dans la colonie. En 1859, le gouvernement revient à Québec. En 1861, plus de 85% des habitants du Bas-Canada habitent à la campagne et le quart de cette population est anglophone ; la population du Canada croit 5,5 fois plus vite que celle du futur Québec. Les tensions entre les communautés, avivées par les difficultés économiques, montrent aux esprits les plus clairvoyants que la solution d’un Canada uni, dans lequel la spécificité francophone serait vouée à disparaître, est du domaine de l’utopie. Dès 1864, un projet de confédération des colonies britanniques d'Amérique est débattu au cours de plusieurs conférences, à Charlottetown Île-du-Prince-Édouard et à Québec. Le catholicisme élément principal d’un peuple à vocation agricole George-Etienne Cartier, représentant du monde des affaires et du clergé se montre partisan de la réforme. Antoine-Aimé Dorion 1818-1891, homme politique libéral, la juge insuffisante et dangereuse ; il estime que ce n'est qu'une fédération déguisée et souhaiterait la restreindre aux deux provinces qui seront le Québec et l'Ontario. En 1865, le gouvernement canadien s'installe à Ottawa. En 1866, Alexander T. Galt 1817-1893, représentant du comté de Sherbrooke, fait adopter à Londres un texte garantissant les droits scolaires des minorités. De 1850 à 1870 s'élabore une idéologie nouvelle selon laquelle le catholicisme est l'élément principal d'un peuple canadien-français dont la vocation est agricole. La naissance de la Confédération – La résurrection du Québec En 1867, l'instabilité politique, les pressions intérieures et extérieures ainsi que les difficultés économiques, mettent un terme à l'expérience malheureuse du Canada uni. Le voisin américain, secoué par la guerre de sécession, se montre à nouveau menaçant, l'Angleterre ayant pris position en faveur des Sudistes. D'autre part, l'intégration des colonies anglaises dans l'espace économique nord-américain est devenue inévitable. L'Acte d'Union est dissout. Un Canada fédéral voit le jour sous la forme d'une Confédération canadienne, dominion de l'Empire Britannique. Elle intègre d'abord l'ancien Haut-Canada, devenu l'Ontario, peuplé de Loyalistes, l'ancien Bas-Canada, qui redevient la province du Québec, peuplée de Canadiens français, ainsi que les provinces de Nouvelle-Ecosse et du Nouveau-Brunswick, où résident encore des descendants des Acadiens. Les autres provinces constituant le Canada actuel s'y agrègeront ensuite au cours du temps. La conséquence majeure de cette réforme pour les Francophones, c'est évidemment la réapparition d'une province dans laquelle ils se trouvent à nouveau majoritaires. Cet Acte de l'Amérique du Nord britannique entérine l'échec de la politique d'assimilation ; il ne remet pas en cause les droits de la couronne puisqu'elle continue de contrôler étroitement la politique extérieure et l'armée du dominion, dont le pouvoir est limité aux finances, à la politique intérieure et au commerce. Mais elle octroie aux provinces un certain degré d'autonomie qui justifie l'existence à leur niveau d'une Assemblée législative et d'un gouvernement. C'est pourquoi elle a été soutenue par George-Etienne Cartier 1814-1873 et par John A. MacDonald 1815-1891, le second étant pourtant partisan d'un Etat plus unitaire. C'est enfin une loi anglaise qui, en théorie, ne peut être modifiée que par le Parlement anglais. Ottawa devient la capitale de l'Etat fédéral. Les opposants les plus déterminés aux nouvelles institutions se recrutent parmi les Ecossais et les Irlandais ; l'un de ces derniers assassine à coups de revolver un député fédéraliste à Montréal. La population anglophone de la province du Québec amorce un lent déclin. En 1868, le premier ministre du Québec Pierre-Joseph-Olivier Chauveau 1820-1890 crée un ministère de l'Instruction publique qui sera abolit en 1875 sous la pression du clergé qui redoute une évolution vers la laïcité, assimilée à la Franc-Maçonnerie propagatrice de l'idéologie révolutionnaire. D’emblée, le jeune gouvernement provincial se heurte à trois forces antagonistes le pouvoir fédéral, l'opposition anglophone et le clergé catholique. La révolte des métis En 1869, le gouvernement canadien acquiert la Terre de Rupert à la Compagnie de la Baie d'Hudson marquant par là sa volonté de soustraire l'ouest canadien aux appétits des Etats-Unis. Sans consulter la population, il prononce l'annexion de la province du Manitoba. Cet acte unilatéral entraîne la révolte des colons de l'endroit majoritairement francophones. Ils se dressent pour la défense de leur langue, de leur foi et pour leur autogestion. Le mouvement, qualifié de Rébellion de la Rivière Rouge, est dirigé par un Métis Louis Riel 1844-1885. Un gouvernement provisoire est créé ; il se heurte à une opposition anglophone qui méprise l'autorité des Métis. Des arrestations ont lieu et des condamnations à mort sont prononcées par le nouveau pouvoir métis, immédiatement suivies de grâces. Cependant, l'un des conjurés, Thomas Scott, insulte ses gardiens qui exigent son exécution. Riel accède à leur demande et Scott est fusillé. Le gouvernement provisoire négocie cependant avec le gouvernement canadien ; on parvient à un accord et le Manitoba rejoint la Confédération canadienne. Un détachement militaire fédéral, est envoyé dans la colonie, sous les ordres de Garnet Wolseley 1833-1913, un militaire d’origine irlandaise chevronné, pour dissuader d'éventuelles tentatives américaines. Mais on dit aussi que les miliciens ontariens se proposent de lyncher Riel. Celui-ci se réfugie aux Etats-Unis. Il ne revient au Manitoba qu'en 1871, rassuré par l'élection de ses partisans. Il participe même à une mobilisation générale contre les Fenians yankees, un groupe d'Irlandais qui se livrent à des raids en territoire canadien. Salué cordialement par le représentant de la couronne, on n'en cherche pas moins à l'écarter, en lui offrant une somme d'argent, par l'intermédiaire d'un évêque. Il s'efface quelques temps puis revient dans l'arène politique, soutenu par George-Etienne Cartier qui milite pour son amnistie mais mourra malencontreusement en 1873, sans avoir obtenu gain de cause. Elu au parlement canadien, réélu, démis puis réélu à nouveau, Riel doit jouer à cache-cache avec ses ennemis qui menacent de l'assassiner et l'empêchent de siéger normalement, ce qui lui vaut une grande popularité parmi les Francophones. Le premier ministre de l'Ontario, Edward Blake, va jusqu'à proposer une récompense de 5000 dollars pour sa capture ! De nouveau exilé aux Etats-Unis, il apprend la condamnation à mort d’Ambroise-Dydime Lépine 1840-1923, son adjoint lors de la Rébellion de la Rivière rouge, en punition de l'exécution de Scott. L'opinion francophone s'indigne et réclame la clémence pour Riel et Lépine ; ce dernier finit par obtenir la commutation de sa peine. Mais Riel, dont la santé est déjà ébranlée, sombre dans une sorte de narcissisme religieux qui nécessite des soins, lesquels lui sont prodigués clandestinement au Québec. Après un bref répit en famille, en 1878, il part vers l'ouest et se mêle maladroitement de politique au Montana où il enseigne pendant quelques temps, dans une mission jésuite. En 1871 un recensement révèle que les Francophones ne représentent plus que 30% de la population du Canada. En 1873, une crise économique ébranle la Confédération. Le gouvernement conservateur fédéral de John A. Macdonald met en œuvre une politique protectionniste en frappant les importations de droits de douane élevés, pour favoriser l'industrialisation du pays ; il prône l'extension des chemins de fer vers les villes secondaires et l'appel à l'immigration pour développer l'ouest du pays. Les résultats de cette politique s'avèrent profitables pour l'ensemble du Canada, et pour le Québec en particulier qui voit une bourgeoisie urbaine fortunée se créer. En 1876, un fermier de Thetford découvre une étrange pierre l'amiante ; l'exploitation minière va commencer. En 1877, Wilfrid Laurier 1841-1919, ministre libéral fédéral originaire du Québec, dénonce les pressions du clergé sur les électeurs qui, l'année précédente, ont causé la défaite d'un député libéral dans un Québec toujours dominé par un catholicisme hostile au Parti libéral; le pape rappelle aux prêtres leur devoir de réserve en matière électorale et la hiérarchie du clergé québécois invite ce dernier à ne plus se mêler de politique en chaire. En 1880, un auteur francophone, Adolphe-Basile Routhier 1839-1920, écrit son poème Ô Canada » qui deviendra l'hymne national canadien. Après la Rébellion de la Rivière Rouge, beaucoup de Métis sont partis vers le Nord-Ouest. Mais les conditions d'existence y sont de plus en plus défavorables, notamment en raison de la disparition des bisons. Aussi, les Métis font-ils de nouveau appel à Riel. Ce dernier accepte, mais la tâche s'avère rude il faut concilier les points de vue différents des Métis, francophones et anglophones, et déjouer les manœuvres dilatoires du gouvernement fédéral. Riel se sépare de plus en plus de la religion et du clergé. Une révolte armée finit par éclater. Elle se réfère à la Révolution Française les rebelles composent une Marseillaise rielliste. L'un des chefs, Gabriel Dumont 1837-1906, se montre partisan d'une longue lutte de guérilla propre à décourager l'adversaire ; Riel se prononce pour un affrontement général. Les rencontres ont lieu au Saskatchewan. L'armée des Métis remporte un succès à Fish Creek mais elle essuie une sévère défaite à la Bataille de Batoche, un mois plus tard, en mai 1885. Riel, fait prisonnier, est envoyé à Winnipeg pour y être jugé. Mais, comme on redoute que le jury de la capitale du Manitoba ne lui soit par trop favorable, il est redirigé sur Régina Saskatchewan où on l'enferme, boulet aux pieds, dans une cellule de 3 m2, pendant deux mois, sans le secours du moindre avocat. Accusé de plusieurs actes de trahison, son cas est soumis à un jury dont une seule personne comprend un peu le français ; la défense est assurée par de jeunes avocats du Québec et par un avocat anglophone récemment établi à Régina. La condamnation ne fait aucun doute. L'accusé expose longuement les droits des Métis. Le jury, qui n'a évidemment rien compris à cette intervention, et qui pense même qu'on juge le prévenu pour le meurtre de Scott, le déclare coupable tout en réclamant la clémence. Le juge passe outre à la requête du jury et Riel est pendu, après s'être réconcilié avec l'église catholique, le 16 novembre 1885. Cet assassinat juridique monte un peu plus les Francophones contre les Anglophones. Dans la mémoire des premiers, dont certains sont sangs mêlés, Riel, martyr de la cause métisse, est l'un des leurs. Cette affaire est symbolique des rapports psychologiques qui se sont développés entre les deux peuples fondateurs du Canada, d'un côté des Francophones vaincus et qui se sentent humiliés, de l'autre côté des Anglophones, sans doute ethniquement plus purs parce que leur émigration s'est souvent faite par famille, vainqueurs et imbus de leur supériorité raciale et économique. Cette présentation schématique, à peine forcée, subsistera jusque vers la fin du vingtième siècle. En 1885, des libéraux et des conservateurs du Québec, choqués par le dénouement de l'affaire Riel, rejoignent le Parti national, existant depuis 1871, dont le leader, Honoré Mercier 1840-1894, devient premier ministre provincial en 1887. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, l'économie du Québec s'industrialise, à partir de l'exploitation des ressources naturelles hydroélectricité, pâtes à papier, métallurgie de l'aluminium, moulins à laine pour le tissage, amiante.... Vers 1880, apparaissent des organisations syndicales inspirées des Etats-Unis, les Chevaliers du Travail que Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau 1820-1898 fera interdire par le Vatican en 1885 sous l'accusation de Franc-Maçonnerie, ce qui n'empêchera pas à d'autres organisations ouvrières de se constituer pour améliorer les conditions d'existence des travailleurs. La population rurale ne représente plus que 70% des habitants du Québec. L'électricité et le téléphone font leur apparition. En 1897, la première automobile à essence du Canada, la fossmobile, est fabriquée à Sherbrooke, dans les Cantons de l'Est du Québec, par George Foote Foss 1876-1968. La production québécoise est surtout destinée à l'exportation. Comme les capitaux locaux font défaut, les nouvelles entreprises sont financées d'abord par des Anglais ensuite par des Américains. L'économie québécoise échappe ainsi en grande partie aux Francophones. L'exode vers les villes se poursuit, mais l'émigration vers les Etats-Unis devient résiduelle les Québécois trouvent des emplois sur place. Le syndicalisme se développe pour la défense des ouvriers spécialisés, seuls à bénéficier d'un emploi stable. L'immigration est encouragée par le gouvernement canadien pour occuper les territoires de l'ouest et les soustraire ainsi à la convoitise des Etats-Unis. Un chemin de fer, le Canadian-Pacific, rapproche l'Atlantique du Pacifique. Le peuplement des nouvelles provinces de l'ouest relativise l'importance du Québec au moment où sa population francophone voit arriver des Anglais, mais aussi des Italiens, des Grecs et des ressortissants des pays de l'est européen Polonais, Ukrainiens. Je n'oublierai pas aussi le faible apport des Alsaciens-Lorrains qui refusent l'annexion de leur région à l'Allemagne, à l'issue de la guerre de 1870, puisque j'ai connu un de leurs descendants. La plupart de ces nouveaux-venus rêvent de s'intégrer dans une Amérique du Nord anglo-saxonne. Ils vont donc modifier sensiblement l'équilibre démographique entre les Anglophones et les Francophones suscitant parfois chez ces derniers un sentiment de rejet teinté de xénophobie. En 1890, la suppression du français dans les écoles du Manitoba, mesure précédée puis imitée dans d'autres provinces, suscite au Québec une poussée de nationalisme. En 1891, les partis fédéraux profitent d'un scandale financier pour faire tomber Honoré Mercier qu’ils estiment capable de mener le Québec à l'indépendance. En 1896, après une longue lutte, l'Ontario obtient la reconnaissance par Londres de la souveraineté des provinces dans leurs sphères de juridiction. En 1900, pour faire pièce au monde financier Anglo-saxon, qui refuse ses prêts aux Francophones, Alphonse Desjardins 1854-1920 fonde un mouvement de coopératives d'épargne et de crédit qui est promis à un bel avenir et porte encore son nom. Un mot sur les conditions sanitaires de la province à cette époque en 1885, une épidémie de variole tue près de 3000 personnes à Montréal ; la mortalité infantile est très élevée dans la province 30% à Montréal ! à cause de la diarrhée, de la tuberculose, de la diphtérie de la scarlatine et de la typhoïde. Au début du 20ème siècle, la population du Québec dépasse 1,6 millions d'habitants, mais les autres provinces du Canada en comptent plus de 3,7 millions. La résurgence du nationalisme québécois Le nationalisme canadien français se développe alors autour d’Henri Bourassa 1868-1952, petit-fils de Louis-Joseph Papineau, journaliste et homme politique catholique, qui s'est opposé, en 1899, à l'implication de la confédération dans la Guerre des Boers. A cette occasion, alors qu'il prononce un discours en français, il est interpellé par un député anglophone qui lui crie Speak white ! », ce qui est significatif du mépris dans lequel il tient les Francophones assimilés à des Indiens. Il est à noter que le premier ministre fédéral, qui est pour la première fois francophone, Wilfrid Laurier, refuse la participation du Canada au conflit mais, pour ménager les susceptibilités anglaises, il accepte de défrayer le transport des volontaires. En 1910, Henri Bourassa fonde le journal Le Devoir. Ce quotidien militera pour un projet d'émancipation du Canada de la tutelle britannique et défendra les droits des Canadiens français. Bourassa plaide d'abord pour l'accès de la Confédération à la pleine souveraineté. Il pense que l'harmonie se rétablira entre Francophones et Anglophones dans un Canada indépendant. Mais cette vision idéale des rapports entre les deux peuples fondateurs est remise en cause par un certain nombre d'incidents, notamment lorsque des lois provinciales restreignent l'usage du français. Dès 1901, les ruraux ne représentent plus que 60% de la population du Québec. En 1912, le Québec annexe le Nouveau-Québec au nord de son territoire. La Première Guerre mondiale En 1914, la Grande-Bretagne, qui dirige la politique extérieure du Canada, oblige ce dernier à participer à la Première Guerre Mondiale 60000 morts canadiens. L'opposition entre Canadiens anglais, fidèles à la couronne britannique, et Canadiens français, plus que réservés, devient alors manifeste. En 1917 un impôt sur le revenu provisoire » est instauré au Canada pour financer l'effort de guerre ; il ne disparaîtra jamais. En 1918, la conscription entraîne une émeute à Québec; l'armée mitraille la foule ; on relève quatre morts, tous tués par balles explosives, et de nombreux blessés ; plus de deux cents personnes sont arrêtées dans les jours qui suivent ; l'Habeas corpus est suspendu. L'opinion de Bourassa évolue du nationalisme canadien au nationalisme québécois. Au lendemain de la Grande Guerre, le Royaume-Uni n'a plus la capacité de financer l'expansion économique du Canada qui tombe de plus en plus sous l'emprise des capitaux américains. Tandis qu'un service d'autobus entre en service à Montréal, en 1919, une récession frappe la province et l'émigration québécoise vers les Etats-Unis reprend massivement, jusqu'en 1926. Le gouvernement fédéral assouplit la politique d'immigration en raison de l'importance du déficit migratoire. Deux courants idéologiques s'affrontent alors au Québec le libéralisme de Louis-Alexandre Taschereau 1867-1952, premier ministre provincial de 1920 à 1936, favorable au progrès et au développement industriel, et le nationalisme clérical incarné par l'abbé Lionel Groulx 1878-1967, écrivain et historien nationaliste, qui défend les valeurs traditionnelles familiales et agricoles et présente la défaite de 1760 comme une catastrophe pour les Canadiens français. En 1922, la création de la station CKAC introduit la radiodiffusion au Québec. A 1927, Londres fixe la frontière entre le Québec et la Labrador qui est attribué à Terre-Neuve. Le Québec ne reconnaît pas cette frontière avec un territoire riche en ressources minières dont il estime avoir été dépouillé. La Grande Dépression Après un regain de prospérité dans la seconde partie des années 1920, la grande dépression de 1929 frappe à nouveau la province. Le taux de chômage passe de 3 à 25% et les salaires chutent de 40%. La situation devient d'autant plus difficile que les Etats-Unis n'offrent plus de débouché au surplus de main-d’œuvre québécoise. Le 22 juin 1930, deux jours avant la fête nationale de la Saint-Jean-Baptiste, est inaugurée à Montréal, entre le Palais de Justice et l'Hôtel de Ville de Montréal, une statue à la mémoire de l'officier de marine français Jean Vauquelin qui s'est illustré en tentant de reprendre aux Anglais la ville de Québec. La construction de ce monument a été parrainée par la Société Saint-Jean-Baptiste. Le choix de son emplacement n'est pas innocent la statue se dresse face à la colonne de Nelson, comme pour défier le vainqueur de Trafalgar. Au symbole de l'impérieuse domination britannique, l'élite québécoise oppose celui de la valeur française malheureuse. Dans le même ordre d'idée, une statue de Jeanne d'Arc s'élève à Québec, non loin de l'endroit où Wolfe à triomphé de Montcalm. En 1931, dans le contexte de la grande dépression, le statut de Westminster, qui institue le Commonwealth, confère la pleine souveraineté au Canada, sans soulever l'enthousiasme. L'Ontario et le Québec, qui craignent un pouvoir fédéral trop puissant, ne voient pas ce changement sans appréhension. La transition s'effectue très lentement la citoyenneté canadienne n'est effective qu'en 1947 ; le drapeau qu'en 1965, et encore nombre de Canadiens anglais continuent-ils de déployer devant leur maison l'Union Jack, à côté du drapeau à feuille d'érable qui a remplacé le Red Ensign frappé de l’Union-Jack ; l'hymne national, écrit par un francophone, en 1980. En 1935, la crise pousse le gouvernement provincial à prôner le retour à la terre. A cette époque la population rurale ne représente plus que 40% de la population de la province et, au cours du siècle qui vient de s'écouler, près d'un million de Québécois sont partis chercher du travail aux Etats-Unis. De 1932 à 1937, Grosse-Île, toujours station de quarantaine pour immigrants, est frappée par des épidémies de choléra et de typhus. La mortalité infantile a beaucoup diminué au Québec mais elle reste élevée 10% quoique dans la norme des pays développés. L’Union nationale, un conservatisme nationaliste Des dissidents du Parti libéral de Taschereau créent l'Action libérale nationale qui s'allie au Parti conservateur pour donner naissance à l'Union nationale dont le chef, Maurice Duplessis 1890-1959, exerce le pouvoir de 1936 à 1939. Ce leader conservateur doit sa fortune politique à sa dénonciation du favoritisme patronage en québécois dont fait preuve le Parti libéral, ce qui ne l'empêche pas ultérieurement d'être soupçonné lui aussi de tomber dans ce travers. Il se singularise d'emblée, dès 1937, par la Loi du Cadenas », jugée anticonstitutionnelle, qui musèle la liberté d'expression, pour lutter contre le communisme et le syndicalisme, favorisant ainsi objectivement le monde des affaires anglo-saxon, au détriment du monde du travail francophone, paradoxe curieux pour un nationaliste. En 1939, les armoiries et la devise du Québec Je me souviens » sont adoptées ; le Parti libéral revient au pouvoir. Le premier ministre, Adélard Godbout 1892-1956, reconnaît aux travailleurs le droit syndical. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de Québécois évoluent vers le nationalisme, d'une part parce qu'ils y voient le seul moyen d'échapper à l'assimilation des Francophones à l'œuvre dans les autres provinces et, d'autre part, parce que la crise leur démontre que le gouvernement provincial n'est pas doté de pouvoirs suffisants pour les protéger contre les aléas économiques. En 1940, Godbout, accorde aux femmes le droit de vote. Il applique une politique qui annonce, sous certains aspects, la révolution tranquille. Mais, la guerre va lui être fatale en ravivant les tensions autour de la conscription. La Seconde Guerre mondiale et la querelle autour du service militaire La guerre donne un coup de fouet salutaire à l'économie du Québec mais elle fait ressurgir à nouveau le clivage entre Canadiens anglais, favorables à la participation au conflit, et Canadiens français peu disposés à aller se faire tuer en Europe pour le roi d'Angleterre. Le premier ministre fédéral, Mackenzie King 1874-1950, promet aux Québécois qu'ils ne seront pas enrôlés contre leur gré. La jeunesse montre à sa façon le peu de confiance qu'elle accorde aux promesses du premier ministre fédéral une épidémie de mariages se répand à travers le Québec ; les prêtres en bénissent plusieurs par jour, les jeunes gens espèrent qu'on n'osera pas les arracher à leur foyer. Pour lutter contre ce manque évident d'enthousiasme pour les travaux guerriers, la propagande britannique propage la peur, afin de susciter des vocations militaires ; on appose des affiches qui incitent la population à se protéger contre les bombardements allemands, alors qu'aucun avion n'est encore capable d'effectuer le trajet Europe-Amérique dans les deux sens, même si des sous-marins nazis rôdent près des côtes canadiennes ; on parle même d'appliquer la politique de la terre brûlée en cas d'invasion ! Le député maire de Montréal, Camille Houde 1889-1958, fermement opposé au service militaire, est déporté pendant quatre ans sans jugement dans un camp de concentration. En 1941 l'assurance chômage est instituée. En 1942, le gouvernement fédéral demande aux Canadiens de le relever par référendum de sa promesse faite aux Québécois de ne pas les forcer à participer au conflit. Les résultats de la consultation sont éloquents 71% des Québécois répondent négativement 85% des Francophones, mais 80% des citoyens des autres provinces apportent leur soutien à la proposition gouvernementale qui est ainsi adoptée. Les Québécois vont donc fournir malgré eux une part non négligeable de la chair à canon de l'Empire Britannique. Combien resteront sur les plages de France, à Dieppe 2753 morts canadiens et en Normandie ? La preuve est une fois de plus administrée que les Canadiens français ne peuvent plus faire entendre leur voix dans l'ensemble fédéral et le nationalisme québécois en sort renforcé. Henri Bourassa, bien qu'à l'écart de la vie publique depuis des années, appuie le Bloc populaire canadien, un parti politique québécois de centre-gauche, dans son opposition à la conscription. En 1943, le Québec réclame la restitution du Labrador. La même année, la Sicile est conquise par les alliés 2344 morts canadiens ; entre le 18 et le 24 août, la ville de Québec accueille Churchill et Roosevelt venus s'entretenir de la chute de l'Italie fasciste et de la suite à donner à la guerre, au Château Frontenac, avec Mackenzie King. En 1944, un régime d'aide aux familles est élaboré mais le libéral Godbout est battu par le conservateur Duplessis qui détient dans son jeu l'atout maître nationaliste. L’époque de la Grande Noirceur Québec" />Après la fin du conflit, le Québec connaît une période de prospérité économique. Les revenus progressent, les conditions de travail s'améliorent et les Québécois commencent à accéder au rêve américain. Mais en même temps, la période qui va de 1945 à 1960 est qualifiée de Grande Noirceur. Elle est dominée par la personnalité de Maurice Duplessis qui restera premier ministre jusqu'à sa mort. Ultraconservateur au plan politique comme au plan économique, favorable au grand capitalisme américain et aux milieux d'affaires, opposé à l'interventionnisme étatique, imprégné de morale religieuse étroitement traditionaliste, il impose au Québec un régime qui s'apparente à celui de Salazar au Portugal. Il maintient fermement l'enseignement et les soins de santé aux mains du clergé. Il fait peser sur la société québécoise une chape de plomb. Mais sa politique n'est pas exempte de contradictions puisqu'il crée aussi un Ministère de la Santé et du Bien Etre social. En 1948, des artistes s'élèvent contre l'immobilisme de la société et défendent l'idée d'une culture québécoise spécifique dans un manifeste qui fait date, Refus global », même si sa diffusion reste limitée dans un premier temps. Les lettres et les arts québécois se sont étroitement inspirés du modèle français dans le passé, mais ce n'est maintenant plus le cas des œuvres originales émergent, la notoriété internationale des artistes québécois en portera bientôt le témoignage. Paul-Emile Borduas 1905-1960, un des rédacteurs du manifeste, est exclu de l'école où il enseignait ; il s'exile en France. Nationaliste, Duplessis conteste les ingérences dans la vie provinciale d'un pouvoir fédéral qui concentre entre ses mains l'essentiel des ressources fiscales 83% en 1945. C'est sous son régime, en 1948, que le drapeau bleu à croix blanche fleurdelisé devient l'emblème du Québec et remplace le pavillon anglais au fronton des bâtiments publics ; il a été choisi de préférence au drapeau tricolore des patriotes, jugé probablement provocateur et trop révolutionnaire. Dans cette atmosphère conservatrice et cléricale, à contre courant de l'évolution du reste du monde, malgré des progrès économiques indéniables, le Québec, qui accumule les retards en matière d'éducation et d'évolution des mœurs, reste néanmoins un lieu attractif d'immigration. Des Français qui fuient une Europe en ruines, toujours menacée par de nouveaux conflits, et aussi, plus tard des orphelins de la décolonisation, viennent y tenter leur chance. Ils n'y sont pas toujours bien accueillis. On reproche a ces ressortissants d'un pays jugé bien petit, depuis la défaite de 1940, leur langage précieux, leur inconcevable fatuité et surtout le fait qu'ils enlèvent des emplois aux enfants d'une contrée où le chômage est structurellement élevé pendant la mauvaise saison. Certains talents sont cependant recherchés les mécaniciens automobile, par exemple. De plus, les Québécois gardent toujours une dent contre la France qui les a abandonnés deux siècles plus tôt. En 1949, une grève dans les mines d'amiante se prolonge pendant cent trente huit jours ; elle aura un impact important sur les conditions de travail dans l'industrie minière. En 1952, la Télévision fait son apparition. En 1954, Duplessis crée un impôt provincial sur le revenu. En 1955, une émeute éclate au Forum de Montréal ; le président de la Ligue nationale de hockey, Clarence Sutherland Campbell 1905-1984, qui a suspendu un joueur prestigieux, Maurice Richard 1921-2000, idole du public québécois, est violemment pris à partie par la foule en colère. Ce mouvement d'humeur, assorti de jet de projectiles divers, est significatif de la tension qui règne entre les deux communautés Richard est un québécois qui a réussi et qui tient la dragée haute aux Anglophones dont Campbell est le représentant symbolique. Par association, un ingrédient alimentaire fera par la suite les frais de la vindicte populaire la sauce Campbell verra ses ventes chuter ! La révolution tranquille En 1960, le parti libéral gagne les élections et son chef, Jean Lesage 1912-1980, devient premier ministre du Québec. Il inaugure une ère de grands changements. Sous l'influence des séries télévisées venues des Etats-Unis, la société québécoise est en train d'accentuer son américanisation. Le développement économique, qui s'inscrit dans le prolongement des tendances antérieures, est propice à la générosité. Une relative abondance des ressources fiscales permet d'envisager des réformes sociales, notamment dans le domaine du bien être social et de l'assistance maladie. Mais les entreprises restent largement aux mains d'investisseurs étrangers. En 1961, seulement 7% d'entre elles sont sous le contrôle de Québécois. C'est dans ce contexte que s'inscrit la révolution tranquille, en contrepoint à la période d'immobilité de Duplessis. Sous le signe du changement, d'ambitieuses réformes sont lancées en matière de politique sociale, d'éducation, de santé et de développement économique. Pour réduire l'emprise extérieure sur l'économie, le gouvernement provincial élabore un vaste programme de nationalisations sous l'égide du slogan Maîtres chez nous » visant à réduire la suprématie des milieux d'affaires anglo-saxons et protestants. Des institutions financières étatiques sont créées, comme la Caisse de Dépôt et de Placement du Québec et la Société Générale de Financement. Mais la mesure emblématique de l'époque est l'acquisition par l'Hydro-Québec, fondée en 1944, de tous les distributeurs d'électricité de la province, à la suite d'une élection anticipée, jouée sur cette question, par les libéraux qui sont reconduits au pouvoir. C’est aussi à cette époque, entre 1962 et 1966, que les premières lignes du métro de Montréal sont aménagées. Un effort particulier est consenti en faveur de l'éducation qui se laïcise ; un ministère de l'Education est créé, des commissions scolaires voient le jour, l'enseignement secondaire est développé par l'institution des CEGEP ; pour accompagner cette rénovation, de nombreux enseignants français viennent effectuer au Québec l'équivalent de leur service militaire, dans le cadre de la coopération. L'existence d'une culture québécoise spécifique est à nouveau revendiquée et on exige qu'elle ait enfin toute la place qui devrait lui revenir, quoi qu'en pense le monde anglo-saxon. Les valeurs traditionnelles sont remises en question, des interdits sont levés et la religion est en recul dans une population qui lui était jusqu'à présent étroitement soumise. Cette évolution entraîne une forte baisse de la natalité les familles nombreuses, qui étaient jadis la règle, deviennent l'exception. En 1964, les femmes obtiennent la capacité de signer des actes juridiques sans l'autorisation de leur mari. En résumé, on pourrait dire que la révolution tranquille consiste en l'avènement d'un Etat-Providence moderne et laïc, enfin émancipé des influences religieuses. L'éducation et la charité chrétienne cèdent la place à l'instruction laïque et aux institutions sociales. Cette transformation révolutionnaire est indéniablement la conséquence des pressions accumulées depuis longtemps du fait de l'affaiblissement du monde rural au profit du monde urbain, pressions qui se sont accentuées du temps de la Grande Noirceur. Ajoutons qu'elle s'effectue dans un contexte extérieur caractérisé par d'importants changements sociétaux, en Europe comme en Amérique. En matière de politique extérieure, elle débouche sur une utilisation plus intense des marges de manœuvre qu'offre aux provinces la Constitution canadienne pour nouer des relations avec des Etats étrangers par le biais de délégations générales. Cette transformation de la société québécoise suscite l'incompréhension du gouvernement fédéral. En 1963, le premier ministre fédéral, Lester B. Pearson 1897-1972, pose la question Que veut le Québec ? » et, pour tenter d'y répondre, il crée une Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme. Les travaux de cette Commission aboutissent à un échec qui ne fait que mettre en lumière le fossé qui sépare les deux communautés. La montée du mouvement indépendantiste le concept de Nègres blancs d’Amérique Les Anglophones se montrent hostiles à toute concession accordée aux Francophones qui précèderait à leurs yeux l'éclatement de la Confédération et qui mettrait en question leur prédominance économique. Du côté des Francophones, dans le contexte international de la décolonisation, le souverainisme québécois évolue vers la revendication de l'indépendance. Des partis politiques sécessionnistes se constituent, dès 1960 Le Ralliement national RN et le Rassemblement pour l'indépendance nationale RIN. Au début des années 1960, une fraction des indépendantistes se radicalise et fonde le Front de Libération du Québec FLQ qui considère que le Québec est un pays colonisé par les Anglais depuis la conquête et que seule la lutte armée permettra sa libération, d'où l'organisation d'une Armée de Libération du Québec ALQ ; des attentats sont commis et l'idéologue du mouvement, Pierre Vallières 1938-1998, dans une autobiographie qu'il rédige en prison, affirme que les Québécois sont les Nègres blancs d'Amérique. Cette assimilation du Québec à un pays à décoloniser trouve en partie son origine dans le déclassement social d’une grande partie des Francophones et aussi dans le fait que la province est encore en retard en matière d’industrialisation, malgré les changements intervenus, et que son économie est encore trop largement tournée vers l’exportation de matières premières transformées ailleurs. Jusqu'à présent, si l'ont met à part les tentatives du 19ème siècle plus ou moins inspirées par la Révolution Française, le nationalisme québécois a plutôt été l'apanage du conservatisme ; maintenant ce sont les partisans du mouvement qui l'incarnent ; l'esprit de conquête l'emporte sur l'esprit de résistance. La figure du patriote de 1838 émerge à nouveau des brumes de l'histoire et son drapeau tricolore sort des poches des plus déterminés. En 1964, à l'occasion d'une visite de la reine Elisabeth II, une foule inoffensive est brutalement dispersée à coups de matraques. En 1965, sous la pression du Québec, le gouvernement fédéral autorise le retrait d'une province d'un programme fédéral avec compensation. Aux élections de 1966, bien que le Parti libéral soit vainqueur en voix, c'est l'Union nationale qui remporte le plus grand nombre de siège et Daniel Johnson 1915-1968 prend la tête du gouvernement. Mais l'élan est donné et les réformes vont se poursuivre. En 1967, le Général de Gaulle reçoit, de Québec à Montréal, sur le Chemin du Roy, un accueil triomphal. Au balcon de l'Hôtel de Ville de la seconde ville francophone du monde, l'enthousiasme de la foule lui rappelant la libération de Paris, il ne peut retenir un retentissant Vive le Québec libre » qui est aussitôt interprété, par les deux camps, d'une manière qui dépasse probablement sa pensée. Pour les fédéralistes, c'est une insupportable ingérence dans les affaires intérieures canadiennes ; pour les séparatistes, c'est un appel à l'indépendance lancé par le président de la vieille mère-patrie et cet appel est perçu comme un encouragement à intensifier la lutte. Un ministre libéral, René Lévesque 1922-1987, qui estime que le Québec n'a aucun avenir dans le cadre fédéral, quitte son parti pour fonder le Mouvement Souveraineté-Association. Cet homme politique charismatique, l'un des artisans des réformes, jouit d'une énorme popularité et René la Cigoune la cigarette, comme on le surnomme familièrement, grand fumeur devant l'éternel, n'a pas fini de faire parler de lui. La même année, d'avril à octobre, se tient l'Exposition universelle de Montréal ; elle accueille plus de 50 millions de visiteurs j'y étais. En 1968, Radio-Québec et l'Université du Québec sont créées. La même année, 290 personnes sont arrêtées à Montréal pendant le défilé de la Saint-Jean Baptiste ; les partis souverainistes fusionnent pour donner naissance au Parti québécois sous l'autorité de René Lévesque. En 1969, pour tenter de retenir le Québec dans la Confédération, Pierre Eliott Trudeau 1919-2000, premier ministre du Canada, fait adopter une loi qui rend le bilinguisme officiel dans les institutions fédérales ; le recrutement de fonctionnaires francophones s'en trouve facilité. La même année, le projet de loi 63, qui met à égalité le français et l'anglais au Québec, suscite de nombreuses manifestations hostiles et la création d'un Front commun du Québec français qui réclame l'usage unique du français dans la province, à tous les niveaux. Après de violents incidents, les manifestations sont interdites par le maire de Montréal, Jean Drapeau 1916-1999. A l'issue de la révolution tranquille, force est de constater que les Québécois ne sont plus des Français vivants en Amérique du Nord, mais bel est bien un peuple américain nouveau, qui s'est forgé une identité nationale spécifique, notamment à partir de la préservation sourcilleuse de sa langue maternelle, mais pas seulement. La revendication culturelle québécoise s'adresse aussi bien à la France qu'à l'Angleterre. La loi sur les mesures de guerre En 1970, la montée du nationalisme dans la jeunesse est manifeste. Des personnes fortunées s'affolent et transfèrent des fonds importants en Ontario. Le Parti québécois obtient 23% des voix contre 8% aux partis indépendantistes 4 ans plus tôt. Le Parti libéral de Robert Bourassa 1933-1996 retrouve le pouvoir, après avoir battu l'Union nationale, qui dirigeait la province depuis 1966. Bourassa est fédéraliste, mais il admet que la Confédération doit être réformée et milite pour que les droits des Québécois soient respectés. Il fait d'ailleurs adopter une loi la loi 22, en 1974, qui déclare le français langue officielle du Québec, tout en reconnaissant deux langues nationales le français et l'anglais ; cette mesure ne satisfait ni les Anglophones, qui se sentent lésés, ni les Francophones, qui l'estiment insuffisante. Il institue également l'assurance-maladie 1970, malgré l'opposition d'une partie des médecins, les allocations familiales 1973, l'aide juridique 1973 et la Charte des droits et libertés de la personne 1975. Il s'intéresse aux femmes qui sont autorisées à faire partie des jurés, après que 7 d'entre elles aient chahuté une audience ; il crée un Conseil du statut de la femme. Par ailleurs, Bourassa lance le projet hydroélectrique de la Baie James, malgré l'opposition des indiens Cris soutenus par les défenseurs de l'environnement. Il travaille aussi efficacement, avec le maire de Montréal, Jean Drapeau, à la préparation des Jeux Olympiques d'été, qui se tiendront en 1976 dans la métropole canadienne. Mais l'événement majeur de son premier mandat est la Loi sur les mesures de guerre. Peu après son élection, à l'automne 1970, le FLQ passe à l'attaque en enlevant deux personnes un diplomate britannique, James Cross né en 1921, et surtout le ministre du Travail du gouvernement provincial, Pierre Laporte 1921-1970 qui est retrouvé assassiné. Ces enlèvements soulèvent une grande émotion dans le pays et creusent encore un peu plus le fossé qui s'élargit entre les communautés. Je me souviens avoir vu à cette époque, dans un village anglophone, un écriteau sur lequel on lisait Maison à vendre mais pas à des Français » ! Le gouvernement provincial sollicite l'intervention du gouvernement fédéral qui déploie des mesures militaires disproportionnées. L'armée canadienne prend le contrôle de la province ; quatre cent cinquante sept personnalités souverainistes sont arrêtées, dont la chanteuse Pauline Julien 1928-1998, par la gendarmerie royale, dans des conditions contestables. Cette effervescence se calme assez rapidement, après le départ vers Cuba des preneurs d'otages qui ont libéré Cross. Mais Bourassa se heurte à l'intransigeance du premier ministre du Canada, Pierre Eliott Trudeau 1919-2000, pourtant lui aussi libéral et d'origine québécoise, mais parfaitement bilingue et farouche partisan de l'unité du Canada. La situation constitutionnelle est gelée, ce qui ne peut que favoriser les indépendantistes. Aussi, aux élections suivantes, en 1976, le Parti québécois accède-t-il au pouvoir ; René Lévesque devient premier ministre du Québec. Le Parti québécois au pouvoir Le Parti québécois a promis de ne pas proclamer l'indépendance sans consulter au préalable la population par référendum. En dehors de cette précaution, qui a sans doute levé bien des réticences, il proposait un programme social-démocrate assorti de la protection des droits des Francophones qui sera largement appliqué. La mesure phare de ce premier mandat est la loi sur la protection de la langue française Loi 101, votée en 1977, qui a valeur quasiment constitutionnelle et qui renforce les dispositions de la Loi 22 de 1974. Cette loi fera l'objet de nombreuses discussions et de recours devant les juridictions canadiennes qui amèneront un futur gouvernement provincial libéral à l'amender. Décriée par les Anglophones, elle met pourtant fin à une anomalie dans les faits, le Québec était la seule province à devoir pratiquer le bilinguisme. Cette situation s'avérait facteur d'injustice, au détriment des Francophones, dans la mesure où les entreprises, majoritairement dirigées par des Anglo-saxons, privilégiaient naturellement, au moment de l'embauche, les candidats parlant le mieux l'anglais. La loi offre ainsi des débouchés aux Francophones, dont le taux de chômage est plus élevé que celui des Anglophones, surtout depuis les crises pétrolières du milieu des années 1970, car les entreprises ont désormais intérêt à rédiger leurs documents en bon français. En réalité, depuis déjà plusieurs années, le mouvement était amorcé par les consommateurs québécois qui avaient tendance à boycotter les produits trop ouvertement anglo-saxons. Beaucoup de Francophones se sentent désormais d'abord Québécois et ils reprennent les étrangers qui, peu au courant des subtilités de la politique locale, les traitent de Canadiens. Leur capitale nationale, c'est Québec, Ottawa n'est plus que la capitale fédérale. Entre 1976 et aujourd'hui, le Parti québécois et le Parti libéral se partagent le pouvoir. L'union nationale conservatrice a été laminée avant de disparaître. Mais, au début des années 1990, un nouveau parti souverainiste entre en scène l'Action démocratique de Mario Dumont. A certaines périodes, le Parti québécois, fort de l'importance électorale du Québec, qui vote massivement pour les candidats francophones, représente l'opposition officielle au parlement d'Ottawa ; cette situation paradoxale donne l'occasion aux indépendantistes de dialoguer avec leurs opposants au sein même des instances canadiennes et sans doute de faire tomber bien des préventions. Le rapatriement de la Constitution et la querelle institutionnelle En 1981, Pierre Eliott Trudeau envisage de rapatrier la Constitution canadienne qui relève toujours du Parlement britannique. Les discussions entre les provinces font apparaître de sérieuses divergences. Trudeau règle le problème, en l'absence de René Lévesque, tenu volontairement à l'écart, avec les autres chefs des gouvernements provinciaux, au cours d'une nuit qui a été qualifié de Nuit des Longs Couteaux. Ce procédé inqualifiable est durement ressenti au Québec qui votait jusqu'à présent pour le Parti libéral aux élections fédérales. Trudeau réduit les prérogatives du Québec en matière de langue et d'éducation. En mettant le Québec au rang d'une province comme les autres, il biffe 117 ans d'histoire et renonce au concept des deux peuples fondateurs. Aux élections fédérales suivantes, la sanction tombe les libéraux sont battus. En 1982, la Grande-Bretagne autorise le rapatriement de la Constitution. Le Canada est indépendant et promulgue une nouvelle Constitution dont il n'existe qu'une version anglaise, puisque le Québec n'est pas d'accord, mais à laquelle il est tout de même assujetti, imbroglio juridique gros de contradictions futures. En 1984, un militaire ouvre le feu dans les locaux de l'Assemblée nationale à Québec et tue trois personnes pour des raisons personnelles qui n'ont rien à voir avec la politique. En 1985, Robert Bourassa revient au pouvoir. Il utilise une argutie juridique pour passer outre à un jugement de la Cour suprême du Canada qui déclarait inconstitutionnelles des dispositions de la Charte de la langue française ; cette manœuvre du chef du gouvernement québécois entraîne la démission de ministres anglophones. Robert Bourassa s'affirme partisan d'une société distincte pour le Québec. En 1986, le gouvernement libéral du Québec, énonce cinq conditions pour que la province signe la Constitution canadienne 1°- Reconnaissance du Québec comme société distincte. 2°- Droit de véto sur tout changement constitutionnel. 3°- Garanties sur la nomination des juges à la Cour suprême 1/3 doivent être québécois. 4°- Compensations financières aux provinces qui refusent de participer aux programmes fédéraux. 5°- Prise en charge de l'immigration sur son territoire par le Québec. Une entente paraît possible. Robert Bourassa participe à une tentative de réforme constitutionnelle avec le gouvernement fédéral et les autres provinces ; la négociation avorte. D'autres tentatives de réformes constitutionnelles auront encore lieu plus tard, sans résultat, ce qui fournit des arguments aux partisans de l'indépendance. Ces querelles institutionnelles montrent que la revendication d’une spécificité québécoise dépasse largement le camp des souverainistes et qu’il est l’expression de la société québécoise dans son ensemble. Mais le Québec se trouve isolé car les habitants des autres provinces, quelle que soit leur origine, immigrés de date plus récente, ont adhéré aux valeurs anglo-saxonnes, du fait même de leur immigration, et ils ne comprennent pas que les Québécois, à qui ces valeurs sont imposées, puissent les rejeter. En 1988, la Cour suprême du Canada ayant invalidé des dispositions de la Loi 101, Robert Bourassa fait adopter un texte qui restreint l'affichage bilingue ; plusieurs dizaines de milliers de personnes descendent dans la rue pour défendre la Loi 101. En 1989 un tireur fou misogyne tue quatorze jeunes femmes à l'Ecole Polytechnique de Montréal. Les barricades d’Oka En 1990, les Mohawks Agniers d'Oka affrontent les Blancs, la police provinciale et l'armée canadienne ; cette crise est révélatrice des frustrations ressenties par les Autochtones et de l’hostilité dont fait preuve une partie de la population blanche à leur encontre. Elle a éclatée à propos de l'agrandissement d'un terrain de golf sur un cimetière ancestral des Indiens. Elle a été marquée par l'érection de barricades, des actes de violence armée, la mort d'un policier et aussi une manifestation de Blancs qui ont brûlé un Mohawk en effigie aux cris de le Québec aux Québécois ». C’est le chef du Parti québécois, Jacques Parizeau né en 1930, alors dans l’opposition, qui a poussé le premier ministre libéral, Robert Bourassa, à réclamer l’intervention de l’armée canadienne. En 1994, le Parti Québécois revient au pouvoir, pour le reperdre en 2003. Depuis la révolution tranquille, les chocs pétroliers en 1973-1974 et en 1979, la mondialisation et un accord de libre-échange, l'Alena, conclu entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, en 1992, ont modifié la donne économique et sociale. Les ressources budgétaires ont diminué; la concurrence a fait pression sur les salaires ; la précarité des travailleurs s'est accrue. Le gouvernement provincial a perdu une grande partie de sa capacité d'intervention dans le domaine économique et le Parti québécois, de gré ou de force, s'est converti au libéralisme. Si le Canada a participé à la première guerre d’Irak, en 1991, le Québec s’est montré plus réservé que le reste du Canada. En 2003, le gouvernement du Canada refuse de participer à l’invasion de l’Irak sans un mandat des Nations Unies. Mais, là encore, l’opposition du Québec à la guerre se montre plus déterminée. A Montréal une manifestation monstre réunit plus de 150000 personnes faisant de ce défilé le plus important du monde, compte tenu de la population de la province. Les référendums Pendant qu'il dirigeait le Québec, conformément à ses promesses, le Parti québécois a soumis aux électeurs deux référendums d'inspiration séparatiste. Les deux ont été rejetés. Le premier, soutenu par René Lévesque, en 1980, proposait une nouvelle entente Québec-Canada, d'égal à égal, qualifiée de souveraineté-association ; elle a été repoussée par près de 60% des votants, mais après que Pierre Elliott Trudeau se soit engagé à réformer la Constitution. Le second, en 1995, initié par le premier ministre Jacques Parizeau, chef du Parti québécois, a été soutenu par Lucien Bouchard né en 1938, chef de l'opposition à la Chambre des Communes d'Ottawa Bloc québécois et par Mario Dumont né en 1970, chef de l'Union démocratique du Québec. Il proposait la souveraineté du Québec assortie d'un nouveau partenariat économique et politique avec le Canada. Il a été repoussé de justesse par moins de 51% des électeurs. En commentant ce dernier résultat, Parizeau à imputé au vote ethnique son échec de justesse. Cette formulation a soulevé la réprobation des rédactions, en raison de sa connotation raciste. Cependant, rien n'était moins vrai. En effet, les Québécois de souche se sont prononcés très majoritairement en faveur du projet, d'abord pour sortir de l'impasse où l'impossibilité de réformer la Constitution fédérale les enferme mais aussi pour cesser enfin de rendre les instances fédérales toujours responsables de leurs malheurs. C'est bien le vote anglophone qui a déçu, une fois de plus, l'attente des descendants des colons français, qu'il soit le fait des héritiers des Loyalistes ou celui des immigrants plus récents. On peut donc comprendre la rancœur des partisans du Oui et leurs réticences à l'encontre d'une immigration qui menace manifestement leur identité. De plus, selon certains observateurs, les résultats du référendum seraient entachés d'irrégularités, en raison d'un financement illégal des partisans du Non. Mais le même reproche pourrait être adressé au premier référendum dont la propagande des adversaires du projet a été largement financée par le pouvoir fédéral. Quoi qu'il en soit, après ce second échec, Mario Dumont a demandé qu'il n'y ait pas d'autre consultation avant dix ans. Ajoutons que, en 1992, les Québécois, comme d'ailleurs les autres Canadiens, ont aussi rejeté un projet de réforme de la Constitution canadienne. L'avenir du Québec reste donc en suspens et ce n'est bon ni pour le Canada, ni pour la Belle Province, toujours en proie à des velléités rentrées d'émancipation. Les divergences d’interprétation des textes A la suite des résultats extrêmement serrés du dernier référendum, une loi canadienne conditionne la sécession d'une province à la clarté dans la formulation de la question référendaire et à l'expression significative d'une majorité des votants. Ce texte laisse planer un refus de discussion du gouvernement fédéral dans le cas d'une question estimée biaisée ou dans celui d'une majorité jugée insuffisante. Ces dispositions n'étant pas du goût du Québec, une loi québécoise a également vu le jour ; elle met l'accent sur le droit à l'autodétermination, reconnu à tous les peuples en droit international public, elle énonce le principe qu'une majorité simple suffi pour exprimer clairement la volonté du peuple et revendique l'intégrité territoriale de la province. En 1996, les Québécois du Parti libéral du Canada ont proposé de remplacer le concept de société distincte par celui de Foyer principal de la langue et de la culture française en Amérique. Cette proposition, considérée comme une manœuvre, a soulevé une tempête de protestations au Québec où des Anglophones appelaient au boycott des magasins qui n'affichaient pas en anglais. La nomination d'un lieutenant-général du Québec, qui avait traité les souverainistes de fascistes, a jeté de l'huile sur le feu et le haut fonctionnaire trop bavard a dû démissionner, après la révélation de son passé antisémite ! En 1997, le gouvernement fédéral s'est opposé à rouvrir le débat constitutionnel tant que le Québec serait gouverné par les souverainistes, en dépit des dispositions de la Constitution de 1982 qui imposait un débat à cette date. Des discussions ont tout de même été amorcées afin d'adopter une version française de ladite Constitution. Au niveau du Canada, on assiste à une provincialisation des partis Parti réformiste dans les provinces de l'Ouest, Parti libéral en Ontario, Bloc québécois au Québec, Parti conservateur dans les Maritimes qui met en lumière la fragilité de l'unité canadienne. Le premier ministre du Canada, Joseph-Jacques-Jean Chrétien né en 1934, a fait planer la menace d'une partition du Québec dans le cas d'un vote favorable à l'indépendance. En 1998, la Cour suprême du Canada a décidé, qu'en cas de réponse positive à un référendum d'indépendance, le gouvernement fédéral est tenu de négocier cette issue avec le gouvernement provincial. Fédéralistes et souverainistes interprètent différemment cet arrêt pourtant clair. La constitutionnalité d'une éventuelle sécession constitue un terrain potentiel d'affrontements entre partisans et adversaires du fédéralisme. En 1999, l'Union sociale, signée entre le gouvernement fédéral et les provinces, sauf le Québec, a privé ce dernier d'une partie de ses prérogatives dans le domaine social. En outre, un projet de loi fédéral prévoit, qu'en cas d'accession à la souveraineté d'une province, ses frontières devraient être renégociées. Au début du 21ème siècle, le Parti québécois semble en recul au profit du Parti libéral et de l'Action démocratique. L’indépendance option réaliste ou chimère ? Une question mérite d'être posée, c'est celle de savoir si un Québec indépendant constituerait une entité viable dans le monde d'aujourd'hui. En toute objectivité, il est difficile de répondre négativement. Le Québec est trois fois grand comme la France ; sa population s'élève à 7,8 millions d'habitants 25% de la population du Canada alors que celle de la Norvège est à peine supérieure à 4,6 millions ; ses ressources en eau douce, en énergie électrique, en bois et en minerais sont immenses. Les Québécois vivraient-ils mieux dans un pays indépendant ? C’est une autre question à laquelle chacun répond davantage avec son cœur qu’avec sa raison. Le Canada, ce pays démesuré semble fragile et quelque peu artificiel sa population ne dépasse pas 31 millions d’habitants ; cette population, formée au cours du temps d'apport divers, ne paraît pas dotée d'une conscience nationale à toute épreuve ; sauf exceptions, elle se concentre sur une bande relativement étroite mais très longue, en bordure de la frontière des Etats-Unis, de sorte que les échanges s'effectuent moins dans le sens est-ouest, à l'intérieur du pays, que dans le sens nord-sud, chaque province commerçant d'abord avec l'Etat voisin des Etats-Unis ; Québec est à peine plus éloigné de Paris que de Vancouver ! Depuis la révolution tranquille, les mentalités ont évolué et il faut prendre cela en considération. Le monde des affaires était autrefois aux mains des Anglo-saxons ; c'est de moins en moins vrai. Les Francophones étaient cultivateurs, petits commerçants, employés de bureau, ouvriers ou, pour les plus instruits, membres du clergé et des professions libérales médecins, avocats.... Les choses ont changé ; des étudiants francophones se sont orientés vers les disciplines scientifiques et administratives. De grandes entreprises québécoises ont percé jusqu'à devenir des multinationales, comme Bombardier. Les Ontariens et autres Anglophones peuvent difficilement considérer encore les Québécois comme des êtres inférieurs. Parallèlement les Québécois sont devenus plus sûrs d'eux. L'existence de la francophonie leur donne des raisons de croire en la pérennité d'une langue qu'ils ont su défendre et enrichir à leur manière avec beaucoup d'opiniâtreté. Cette situation nouvelle n'offre-t-elle pas des possibilités de rapprochement entre les deux peuples fondateurs du Canada ? L'avenir seul détient la réponse. La difficile intégration de la jeunesse En dehors du différend qui continue d'opposer fédéralistes et souverainistes, le Québec se trouve aujourd'hui confronté, comme la France, aux problèmes résultant d'une intégration difficile de sa jeunesse. C'est ainsi, qu'en 2008, à la suite de la mort d'un jeune habitant d'un quartier sensible du nord de Montréal, sous les balles de la police, des émeutes ont éclaté. Depuis l'éviction des motards, liés au trafic de drogue, des bandes rivales, qui ont pris leur place, tiennent le haut du pavé et s'en prennent aux forces de l'ordre. Enfin, on ne saurait clore l'histoire du Québec sans rappeler l'existence des populations qui vivaient sur cette terre avant l'arrivée des Blancs. Certains Autochtones se sont métissés, d'autres se sont intégrés, tant bien que mal, à une société qui ne leur convient guère, d'autres vivent plus ou moins de la charité publique, dans des réserves. Les querelles qui divisent les Européens ne les concernent que de loin. Est-ce à dire qu'ils sont définitivement résignés à leur sort ? La crise d'Oka prouve le contraire. De temps à autre des incidents surviennent. Tout récemment, en février 2010, le conseil de bande de la réserve de Kahnawake a décidé d'expulser toutes les personnes qui ne sont pas originaires de la tribu, même celles qui y ont un conjoint, et il a interdit aux étrangers de s'installer dans les limites de la réserve. Kahnawake ou Caughnawaga est un village mohawk agnier. Une sainte chrétienne, Catherine Tekakwitha le Lys des Agniers, qui aurait accompli des guérisons miraculeuses, est originaire de cette réserve, située au bord du Saint-Laurent, près de Montréal. A propos de l'auteur Poète, Passionné d'histoire et grand voyageur, Jean Dif a rédigé des ouvrages historiques et des récits de voyage. Bibliographie - Histoire de l'Amérique française de Gilles Havard. Champs Histoire, 2008. - L'histoire de Québec Capitale de la Nouvelle-France 1608-1760 de Raymonde Litalien. Belles lettres 2008. - Histoire Populaire du Quebec T 01 des Origines a 1791 deJacques Lacoursière. 2005. Pour aller plus loin - Ressources du ministère de la culture sur l'histoire de la Nouvelle France. Ilparaît presque impossible de se persuader que le disparu ne va pas entrer et tirer un livre de sa bibliothèque, s’asseoir dans son fauteuil ou revenir occuper sa place à la table du déjeuner, alors qu’un décor demeuré intact parle encore de lui, de ses goûts, de ses habitudes, de sa personnalité ; alors que tout porte la marque familière de son corps et la patine des années qu
Manifestation contre la hausse des prix à Port-au-Prince, en Haïti, le 13 juillet 2022 Pierrin "Au moins 89 personnes ont été assassinées et 16 autres sont portées disparues", a indiqué le Réseau national de défense des droits humains dans un communiqué, précisant que le bilan partiel de ces violences fait également état de "74 blessés par balle ou à l'arme blanche". Depuis jeudi, les rafales d'armes automatiques crépitent à longueur de journée à Cité Soleil, commune la plus défavorisée et la plus densément peuplée de l'aire métropolitaine deux factions de gangs s'y affrontent sans que la police, en manque d'hommes et d'équipements, n'intervienne. Le long des corridors des bidonvilles qui s'y sont formés au fil des quatre dernières décennies, des milliers de familles n'ont d'autre choix que de se terrer chez elles, sans pouvoir se ravitailler en eau et nourriture. Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement Certains habitants sont victimes de balles perdues à l'intérieur même de leurs modestes logements, faits de simples tôles, mais les ambulances ne sont pas autorisées à circuler librement dans la zone pour venir en aide aux blessés. "Nous appelons tous les belligérants à permettre le passage des secours vers Brooklyn nom du quartier de Cité Soleil où se concentrent les violences, NDLR et à épargner les civils", a exhorté mercredi Mumuza Muhindo, chef de mission de Médecins sans Frontières. - "Champ de bataille" - Entravée dans ses opérations d'évacuations des victimes, l'organisation humanitaire a néanmoins opéré une quinzaine de blessés par jour en moyenne depuis vendredi, dans son hôpital situé à proximité de Cité Soleil. "Le long de la seule route menant à Brooklyn, nous avons rencontré des cadavres en décomposition ou brûlés", a ajouté Mumuza Muhindo. "Il peut s'agir de personnes tuées lors des affrontements ou essayant de fuir et qui ont été abattues. C'est un vrai champ de bataille". Ces affrontements meurtriers entre gangs affectent l'ensemble des activités à travers la capitale car c'est à Cité Soleil que se situe le terminal pétrolier qui alimente Port-au-Prince et tout le nord d'Haïti. A travers la capitale, les stations-services ne distribuent plus une goutte de carburant, faisant drastiquement flamber les prix au marché noir. En colère face à cette situation, des chauffeurs de taxi moto ont érigé mercredi quantité de barricades à travers les principaux axes routiers de Port-au-Prince. Face à ce mouvement spontané, seuls les courts déplacements en moto à l'intérieur des quartiers étaient possibles, ont pu constater des journalistes de l'AFP. Soumis à de tels aléas, les habitants de la capitale peinent à organiser leurs activités quotidiennes, déjà entravées par le risque d'enlèvement. Depuis plus de deux ans, les gangs multiplient les rapts crapuleux dans la ville, séquestrant des personnes de toute origine socio-économique et de toute nationalité. Jouissant d'une très large impunité, les bandes criminelles ont amplifié leurs actions au fil des semaines au moins 155 enlèvements ont été commis en juin contre 118 au mois de mai, a signalé le Centre d'analyse et de recherches en droits humains, dans son dernier rapport publié mercredi. - L'exil face aux enlèvements - Quantité d'Haïtiens qui le peuvent fuient vers la République dominicaine ou les Etats-Unis. Beaucoup, n'ayant ni les moyens économiques ni les visas, risquent leur vie en prenant place sur des bateaux de fortune, espérant atteindre la Floride. Nombreux échouent sur les côtes cubaines ou bahaméennes ou sont stoppés en mer par les garde-côtes américains. Plus de migrants en situation irrégulière ont été renvoyés en Haïti au cours du seul mois de juin, selon les statistiques de l'Office national des migrations. A leur retour, ils retrouvent leurs difficultés pour survivre, glanant des petits boulots informels dans un pays où l'inflation annuelle a franchi la barre des 20% depuis déjà trois ans. Face aux conséquences de la guerre en Ukraine sur l'économie mondiale, ce taux pourrait dépasser les 30% d'ici la fin de l'année, alertent les économistes. "Nous constatons une augmentation significative de la faim dans la capitale et dans le sud du pays, Port-au-Prince étant la plus durement touchée", s'est inquiété mardi Jean-Martin Bauer, directeur du Programme alimentaire mondial PAM en Haïti. Pour contourner les zones périphériques de Port-au-Prince, aux mains des gangs, l'agence onusienne utilise les voies aériennes et des routes maritimes pour envoyer de l'aide dans le sud et le nord du pays. Près de la moitié des 11 millions d'Haïtiens souffrent déjà d'insécurité alimentaire dont 1,3 million qui sont confrontés à une situation d'urgence humanitaire précédant le stade de la famine, selon la classification du PAM. Les plus lus OpinionsChroniquePar Gérald BronnerLa chronique d'Aurélien SaussayPar Aurélien Saussay, chercheur à la London School of Economics, économiste de l'environnement spécialiste des questions de transition énergétiqueChroniqueAbnousse ShalmaniLa chronique de Christophe DonnerChristophe Donner
Occupépar les Hollandais de 1815 à 1818. Le Quesnoy était, avant la révolution, chef-lieu d'une subdélégation comprenant 44 paroisses. Vers le milieu du 15e siècle, existait déjà au Quesnoy la joyeuse confrérie dite du Plat-d'Argent, dont on ne connaît ni l'origine ni le but.
15 mai 1918 – Le QM canonnier élève pilote Georges, René, Louis PACATTE se tue dans la chute en mer d’un hydravion Donnet-Denhaut de l’école de pilotage du CAM de Fréjus – Saint-Raphaël Fréjus. 18 mai 1986 – Un Atlantic n° 19, de la flottille 21F, avait décollé de Djibouti pour un vol d’entraînement. Aux alentours de la montagne du Day, le moteur gauche est victime d’une avarie brutale provoquant un virage du même côté. Le relief est trop proche, l’appareil percute les contreforts de la montagne et se désintègre en tuant tous ses occupants. L’accident fait dix-neuf victimes Membres de l’équipage MP électronicien de bord Michel, Raymond, René BLANDIN, PM électronicien de bord André, Alain, Patrick CHAUMONT, SM navigateur Laurent, Michel FAUBET, Mt navigateur Daniel, Victor d’HULSTER, Mt électronicien de bord Eric, Hervé, Victor, Auguste MAUGARS, EV1 de réserve pilote Dominique, Jean MEUNIER, chef de bord, Mt mécanicien de bord Eric, Jean, Louis MONTET, SM électronicien de bord Pierre, Michel PUGI, QM1 mécanicien de bord Patrick, Henri SIMOND. PM mécanicien de bord Jacques, Marie, Franck TASSIN, PM pilote Christian, Louis, Aloïs de personnel technique au sol de la 21F QM1 mécanicien d’aéronautique Didier FORMET, MP électronicien d’aéronautique Michel, Charles, Paul PACATTE et PM électromécanicien d’aéronautique Dominique PY. 16 mai 1928 – A la suite de l’incendie d’un de ses moteurs et en tentant d’atterrir en urgence, un Farman 65 Goliath de l’escadrille 4B2 basée à Karouba, s’écrase au sol à Bordj Poil, à 8 kilomètres au nord d’El Ariana, près de Tunis. L’équipage composé du Mot2 arrimeur pilote Jean, Albert, Marcel ARROUAYS, de l’Asp de réserve observateur Jean-Louis, Marie, André BÉZARD, chef de bord, du QM radio volant Henri, Joseph GOBERT, du SM mécanicien pilote Georges, Louis, René PAPIN et du QM mécanicien volant Paul ROHR, périt tout entier dans l’accident. 26 avril 1944 – Quelques minutes après son décollage du plan d’eau de Dakar-Bel-Air, pour une mission de nuit d’escorte de convoi et alors qu’il vient de survoler l’île de Gorée, un Short Sunderland III s/n DV985 – I de la flottille 7FE, est victime d’une explosion interne et s’écrase en flamme. Le lendemain, seuls trois corps seront retrouvés parmi les débris flottants à la surface. L’équipage était composé de l’EV1 de réserve observateur George BONDON, chef de bord, l’EV1 de réserve Paul, Edouard, Etienne BOUVEYRON, observateur, le QM1 mécanicien volant Germain, René, Clément COSSET, le Mt mécanicien volant Théodore, Pierre, Armand GABOU, le SM2 pilote Gabriel, Bernard, Joseph, Léopold GIMAT, le QM2 radio volant René, Charles, Joseph GUILLOU, le QM mitrailleur bombardier Louis, Alexandre, Yves, Marie LE CORFEC, le SM mécanicien volant René, Marcel LE HENRY, le SM2 pilote Louis, Georges, Honoré LEROY, le Mot2 mitrailleur bombardier Roger, Sylvestre MARTIN, le Mt radio volant François, Marie OFFRET, le QM2 radio volant Gaston, Paul, Ernest PARA et le QM2 radio volant Maurice, Marcel RABIER. 17 juin 1929 – Au cours d’un vol d’entraînement en solo, le Caudron 59 du quartier-maître Albert PARANTHOËN, élève pilote à l’école de l’Aéronautique militaire d’Istres, entre en collision avec un appareil du même type. Les deux appareils emmêlés s’abattent sur le terrain. Le QM Paranthoën, gravement blessé, est transporté à l’hôpital Michel Lévy de Marseille où il décède quelques heures après son admission. 30 juillet 1918 – Quelques instants après avoir décollé pour une patrouille au large de Calais, un hydravion Donnet-Denhaut 200ch n° 921 – du PC de Calais, pique brutalement à la verticale et s’abat en mer à 300 mètres de la plage. Les corps des deux hommes de l’équipage, le QM fusilier pilote Yves, Marie PARANTHOËN et le Mot2 mécanicien observateur Laurent, Emile LE TYNEVEZ, sont retrouvés le 3 août, échoués sur une plage près de Calais. 26 septembre 1952 – Le QM2 élève pilote Henri PARÉ, en stage aux Etats-Unis, est mortellement blessé lorsque le North American SNJ-6 BuAer 112287 qu’il pilotait décroche en virage s’écrase au sol en finale d’atterrissage, à Saufley Field, aérodrome satellite de la NAS de Pensacola, Floride. 24 juin 1956 – Une formation de F4U-7 Corsair de la flottille effectue une mission de bombardement en semi-piqué dans la région de Fedj M’Zala, département de Constantine. Le pilote de l’un des appareils BuAer 133719 – l’EV1 Pierre, Jean-Marie PARENT, voulant probablement être plus précis dans son tir, ne redresse pas à temps et s’écrase près de l’objectif. Le corps est récupéré le lendemain par un hélicoptère et transporté à l’hôpital de Constantine. 15 mai 1985 – Pendant une séance d’entraînement à la voltige, un Mudry CAP 10B n° 112 de l’escadrille 51S, s’abat sur le terrain de Rochefort-Soubise. Ses deux occupants, le QM2 mécanicien, élève pilote Alain, Olivier, Yves LECOUVREUR, et le MP pilote Roland, Albin, Vincent PARLATO, sont tués sur le coup. 28 juin 1941 – Une formation de six Martin 167-A3 décolle de Madjaloun Liban. Elle est composée de trois appareil des l’escadrille 6B et trois autres de la 7B. La mission assignée est de bombarder deux cols qui dominent Palmyre Syrie, où la garnison française résiste aux attaques des troupes du Commonwealth. Le bombardement s’effectue normalement mais, au retour, la petite formation est interceptée par une vingtaine de Curtiss Tomahawk de la RAAF. Le combat est inégal et, l’un après l’autre, les bimoteurs français succombent avec, dans la plupart des cas, la mort de l’ensemble de leurs équipages. En quelques minutes, seize officiers, officiers mariniers et quartiers-maîtres vont périr et il n’y aura que quatre survivants. La composition des équipages était la suivante N° 41 – Mt mitrailleur bombardier Mathurin, Marie LE BOULAIRE, SM radio volant Louis, Joseph LE ROLLAND, EV1 pilote Marcellin GISBERT, faisant fonction d’observateur et LV pilote François, Xavier, Paul, Martial ZIEGLER, commandant l’escadrille 6B et chef de 93 – QM2 radio volant Ferdinand, Léon BIEVER, QM2 mitrailleur bombardier Henri LE MARRE, Mt pilote Paul, Simon, Nicolas MONJOIN et EV1 pilote Aymond, Marie, Jean, André PLAYE, chef de bord et 204 – SM1 pilote Lucien HELF, EV1 pilote Pierre, Jean LACOSTE, chef de bord et navigateur, SM2 radio volant Jean, Aimé LE DÛ, QM2 mitrailleur bombardier Eugène, Henri, Pierre, Marie 58 – QM1 radio volant Victor, François, Alain BOURHIS, SM2 pilote Robert, Gustave, Sylvain CÉRÉSUÉLA, OE2 pilote Georges, Corentin, Marie LE FRIANT, chef de bord et observateur et QM1 radio volant André, Yves, Marie 274 – QM1 mécanicien volant François, Marie LIBOUBAN, QM2 radio volant François, Henri, Victor PARMENTIER, sont tués en vol par les tirs des chasseurs australiens. Le LV Francis Lainé, pilote et chef de bord et l’EV1 Pierre Massicot, observateur, survivent, gravement blessés, à l’atterrissage forcé de leur 21 – LV pilote Joseph, Charles, Jean de GAIL, chef de bord et observateur et QM radio volant Louis, Alphonse THIOT. Deux membres de l’équipage, le MT pilote Raymond Sarrotte et le SM mitrailleur bombardier Clotaire Guéret, réussissent à sauter en parachute. 26 février 1917 – Un hydravion Donnet-Denhaut n° 60 – du CAM de Bizerte, est contraint à un amerrissage forcé à la suite d’une panne de moteur. La mer est forte et l’appareil capote au contact. Le pilote est sauvé par le youyou du torpilleur 274 mais le Mot1 mécanicien observateur Baptistin, Eugène, Fernand PARRIMOND coule à pic avant l’arrivée des sauveteurs. Son corps ne sera pas retrouvé. 3 mai 1918 – Quelques instants après avoir décollé du CAM de Boulogne-sur-Mer, un hydravion Tellier 200ch n° 136 – est victime d’un blocage des gouvernes et, malgré les efforts de son pilote, il s’abat en mer et capote. La mer est assez grosse mais l’hydravion sectionnaire parvient à amerrir correctement et sauve le pilote accroché à un flotteur mais l’observateur, l’EV2 Olivier, Jean, François, Marie de PARSCAU du PLESSIX, prisonnier de la coque retournée, disparaît avec elle lorsqu’elle coule. 19 mai 1940 – Les escadrilles de bombardement en piqué AB2 et AB4, basées à Berck Pas-de-Calais ont reçu pour mission d’attaquer un rassemblement de véhicules et de blindés au carrefour routier de Berlaimont dans le Nord. Lorsque les vingt Loire-Nieuport arrivent sur l’objectif, ils sont accueillis par les tirs nourris de la Flak légère qui vont provoquer de lourdes pertes. Sur les vingt pilotes engagés, neuf ne rentreront pas à leur base dont trois trouveront la mort. Le Mt pilote Louis, Jules, Gabriel PASCAL est tué sur le coup lorsque son LN 401 n° 11 – désemparé, s’écrase verticalement dans la pâture dite de Zulmar Cartignies, dans la commune de Landrecies Nord. Le Mt pilote Eloi, Raoul, Georges TÉOULET de l’AB4 est mortellement blessé en vol à bord de son LN 411 n° 3 – L’appareil se pose seul au lieu-dit Champ Garnier, dans la commune de Fontaine-au-Bois Nord. Le SM2 pilote Auguste François GOASGUEN qui a pu échapper au piège de la Flak, est abattu par erreur à Etreux Aisne par la DCA française. Son LN 411 n° 11 – s’écrase en feu sur une maison, le tuant sur le coup. 31 octobre 1919 – Un hydravion Tellier 200ch n° 54 – du CAM de Toulon, est accidenté à l’amerrissage en rade des Vignettes. Le QM mécanicien observateur Lucien, Fernand PATINGRE est tué sur le coup. Le pilote, blessé, est recueilli par les embarcations de secours. 28 novembre 1958 – En tentant de rejoindre le terrain de Télergma au retour d’une mission de reconnaissance armée, deux F4U-7 Corsair de la flottille pris sous la couche nuageuse, essaient de franchir le djebel Mesbaouda en pénétrant dans les nuages. Mais ils n’ont pas pris assez d’altitude et percutent le relief montagneux près de Z’Mala, à 12 km au NE de Corneille, près de Batna. Les deux pilotes, l’EV1 de réserve Pierre, Eugène, Joseph PATRIS F4U-7 BuAer 133723 – et le SM2 Guy, Ferdinand SAINT VANNE F4U-7 BuAer 133682 – sont tués sur le coup. Leurs corps, récupérés plus tard par des troupes au sol, seront ramenés à Télergma. 19 décembre 1943 – Un Vickers Wellington XIII s/n HZ710 – de l’escadrille 1B de la 2ème flottille de bombardement avait décollé du terrain de Dakar-Oukam pour un mission de protection de convoi. Les conditions météorologiques sont très mauvaises et, incapable d’assurer correctement sa mission, le chef de bord annonce par radio qu’il l’interrompt et rentre à sa base. Un autre message signale que les grenades ASM ont été larguées. Vers 14 heures, le Wellington est à la verticale de Ouakam et entame un long virage pour se présenter dans l’axe de la piste. Des témoins s’aperçoivent alors qu’un des moteurs émet une fumée noire. A 14 h 24, l’avion percute la mer et explose à deux milles de la côte. Des embarcations de pêcheurs puis des vedettes de la Royal Navy se portent immédiatement sur les lieux de l’accident mais ne trouvent aucun survivant. L’équipage était composé des QM1 radio volant Auguste, Joseph AQUADRO, EV1 pilote Victor, Louis, Henri CERINI, chef de bord, SM2 pilote Alexandre, Eugène, Célestin CRESTEL, QM2 radio volant Gaétan, Jean, Joseph DUCLOS, PM pilote Henri, Denis MICHEL, QM mécanicien volant Raymond PATUREAU et Asp de réserve Henri, Antoine PUCHOL, observateur. Les corps de Cerini, Michel et Patureau ne seront pas retrouvés. 21 décembre 1923. C’est cette nuit là que se produit la plus grave catastrophe de l’aéronautique militaire de notre pays. Le 18 décembre 1923, le dirigeable Dixmude, ex Zeppelin L-72 qui avait été remis à la France par l’Allemagne au titre des dommages de guerre, quitte sa base de Cuers-Pierrefeu pour un raid d’essai sans escale au-dessus du Sahara avec cinquante personnes à son bord. Il atteint In-Salah dans les délais prévus et entame son voyage de retour. Son dernier message le positionne au-dessus de la Tunisie et il n’y en aura pas d’autres. Vers 2 h 30 du matin, alors que le dirigeable passe au large de la Sicile, des pêcheurs aperçoivent dans le ciel les lueurs d’un vif incendie. Probablement frappé par la foudre qui a enflammé ses ballonnets d’hydrogène, le Dixmude et tout son équipage s’abîment en mer à quelques milles au large du petit port de Sciacca. Les recherches lancées par la Marine italienne et par des bâtiments français venus de Bizerte ne permettent pas de retrouver de survivants, ni même de corps. Ce n’est que le 26 qu’un pêcheur remonte dans ses filets le corps du commandant, le LV du Plessis de Grenédan. Un autre corps, celui du QM Guillaume sera retrouvé ultérieurement. Cette catastrophe a fait cinquante victimes – 40 membres de l’équipage Les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Pierre, Casimir, Baptiste ALBAGNAC et Georges, Louis BAILLOUX, le SM mécanicien d’aéronautique Ange, Jean, Louis BOULLEAU, les Mot2 mécaniciens d’aéronautique Roger, Marius BOYER et Victorin, Louis BRUNIAS, le Mot arrimeur Maurice, Jules, Baptiste, Pierre CHARPENTIER, le SM mécanicien d’aéronautique Georges, Victor, Auguste CLAVEL, le QM arrimeur volant André CLOSVIROLA, le SM2 pilote de direction Joseph, Louis, Marie COLLET, le SM mécanicien volant Noël, Marie COROUGE, le QM mécanicien volant Marcel, Alexandre COUVÉ, le LV pilote de dirigeable Jean, Joseph, Anne, Marie, Julien du PLESSIS de GRENÉDAN, commandant, le Mot mécanicien d’aéronautique Raymond, Louis DUBOIS, les QM mécaniciens volants Jean, Constant FELON, Charles, Georges FOUCHET et Louis GALLET, le Mt mécanicien volant Charles, Jean GASPAILLARD, le QM radio volant Marie, Antoine, Emile GUILLAUME, le SM arrimeur Joseph GUILLEMOT, le Mt de manœuvre pilote de direction René, Félix, Marie HAMON, le Mot2 mécanicien d’aéronautique Louis, Jean IMBERT, le QM radio volant Pierre, Jean-Marie JAFFREZIC, le SM mécanicien volant François, Clément JAN, les QM arrimeurs Charles, Marcel KUBLER et Saint-Amand, Charles, Adolphe La FORGE, le SM mécanicien volant Jean, François, Aimé, Eugène LIZÉE, le QM mécanicien volant François, Auguste, Joseph, Mathurin MAINGUY, le LV pilote de dirigeable Sylvestre, Antoine MARCAGGI, le PM mécanicien volant René, Henri MOMBERT, le QM mécanicien volant Kléber, Eugène, Marie, Albert NAL, le SM radio volant Adrien, Jean-Baptiste PAUC, le QM mécanicien volant Charles, Joseph, René, Louis QUÉMERAIS, les QM arrimeurs volants Jean RICHARD et Géraud, François, Marie ROCHER, le Mot mécanicien volant Jean, Eugène, Edouard ROUDEN, le LV pilote de dirigeable Adrien, Aimé, Victor ROUSTAN, commandant en second, le Mot arrimeur Charles, Paul SÉDILLOT, le SM arrimeur volant Louis, Marie TARTIVEL et le QM mécanicien volant Jean, Léopold VINCENOT.– 10 passagers le CC Victor, Louis BERRETTA, les LV pilotes de dirigeable Pierre BOURDIER et Maurice, Gabriel CONVENTS, le CF pilote de dirigeable Georges, Léon, François, Jules HENNIQUE, commandant le CAM de Cuers-Pierrefeu, le LV pilote de dirigeable Serge, François, Roger GOISLARD de La DROITIÈRE, le CC pilote Henri, Jules LEFRANC, le LV observateur Georges, Etienne LEVESQUE, le Med1 Léopold, Henri PÉLISSIER, le CC pilote de dirigeable Georges, Paul RENON, le LV pilote de dirigeable Henri, Marcel, Aurélien ROUSTAN et, enfin, le CV Pierre, Edouard, Marie YVON, adjoint au Chef du Service central de l’Aéronautique. 2 septembre 1969 – Après avoir décollé du terrain d’Hyères pour un vol de nuit à basse altitude, un Étendard IVM n° 65 de la flottille 17F percute la mer au large. Son pilote, le PM Maurice, Ferdinand PAUGET, est porté disparu, présumé mort en mer. 23 mai 1940 – L’escadrille T2 a reçu l’ordre d’attaquer une colonne de blindés ennemis entre Samer et Boulogne-sur-Mer. Au moment où les Latécoère 298 entament leur piqué pour attaquer une batterie d’artillerie dans la région d’Hesdigneul Pas-de-Calais, ils sont interceptés par une formation de Messerschmitt Bf 109. Le Laté n° 93 est gravement touché mais, bien que blessé, son pilote parvient à amerrir d’urgence devant Boulogne-sur-Mer et se jette à l’eau ainsi que le radio navigant. Le troisième membre de l’équipage, le QM2 mécanicien volant Raymond COUCAL, probablement tué en vol, coule avec l’appareil. L’appareil n° 3 – du LV Lamiot, commandant l’escadrille, moteur en feu, est également obligé d’amerrir en catastrophe devant Boulogne-sur-Mer. Le SM mitrailleur bombardier Gabriel, Yves, François, Marie PAUL qui a été tué en vol par les rafales ennemies, coule avec l’hydravion. Un troisième appareil enfin n° 4 – également touché par les chasseurs, doit se poser, moteur arrêté, dans un champ sur le territoire de la commune de Boisjean Pas-de-Calais. L’un des membres de l’équipage, le QM mitrailleur bombardier Georges TASSEL, qui a été grièvement blessé par les tirs ennemis, meurt quelques minutes après avoir été dégagé de l’épave. 24 janvier 1955 – Alors qu’à l’issue d’un exercice de tir en vol, il se présente pour le break » sur le terrain annexe de Barin Field, un North American SNJ-5B BuAer 91038 de la NAS de Pensacola, Floride, quitte brutalement la formation, accentue son virage en perdant de l’altitude et s’écrase au sol. Son pilote, le Mot2 élève pilote André, Louis PAULHE, est tué dans l’accident. 12 avril 1954 – Alors qu’il arrivait pour bombarder des concentrations viêt minh autour du point d’appui Anne Marie» dans la cuvette de Diên Biên Phu, un PB4Y Privateer de la flottille BuAer 59774 – est atteint de plein fouet par les tirs de la DCA et s’écrase au sol. Les neuf membres de l’équipage, le SM2 armurier de bord Serge, Aimé BOURSON, le SM2 radio volant Marc, Christian CHAIGNE, le SM2 radio volant Jackie, Robert GIULIANO, le SM2 pilote Guy, Joseph, André GAUTHIEZ, le SM2 mécanicien de bord Charles ILTIS, l’EV1 pilote Alexis MANFANOVSKY, chef de bord, le SM2 armurier de bord Jean, Hyacinthe PAUMIER, le SM2 mécanicien de bord Pierre, Edmond PUYJALINET et le SM2 navigateur Hervé, Marie, Ernest RUELLO KERMELIN, sont portés disparus, présumés tués dans la chute de leur appareil. 19 décembre 1952 – Parti du terrain de Cat Bi Haïphong pour une mission de reconnaissance dans le Haut-Laos, un SB2C Helldiver de la flottille BuAer 89452 – percute le flanc d’une montagne près de Phou Noueï Cha, dans la région de Sam Neua. Les lieux de l’accident étant inaccessibles, l’équipage composé du Mt mécanicien volant André, Fernand, Henri LOTODÉ et de l’EV1 de réserve pilote Jacques, Lucien PAUNET, très certainement tué sur le coup, est porté disparu. 16 août 1932 – Un Farman 168 Goliath n° 88 – venait de décoller du lac de Bizerte pour un vol de nuit lorsqu’il est victime d’une baisse de puissance alors qu’il survole la terre. Contraint à un atterrissage de fortune, droit devant lui, sans que le pilote ne distingue le sol, l’appareil a la malchance de heurter de ses flotteurs une ligne électrique près d’El Azib. Déséquilibré, il bascule, touche le sol et prend feu. Ses quatre occupants, le SM radio volant Georges, Claude BERROCHE, le QM mécanicien volant Gabriel, Paul, Joseph DELAHAYE, le CC pilote Jean, Henri, Marie DESPORTES, commandant la 4ème Flottille de bombardement et le Mt mécanicien pilote Marcel, Julien, François PÉAN, périssent dans l’incendie. 2 février 1918 – Immédiatement après son décollage, un hydravion de chasse Hanriot HD 2 n° 201 – du CAM de Dunkerque, s’engage dans un virage très serré, décroche et s’abat dans un des bassins du port. Lorsque les secours parviennent à dégager le pilote, l’EV1 auxiliaire Daniel, Pierre PÉLICHET, il a cessé de vivre. 3 novembre 1949 – Un hydravion Sunderland III de la flottille s/n EJ163 – normalement basée à Dakar-Bel-Air était à Saint-Mandrier pour participer à un exercice de recherche ASM. Au décollage, par mer déjà formée, il entre en résonance avec la houle et, au troisième rebond, il se casse en deux au niveau du bord d’attaque de la voilure. La partie avant de la coque coule immédiatement. Cette accident coûte la vie à quatre membres de l’équipage, le PM pilote Jean, Paul, Jacques AYRAL, le Mt pilote Jean, Francis CAOUS, le SM1 mécanicien d’aéronautique François LICHOU et l’EV1 pilote Georges, Roch, Henri, Léon PÉLISSIER-COMBESCURE, chef de bord. L’EV1 Pélissier-Combescure, qui avait pu se dégager, avait plongé pour essayer de sauver les hommes prisonniers de l’épave. Les onze autres occupants de l’appareil, blessés pour la plupart, sont récupérés par les secours arrivés sur les lieux de l’accident. 28 juin 1941 – Une formation de six Martin 167-A3 décolle de Madjaloun Liban. Elle est composée de trois appareil des l’escadrille 6B et trois autres de la 7B. La mission assignée est de bombarder deux cols qui dominent Palmyre Syrie, où la garnison française résiste aux attaques des troupes du Commonwealth. Le bombardement s’effectue normalement mais, au retour, la petite formation est interceptée par une vingtaine de Curtiss Tomahawk de la RAAF. Le combat est inégal et, l’un après l’autre, les bimoteurs français succombent avec, dans la plupart des cas, la mort de l’ensemble de leurs équipages. En quelques minutes, seize officiers, officiers mariniers et quartiers-maîtres vont périr et il n’y aura que quatre survivants. La composition des équipages était la suivante N° 41 – Mt mitrailleur bombardier Mathurin, Marie LE BOULAIRE, SM radio volant Louis, Joseph LE ROLLAND, EV1 pilote Marcellin GISBERT, faisant fonction d’observateur et LV pilote François, Xavier, Paul, Martial ZIEGLER, commandant l’escadrille 6B et chef de 93 – QM2 radio volant Ferdinand, Léon BIEVER, QM2 mitrailleur bombardier Henri LE MARRE, Mt pilote Paul, Simon, Nicolas MONJOIN et EV1 pilote Aymond, Marie, Jean, André PLAYE, chef de bord et 204 – SM1 pilote Lucien HELF, EV1 pilote Pierre, Jean LACOSTE, chef de bord et navigateur, SM2 radio volant Jean, Aimé LE DÛ, QM2 mitrailleur bombardier Eugène, Henri, Pierre, Marie 58 – QM1 radio volant Victor, François, Alain BOURHIS, SM2 pilote Robert, Gustave, Sylvain CÉRÉSUÉLA, OE2 pilote Georges, Corentin, Marie LE FRIANT, chef de bord et observateur et QM1 radio volant André, Yves, Marie 274 – QM1 mécanicien volant François, Marie LIBOUBAN, QM2 radio volant François, Henri, Victor PARMENTIER, sont tués en vol par les tirs des chasseurs australiens. Le LV Francis Lainé, pilote et chef de bord et l’EV1 Pierre Massicot, observateur, survivent, gravement blessés, à l’atterrissage forcé de leur 21 – LV pilote Joseph, Charles, Jean de GAIL, chef de bord et observateur et QM radio volant Louis, Alphonse THIOT. Deux membres de l’équipage, le MT pilote Raymond Sarrotte et le SM mitrailleur bombardier Clotaire Guéret, réussissent à sauter en parachute. 4 septembre 1954 – Le SM2 pilote Louis, Albert, Henri PELLEREAU, aux commandes d’un F6F Hellcat de l’escadrille BuAer 78427 – effectue une séance de voltige relative. Après une vrille récupérée, le moteur se met à fumer avant de s’arrêter complètement à environ 150 m d’altitude. L’appareil s’écrase, presque à la verticale, près du village de Saint-Maur, à 20 kilomètres au SO de la BAN de Lartigue, provoquant la mort instantanée de son pilote. 26 août 1944 – Décollé d’Arzew Algérie pour une mission de surveillance, un Latécoère 298 n° 10 – de l’escadrille 2S est repéré, par des guetteurs, tombant à la mer au large du cap Falcon. Les secours envoyés sur les lieux de l’accident ne trouvent aucun débris. L’appareil est porté disparu et son équipage, composé du MP pilote Marcel, Louis, Marie, André HAMET, du SM1 radio volant Roger, Marcel MENOUX et du SM2 mécanicien volant Jean, Marie PELLETIER, présumé mort en mer. 21 juin 1941 – L’escadrille 5T, désignée pour servir au Sénégal, décolle de Berre pour Arzew en Algérie, première étape de son voyage. A 80 milles environ dans le 210° du cap Couronne Bouches-du-Rhône, la formation traverse un banc de brouillard. A sa sortie, un des Latécoère 298 n° 80 – a disparu. Les recherches ne donneront aucun indice et l’équipage de l’appareil, composé du SM1 radio volant Marius MOULY, du PM pilote Roger, Louis, Jules PELLOUIN et de l’OE2 observateur Jules, Victor, Marie QUINIO, chef de bord, est porté disparu, présumé mort en mer. 21 mai 1929 – L’EV1 de réserve pilote Jean, Joseph GENEST, et l’EV1 pilote Robert, Alexandre, Henri PELTIER effectuaient un vol d’entraînement à la voltige à bord d’un Morane Saulnier 130 n° 5 du cours de chasse du CAM Fréjus – Saint-Raphaël. A l’issue d’une vrille non récupérée, l’appareil s’écrase dans le quartier de Valescure, tuant ses deux occupants. 27 septembre 1933 – Alors qu’il s’apprêtait à atterrir sur le terrain d’Hyères, un Levasseur PL 10 n° 33 de la SEBA s’abat sur la plage au lieu-dit L’Ayguade. Ses deux occupants, le SM mécanicien pilote Henri LE GALL et le SM mitrailleur bombardier François, Marie PENNEC, sont tués sur le coup. 10 mars 1981 – Quelques instants après avoir décollé de l’aérodrome de Hahaya à Moroni dans l’archipel des Comores, un Atlantic n° 29 de la flottille 23F est victime d’un incendie de moteur. Hors de contrôle, il s’écrase près de la localité de M’Boudé, tuant ses dix-huit occupants. En plus de son équipage normal, l’appareil transportait une équipe technique d’entretien. L’équipage était composé du Mt électronicien de bord Patrick, Elie, Etienne BAUDOIN, de l’EV1 pilote Jean-Yves, Georges CISTAC, du PM électronicien de bord Alain, Henri, Jean-Baptiste DEMAISON, du Mt électronicien de bord Dominique, Jean, Etienne FAURE, du PM électronicien de bord Serge, Lucien LAPP, de l’EV1 navigateur aérien et coordonnateur tactique Olivier, Marie, Gérard, Henri de LASSUS SAINT-GENIÈS, du Mt électronicien de bord Dominique, Bernard, Marie MOISDON, du Mt navigateur Jean-Claude, Joseph MONTFORT, du LV pilote Philippe, René, Pierre MOUGENOT, commandant d’aéronef, du MP mécanicien de bord Eugène, Jean, Yves NORMANT, du Mt navigateur Eric, Claude, Daniel PÉRAUDEAU, du Mt mécanicien de bord Michel, Louis, Jacques RÉNIER, du SM2 électronicien de bord Patrick, Louis, Adrien, Henri ROUSSEAU et du SM2 radio de bord François-Xavier WINTERHALTER. L’équipe technique se composait du SM électromécanicien d’aéronautique Jean-Louis AUDREN, du PM mécanicien d’aéronautique Yves HENNEQUART, du QM1 électronicien d’aéronautique Bertrand, Pierre LION et du QM1 électronicien d’équipement Eric LOURENÇO. 20 juillet 1940 – Une section de deux Vought 156F de l’escadrille AB3 survole la mer à très basse altitude devant la ville de Bône. Le chef de la section descend trop bas et l’appareil de son ailier n° 39 – percute la surface de l’eau. Son pilote, le SM Xavier, Joseph, Jean PERDOMO, assommé par le choc, périt noyé à son poste, malgré les efforts de son équipier pour le dégager. 20 décembre 1951 – Au cours d’un atterrissage sur le terrain de Tan Son Nhut Cochinchine, un Consolidated P4Y Privateer de la flottille BuAer 59663 – est accidenté en bout de piste. L’équipage parvient à évacuer l’appareil par ses propres moyens sauf le SM2 pilote Edouard, André, Joseph PERRAULT qui est retrouvé inanimé dans l’épave par les sauveteurs. Evacué immédiatement vers l’hôpital Grall de Saigon, il décède pendant son transfert. 23 juin 1938 – Alors qu’il décolle de l’aérodrome de Beaumont-la-Ronce Indre-et-Loire, un Potez 540 n° 135 de la section de mouvements aériens de Villacoublay de l’armée de l’Air, est accidenté et entièrement détruit. Ses sept occupants sont tués sur le coup et, parmi eux, le LV pilote René, Clément, François PERRET, en poste au ministère de l’Air. 12 mars 1924 – Au décollage de la Charente à Rochefort, un hydravion Lioré et Olivier de l’Ecole du personnel volant d’Hourtin codé embarque un flotteur et capote. Le QM mécanicien d’aéronautique Roger GRELAUD est tué sur le coup. Les deux autres occupants, le QM mécanicien pilote Gabriel, Fernand CRETIN et le LV observateur François, Jean PERRICHON, commandant du CAM d’Hourtin, grièvement blessés sont transportés à l’hôpital maritime de Rochefort où le LV Perrichon décède quelques heures plus tard. Le QM Cretin survivra lui, jusqu’au 12 avril. 14 août 1929 – A l’issue d’un vol d’entraînement, un Latham 43 n° 25 – de l’escadrille 3E1, capote en amerrissant sur l’étang de Berre. Pris sous la coque retournée, ses trois hommes d’équipage, le Mt mécanicien volant Marcel, André, Adolphe, Yvon PERRIN, le QM mécanicien d’aéronautique Jean, François RAOUL et le SM mécanicien pilote Alexandre RODIER, périssent noyés. 17 avril 1934 – À l’issue d’un vol d’entraînement de nuit, un Farman 168 Goliath de l’escadrille 4B3 s’écrase au sol en tentant d’atterrir sur le terrain de Sidi-Ahmed près de Bizerte. Les cinq membres de l’équipage, les QM arrimeurs pilotes Henri, François, Emile BOURGOIS et Marcel, Joseph CHAVASSE-FRETTE, le Mt arrimeur pilote Camille, Hyacinthe, Yves, René, Marie LE LAY, le QM radio volant Raymond MATTEI et le QM mécanicien volant Louis, Gaston PERRINE, périssent dans l’accident. 20 août 1916 – Le SM électricien pilote Charles, Louis, Emile, Joseph, Marie PERRON et son observateur, le SM mécanicien Guesné, du CAM de Dunkerque, effectuent une reconnaissance du port d’Ostende. Leur hydravion FBA 150 ch n° 316 – est touché par des tirs venus de la côte et s’abat en mer. L’observateur, blessé, est capturé par les Allemands. Le corps de Perron sera retrouvé en mer le 6 septembre par un bâtiment de guerre néerlandais. 4 février 1970 – Quelques minutes après son décollage de la BAN de Lann Bihoué pour participer à un exercice tactique avec l’escadre de l’Atlantique, un P2V-7 Neptune BuAer 147571 de la flottille 25F se met en virage serré sur la gauche. Malgré semble-t-il, tous les efforts des pilotes pour le redresser, l’appareil s’écrase au sol dans la commune de Ploemeur, près du hameau de Kergantic Morbihan. Ses douze membres d’équipage, le Mt électronicien de bord Jacques, Clément, Auguste BIGOT, le PM navigateur aérien Michel, René BIOUX, le LV pilote Henri, Robert, Charles DEBRAY, commandant d’aéronef, le PM électronicien de bord Gérard, Gaston, Jean, Marie DONAGHY, le Mt radio de bord Jean, Pierre FRANGE, le Mt mécanicien de bord Jean, Marie, Alain FRISON, le PM pilote Louis, Michel JACQUEMARD, le PM mécanicien de bord Pierre, Joseph, Marie LE GUERROUÉ, les PM électroniciens de bord Achille, François LE RIBLAIR et René, François MILEWSKI, le PM mécanicien de bord Roger PERUCCHIETTI et l’EV2 navigateur Yvon, Simon SIVY, sont tous tués sur le coup dans l’accident. 5 mai 1927 – Un Farman 61 Goliath immatriculé F-ADFN parti de Dakar pour une traversée de l’Atlantique sud, disparaît au cours de la tentative. Un radeau formé d’une partie du train d’atterrissage est découvert quelques semaines plus tard près des côtes brésiliennes, laissant penser que l’appareil a bien traversé l’Atlantique mais a été contraint à un atterrissage forcé sur une partie désolée du pays. L’équipage était composé du LV pilote Hervé, Marcel MOUNEYRÈS, en congé de la Marine, du QM mécanicien volant Louis, Antoine, Jules PETIT, en permission de l’escadrille 5B2 et du Cne de réserve de l’Aéronautique militaire Jacques de SERRE de SAINT ROMAN. 19 mars 1929 – Un hydravion Latham 43 n° 18 de l’escadrille 3E1 est accidenté à l’amerrissage sur l’étang de Berre, provoquant la mort d’un des membres de son équipage, le SM arrimeur pilote Albert, Roland PETITDEMANGE . 31 janvier 1960 – Au cours d’un changement de formation en préparation à l’atterrissage sur le terrain de Port-Lyautey après un exercice de tir, un DH Vampire VB de l’escadrille n° 10176 – heurte en vol un des autres appareils et s’écrase en mer, à 12 milles dans le 010° de Méhédia. Son pilote, l’EV1 Germain, Louis PETOT, est porté disparu, présumé mort en mer. L’autre Vampire, légèrement endommagé, parvient à rejoindre sa base et à atterrir normalement. 1er octobre 1916 – Au cours d’un vol d’entraînement, un Breguet-Michelin n° 4 de l’escadrille BM118 de l’Aéronautique militaire, s’abat au sol à Vitry-le-François Haute-Marne. L’équipage, composé du Mot2 mécanicien observateur Jean, André PEYRISSON et du MdL pilote Alphonse VITRY, est tué sur le coup. 22 août 1916 – L’EV1 de réserve Théodore, Jean, Félix PHILIPPE, élève pilote au CAM de Fréjus – Saint-Raphaël effectuait un vol d’entraînement en solo à bord du FBA 100 ch codé 0 lorsque, pour une cause inconnue, son appareil tombe à la mer à trois milles dans le sud-est de Saint-Raphaël. La vedette de sauvetage, rapidement arrivée sur les lieux de la chute, ne trouve qu’un corps sans vie. 26 mai 1955 – Un F6F-5 Hellcat de l’escadrille basée à Khouribga BuAer 79825 – et piloté par le QM2 pilote Claude, Yves PICARD effectue des passes de tir simulé sur un convoi militaire qui circule sur la route qui va d’El Kelaa à Bouguerir Maroc. Au cours de la dernière passe, il s’engage dans un piqué trop accentué dont il ne peut sortir et s’écrase sur la route entre deux véhicules, tuant sur le coup son pilote et blessant deux personnes au sol. 5 décembre 1917 – Le QM mécanicien observateur Henri, Camille, Alfred, Désiré PICARD disparaît dans la chute dans l’étang d’Hourtin d’un hydravion FBA 100ch à bord duquel il était passager. Son corps ne sera retrouvé et identifié que le 26 avril 1918. 11 janvier 1933 – A la fin d’un vol d’exercice, un CAMS 55 de l’escadrille 4E1 n° 13 – 4 s’apprête à amerrir sur le lac de Bizerte lorsqu’il est pris par dans un grain violent. Déséquilibré par une forte rafale, il échappe au contrôle de son pilote et heurte d’une aile une falaise de la baie des Carrières et s’abat au sol. Quatre des occupants trouvent la mort dans cet accident le SM radio volant Jean, Lucien AUFFRAY, le QM mécanicien volant Jean, Yvon, Marie DOUÉRIN, le LV pilote Georges, Marie, Charles DUPUY, commandant en second de l’escadrille et de l’EV1 de réserve pilote Gilbert, Pierre, Henri, François PICHERY, chef de bord. 12 mai 1948 – Pendant un vol de réception par un équipage de l’ERC, au cours d’une manœuvre de retournement, la verrière d’un Bloch 175T n° 45 éclate. Le pilote, aveuglé par des éclats et blessé aux jambes donne l’ordre d’évacuation puis saute en parachute. Le radio le suit quelques secondes plus tard mais le Mt mécanicien volant Robert, Roger PICT, ne se dégage de son habitacle que beaucoup plus tard et trop bas pour permettre à son parachute de s’ouvrir normalement. Il tombe sur le territoire de la commune de Plou Cher et est tué sur le coup. 1er août 1939 – Un hydravion CAMS 37E n° 36, du cours d’application à la mer de Berre, est victime d’un accident alors qu’il effectue des amerrissages devant Bormes-les-Mimosas Var. L’un de ses trois occupants, le QM pilote Bernard, Yves CHESNEAU, est tué sur le coup. Les deux autres, le SM pilote Pierre, Charles, Jacques BOURGUET et le QM pilote René, Alfred, Ernest PIERRARD, grièvement blessés, sont évacués vers l’hôpital Sainte-Anne à Toulon où ils décèdent le lendemain de leur admission. 16 septembre 1949 – Un hydravion Sunderland III de la flottille s/n ML851 – a décollé du plan d’eau de la BAN de Dakar-Bel-Air pour un exercice de grenadage réel. Quelques instants plus tard, une explosion sourde est signalée à environ 17 milles dans le 273° du feu des Almadies et, au même instant, l’appareil cesse ses émissions radios. Les secours dépêchés immédiatement découvrent des débris épars au milieu desquels flottent des corps. Il n’y a bien entendu aucun survivant. L’hypothèse la plus vraisemblable est que l’une des grenades a explosé prématurément au contact avec l’eau alors que l’appareil volait à basse altitude. L’équipage était composé de dix hommes, le SM2 radio volant Marc, Alexandre AUBERT, le SM2 mitrailleur bombardier Jean, Auguste, Pierre BUSSIÈRES, le SM2 mécanicien volant Robert CORVAISIER, l’EV1 de réserve pilote Jean DUPIN, l’IM2 volant Jean GUÉNÉGUÈS, Mt pilote Léon, Marie HAMON, l’EV1 de réserve pilote Louis, Romain MARMONIER, commandant d’aéronef, le QM2 électricien d’aéronautique François, Jean MÉVEL, le QM2 mécanicien volant Raymond, Lucien, Joseph MOUGIN et le QM2 armurier d’aéronautique Lucien, André PIERRE. 12 août 1945 – En essayant de percer la couche nuageuse pour amerrir sur le lac de Constance, un Latécoère 298 de l’escadrille 3S n° 49 – percute une colline près de la localité d’Uhldingen à 12 kilomètres au nord-ouest d’Immenstaad Allemagne. Ses trois occupants, le SM2 pilote Joseph, Corentin, Marie GUICHAOUA le LV pilote Jacques, Marie PIERRET, commandant l’escadrille 3S, et le Mt mécanicien volant Guillaume, Nicolas, Jean-Marie SELLIN, trouvent la mort dans l’accident. 13 août 1917 – Au cours d’une ascension d’entraînement en captif dans la rade de Brest, l’EV2 observateur de captif, André, Léon, Gustave, Edmond PILET fait une chute de la nacelle. Recueilli et transporté sur le croiseur Montcalm, il meurt malgré les soins prodigués par le médecin du bord. 11 mars 1964 – Au cours d’un vol d’entraînement à la navigation de nuit, un Alizé n° 29 de la flottille 6F, percute une colline au lieu-dit Les Couffines, dans la commune de Collias Gard. Ses trois hommes d’équipage, l’Asp de réserve navigateur Bertrand, Marie PILLIARD l’ EV1 pilote François, Marie, Henri RENVOISÉ et le Mt radio de bord Jacques, Hippolyte, François SALAÜN, sont tués sur le coup. 6 décembre 1940 – Immédiatement après son décollage du terrain de Rabat, un Martin 167-A3 n° 148 – de l’escadrille 1B est victime d’une rupture de canalisation d’huile qui aveugle pratiquement le pilote et l’observateur. Malgré tous les efforts du pilote pour effectuer un atterrissage de fortune, l’appareil s’écrase à un kilomètre du terrain. L’EV1 pilote Georges, Yves PINGUET, chef de bord, qui se trouvait au poste avant est tué sur le coup. Deux autres membres de l’équipage, dont le pilote, sont gravement blessés mais survivront. 17 août 1917 – Le QM mécanicien élève pilote Victor, Laurent, Urbain PISANO est mortellement blessé dans la chute en mer d’un hydravion Donnet-Denhaut de l’école de pilotage du CAM de Fréjus – Saint-Raphaël. 12 avril 1919 – Le QM canonnier observateur Antoine, Elie IGONIN et l’EV1 de réserve pilote Marcel, Henri PISSIN, commandant du CAM de Casablanca, sont tués sur le coup lorsque leur hydravion, un Donnet-Denhaut 200ch, s’abat dans le port de Casablanca Maroc. 24 juin 1940 – Au cours d’une passe de mitraillage sur des troupes ennemies qui viennent d’occuper le fort du Chay à Royan Charente-Inférieure, un Morane-Saulnier 406 de l’escadrille AC5 est abattu par la Flak et s’écrase dans un des fossés du fort. Son pilote, le SM de réserve Henri, Charles PIVET, est tué sur le coup. 22 octobre 1957 – Au retour d’une mission d’entraînement au vol de nuit et en finale pour à atterrir à Oran-La Sénia, un Lockheed P2V-6 Neptune de la flottille BuAer 126539 – perd brutalement de l’altitude, percute le lac salé de la Sebkra, dans la commune de Valmy, et se désintègre complètement. Les huit hommes composant l’équipage, le SM2 pilote Pierre, Serge, Auguste, Jacques COURTEILLE, le Mt électronicien de bord Francis HOQUET, le Mt radio volant Roger, Joseph LE CLECH, le Mt mécanicien volant Alain LE PARC, le LV pilote Jacques, Paul, Max PIVET, commandant d’aéronef, le Mt radariste volant Marcel, Maurice, Gustave RENARD, le Mt armurier de bord Henri, Joachim, Marie ROGER et le SM2 navigateur aérien Pierre VIGER, sont tués sur le coup. 17 mai 1939 – Au moment où il se pose sur le porte-avions Béarn, en baie de Douarnenez, à quatre milles dans le 072° du cap de la Chèvre Finistère, un Levasseur PL 101 n° 74 – BA-11 de la SESBA heurte de l’aile un support d’antenne et, déséquilibré, tombe à la mer. Prisonnier de la mâture de l’aile supérieure écroulée, l’EV1 pilote Carl, Marie, Henri, Pierre PLAINE-LÉPINE, meurt noyé avant que les secours n’aient pu le dégager. Les deux autres membres d’équipage sont indemnes. 4 juin 1930 – Alors qu’il vient de décoller du terrain du Kouif, dans le département de Constantine, un Morane-Saulnier 230 de la SS de Sidi Ahmed se met en perte de vitesse et s’écrase en flammes. Ses deux occupants, le SM mécanicien pilote Gustave, Alfred PLAN et le SM arrimeur pilote Emile POLLARD, sont tués sur le coup. 19 juin 1923 – Sitôt après avoir décollé de la rade, un hydravion Georges Lévy 300ch, codé du CAM Cherbourg s’abat en mer. Les deux membres de l’équipage, le Mot2 mécanicien pilote Jean, Christian MONTANGUON et l’EV1 pilote Maurice, Jean, Henri PLANTIÉ, périssent dans la chute de leur appareil. 28 juin 1941 – Une formation de six Martin 167-A3 décolle de Madjaloun Liban. Elle est composée de trois appareil des l’escadrille 6B et trois autres de la 7B. La mission assignée est de bombarder deux cols qui dominent Palmyre Syrie, où la garnison française résiste aux attaques des troupes du Commonwealth. Le bombardement s’effectue normalement mais, au retour, la petite formation est interceptée par une vingtaine de Curtiss Tomahawk de la RAAF. Le combat est inégal et, l’un après l’autre, les bimoteurs français succombent avec, dans la plupart des cas, la mort de l’ensemble de leurs équipages. En quelques minutes, seize officiers, officiers mariniers et quartiers-maîtres vont périr et il n’y aura que quatre survivants. La composition des équipages était la suivante N° 41 – Mt mitrailleur bombardier Mathurin, Marie LE BOULAIRE, SM radio volant Louis, Joseph LE ROLLAND, EV1 pilote Marcellin GISBERT, faisant fonction d’observateur et LV pilote François, Xavier, Paul, Martial ZIEGLER, commandant l’escadrille 6B et chef de 93 – QM2 radio volant Ferdinand, Léon BIEVER, QM2 mitrailleur bombardier Henri LE MARRE, Mt pilote Paul, Simon, Nicolas MONJOIN et EV1 pilote Aymond, Marie, Jean, André PLAYE, chef de bord et 204 – SM1 pilote Lucien HELF, EV1 pilote Pierre, Jean LACOSTE, chef de bord et navigateur, SM2 radio volant Jean, Aimé LE DÛ, QM2 mitrailleur bombardier Eugène, Henri, Pierre, Marie 58 – QM1 radio volant Victor, François, Alain BOURHIS, SM2 pilote Robert, Gustave, Sylvain CÉRÉSUÉLA, OE2 pilote Georges, Corentin, Marie LE FRIANT, chef de bord et observateur et QM1 radio volant André, Yves, Marie 274 – QM1 mécanicien volant François, Marie LIBOUBAN, QM2 radio volant François, Henri, Victor PARMENTIER, sont tués en vol par les tirs des chasseurs australiens. Le LV Francis Lainé, pilote et chef de bord et l’EV1 Pierre Massicot, observateur, survivent, gravement blessés, à l’atterrissage forcé de leur 21 – LV pilote Joseph, Charles, Jean de GAIL, chef de bord et observateur et QM radio volant Louis, Alphonse THIOT. Deux membres de l’équipage, le MT pilote Raymond Sarrotte et le SM mitrailleur bombardier Clotaire Guéret, réussissent à sauter en parachute. 13 mars 1967 – Un P2V-7 Neptune BuAer 147565 de la flottille 24F avait décollé de la BAN de Lann Bihoué pour une mission de nuit de soutien ASM. Un dernier contact radar et radio avec l’escorteur d’escadre Surcouf vers 21 h 45, le situe en mer d’Iroise, à 40 milles environ dans le 235° du phare d’Ar-Men Finistère. L’appareil ne donne ensuite plus signe de vie. Les recherches intensives aériennes et maritimes menées les jours suivants permettent de retrouver un seul corps, celui de l’officier coordonnateur tactique. Les autres occupants de l’appareil sont portés disparus, présumés morts en mer. L’équipage était composé du PM électronicien de bord Léopold, Alfred CLAULIN, du PM mécanicien de bord François, Marie CONAN et Raymond, Léon, René COUTURIER, du SM2 mécanicien volant Louis, Yvon DELANNOY, du Mt électronicien de bord Bernard, François, Jean-Marie GUÉNÉGAN, de l’EV2 navigateur Jacques, Bruno, Yves GUILLEMETTE, du Mt électronicien de bord Joseph, Raymond, Alban HELLIOT, du LV de réserve navigateur Jean-François, Marie LUCAS, coordonnateur tactique, du Mt navigateur Michel, Jean MAURIN du Mt électronicien de bord Jean-Claude, Emile, Yves, Louis PLÉDEL, du Mt pilote Guy, Jean, Roger STIVALET, du LV pilote Thadée, Yves, Marie, François, Léopold TYL, commandant d’aéronef et du Mt électronicien de bord et Joseph, André, Jacques VANPEENE. 18 août 1917 – Le LV pilote Frantz, Victorin PLENNEAU est tué dans la chute en mer d’un hydravion Donnet-Denhaut du CAM de Fréjus – Saint-Raphaël. Porté disparu dans un premier temps, son corps n’est retrouvé que le 25. 10 août 1917 – Au retour d’une mission de surveillance, un Voisin Peugeot n° 2192 de l’escadrille côtière V485 s’abat au lieu-dit L’Hermitage, dans la commune d’Eu Seine-Inférieure. Ses deux occupants, le MdL d’artillerie pilote François LAFOURCADE et le QM canonnier observateur Auguste, Roland PLURIEN, sont tués sur le coup. 21 janvier 1982 – Un Douglas C-54 n° 49 148 de l’escadrille 9S basée sur l’aérodrome de La Tontouta, en Nouvelle Calédonie, effectuait un vol d’entraînement aux décollages et atterrissages de nuit. Pour une raison indéterminée, il s’écrase sur les flancs du mont Kokoreta, au lieu-dit Bangou, dans la commune de Païta. Il n’y a aucun survivant parmi les sept occupants de l’appareil. L’équipage était composé du LV pilote Guy, Alain, Marie CELTON, commandant d’aéronef, du MP pilote Marcel, Daniel, François, Denis CRUSSON, du PM électronicien de bord Jean, Daniel DECOUDU, du Mt mécanicien volant Paul, Léon GAVARD-PIVET, du PM mécanicien de bord Bernard, Louis, Joseph, Marie LE FURAUT, du MP mécanicien volant Monroë, Jacques PODLESNIK et du PM navigateur Claude, François WULLAERT. 5 juin 1918 – L’EV1 de réserve pilote Félix, Marie, Raymond POEYARRÉ du CAM de Fréjus – Saint-Raphaël, en stage de pilote de chasse à l’école d’aéronautique militaire de Biscarrosse, est mortellement blessé dans la chute sur la plage de son appareil en vrille. 18 juin 1930 – Un Lioré et Olivier H193 de la Section de servitude d’Hyères, effectue un vol d’entraînement le long de la côte est de la Méditerranée. Sans s’en apercevoir, l’équipage dépasse la frontière et se trouve devant Vintimille Italie lorsqu’une panne de moteur le contraint à un amerrissage forcé. Mais celui-ci, fait vent arrière, se passe mal et l’appareil capote. Les deux occupants assis aux sièges avant, le SM radio, pilote René GUILLET et le SM radio volant Clément, Joseph, Alexandre POGAM, meurent noyés. Les deux autres membres de l’équipage sont recueillis par des pêcheurs. 10 juillet 1918 – Le Mot3 sans spécialité élève observateur de captif Joseph, Marie POHIN du CAM de Rochefort, est mortellement blessé en tombant de la nacelle au cours d’une ascension de ballon captif. 20 juin 1940 – Le Mot2 mécanicien d’aéronautique Roland, René POINTEL, grièvement blessé dans un accident d’aviation sur le terrain de La Baule-Escoublac, décède de ses blessures peu de temps après son admission à l’hôpital de Saint-Nazaire. 19 juin 1917 – Le Mot1 mécanicien Marcel POIRIER, détaché au Groupe d’entraînement des Divisions de l’Aéronautique militaire du Plessis-Belleville, est mortellement blessé dans la chute à Ermenonville Oise, du Caudron à bord duquel il servait comme mitrailleur/ L’identité de son pilote, également tué dans l’accident, n’a pu être établie avec précision. 18 août 1918 – Parti du CAM de Sousse Tunisie pour une escorte de convoi côtier, un hydravion Donnet-Denhaut 200ch est victime d’une panne de moteur alors qu’il survole la côte près de Korba, à une centaine de kilomètres au nord. Les deux membres de l’équipage, l’EV1 observateur Jean, Charles, André POISSON et le QM torpilleur pilote Gaston, Clément FAVEAU, sont tués dans la chute, suivi de l’incendie de leur appareil. 24 janvier 1938 – Au cours d’un vol de prise en mains pour des pilotes nouvellement affectés et alors qu’il survole l’étang de Berre, l’hélice d’un Latécoère 290 n° 7 de l’escadrille 4T1 se détache et va sectionner les mâts soutenant la voilure. Une aile se replie, l’hydravion se met en vrille et percute l’eau. Les quatre hommes qui constituaient l’équipage, les SM pilotes Alexandre, François, Henri AUBERT, Emiland LOCTIN et Jean POITIER et le Mt mécanicien d’aéronautique André, Pierre RAT, sont tués sur le coup. 4 juin 1930 – Alors qu’il vient de décoller du terrain du Kouif, dans le département de Constantine, un Morane-Saulnier 230 de la SS de Sidi Ahmed se met en perte de vitesse et s’écrase en flammes. Ses deux occupants, le SM mécanicien pilote Gustave, Alfred PLAN et le SM arrimeur pilote Emile POLLARD, sont tués sur le coup. 13 mars 1928 – Au cours d’un vol d’entraînement, un Morane-Saulnier MS 130 de l’escadrille d’instruction du CAM de Rochefort s’abat au sol. Ses deux occupants, le Mt mécanicien volant André, Jean-Marie BRÉBANT et le LV pilote Roger, Victor POMMIER , grièvement blessés, sont transportés à l’hôpital maritime de Rochefort où ils décèdent quelques heures plus tard. 20 juillet 1945 – En phase finale de décollage du plan d’eau de la BAN de Dakar – Bel-Air, un Short Sunderland III de la flottille 7FE s/n ML841 – M, rebondit plusieurs fois sur des lames avant de se briser en deux et de couler presque immédiatement. Il y a dix victimes parmi les occupants de l’appareil les Mot2 EAR élèves observateurs, Henri, Camille BÉRAUD, Jean, Marie, Georges BONIS-CHARANCLE et Jacques, Alfred, Antoine BRUN, le SM2 radio volant Louis DARS, le Mt mitrailleur bombardier Raymond, Joseph, Marie HOUSSAY, le QM1 radio volant Joseph LE DEUN, l’EV1 de réserve observateur René, Michel, Jean LEMARCHAND, le Mot2 EAR élève observateur Jacques, Henri, Albert LICHTENBERGER, le Mot radio volant Alfred PONCET et le QM armurier d’aéronautique Louis, Gabriel ROBIN. 27 janvier 1961 – En décollant du terrain de Tambacounda Sénégal, un JRF Goose de la flottille BuAer 34078 – est victime d’une perte de vitesse, passe sur le dos et s’écrase en flammes en bout de piste. Les six occupants de l’appareil périssent dans l’accident et parmi eux le CC pilote Hervé, Marie, Joseph de FORNEL, chef de bord, le SM2 mécanicien de bord Pierre, Paul, Gontran NANTILLET et le VA pilote Pierre, Jean, Arnaud PONCHARDIER, commandant la Marine en AOF. Le VA Ponchardier était accompagné de son épouse et d’un couple d’amis. 14 décembre 1959 – Au cours d’un vol de contrôle après révision à l’établissement de la DCAN de Cuers-Pierrefeu, un AU-1 Corsair BuAer 129413, s’écrase sur le territoire de la commune de Tourtour Var. Son pilote, le Mt Raymond PONS est tué sur le coup dans l’accident qui cause également la mort d’une femme, atteinte au sol par des débris de l’appareil. 15 septembre 1955. Une section hunter-killer » de deux TBM Avenger de la flottille décolle d’Aspretto pour un entraînement ASM de nuit sur la côte Est de la Corse. En traversant l’île en formation serrée pour rejoindre la côte orientale, les deux appareils percutent un sommet. L’accident s’est produit au lieu-dit Tranzicone, dans la commune d’Olivese. Lorsque les secours arrivent il n’y a plus rien à faire, sept hommes viennent de perdre la du TBM 3W BuAer 85954 – était composé du Mt radio volant Jean, Rolland BARRAU, du SM2 navigateur Christian, André LETELLIER, de l’EV2 de réserve navigateur Jean, André PONTILLON et de l’OE3 pilote Roger, Charles VAZEILLE. Celui du TBM 3S BuAer 91448 – comprenait, le SM2 mécanicien de bord Marcel, Paul CULTY, le Mt armurier de bord Yves GRILLOT et le SM2 pilote Jean LE BERRE. 12 avril 1935 – Un Farman 166 Goliath de l’EPV du CEAM d’Hourtin s’abat au lieu-dit Lassalle, dans la commune de Lesparre Gironde. Trois des membres de son équipage, le SM arrimeur pilote Joseph, Henri PONZEVERA, le QM mécanicien volant Maurice, Albert, Louis, Pierre RENAC et le Mot arrimeur pilote Luc, Lucien REYDY, périssent dans la chute de leur appareil. Un quatrième occupant le SM mitrailleur-bombardier Roger, René ALLOUARD, gravement blessé, décédera le 25 mai à l’hôpital maritime de Rochefort.. 12 juillet 1944 – Au retour d’une mission de surveillance en mer, dans l’impossibilité à cause du brouillard régnant sur la région d’Agadir et à court de carburant, un Convair PBY-5 Catalina BuAer 48361 – F-35 de la flottille 6FE est contraint d’amerrir au large de Safi Maroc. La mer est grosse et l’appareil se brise en deux parties au contact de l’eau. La partie avant flotte encore mais la cabine de pilotage est déjà sous la surface, ne laissant aucune chance de survie à ses trois occupants, l’Asp de réserve observateur Yvon, Pierre, René DUCREST, le LV pilote Roger, Louis JACQUEMIN, chef de bord et le Mt pilote Emile, Edmond POPLIMONT et. Les six autres membres de l’équipage se retrouvent à l’eau mais, lorsque deux heures plus tard des embarcations de pêcheurs arrivent sur les lieux de l’accident, ils ne sont plus que quatre, le Mt radio volant Camille, René, Léon YBERT et le QM mécanicien volant Fernand, Joseph, Ferdinand LECORDIER ont coulés à pic. 20 décembre 1945 – Peu après son décollage de la BAN de Saint-Mandrier, un Dornier 24 de la flottille 9Ftr n° 1 – qui se rendait à Arzew en Algérie, s’écrase à un kilomètre dans le 175° de la pointe de Saint-Elme dans la commune de la Seyne-sur-Mer. Des six membres de l’équipage, le LV pilote Hubert, Marie, Robert BENEYTON, chef de bord, le Mt mécanicien volant Jean-Louis CAMUS, le Mt pilote Pierre, Marie CAROFF, l’EV2 de réserve observateur René, Joseph, Mathurin GUINARD, le PM pilote Yves, Marie HAMON et le Mt radio volant Albert, Emile PORTRAT et des onze passagers, le PM Claude MERCEUR, les Mots François BOURGLAN, Jules CADICHON, Charles DARZENS, Louis DESNOYER, Pierre DUPUY, Louis LE DOZE, Joseph LE DOZE, Maurice PEROT, Maurice PIERRE, Pierre TEMOIN et Gérard TEXIER, cinq survivants sont vus agrippés à un réservoir d’essence mais quand les secours arrivent, un seul, le Mot François Bourglan, est retrouvé vivant. L’accident s’étant produit sans témoin et l’épave de l’appareil n’ayant pu être récupérée, ses raisons ne seront jamais connues. 21 août 1917 – Le SM canonnier, élève pilote Paul, Marie POSTEC, du CAM de Fréjus – Saint-Raphaël, en stage à l’école de pilotage de l’Aéronautique militaire de Vendôme Loir-et-Cher, est mortellement blessé dans la chute de son avion sur le terrain britannique de Poulines. 23 août 1938 – Au cours d’une séance d’entraînement aux amerrissages de nuit en rade de Cherbourg Manche, un Lioré et Olivier 258 de l’escadrille 1B1 est accidenté. Quatre des six membres de l’équipage, les SM pilotes Louis, Jean, Sébastien LANIEL et Gaston, Maurice, René LE BRUN, le QM radio volant Jean POSTOLLEC et le Mt mécanicien volant Hervé POULIQUEN, sont tués sur le coup. Deux autres, dont l’EV1 commandant d’aéronef, sont gravement blessés. 24 octobre 1963 – En tentant d’amerrir de nuit, par suite d’une panne de moteur, un TBM Avenger de l’escadrille BuAer 69442 – basée à Cuers-Pierrefeu percute la mer à quelques dizaines de mètres du rivage, au lieu-dit Saint-Pierre-la-Mer, dans la commune de Fleury Aude, Les quatre occupants, le SM2 pilote Joël, Henri, Louis DANTON, le Mt navigateur aérien Roger POTIER, le SM1 mécanicien de bord André, François, Marie TRUTIN et un passager, le Cne de l’armée de Terre Armand de LIVRET, sont tués dans la chute de leur appareil. 23 août 1918 – Immédiatement après son décollage pour une mission de reconnaissance, un hydravion Donnet-Denhaut 150ch n° 681 – du CAM de Platéali Grèce, s’abat en vrille dans la rade. Les deux occupants de l’appareil, l’EV2 observateur Louis, Maxime GUÉLARD et le QM mécanicien pilote Eugène, Robert POTIRON, sont tués sur le coup. 17 mai 1930 – Alors qu’il participe à un meeting d’aviation sur l’aérodrome d’El Aouina Tunisie, l’EV2 de réserve pilote Michel, Alfred, Maurice POU, de l’escadrille 4C1 basée à Sidi Ahmed, se tue au cours d’une démonstration de voltige. Son appareil, un Morane Saulnier 130 n° 133 de la SS de Sidi Ahmed, s’écrase au sol au terme d’une vrille amorcée trop bas. 12 décembre 1962 – Deux SNCASO Vautour IIN de la 30ème Escadre de chasse de nuit de l’Armée de l’Air entrent en collision en vol et s’écrasent dans la commune de Saint-Michel-d’Euzet Gard. Les quatre membres d’équipage, le Lt pilote LAURENT et le LV de réserve navigateur André, Jean, Marie POUBLAN dans l’appareil n° 342 et le Lt pilote RENAUDIN et le Sgt THIBAULT dans le n° 316, trouvent la mort dans l’accident. 12 janvier 1939 – Au cours d’une évolution serrée à basse altitude, un CAMS 37E de la SE de Brest, se met en perte de vitesse et s’abat dans la commune de Plomodiern Finistère. Ses trois occupants, le SM2 mécanicien volant Pierre, Marie COLLET, le Mot arrimeur Louis LE BOT et le SM2 pilote Corentin, Jean, Marie POUDOULEC, sont tués sur le coup. 27 juin 1951 – Arrivant de Saint-Mandrier, l’hydravion quadrimoteur Breguet 730 Sirius de l’escadrille n° 2 – se présente en finale pour amerrir sur l’oued Sébou à Port-Lyautey. L’approche est trop basse et désaxée et le pilote remet les gaz. L’hydravion se cabre alors, puis part en abattée sur la gauche, une aile touche le sol et l’appareil s’écrase. Quatre membres de son équipage, le SM2 mécanicien volant Joseph, Louis CARIOU, le QM2 radio volant Raymond, Hubert JEANDOT, le SM2 radio volant Roger POUGET et le PM mécanicien volant Maurice SOUNY, sont tués sur le coup. Deux autres, l’EV1 de réserve pilote Jean, André JAUSSOIN, chef de bord, et l’EV2 de réserve navigateur Pierre, Michel THIÉBAUT, grièvement blessés, décèdent après leur transport à l’hôpital. Une septième victime enfin est à déplorer, le technicien civil de la SNECMA Roger SCHACK, également tué sur le coup. Les vingt autres membres d’équipage et passagers, sont tous plus ou moins gravement blessés mais survivront. 27 juin 1946 – Au cours d’un exercice de combat tournoyant, un SBD-5 Dauntless de la Flottille BuAer 54590 – se met en perte de vitesse, s’engage dans une vrille qui ne peut être récupérée et s’abat sur le territoire de la commune de Carqueiranne Var. Grièvement blessés, les deux membres de l’équipage, l’EV2 de réserve pilote Henri, Adrien, Edouard COLIN et le SM2 mitrailleur bombardier Jean, Damien POUJADE, sont transportés à l’hôpital Sainte-Anne de Toulon où ils décèdent peu après leur admission. 10 avril 1918 – En amerrissant par mer formée devant Etretat Seine-Inférieure, un hydravion FBA 150ch n° 567 – du CAM du Havre, est accidenté. L’observateur est recueilli blessé mais le SM canonnier pilote François, Marie POULIQUEN, est tué sur le coup. 23 août 1938 – Au cours d’une séance d’entraînement aux amerrissages de nuit en rade de Cherbourg Manche, un Lioré et Olivier 258 de l’escadrille 1B1 est accidenté. Quatre des six membres de l’équipage, les SM pilotes Louis, Jean, Sébastien LANIEL et Gaston, Maurice, René LE BRUN, le QM radio volant Jean POSTOLLEC et le Mt mécanicien volant Hervé POULIQUEN, sont tués sur le coup. Deux autres, dont l’EV1 commandant d’aéronef, sont gravement blessés. 26 novembre 1948 – Un Wellington XIV de la flottille s/n PF 996 – participe à un exercice d’attaque de nuit d’un sous-marin au large du cap Falcon, près d’Oran. Pour probablement vouloir conserver son objectif dans le faisceau du projecteur ventral, le pilote effectue un virage à très basse altitude. Au cours de cette manœuvre l’aile touche l’eau et l’appareil, déséquilibré, s’écrase en me. Les recherches, immédiatement entreprises par le sous-marin, permettent de retrouver quatre corps seulement. L’équipage se composait des EV1 de réserve pilote Jean, Albert BOULICAUT, EV1 navigateur René, Charles BRESSON, SM2 mécanicien volant Charles DEBS, EV1 pilote François, Yves, Louis, René FAURE, chef de bord, Mt radariste volant Manuel, Jérôme FERRANDIS, SM radios volants André, Pierre, Marie LAURENT et Jean, Gabriel, Eugène LE MEUR et PM mitrailleur bombardier René, François POULIQUEN. 29 juin 1918 – Un hydravion FBA 150ch n° 607 du PC du Cap Janet Bouches-du-Rhône s’abat en vrille à l’embouchure du vallon des Auffes. Ses deux occupants, le QM mécanicien pilote Marcel, Albert GUY et le SM timonier pilote Alphonse, François POULMARCH, sont tués sur le coup. 8 septembre 1939 – Au cours d’un vol d’entraînement de pilotes de réserve récemment mobilisés, un hydravion Lioré et Olivier H257bis de l’escadrille B2 s’abat sur l’étang de Berre. Trois des membres de l’équipage, le Mt pilote de réserve Joseph, René, Maurice BEYAERT, le QM2 mécanicien volant André, Odilon, Alphonse LEULLIETTE et le Mt mitrailleur bombardier Jean POUPON sont retirés morts des débris de l’appareil. Deux autres en réchappent avec des blessures. 21 mars 1935 – Au cours d’un vol d’entraînement à la navigation de nuit, un Farman 168 Goliath n° 191 – de la SE de Brest, est pris dans une bourrasque et, déséquilibré et hors de contrôle, s’abat au fort des Capucines, dans la commune de Roscanvel Finistère. L’équipage, composé des PM mécanicien pilote Gustave, Louis CHAILLOT, QM arrimeur, pilote André LE CERFF, QM radio volant Jean LE MARTRET, EV2 de réserve pilote Bernard, Adrien POUSSINEAU, chef de bord, QM mécanicien volant Albert, Marie TOQUER et PM mécanicien volant Noël, Charles, Marie TROMEUR, est tué sur le coup. 9 septembre 1970 – Au retour d’un vol de nuit et en approche GCA, un Etendard IVM n° 31 de l’escadrille 59S s’abat en mer à environ 8 milles dans le sud d’Hyères. Son pilote, l’EV2 de réserve Christian, Joseph POUZOULET disparaît dans la chute de l’appareil. 8 novembre 1942 – Cette journée restera comme l’un des plus noires de l’histoire de l’Aéronautique navale. Tôt le matin, une importante force navale américaine se présente devant les côtes du Maroc. Son objectif débarquer des troupes en plusieurs forces françaises prises totalement par surprise essaient néanmoins de réagir. A Port-Lyautey sont basées la 1ère flottille de chasse escadrilles 1AC et 2AC et la 3ème flottille de bombardement escadrilles 2B et 3B. Alertés par les tirs des bâtiments américains, les équipes au sol s’empressent d’armer les Martin 167 A-3 de cette dernière unité. Lorsque, vers 9 heures, les premiers bimoteurs prennent l’air, ils sont attaqués par des Grumman F4F Wildcat de la chasse embarquée du commandant de flottille, décollé le premier, est rapidement abattu au nord de l’embouchure de l’oued Sébou et son équipage, composé du Mt radio volant Jean, Maurice BÉDU du LV pilote Jean, Pierre, Amédée, Bernard BILLIOQUE, faisant fonction d’observateur, du CC pilote Henri, Albert MATHON, chef de bord et du QM mécanicien volant Pierre, Jean, Marie PRADINE, est porté disparu. Seuls les corps du CC Mathon et du QM Pradine seront retrouvés quelques semaines plus tard. 23 août 1944 – Un Vickers Wellington XIII s/n HZ588 – N de l’escadrille 5B de la 2ème flottille de bombardement avait décollé de sa base de Dakar-Ouakam pour une mission d’escorte de convoi. A partir de 20 h 30, plus aucun contact ne peut être établi avec l’appareil. Les recherches lancées le lendemain et les jours suivant ne révèlent aucun indice. L’appareil et son équipage de sept hommes, composé du QM1 mécanicien volant Aimé, Marcel BASTIEN, de l’EV1 de réserve observateur René, Jules, Vital CUNIN, commandant d’aéronef, de l’Asp de réserve observateur Pierre, Edouard, Claude MARTIN, du QM2 radio volant Robert, Georges, Augustin MOIZANT, de l’OE2 pilote Roger PRAT, du Mt radio volant Louis, Marcel RAPP et du SM pilote Guy, Louis, Marie RICHAUDEAU, sont portés disparus. 23 juillet 1925 – Sitôt après avoir décollé, un hydravion Georges Lévy 300ch de l’escadrille 1R1 du CAM de Cherbourg s’abat dans la rade. Ses trois membres d’équipage, le QM mitrailleur bombardier Georges, Charles, Emile BOUVARD, le Mot arrimeur pilote Pierre, Henri MOUNEYDIER et le QM arrimeur volant Louis, Auguste PRÉVOST, périssent dans l’accident. 24 mars 1917 – Après avoir décollé pour un vol de reconnaissance du temps et atteint une altitude de 300 mètres, un FBA 150ch n° 413 – du CAM de Dunkerque, se met en vrille, s’abat en mer et capote. L’un des deux occupants, le Mot Le Tynevez, est immédiatement secouru mais le second, le QM mécanicien pilote Antoine PRÉVOT, prisonnier de la coque retournée, a cessé de vivre lorsque les sauveteurs réussissent à le dégager. 11 avril 1917 – Au cours d’une reconnaissance en mer, à la suite d’une panne de moteur, un FBA 150ch n° 376 du CAM de Fréjus – Saint-Raphaël, est contraint d’amerrir à 25 milles au sud du Dramont Var. Grâce aux pigeons voyageurs embarqués, les deux hommes d’équipage peuvent prévenir le Centre mais, quand les secours arrivent sur place, ils ne trouvent aucune trace de l’appareil. Le Mt mécanicien pilote Eugène, Jules, Alexis JULLIEN et l’EV1 auxiliaire observateur Charles, Michel PRIEUR, sont portés disparus, présumés morts en mer. 17 mai 1940 – Au cours d’un entraînement au bombardement en piqué, un Loire-Nieuport 411 n° 2 – de l’escadrille AB4, ne redresse pas à temps et s’abîme en mer devant le cap Lévy à Cherbourg. Son pilote, le SM Adrien, Louis, Marie PRIGENT, est tué sur le coup. 31 décembre 1917 – Le SM canonnier, élève pilote Henri, Louis PRIGENT, aux commandes d’un FBA 150ch n° 319 de l’école de pilotage du CAM de Fréjus – Saint-Raphaël, est victime d’une chute en vrille en mer. Recueilli par une embarcation de sauvetage, il décède pendant son transfert à l’infirmerie du centre. 12 septembre 1919 – Au cours d’un vol d’entraînement, un hydravion Donnet-Denhaut 200ch n° 1222 – du CAM de Toulon, disparaît dans le golfe de Giens Var. Les recherches entreprises ne permettent pas de trouver d’indices. Les deux membres de l’équipage, le SM mécanicien observateur Emile, Alexandre GUILLEMOTO et le SM fusilier pilote Paul, Théophile, Jean PRIMA sont portés disparus, présumés morts en mer. 7 septembre 1966 – À la suite d’une panne de moteur, un Alizé n° 46 de la flottille 4F est contraint à un amerrissage forcé au large de Lorient Morbihan. Deux membres de l’équipage parviennent à sortir de l’appareil et sont sauvés grâce à leur radeau individuel mais le troisième, le PM navigateur Yvon, Jean, François PRIOUX, ne peut pas se dégager et coule avec l’appareil. 12 mai 1916 – Parti de Fréjus à destination de Bizerte, le dirigeable CMT est victime d’un incendie et s’abat alors qu’il est en vue des côtes de Sardaigne. Les cinq hommes composant l’équipage périssent dans l’accident. Cet équipage mixte était composé de l’Adjt pilote de dirigeable Camille, Albert BRICE, du Cne pilote de dirigeable René, Jean, Henri CAUSSIN, du Mot2 électricien radio de dirigeable Maurice, Louis, Nicolas PROUTEAU, de l’Adjt mécanicien de dirigeable Abel, Adrien, Edmond RÉMIA et du LV élève pilote de dirigeable Antoine, Louis, Marie BARTHÉLEMY de SAIZIEU. Brice, Caussin et Rémia appartenaient à l’Aérostation militaire. 17 août 1960 – Un AVRO Lancaster de l’escadrille n° WU 26 – revenait de métropole vers Agadir, transportant douze passagers en plus de son équipage habituel. Alors que l’appareil se trouve 25 kilomètres au sud de Had Ouled Frej, un message est reçu par le contrôle de Camp Cazès, signalant un incendie au moteur n° 3 et annonçant une tentative d’atterrissage forcé. Mais il est trop tard, rongé par le feu, le longeron principal de la voilure cède et l’aile droite se replie. Désemparé, le Lancaster s’écrase au sol près du douar de Khemis M’Touch, dans la région de Sidi Bennour, à une centaine de kilomètres environ dans le SSO de Casablanca. Tous les occupants sont tués sur le coup. L’équipage était composé du MP mécanicien de bord Bernard BRÉLIVET, du SM2 radio volant Jacques, Pierre DURAND, de l’EV2 de réserve pilote Jean-Claude JÉGOU, des OE3 pilotes Henri, Francis JOURDAN et Joseph, Jean, Marie LE HIRESS, commandant d’aéronef, du Mt mécanicien volant Edmond, Jean, Marie MARTIN et du PM radio volant Jean, Emile, Auguste MOUSSET. Les passagers étaient le QM2 armurier d’aéronautique Claude, Paul BARBÉ, le PM pilote Maurice, Dominique, Pierre CANTAT, les SM2 mécaniciens d’aéronautique Jacques, Roland, Marcel HERBETTE, Gilbert, Louis, Marie LE ROUZIC et Jean, Louis MARC, l’agent de la poste aux Armées Armand, Marius PÉZÉ, le QM1 électricien Christian, Charles PHIPPS, le SM2 mécanicien d’aéronautique Joseph PROVOST, le PM mécanicien d’aéronautique Lucien, Jean, Louis ROMANI, l’IM1 volant Jacques, Jean, Victor ROULS, le Sgt/Maj Louis, Victor PRINCE-SOULIER de l’armée de Terre et le Mot2 maître d’hôtel Pierre VICARIOT. 10 avril 1933 – Au retour d’un vol d’entraînement par nuit lunaire, un Farman 168 Goliath n° 120 – de la SE de Berre capote à l’amerrissage, probablement à cause d’un effet de mirage. Les cinq hommes composant l’équipage, les SM arrimeur pilote Paul, Henri, Roger CHAPON, le QM arrimeur pilote Jacques, Paul, Achille FRAISSÉ, le SM arrimeur pilote François, Yves, Joseph JACQ, le SM mécanicien volant Yves, Guillaume, Marie LE BARS et le Mt mécanicien pilote Charles, Jean, Gaston PRULEAU, périssent dans l’accident. 16 novembre 1918 – L’apprenti marin Maurice, Alfred, Adolphe PRUVOST du CAM de Fréjus – Saint-Raphaël, élève pilote à l’école de pilotage de l’Aéronautique militaire d’Ambérieu, est mortellement blessé dans la chute de son avion sur le terrain de Loyettes Ain. 19 décembre 1943 – Un Vickers Wellington XIII s/n HZ710 – de l’escadrille 1B de la 2ème flottille de bombardement avait décollé du terrain de Dakar-Oukam pour un mission de protection de convoi. Les conditions météorologiques sont très mauvaises et, incapable d’assurer correctement sa mission, le chef de bord annonce par radio qu’il l’interrompt et rentre à sa base. Un autre message signale que les grenades ASM ont été larguées. Vers 14 heures, le Wellington est à la verticale de Ouakam et entame un long virage pour se présenter dans l’axe de la piste. Des témoins s’aperçoivent alors qu’un des moteurs émet une fumée noire. A 14 h 24, l’avion percute la mer et explose à deux milles de la côte. Des embarcations de pêcheurs puis des vedettes de la Royal Navy se portent immédiatement sur les lieux de l’accident mais ne trouvent aucun survivant. L’équipage était composé des QM1 radio volant Auguste, Joseph AQUADRO, EV1 pilote Victor, Louis, Henri CERINI, chef de bord, SM2 pilote Alexandre, Eugène, Célestin CRESTEL, QM2 radio volant Gaétan, Jean, Joseph DUCLOS, PM pilote Henri, Denis MICHEL, QM mécanicien volant Raymond PATUREAU et Asp de réserve Henri, Antoine PUCHOL, observateur. Les corps de Cerini, Michel et Patureau ne seront pas retrouvés. 10 mars 1945 – Un Supermarine Walrus I s/n Z1815 – de l’escadrille 4S s’écrase au hameau de Cavalligna, dans la commune de Santa-Maria-di-Lota Corse. L’accident fait quatre victimes, l’équipage, composé du Mt pilote Adrien, Noël DEVOIR et du Mot mitrailleur bombardier Jacques PUCHU et deux passagers, le SM mécanicien François, Claude RUBINI et le QM2 canonnier Louis, Antoine LÉONARDI de l’Unité Marine d’Ajaccio. 18 mai 1986 – Un Atlantic n° 19, de la flottille 21F, avait décollé de Djibouti pour un vol d’entraînement. Aux alentours de la montagne du Day, le moteur gauche est victime d’une avarie brutale provoquant un virage du même côté. Le relief est trop proche, l’appareil percute les contreforts de la montagne et se désintègre en tuant tous ses occupants. L’accident fait dix-neuf victimes Membres de l’équipage MP électronicien de bord Michel, Raymond, René BLANDIN, PM électronicien de bord André, Alain, Patrick CHAUMONT, SM navigateur Laurent, Michel FAUBET, Mt navigateur Daniel, Victor d’HULSTER, Mt électronicien de bord Eric, Hervé, Victor, Auguste MAUGARS, EV1 de réserve pilote Dominique, Jean MEUNIER, chef de bord, Mt mécanicien de bord Eric, Jean, Louis MONTET, SM électronicien de bord Pierre, Michel PUGI, QM1 mécanicien de bord Patrick, Henri SIMOND. PM mécanicien de bord Jacques, Marie, Franck TASSIN, PM pilote Christian, Louis, Aloïs de personnel technique au sol de la 21F QM1 mécanicien d’aéronautique Didier FORMET, MP électronicien d’aéronautique Michel, Charles, Paul PACATTE et PM électromécanicien d’aéronautique Dominique passagers S/C Umberto CIRASARO de la 13ème DBLE, PM mécanicien d’aéronautique Gilbert, Michel CROUILLES, de l’Unité Marine de DjiboutiEV2 René, François, André FOIN de l’aviso-escorteur Amiral Charner, Maj mécanicien de bord Bernard, Gabriel JOLLARD et MP pilote Jean, Pierre, Clément MAROT de l’escadrille 23S détachés sur le BCR Var. 23 juillet 1940 – Alors qu’il décolle du lac de Bizerte pour rejoindre Aspretto en Corse, un Latécoère 298 n° 42 de l’escadrille 3S6 se met en perte de vitesse et s’abat dans l’eau. Deux de ses membres d’équipage, le QM mécanicien d’aéronautique Yves, Marie LAVANANT et le QM de réserve radio volant René, Léonard PUGLIESE sont tués sur le coup. Le troisième, le SM2 pilote Louis, Albert KAUFFMANN, est transporté grièvement blessé à l’hôpital de Sidi Abdallah où il décède quelques heures plus tard. 12 avril 1954 – Alors qu’il arrivait pour bombarder des concentrations viêt minh autour du point d’appui Anne Marie» dans la cuvette de Diên Biên Phu, un PB4Y Privateer de la flottille BuAer 59774 – est atteint de plein fouet par les tirs de la DCA et s’écrase au sol. Les neuf membres de l’équipage, le SM2 armurier de bord Serge, Aimé BOURSON, le SM2 radio volant Marc, Christian CHAIGNE, le SM2 radio volant Jackie, Robert GIULIANO, le SM2 pilote Guy, Joseph, André GAUTHIEZ, le SM2 mécanicien de bord Charles ILTIS, l’EV1 pilote Alexis MANFANOVSKY, chef de bord, le SM2 armurier de bord Jean, Hyacinthe PAUMIER, le SM2 mécanicien de bord Pierre, Edmond PUYJALINET et le SM2 navigateur Hervé, Marie, Ernest RUELLO KERMELIN, sont portés disparus, présumés tués dans la chute de leur appareil. 18 mai 1986 – Un Atlantic n° 19, de la flottille 21F, avait décollé de Djibouti pour un vol d’entraînement. Aux alentours de la montagne du Day, le moteur gauche est victime d’une avarie brutale provoquant un virage du même côté. Le relief est trop proche, l’appareil percute les contreforts de la montagne et se désintègre en tuant tous ses occupants. L’accident fait dix-neuf victimes Membres de l’équipage MP électronicien de bord Michel, Raymond, René BLANDIN, PM électronicien de bord André, Alain, Patrick CHAUMONT, SM navigateur Laurent, Michel FAUBET, Mt navigateur Daniel, Victor d’HULSTER, Mt électronicien de bord Eric, Hervé, Victor, Auguste MAUGARS, EV1 de réserve pilote Dominique, Jean MEUNIER, chef de bord, Mt mécanicien de bord Eric, Jean, Louis MONTET, SM électronicien de bord Pierre, Michel PUGI, QM1 mécanicien de bord Patrick, Henri SIMOND. PM mécanicien de bord Jacques, Marie, Franck TASSIN, PM pilote Christian, Louis, Aloïs de personnel technique au sol de la 21F QM1 mécanicien d’aéronautique Didier FORMET, MP électronicien d’aéronautique Michel, Charles, Paul PACATTE et PM électromécanicien d’aéronautique Dominique passagers S/C Umberto CIRASARO de la 13ème DBLE, PM mécanicien d’aéronautique Gilbert, Michel CROUILLES, de l’Unité Marine de DjiboutiEV2 René, François, André FOIN de l’aviso-escorteur Amiral Charner, Maj mécanicien de bord Bernard, Gabriel JOLLARD et MP pilote Jean, Pierre, Clément MAROT de l’escadrille 23S détachés sur le BCR Var.
Lesproblèmes de la sécurité des confins algéro-marocains et la volonté française de contrôler l’ensemble du Maghreb sont à l’origine de l’emploi de la Légion dans la pacification du Maroc. Sous les ordres de Lyautey, elle s’y battit continuellement, participant ainsi au maintien de l’ordre et à la construction de routes et de postes dans tout le pays. Elle est l
Histoire de la Vendée du Bas Poitou en France Chapitre Précédent Table des matières Chapitre Suivant CHAPITRE XI LA FEODALITE EN VENDEE, DE 877A 1180 La féodalité en Vendée de 877 à 1180. Relèvement des églises, - Châteaux féodaux. Les pirates de Noirmoutier vers 1060. Obligations militaires des bas-poitevins aux X° et XI° siècles. Les premiers châteaux-forts de Vendée et les églises fortifiées Moricq, Beauvoir, La Garnache, Talmont, Fontenay, Maillezais, Apremont, etc. Les châteaux-forts bas-poitevins aux XI°, XII° et XIII° siècles. Château de Pouzauges. La trahison du seigneur de Talmont 1138, Louis VII devant Talmont. Le moyen-âge, ses faiblesses et ses grandeurs. L’église féodale en Vendée. L’an mille. Abbayes de la Vendée. Saint Jean d’Orbestier. Sainte-Croix de Talmont. Bellenoue. Nieuil-sur-l’Autise. Moreilles. Bois-Grolland. Trizay. Breuil-Herbaud. L’Ile Chauvet. La Grainetière. La Blanche. Lieu-Dieu en Jard. Angles. Les Fontenelles. Influence des croisades sur les fondations monastiques, - l’église adopte les institutions et les Mœurs féodales. Etablissement des avoués. Développement des églises de campagne. La Roche-sur-Yon et le Poiré-sur-Vie, - Droits du prieur de Saint-Lienne-Ecoles. Usage des bancs dans les églises. - Puissance des ordres religieux en Vendée au XII°siècle. Anciens prieurés Mouchamps, Fontaines, Cheffois, Courdault, Lande-Beauchêne, Saint-Laurent- Sur-Sèvre, Sigournais, Puybelliard, Aizenay, Saint-Florent-des-Bois, etc. Caractère malheureux de cette époque au point de vue moral, - Création du sacré collège, - la Papauté. Puissance de la Papauté. Eglises des XI° et XII° siècles, Saint-Nicolas de Brem cryptes de Fontenay, Tiffauges, Curzon, Les Essarts, Nieuil-sur-l’Autise, Vouvent, Foussais, Maillé, Fontaines, Belleville, Maillezais, Chalais, Benet, La Chaize-Giraud, Les Moutiers-les-Mauxfaits, Mareuil-sur-Lay, Luçon, La Grainetière. Caractères des vieilles églises de Vendée. LA FÉODALITÉ EN VENDÉE DE 877 à 1180 A partir du règne de Charles le Chauve, il n'y eut plus d'intérêts généraux, plus de gouvernement national. L'assemblée de Kersi-sur-Oise, ayant, en 877, rendu héréditaires des fiefs concédés jusque là à titre temporaire, la puissance des rois devint illusoire. Comme on voyait briller partout le fer destructeur des Normands, et qu'il n'existait plus ni force centrale, ni corps d'armée qui pût arrêter, ce torrent, tout propriétaire fut forcé de veiller à sa propre défense, afin de . ne chercher son salut que, dans son courage 1. Le Poitou surtout, fut ainsi pendant plus d'un siècle, abandonné à ses propres forces ; les populations s'habituèrent alors à ne plus compter que sur leurs ducs et comtes, devenus héréditaires et véritables souverains du pays. Chaque seigneur bravant utilement les défenses faites par Charles le Chauve, fortifia son château, et mit sa famille et ses biens à l'abri de la surprise et du péril. La menace, continuelle du danger précipita surtout le mouvement de concentration de la propriété foncière 2, et rendit plus nécessaires les liens qui s'établirent entre la faiblesse et la force pour la défense commune. L'excès des malheurs et des périls ramena tous les intérêts les plus opposés au soin du salut commun, et la plus impérieuse des lois, la nécessité, fit alors naître de ce chaos un nouvel ordre de choses qui est devenu la féodalité. Nous dirons peu de choses de ce régime, qui en Vendée fut constitué d'une manière plus forte et plus indépendante rendit de grands services à son origine, et donna lieu plus tard à des abus de tous genres. Retour haut de page NOTES 1 On attribue assez généralement à ces premières résistances de la noblesse contre le souverain, l'origine de cette chevalerie errante A qui a ses pages si pittoresques dans les mœurs du moyen âge. Les manoirs étaient souvent dés refuges, où un chevalier admettait à une hospitalité généreuse, le voyageur qui regagnait sa patrie, le pèlerin, le, marchand lui-méme. A La chevalerie était proprement, de nom comme de fait, la milice d'élite de la France dont il est déjà fait mention dans un des capitulaires de Charlemagne 807, l'armée du' château féodal. 2 Cette concentration fut encore dans le même temps favorisée par l'établissement du droit d'aînesse, qui n'existait pas dans la loi germanique. - La loi salique appelait tous les enfants mâles au partage égal de la terre, dans les successions, et assurait même une part aux enfants illégitimes ; les filles seules étaient esclaves avec une rigueur exagérée, que l'usage avait fait disparaître. RELÈVEMENT DES ÉGLISES. - CHÂTEAUX FÉODAUX A la fin du Xe siècle, les églises et les monastères du Poitou se relèvent de toutes parts toutes les classes de la population réunissent leurs premiers ' efforts pour rebâtir les temples de Dieu et faire disparaître les ruines des abbayes ; mais à côté du clocher qui s'élance de nouveau vers le ciel, près du monastère qui répare ses murailles renversées, et de l'ancien village gallo-romain qui commence à reconstruire ses maisons de bois brûlées par les Normands, nous trouvons la tour féodale qui a résisté aux attaques des pirates. A l'abri de ses fortes murailles, habite le possesseur d'un grand fief devenu héréditaire il est là avec sa famille, au milieu des tenanciers qui cultivent sa terre, entouré, de vassaux, possesseurs d'anciens fiefs qui lui doivent foi et hommage, et le service de leur épée au jour du combat. Plus d'une fois, à l'approche des Normands, l'enceinte fortifiée à servi de refuge aux populations le seigneur féodal est sorti avec ses hommes d'armes, et a repoussé loin de la contrée, le pillage et l'incendie ; trop heureux, lorsqu'il ne se servait pas quelquefois lui-même de sa puissance pour molester plus faible que lui, ainsi qu'en témoigne le fait suivant. Retour haut de page NOTES 1 Cette concentration fut encore dans le même temps favorisée par l'établissement du droit d'aînesse, qui n'existait pas dans la loi germanique. - La loi salique appelait tous les enfants mâles au partage égal de la terre, dans les successions, et assurait même une part aux enfants illégitimes ; les filles seules étaient esclaves avec une rigueur exagérée, que l'usage avait fait disparaître. LES PIRATES DE NOIRMOUTIER VERS 1060 Au premier âge de la féodalité vouée au régime de la force, moins encore par son principe et sa nature, que par le milieu et les circonstances dans lesquelles elle se développa, presque tous les seigneurs étaient devenus,, suivant le mot énergique d'un chroniqueur Orderic Vital " brigands, ennemis des voyageurs et des faibles ". Plusieurs chartes de cette époque prouvent en particulier que ceux, de nos côtes tiraient d'une active piraterie, la source la plus claire et la plus abondante de leurs revenus. Celle dont on va lire la traduction appartient au Cartulaire de l'abbaye de Saint-Sauveur-de-Redon, en Bretagne. Cet acte est la convention faite par le seigneur Perenès 1, abbé de Saint-Sauveur, et de ses moines, avec Gautier et Gosselin hommes nobles, seigneurs des châteaux de la Garnache, de Beauvoir et de Noirmoutier. Car il arriva que les susdits nobles, ayant suivi un vaisseau des moines allant en Poitou, s'en emparèrent à son retour et le pillèrent complètement. Dans la suite, repentants de cette faute, ils rendirent à deux moines de ce monastère, Merkiou et Gautier, tout ce qu'ils avaient pris. Voulant, en outre. obtenir d'être associés au bénéfice des prières de tous les frères, ils concédèrent à perpétuité, eux, leurs femmes, leur fils et leur postérité, l'exemption de tous droits, cens et seigneuries, pour deux navires des moines de Saint-Sauveur. Les témoins suivants ont corroboré la puissance de cetteconvention Gautier, lui-même, et Gosselin Pierre, fils de Gosselin ; Guillaume, moine de Saint-Jouin ; Hermenfroy, moine de Saint-Martin; Gosselin, de Palluau; Airard, de Noirmoutier ; Aimery, son fils ; Albéric, de la Garnache ; Boson, de Beauvoir ; Albois, le fils d'Armand ; Béranger, fils de Gautier ; Aimery, sénéchal; Gobin; Haton, prévôt; Monz 2. Retour haut de page NOTES 1 Mourut en 1060. 2 Recherches historiques sur le département de la Vendée, par feu de la Boutetiére. OBLIGATIONS MILITAIRES DES BAS-POITEVINS AUX Xe ET XIe SIÈCLE Le comte du Poitou gouvernait comme partout la force militaire de son territoire ; mais, contrairement à ce qui se passait ailleurs, les Poitevins n'étaient tenus qu'à trois mois de service, et c'était peut-être là une de ces immunités déjà fort anciennes, qu'avait signalées le poète Claudien. Au reste, le recrutement n'appelait que les hommes libres, c'est-à-dire ceux qui possédaient quatre manses, ou habitations rurales, contenant chacune une valeur d'à peu près dix arpents 1. Pour maintenir les soldats sous les drapeaux, au-delà le terme de trois mois, il fallait une prolongation de la guerre ; mais alors, comme le service de ce que l'on appelle aujourd'hui l'intendance, n'était pas encore inventé, l'armée vivait dans le pays occupé, entière-ment aux frais des populations qui, souvent, étaient ruinées pour longtemps. C'étaient donc les leudes, les vassaux et arrière-vassaux qui effectuaient les réunions armées sur un point donné du territoire. Là se rendaient, au premier appel, comme nous l'avons vu pour Fontenay-le-Comte, en 841, les hommes libres qui recevaient les ordres immédiats du comte. Antérieurement à l'époque féodale, c'était le roi seul qui avait le droit de convoquer les seigneurs de tout rang qui étaient ses hommes liges. Mais tout fait croire qu'à l'époque où nous voilà parvenus, le vieil esprit d'opposition à la monarchie d'outre-Loire, s'étant toujours maintenu, le comte avait déjà acquis une assez grande indépendance de la couronne, pour que les leudes ne voulussent obéir qu'à lui seul. C'est donc sous sa bannière que les Poitevins s'en allèrent, dans la Neustrie, guerroyer contre les Normands 2. Retour haut de page NOTES 1 Ducange V. Mansum Guérard. -Prolégomènes du Polyptique d'Iminon, page 378 2 Auber. - T. VI, pages 47 et 48. - C'est au commencement du x' siècle, vers 927, que la vicomtesse d'Aunis, Senégonde, donna à l'abbaye de Saint-Maixent, cent-huit ares de marais salants, situés près de la Rochelle. LES PREMIERS CHATEAUX FORTS DE VENDÉE ET LES ÉGLISES FORTIFIÉES En peu d'années, le Bas-Poitou, naguère sans défense, vit ses coites Hérissées de forteresses, les murs de ses cités garnis de tours, les villages bien armés, chaque éminence protégée par un château défendu par un fort, et la terre peuplée de cultivateurs soldats. Alors s'élevèrent, pour être remplacées ou complétées ultérieurement par d'autres plus formidables, les_ forteresses de Moricq, Beauvoir, La Garnache, Noirmoutier, Fontenay, Maillerais, Mareuil-sur-le-Lay, Apremont, Palluau, Puymau frais, Mortagne, Mervent, Tiffauges, Pouzauges, Bazo-ges-en-Pareds, La Roche-sur- l'on 1, Talmont, Châteaumur, etc. Les monastères eux-mêmes, Noirmoutier, Saint-Michel-en-l'Herm, devenaient des forteresses. Les plus simples églises se crénelaient dans les campagnes, s'entouraient de murs épais, afin d'offrir un asile, soit; aux laboureurs de la contrée, qui venaient s'y abriter au besoin avec leurs femmes, leurs enfants et leurs troupeaux, soit à des hommes d'armes qui s'en faisaient les défenseurs en y tenant garnison. Cet usage se conserva longtemps, et les églises du Boupère ,de Saint-Juire-Champgillon, de Réaumur, et l'ancienne chapelle d'Ardennes, près Charzais, nous rappellent encore ces temps d'insécurité et de violence, où le salut ne résidait que dans là force. Eglise fortifiée du Boupère, d'après un cliché de M. ce moment, les Normands cessèrent peu à peu de trouver, dans le Bas-Poitou, une proie, facile ; et s'ils lui firent encore de cruelles blessures, ils y rencontrèrent au moins, à chaque pas, des guerriers, des périls et des combats. Retour haut de page NOTES 1 Il y existait une église et un château dès le milieu du Xe siècle. LES CHATEAUX-FORTS BAS-POITEVINS AUX XIe, XIIe ET XIIIe SIÈCLES. Vers le XIe siècle, les châteaux-forts du Bas-Poitou se composaient souvent de trois enceintes, dont la configuration se rapprochait le plus possible de la forme rcctangulaire, bien que cette forme reçut fréquemment de notables modifications en raison de la disposition du terrain, dont on devait tenir compte avant tout. Le terrain enclos par les remparts était appelé la Basse-cour; c'est là que se trouvaient les magasins, les écuries, le saloir, le lardoir, les logements; des maîtres du château et. de la garnison, un puits ou une citerne, et enfin une chapelle, tantôt formant un édifice à part, tantôt ménagée dans une tour. Le donjon en pierres de taille, rond ou carré, était divisé en trois ou quatre étages, et portait à une certaine hauteur, des corbeaux rustiques, sur lesquels on établissait des balcons en planches ; plus tard ce balcon fut construit en pierre. Il faut remarquer que c'est presque toujours par des ouvertures pratiquées au deuxième étage qu'on pénétrait dans le donjon. Les murs étaient soutenus par des contreforts carrés, et les donjons se terminaient à leur partie supérieure par une terrasse ou par un toit à quatre pans; jusqu'au XIe siècle, une des tours d'enceinte servait habituellement de donjon. Au ne siècle, la manière de bâtir devient plus élégante et plus solide. Les tours sont garnies d'une galerie de mâchicoulis en pierre, surmontée de créneaux. Les donjons carrés étaient flanqués à leurs angles supérieurs de guérites à vigie en encorbellement. La première enceinte contenait des bâtiments qu'on utilisait de diverses façons; la seconde renfermait le donjon et l'habitation du baron. Dans la dernière moitié du XIIe siècle, les tours rondes devinrent les plus communes, et les baies affectèrent la forme d'arcs en tiers-point. A partir du XIIIe siècle, la France féodale était constituée, le réseau de forteresses était complet, et on éleva peu de châteaux. L'architecture militaire de cette époque présente les mêmes caractères que l'architecture religieuse que nous avons étudiée. Les salles d'habitation prirent un développement considérable et furent décorées de vitraux et de peintures. Dans les constructions importantes, le donjon renferme une autre tour encore plus importante, appelée maîtresse-lotir, belfroy, beffroi, parce qu'elle contient la cloche d'alarme. Il arrive aussi que les donjons n'ont pas de porte au rez-de-chaussée dans ce cas on y entrait par une fenêtre assez élevée, qu'on atteignait avec une échelle ou au moyen d'un pont manoeuvré par une poulie. Retour haut de page CHATEAU DE POUZAUGES Le château de Pouzauges, édifié vers, la fin du XIIe ou vers le commencement du XIIIe siècle, peut passer pour un des principaux types d'architecture militaire en Bas-Poitou. Il se compose d'un donjon et d'une forte enceinte de murailles, dont l'épaisseur, en quelques points, atteint près de deux mètres. DONJON DU CHATEAU DE POUZAUGES XI D'après une eau-forte de M. de Rochebrune Ces murailles, renforcées de tours, dont dix étaient encore parfaitement reconnaissables il y a quarante ans, se trouvaient défendues par des fossés d'une largeur et d'une profondeur' énormes. Une autre enceinte, complètement détruite aujourd'hui, protégeait toute la partie de la seconde enceinte qui n'était pas baignée par l'eau des douves. Ce donjon, de forme carrée, possède trois étages voûtés. Ses côtés, de 18 m 40 de largeur, sont flanqués aux angles et au milieu, de tourelles pleines, aplaties sur les faces. Le premier étage, partiellement situé en contre-bas du sol, ne présente d'autre ouverture qu'une porte. Privé de cheminée, il devait servir de magasin. Le second renfermait la grande salle du château, éclairée par une fenêtre carrée de petite dimension et pourvue d'une porte étroite très élevée au-dessus de la base de l'édifice. Une grande cheminée permettait de Chauffer cette pièce, qui était la plus belle et la moins triste du sombre manoir. A côté se trouve une salle complètement obscure. Au troisième, deux grandes chambres à coucher reçoivent le jour par deux ouvertures carrées. Enfin l'édifice, à la partie supérieure duquel on accédait jadis par un escalier en colimaçon, était recouvert d'une plate-forme qu'environnait un chemin de ronde, protégé par un parapet soutenu par des mâchicoulis. La grosse tour qui défend l'angle le plus aigu de l'enceinte principale s'appelle encore Tour de Bretagne. Elle pourrait bien être l'oeuvre de Gilles de Rais, dont le terrifiant souvenir plane encore ici comme à Tiffauges. Une de ses meurtrières semble de toute évidence avoir été construite pour l'emploi de l'artillerie la pénétration que, l'on remarque de chaque côté était, sans nul doute, destinée à recevoir la traverse sur laquelle devait s'appuyer la couleuvrine et plus tard l'arquebuse. Un porte-voix, comme à Tiffauges, servait à transmettre les commandements autour des courtines, dans toute la circonférence de l'enceinte et autour de la salle du troisième étage du donjon. Son diamètre intérieur était de 0 m. 20. Quant à-la paroi intérieure, elle était enduite de mortier à la chaux. Plans et coupes du vieux donjon de Pouzauges vieux donjon de Pouzauges Rien ne peut rendre l'aspect de cette solitaire et puissante forteresse, avec ses murs noircis et déchirés par le temps, où l'oeil découvre à peine les jours qui étaient si parcimonieusement ménagés aux habitants de cette féodale demeure. Véritable nid d'aigle, tout y a été combiné pour la défense, rien ménagé pour le plaisir des yeux. Une simple visite à cet antique témoin d'une époque qui n'est plus, en dit davantage sur- la vie privée du moyen âge, que toutes les descriptions, et on ne peut songer sans effroi aux guerres épouvantables qui obligeaient de riches et puissants seigneurs i venir s'emprisonner, avec leur famille, dans une telle résidence Retour haut de page V. - CANTON DE TALMONT La trahison du Seigneur de Talmont en 1138 Talmont, aujourd'hui simple chef-lieu de canton, fut jadis la, capitale d'un des grands fiefs du comté de Poitou, embrassant toute la région comprise entre le cours inférieur du Lay et celui de l'Yon et du Jaunay, et les côtes de l'Océan. Les ruines du château, bâti au commencement du Xle siècle, disent encore quelles dut être son importance elle est attestée d'ailleurs par tous les documents du moyen âge, rappelant le rôle joué dans notre histoire provinciale par les familles qui l'ont possédé successivement, de Talmont, de Lezay, de Mauléon et, enfin des vicomtes de Thouars. Il fut rasé en 1628 1, en même temps que les fortifications de la Rochelle, après que cette dernière ville eût succombé sous les coups de Richelieu. De tous les événements de l'histoire de Talmont, le plus important sans contredit était resté dans l'ombre jusqu'à ces derniers jours ; il vient d'être trouvé par M. Jules Lair, dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale 3, fragment inédit de la vie de Louis VII, préparée par le célèbre Suger, abbé de Saint-Denis. Ce savant; s'est empressé de publier sa précieuse découverte 4 mais- l'un des épisodes qu'elle renferme est si intéressant pour le Bas-Poitou, que nous, n'hésitons pas à en donner ici la traduction littérale, d'après M. Marchegay. " Suger, après avoir raconté les débuts difficiles du règne de Louis VII et les circonstances d'une insurrection de Poitiers, qui s'était érigée en commune, en 1138, mais fut soumise aussitôt par le jeune monarque, continue en ces termes. Nous quittâmes donc joyeux la ville délivrée d'un si grand poids, et après y avoir apaisé beaucoup d'occasions, de débats divers, nous dirigeant en hâte du côté de l'Océan, vers un noble château, dont le nom vient de talus mundis ou talis mundus 5, et qui, suivant l'opinion de ceux qui l'expliquent ainsi, le doit tant à la beauté du lieu qu'à la fertilité du sol et aussi à la sûreté du château, dans les fossés duquel la marée de l'Océan, qui n'est pas fort éloigné, monte deux fois par jour, et par son mouvement dans les ruisseaux d'eau douce, permet deux fois par jour d'apporter en bateau, dans l'intérieur des terres et jusqu'à la porte de la tour, abondance de poissons, de viandes et de marchandises diverses. Le Roi fit sommer de se présenter devant lui, un certain baron nommé Guillaume de Lezay, homme factieux et fourbe, qui avait usurpé ce château à l'occasion de sa garde. Il avait déjà eu avec lui un démêlé, au sujet des faucons blancs du duc Guillaume 6, de ceux qu'on appelle gerfauts, retenus par lui et restitués seulement sous le coup des menaces et de la crainte, et il le pressait vivement aussi pour la reddition du château. Celui-ci nous prenant à part, l'évêque de Soissons et moi, invitait instamment par notre entremise, le seigneur Roi à venir en personne recevoir son château. Aussi l'évêque et plusieurs autres engageaient le seigneur Roi à se hâter d'aller prendre possession du château, puisqu'il lui était offert. Mais nous, et un bien petit nombre, partageant notre avis, craignions leur perfidie et regardions comme dangereux pour nous et notre seigneur, de pénétrer dans l'enceinte du château avant la remise de sa tour inexpugnable. Pour dissuader d'agir ainsi, nous _ rappelions un fait semblable, à savoir que jadis le Roi des Français, Charles 7, de retour d'une expédition en Lorraine, après avoir accepté avec confiance l'hospitalité qu'Herbert, comte de Vermandois, lui offrait comme. vassal et comme ami, avait trouvé un perfide ennemi qui le retint en captivité jusqu'à sa mort ; d'autant plus que nous avions appris que ce même Guillaume avait fait la même chose ou à peu près au duc Guillaume, lequel ayant logé une certaine nuit dans le château, put à grande peine, lorsqu'il voulut sortir le matin, franchir les portes perfidement fermées sur lui et les siens, contraint d'y laisser prisonniers quelques-uns des plus nobles seigneurs de son armée8. Mais comme le plus grand nombre préférait, aller que s'arrêter, nous refusâmes de céder à leur sotte audace. Pour eux, ayant envoyé en avant leurs sergents choisir des logements et acheter des vivres, ils les suivaient comme en se jouant. Nous au contraire, attribuant à une trop grande légèreté cette conduite d'hommes qui, imprévoyants, désarmés, envoyaient en avant leurs destriers et leurs armes, nous les blâmions avec force invectives. L'événement ne tarda point. Déjà le susdit Guillaume, ne pouvant plus cacher sa trahison, et qu'il eut fait arrêter sans bruit quelques-uns de ceux qui étaient entrés les premiers, tenait lui-même la porte embrasée, laissait entrer ceux qui lui paraissaient de meilleure prise, et repoussait ceux dont il ne voulait pas. Courant en désordre et vociférant, ceux qu'on saisissait au dedans criaient à ceux du dehors de prendre la fuite. Les traîtres, ouvrant aussitôt les portes, se mirent à la poursuite de ces derniers, s'efforçant de prendre les uns, de blesser ou bien de dépouiller lestement les autres. Quand soudain, bien que tardivement, le seigneur Roi courant aux armes avec son armée, ceint de sa cuirasse, de son casque et de ses jambarts de fer, accourut au secours des fuyards, tomba sur ceux qui les poursuivaient, et avec ses Français, les seuls à peu près qui l'eussent suivi, rendit la pareille aux Poitevins. Là on vit le Roi couper de sa propre épée les pieds a deux de leurs chevaliers, supplice d'autant plus douloureux que son manque de force, à cause de sa' grande jeunesse 9, le faisait durer plus longtemps. Les mettant donc en fuite, les refoulant jusqu'à la porte, malgré son encombrement, avec l'aide de Dieu,il tira de la trahison de ces scélérats une si grande et si digne vengeance, que sur l'heure, contre tout ce qu'on pouvait espérer, il se décida à attaquer à main forte et bras tendu le château qui semblait inexpugnable, renversa et brisa par les armes ses moyens de défense, et livra aux flammes tout le château, même les abbayes et les églises, jusqu'à l'enceinte de la tour, où se réfugièrent ceux des traîtres qui avaient échappé à la mort " 10. Retour haut de page NOTES 1 Louis Brochet. - Huit jours dans la région de la Châtaigneraie et de Pouzauges. - Léon Arde. - Annuaire 1854. 2 Dans un mémoire rédigé en 1661 par Marie de la Tour, et publié par M. imbert. T. XXXII de la Soc. des Ant. de l'Ouest, la duchesse de la Trémoille dit " Le 8 avril 1634, j'obtins un arrêt du Conseil, qui nous adjugea une somme de livres, pour nous dédommager du razement du château de Talmont, fait en 1628. " 3 Fonds latin, n°s 12, 720. 4 Voir Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, année 1873, pages 583-596. 5 Ce jeu de mots disparaît' en français. D'autres étymologistes voient dans Talmont, .le nom de son possesseur nomen viri, proprium Talemudus. Ad. de Valois, notitia Galliarum, p. 577 ;d'autres le font venir de deux mots celtiques, Tal, hauteur, Mon, courbure de rivière. D. Fonteneau, t. LXXV, page 507. 6 Père d'Eléonore, qui, par son mariage avec Louis VII, lui avait apporté les duché d'Aquitaine et comté de Poitou. 7 Charles le Simple, en 923 8 Le Cartulaire de Talmont, page 162, raconte ainsi ce fait qu'il place en 1127. Comme un jour, au commencement de son règne, le comte Guillaume, fils du comte Guillaume le Grand, quittait le château de Talmont, où il était venu la veille, Guillaume de Lezay s'empara de Hugues le Brun de Lusignan et de quelques autres barons de la compagnie du Comte, et, eut l'audace de vouloir les retenir longtemps captifs. 9 Louis VI[ avait alors environ 17 ans 10 Recherches historiques sur l'ancien Bas-Poitou, par Paul Ma chegay - Annuaire 1874. LE MOYEN AGE, SES FAIBLESSES ET SES GRANDEURS Avec les Capétiens, la royauté cessa d'être une imitation de l'empire romain, comme sous les deux premières races. Elle prit un caractère national, occupa le rang le plus élevé dans la hiérarchie féodale, et trouva sa force dans l'hérédité,. par ordre de primogéniture, et dans la suzeraineté, ce précieux lien qui, partant du plus humble vassal, vint aboutir au roi, le premier des suzerains 1. Le moyen âge ne fut pas non plus, en Vendée, exempt des tristes taches qui se retrouvent dans l'histoire de toutes les sociétés modernes humaines il eut la rudesse et les violences de la jeunesse, et trop souvent l'abus de la force y fit plier momentanément les règles les mieux établies. Mais, à côté des grandes fautes, se montrent l'expiation et le repentir, le dévouement, l'héroïsme et la foi profonde. Si dans cette organisation sociale, quelques parties se ressentent encore de l'inexpérience et de la barbarie des temps primitifs, il y a du moins dans l'ensemble une vie puissante, une grandeur qui n'a jamais eu d'égale, et le développement des immortels principes du christianisme. Ce qui frappe surtout dans les institutions de cette époque, c'est la variété infinie, la liberté et la sage pondération des éléments qui les composent on voit qu'elles ne furent pas seulement l'œuvre des conquérants, mais l'heureuse alliance des Gallo-Romains et des Francs. Que serait devenue l'ancienne civilisation corrompue et épuisée, si elle ne s'était pas retrempée et rajeunie à de nouvelles sources? Mais aussi, comment les destructeurs de la puissance romaine eussent-ils pu sortir de la barbarie, s'ils n'avaient pas reçu des peuples au milieu desquels ils venaient s'établir, les règles et les traditions qui pouvaient servir de contrepoids à la sauvage indépendance des forêts de la Germanie ? Au moyen âge, les Gaulois et les Francs ne formèrent plus qu'un seul peuple, avec une puissante organisation, où chaque race avait mis son empreinte, ou toutes les idées, tous les intérêts sociaux trouvèrent leur représentation et restèrent un s dans une admirable harmonie. Retour haut de page NOTES 1 La grandeur féodale était accessible et simple la distance courte du vassal au suzerain ; par l'enchaînement hiérarchique des fiefs, l'abîme était comblé entre le plus petit et le plus élevé des propriétaires féodaux, de degré en degré , le moindre d'entre eux se liait au roi, sans courir le risque de perdre le sentiment de sa propre dignité. Essai sur l'Histoire de France. L'ÉGLISE EN FÉODALE EN VENDEE Si, dans le Bas-Poitou comme ailleurs, la féodalité laïque dut sa puissance territoriale à l'hérédité des bénéfices et, à la recommandation des alleux 1, l'église féodale dut surtout la sienne à l'obligation de la dîme. A côté des fiefs laïques de Talmont, de Montaigu, de la Roche-sur-Yon, de Fontenay, de la Flocelière, de Pouzauges, de Mortagne-sur-Sèvre, de la Mothe-Achard, de Mareuil, d'Apremont, de Mervent, il y eut aussi les terres d'église. Elles ont un aspect différent, selon qu'elles appartiennent à l'évêché ou à des abbayes. L'évêque de Poitiers s'est emparé surtout des domaines royaux contenus dans le territoire de sa cité ils forment généralement une masse compacte, assez bien arrondie. Au contraire, le couvent qui s'est formé plus tard, a dû accepter des donations de toutes mains, en tout pays, et son domaine se compose ordinairement de parcelles disséminées 2. A l'époque où nous sommes rendus, les richesses des couvents tendent à s'accroître dans une plus rapide proportion que celle des évêchés 3. Les monastères de Saint-Martin-de-Ligugé, de Saint-Jouin-de-Marnes, de Saint-Maixent, de Luçon, de SaintMichel-en-l'Herm, de Maillezais même, sont plus populaires que l'église épiscopale de Poitiers. " Ils ont un plus grand renom de sainteté et une réputation miraculeuse mieux établie. Ils attirent à la vie religieuse les nobles et les non nobles amoureux de la paix et qui, en prenant le froc, y apportent leurs biens." Du reste, les moines ayant fait vœu de pauvreté, ce n'est pas à eux que s'adresse la donation c'est à -saint Martin, c'est à saint Benoît, c'est à saint Hilaire, aux glorieux confesseurs et aux glorieux martyrs dont ils suivent la loi. D'ailleurs, l'administration des moines est plus régulière, plus paternelle, plus douce que celle des violents châtelains; aussi les serfs accourent-ils nombreux, avec leurs femmes, leurs enfants, leur bétail. Les couvents ne risquent rien à s'établir dans les solitudes, dans les forêts vierges le désert ne tardera pas à- se peupler autour d'eux et la lande à se transformer en. bonnes terres arables. Plaider contre les moines, c'est bien chanceux ; ils traînent le baron illettré devant un tribunal d'Église qui juge en latin. Contre eux, le baron n'a d'autre ressource que la violence; or, la violence engendre le remords, et le remords est une source de libéralités 4. Retour haut de page NOTES 1 On appelait recommandation, l'acte par lequel le possesseur d'un alleu le transformait en fief sous la protection d'un seigneur. 2 Le bourg d'Oulmes avait été donné, dès 965, à, l'abbaye de Saint-Cyprien do Poitiers, par un nommé Guillaume. 3 Parmi les nombreux privilèges accordés aux abbayes, tels que l'exemption de tous péages, et le privilège de la pèche, partout on leurs navires pouvaient pénétrer, il en est un particulièrement remarquable, dont il est fait mention en 940 c'était une autorisation, pour les religieux, de créer des bureaux de change dans leurs diverses maisons. Ce moyen de faciliter les transactions commerciales, presque uniquement dévolu aux moines, était donc connu dès le Xe siècle Auber. - T. VI, page 216. - En octobre 934, il est question d'un complant de vignes que reçoivent de l'abbé de Saint-Maixent, Godemer et Ermangarde, hauts personnages poitevins, à condition que dans cinq ans " le plant qu'auront fait les donataires sera partagé entre eux et le donateur ". - Auber, 263. 4 Rambaud..- Histoire de la civilisation, T. i, pages 135, 136, 137. L'AN MILLE On était alors à l'an mille, et d'affreux pressentiments alarmaient tous les esprits, sur la fin prochaine du monde et le règne de l'Antechrist. Depuis le commencement du siècle, on s'attendait à voir finir le monde. Mundi termino appropinquante disent presque tous les auteurs du temps. On avait vu l'empire de Charlemagne crouler après l'empire romain, les ruines s'entasser sur les ruines, les malheurs succéder aux malheurs. Le christianisme lui-même, semblait impuissant à guérir les maux d'ici-bas; de sorte que cette fin du monde était à la fois l'espoir et la terreur des chrétiens " Voyez ces vieilles statues, dans les cathédrales et même dans les églises romanes des Xe et e siècles, maigres, muettes et grimaçantes dans leur roideur contractée, l'air -souffrant comme la -vie, et laides comme la mort. Voyez comme elles implorent, à mains jointes, cette seconde mort de la résurrection. qui doit les faire sortir de leurs ineffables tristesses. " C'est l'image de ce pauvre monde où chacun attendait. ...Le prisonnier attendait clans le noir donjon, le serf attendait sur la-glèbe, le moine attendait au fond du cloître, entre l'ange consolateur t le diable qui tirait la nuit sa couverture, en lui disant avec un éclat de rire " Tu es damné", le seigneur attendait entre les murs de son sombre manoir, derrière lesquels s'était souvent accompli plus d'un drame terrible. Le siècle s'écoula pourtant sans qu'on entendit le son de la trompette fatale, et chacun finit par espérer. La nature, brusquement rassurée, se sentit prise d'un élan d'espérance partout on voulut par des monuments durables attester sa foi, encore surexcitée par des prédications. Chacun à cette époque de rénovation tint à se faire complice de ces artistes généreux, de ces imagiers qui s'intitulaient " les logeurs du bon Dieu et maîtres de l'oeuvre ", qui venaient de trouver en eux, la puissance d'expression, la vitalité de la` race, et d'affirmer le génie, si longtemps comprimés de la nature. La noblesse, pour expier ses fautes ou se sanctifier, le clergé pour exalter le culte de Dieu, prodiguent leur argent et leur influence, et le peuple ses sueurs pour élever des églises, des châteaux, des donjons, des abbayes. Depuis la chute des Carlovingiens, l'art français naît, grandit, se développe, et dans cette nuit étoilée du moyen âge " le rôle civilisateur de la France se reflète sur tous .les points du Bas-Poitou. Le XI, le XII et le commencement du XIIIe siècle furent pour la Vendée, l'époque où les grands monastères pourvus de riches donations s'élevèrent comme par enchantement mais bien antérieurement à cette date, des dons nombreux avaient été faits aux couvents par des bas-poitevins. Citons au hasard. Au mois d'août 969, Aubert, fils de Ramnulfe, donne le domaine de la Faucherie au monastère de Luçon. - En 989, Guillaume Fier-à-Bras concède à l'abbaye de Bourgeuil; le village et l'église de Longèves, ainsi que quelques maisons des Loges, des vignes situées à Fontenay et à l'Orbrie, la Court de Foussay et l'église Saint-Hilaire de, ce lieu. - En 997, Girbert Corpeau et Agnès sa femme,' donnent à l'abbaye de Maillezais divers domaines situés à Coùtigny, la Vallée-d'Or, le Bois-Roux, lés Chaumes etc. De 1019 à 1029, Guillaume le Grand, duc d'Aquitaine et comte de Poitou, donne à l'abbaye ci-dessus plusieurs domaines, entre autresla chapelle de Ruscunila, placée à Fontenay, les deux moulins construits au pied du château, divers domaines situés à Boisse, Serigné, Vouvent, Xanton, Darlais, Tesson, etc. Retour haut de page ABBAYES DE LA VENDÉE De l'an 1007 à l'an 1210, quatorze abbayes, suivant presque toutes la règle de Saint-Benoît, furent édifiées sur le sol du Bas-Poitou. Nous résumons ci-après leur histoire. Retour haut de page SAINT-JEAN-D'ORBESTIER L'abbaye bénédictine de Saint-Jean-d'Orbestier, dont on voit encore les ruines dans la commune du Château-d'Olonne fut fondée en 1007, par Guillaume IV, dit le Grand, duc d'Aquitaine, comte de Poitou et seigneur de Talmont. Dans la charte de fondation, on lit qu'il y avait autour de ce couvent une forêt nommée 0rbisterium, qui avait une grande étendue. Les principaux bienfaiteurs de l'abbaye furent les ducs d'Aquitaine, Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre, plusieurs seigneurs de Mauléon, de Vivonne, de la Roche-sur-Yon, d'Apremont, de Montaigu, de La Mothe-Achard et les vicomtes de Thouars. Vers 1251, le monastère devint la proie des flammes et fut rebâti avec les aumônes des fidèles, d'après les exhortations de l'abbé. Plus tard il eut beaucoup à souffrir des guerres de religion, et ses bâtiments, détruits presque entièrement, ne furent relevés qu'en partie. Pendant tout le moyen âge, le nombre des religieux fut toujours assez considérable. En 1428, ils étaient dix-huit. En 1533, ils n'étaient que quatorze. Dispersés par les protestants, il n'y en avait plus que trois en 1577 1. Enfin en 1668, le, prieur et le sacriste y résidaient seuls. La suppression de l'abbaye fut faite en faveur de la cathédrale, qui, moyennant 1200 livres de rente, s'engagea à acquitter les charges anniversaires, obits, etc. Il ne reste plus d'Orbestier qu'une maison, qui a conservé le nom de Prieuré, et les ruines de l'église, dont nous avons donné une vue dans l'histoire des guerres de religion en Bas-Poitou T. Ie page 158. En 1789, le revenu de l'abbaye était de livres. Retour haut de page NOTES 1 On lit dans l'État du Poitou sous Louis XIV; par Dugast-Matifeux ; L'abbaye de Saint-Jean-d'Orbestier seu orborum, destinée par le titre de sa fondation ii la retraite des enfants orphelins ; il y a trois ou quatre religieux, et vaut â l'abbé livres et a chaque moine 5 ou 600 livres. - Extrait du Mémoire de, Colbert de Croissy au roi, 1667. SAINTE-CROIX DE TALMONT L'abbaye bénédictine de Sainte-Croix de Talmont fut fondée en 1010 1, par Guillaume le Chauve, prince de Talmont. Son fils Guillaume, docile aux intentions de son père, approuva les donations déjà faites, et y ajouta la moitié des revenus de l'église d'Olonne. - Kalédon, qui avait épousé la coeur de Guillaume, ayant hérité de tous les biens de la famille, confirma également les dons antérieurs et y joignit l'église de Saint-Vincent-sur-Jard, celle de Saint-Hilaire-la-Forêt, celle de Saint-Nicolas-de-Grosbreuil, la dîme de ces paroisses, et l'autorisation de prendre, dans la forêt d'Orbestier, tout le bois nécessaire pour restaurer ces églises. Il ajouta plusieurs bois et terres situés près la, ville de Thouars. L'abbaye de Sainte-Croix eut fort à souffrir dés guerres de religion. Parmi les plaintes que l'évêque de Luçon portait au roi en 1565, au sujet des vexations exercées par les protestants envers les monastères et bénéfices du diocèse " L'abbaye de Talmont, dit-il, dans laquelle on voulait avoir dix-huit ou vingt religieux, est entièrement ruinée. Depuis quatre ans, il ne s'y fait aucun service divin; les religieux ont été chassés par l'abbé apostat, nommé Boutard, et les revenus de l'abbaye ont été aliénés, dissipés et vendus 2. " Sainte-Croix de Talmont était une abbaye royale, jouissant d'un revenu de livres, au moment de la suppression du monastère, et de la réunion de la mense monastique à la chambre ecclésiastique de Luçon. La maison servit alors de retraite à quelques curés vieux et infirmes, auxquels on donnait une faible pension. Quelques années avant 1789, sous M. de Mercy, cette maison avait été peu à peu délaissée, et au commencement de la Révolution, il n'y résidait plus aucun prêtre .infirme. Un ecclésiastique, servant de vicaire à la paroisse,. .acquittait seule les messes d'obligation. L'abbé de Talmont avait le droit de présentation à vingt-quatre cures, dix-sept prieurés et cinq chapelles. Retour haut de page NOTES 1 Douze ans avant cette fondation, le samedi 8 juillet 1028, d'après la Chro-nique de Maillezais, une tempête violente jeta l'épouvante en' Poitou., ['11e revêtit des caractères effrayants que nul ne se souvenait' d'avoir vus. Le nord du BasPoitou, plus voisin de la Loire, fut surtout maltraité Auber, T. vii, page 119, 2 L'abbaye de Talmont, écrivait en 1666, Colbert de Croissy au roi, où il y a quelques religieux non réformés, possédée en commende par le sieur comte de, Laval, fils de M. le duc de la Trémouille A, vaut de revenus, en tout, livres de rente. Etat du Poitou sous Louis XIV, par Dugast-Matifeux. A Louis Maurice de la Trémouilte, comte de Laval, pair de France, suivit d'abord la carrière des armes et entra ensuite dans les ordres, comme cadet de famille, tandis que son frère aîné restait protestant. Il fut à la fois abbé de Charron et de Talmont. Pourvu en. 1665 de cette seconde abbaye, il se plut à y faire sa résidence, en reconstruisit les bâtiments, et y mourut le 25 juin 1681. C'était un - homme de lettres, amateur de livres et d'objets d'art,dont il avait rassemblé une assez nombreuse collection page 87. BELLENOUE L'abbaye située dans la commune de, Château-Guibert, fut fondée antérieurement à 1047 par Gognore, fils de Geoffroy, premier vicomte de Thouars, et par Aénor, femme de ce dernier, qui se fit moine et fut inhumé à Saint-Michel-en-l'Herm, dont la nouvelle abbaye devint une dépendance. Aimeri, son fils, entouré de ses vassaux, en présence du prieur Raynault, et de divers autres témoins, confirma entre les mains de l'abbé de Saint-Michel, la donation faite par son père. La charte de fondation se trouve en entier dans le. Gallia Glaristiana. L'abbaye de Bellenoue fut dédiée à la_ Sainte-Trinité, et réduite plus tard à l'état de simple prieuré, rapportant 900 livres au XVIIe siècle. En 1719, de Cornillon Saint-Verge résidait dans la maison appelée encore La Cure, située au sud de Bellenoue, sur le chemin qui conduit à. la Série. Sur la porte extérieure de la cure, on lisait encore- en 1845, cette inscription C. Servant hujusce loci rector cedem cedificandam curavit, rappelant ainsi le nom de Servant Charles, curé inhumé dans l'église de la Trinité de Bellenoue, le 15 janvier 1671 En 1778, le prieur qui était curé primitif du lieu, tirait de ce bénéfice livres de revenu. Le 20 avril 1305, mardi de Pâques, Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux, visita le prieuré de Bellenoue, et " y coucha avec son train, puis le lendemain 21 prêcha et fit, autres actes de visite ". Retour haut de page NIEUIL-SUR-L'AUTISE L'abbaye de Nieuil-sur-l'Autise ordre de saint Augustin, fut fondée sous le vocable de saint Vincent en 1069, par Airauld Gassedener ou plutôt Cassedener Casse denier, seigneur de Vouvent. La motte gauloise de Nieuil najogilum, était alors devenue le centre d'un fief appelé la Court de Nieuil, dont fut investi le nouveau monastère Besly. Gui Geofroy, duc d'Aquitaine, confirma en 1076, les dons faits par le fondateur. Les successeurs de ce prince augmentèrent encore le nombre de ces libéralités. Aénor de Châtellerauld, épouse de Guillaume- X, vint mourir dans l'abbaye, et voulut que sa dépouille mortelle reposât dans l'église du lieu ; la reine Aliénor, sa fille, s'y rendit en 1141, et ne se montra pas moins généreuse que ses ancêtres. Louis VII se hâta de s'associer à l'acte de munificence de sa femme., - Les Chabot, devenus seigneurs de Vouvent, suivirent le même exemple ainsi que les Parthenay l'Archevesque, qui leur succédèrent dans la possession de cet important domaine. Les religieux de Nieul employèrent les richesses qu'ils tenaient de leurs bienfaiteurs à édifier l'une des plus belles églises romanes du Bas-Poitou. Elle existe à peu près intacte de nos jours, pet les parties absentes n'empêchent pas de juger de son ensemble. Cette abbaye étendait sa juridiction sur de nombreux prieurés, cures et chapelles des diocèses de La Rochelle, Luçon, Poitiers, Saintes, Maillezais et Nantes. C'est sous l'administration de Balthazar de la Vrillière, c'est-à-dire à la fin du XVne siècle, que l'on résolut de faire disparaître le monastère de Nieuil, dont les bâtiments étaient dans le plus mauvais état. Enfin, par sentence de fulmination des 8 et I-t août 1718, enregistrée suivant arrêt du parlement de Paris du 11 avril 1720, l'abbaye de Nieul était sécularisée et unie à l'église cathédrale de la Rochelle 1. Retour haut de page NOTES 1 Pouillé du diocèse de Luçon, Aillery. - Poitou-Vendée, Fillon et de Roche brune. - Histoire de l'abbaye de Nieuil, par Arnauld. NOTRE-DAME DE MOREILLES L'abbaye de Moreilles, d'abord de l'ordre de Clairveaux, fut bâtie par les seigneurs de Triaize sous l'invocation de la Sainte Vierge. Elle existait avant 1109, puisqu'à cette date Airnery de Bouil, seigneur du Poiroux, ayant fondé dans cette paroisse l'abbaye de Bois-Grolland, fit venir des moines de Moreilles, et mit le nouveau monastère sous la direction et dépendance de la maison-mère, dépendance dont il sut s'affranchir en grande partie dans la suite. Néanmoins l'existence de cette subordination, au moins pendant quelques années, est nettement établie par le document ci-dessous tiré du Cartulaire du Bas-Poitou par Paul Marchegay. Au nom de la sainte et indivisible Trinité, moi, Aimeri de Bouil, voulant bâtir une maison dans laquelle Dieu fut perpétuellement honoré par ses fidèles serviteurs, j'ai plusieurs fois demandé à vénérable homme Méchin, abbé de Moreilles, d'envoyer à Bois-Grolland un certain nombre de religieux et de leur donner un abbé, afin qu'ils y fixent leur résidence, ils y prient constamment le Seigneur pour le pardon de mes péchés et des péchés de mes parents, et enfin pour le bien spirituel de tous les fidèles vivants et trépassés. Le sus dit Méchin, après de longs ajournements, mais toujours sollicité par moi et par beaucoup d'autres, a fini par accorder cette requête. La bulle privilégiée de Lucius II accordée à l'abbaye de Moreilles entre le 12 mars 1144 et le 25 février 1145, lui conféra spécialement la grange ou ferme de Bois-Grolland, qu'Aimery de Bouil avait donnée à la dite abbaye. L'abbaye de Moreille fut, en 1145, visitée par Gilbert de Porte, évêque de Poitiers, et affiliée, en 1152, à l'ordre de Citeaux. Lorsqu'en 1203, l'abbaye de Bois-Grolland quitta la règle de saint Benoît, pour se soumettre à la règle établie à Citeaux; l'affiliation fut faite par Robert, abbé de Bois-Grolland, entre les mains de Maurice, évêque de Poitiers ; mais avec l'assentiment d'Ortensius, abbé de Moreilles. Au mois d'avril de cette même année 1203, l'abbé Ortensius 1 intervint comme témoin, dans un acte de donation faite au profit du prieuré de Saint-Hilaire de Fontenay, par Guillaume Chasseloup et son frère Girard Voussard 2. En 1541, c'est-à-dire trois ans avant de ressortir au siège royal et sénéchaussée de Fontenay, l'abbaye de Moreilles avait pour fermier Joachim Voysin de la Popelinière, près Sainte-Gemme-la-Plaine, père du célèbre capitaine et historien protestant Lancelot Voysin de la Popelinièrel. Ruinée en 1562 par les protestants, et en 1615, parla garnison de Maillezais, des prieurs zélés profitèrent du bon vouloir de Richelieu et de son successeur au siège de Luçon, Aimery de Bragelongne 3, pour reconstruire les lieux incendiés. - Le monastère sembla ressusciter alors, et vit s'augmenter considérablement le nombre de ses religieux 4. L'église, reconstruite en 1699, par les soins du prieur Gédoin, fut bénite la même année par Mgr Charles Frézeau de la Frézelière, évêque de la Rochelle. Au mois de mai 1714, Dom Boyer, savant bénédictin, qui visita l'abbaye de Moreilles et qui y prêcha dit, dans le compte-rendu de son voyage, que l'église de Moreilles était fort belle, et que le prieur, D. Jacques Godel, qui le reçut " avec force amitiés, ainsi que D. Foulon et D. Hébert ", faisait à ce moment-là " bâtir à grande hâte et bien réparer son monastère ", dont l'évêque de Lavaur, Nicolas de Malézieux, était abbé, depuis longtemps. Au moment de la Révolution, il' ne restait plus à Moreilles qu'un seul moine, auquel l'abbé commendataire, qui était l' de Nancy, faisait une pension sur les vingt-mille livres qui lui restaient. Le 13 février 1790, eut lieu la déclaration de l'abbaye de Moreilles, avec le bail de son revenu de livres, affermé sur la caution du directeur général des fermes 5. L'abbaye de Moreilles possédait à Chavigny, un marais, sur lequel les habitants de Nalliers et de l'Isleau avaient pour " coutume ancienne " le droit de mener pacager leurs bestiaux, ainsi qu'il appert d'un acte de 1463. Elle possédait également, dans la paroisse de Bessay, les moulins de la Rochette, deux à eau et un à vent. Ces moulins furent arrentés par l'abbé, en 1703, à Antoine Guignard, moyennant la rente de 200 livres, dont 40 pour le curé de Bessay, et 75 pour l'église du même lieu, consentie par Jean des Forges. L'acte de confirmation est du 6 février 1729 6. Aujourd'hui, il ne reste plus de la riche abbaye de Moreilles, possédée par M. G..., qu'un vaste enclos, un mur de l'église et des- écuries. Retour haut de page NOTES 1 Le nom du même abbé figure avant 1203, dans un document de la plus haute importance, ayant trait à Chaillé-les-Marais, et que nous regrettons de ne pouvoir reproduire ici. 2 Archives de Fontenay, T. iI page 64. 3 Aimery de Bragelongne, fatigué du fardeau épiscopal, quitta volontairement cette fonction, pour se retirer dans l'abbaye de Moreilles dont il devint abbé. Il y mourut en 1642. - Un autre abbé de Moreilles, Nicolas de Malézieux, évêque de Lavaur, se trouvait dans son abbaye a la mort de Mgr de Lescure c'est lui qui, le 9 juillet 1723, célébra dans la cathédrale de Luçon, un service solennel à l'intention de son défunt confrère. 4 Lors des obsèques de Mgr, de Nivelle, en 1662, le prieur de Moreilles officiait. Dans l'assistance, se trouvaient Dom François de la Cour, et Dom René Le Geay, moines de la même abbaye. - Boileau, curé de Coussay. - Bruneteau, du Langon, et Grasset, de Petosse. Colbert de Croissy, dans son Etat du Poitou, page 81, prétend qu'en 1666, il n'y avait dans l'abbaye de Moreilles, que cinq religieux non réformés qui, dit-il, vivaient assez bien. - Le revenu était de livres, et le commendataire était Martin de Bragelongne, neveu de l'évêque du même nom. 5 Annuaire de la Société d'émulation de la Vendée, 1857, page 245, id. 258. Voir Chassin. - La Préparation de la guerre de Vendée, T. I, pages 137-141. 6 Archives du diocèse. BOIS-GROLLAND Bois-Grolland Broqlium ou Boscum Grolandi, et plus souvent Brolium Grollandi, dans la paroisse du Poiroux, était une abbaye dédiée à la Sainte Vierge. Elle avait été fondée en 1109, par Aimery de Bouil, seigneur du Poiroux, et placée sous la règle de saint Benoît. Celle de Citeaux y fut établie plus tard. Le fondateur y fit venir des moines de Moreilles et mit le nouveau monastère sous la direction de sa maison-mère, dépendance dont il sut s'affranchir en grande partie dans la suite. " Au nom de la sainte et indivisible Trinité, moi, Aimery de Bouil, voulant bâtir une maison dans laquelle Dieu fut perpétuellement honoré par ses fidèles serviteurs, j'ai plusieurs fois demandé à vénérable homme Méchin, abbé de Moreilles, d'envoyer un certain nombre de religieux et de leur donner un abbé, afin qu'y fixant leur résidence, ils y prient constamment le Seigneur pour le pardon de mes péchés et des péchés de mes parents, et enfin pour le bien spirituel de tous les fidèles vivants et trépassés. Le susdit Méchin, après de longs ajournements, mais toujours sollicité par moi et par beaucoup d'autres, a fini par accéder à cette requête. " Marchegay. - Cartulaire dit Bas-Poitou. L'église et les bâtiments de Bois-Grolland furent détruits pendant les guerres de religion, puis rétablis par les religieux de l'étroite observance. L'abbaye jouissait d'un revenu de livres 1. L'anniversaire de la dédicace de l'église avait lieu tous les ans, le 16 décembre. La charte de fondation. nous apprend que, tout près, il existait alors une forêt du nom de Vertou Wertaw, c'est-à-dire du silence, lieu tout à fait convenable à des religieux. L'église et le monastère avaient été bâtis dans un goût assez recherché, sous la direction de Dominique .Robin qui, de prieur de Vertou, était devenu prieur et second fondateur de l'abbaye de Bois-Grolland . En 1807, l'abbaye abandonnée était devenue le chef-lieu d'une congrégation . dite- des Ursulines de Bois-Grolland. Elle était composée de religieuses de plusieurs ordres que la guerre avait séparées, et qui s'étaient réunies là pour y vivre de la vie conventuelle. La supérieure était Mlle-de Lézardière. appelée en religion soeur Sainte-Angèle. Cette congrégation fut autorisée par le gouvernement. Sa règle était basée sur celle de saint Augustin. Elle avait une maison à la Roche-sur-Yon, dite de Saint-Gabriel ; d'autres au Poiré-sur-Vie, à Aizenay, aux Sables-d'Olonne, à Tiffauges. La principale mission des Ursulines était l'instruction de la jeunesse et le soin des malades pauvres. En 1813, la mère Sainte-Angèle, sur la demande qui lui en fut faite, et avec la permission de Mgr Paillou, se transporta, ainsi que plusieurs de ses religieuses, dans la ville de Luçon, où elles se réunirent à quelques anciennes Ursulines et s'employèrent à l'éducation des jeunes filles. Retour haut de page NOTES 1 Il avait pour abbé commendataire, en 1666, Mgr de Lingendes, évêque de M con. TRIZAY L'abbaye de Trizay, dont on voit encore quelques bâtiments dans la commune de Saint-Vincent-Puymaufrais, à peu de distance du Lay, est indiquée dans le Pouillé des bénéfices de France, sous le nom clé Trisagium Trisaium. Placée sous l'invocation de Notre-Dame, elle était fille de l'abbaye de Pontigny, de l'ordre de Citeaux, et eut pour fondateur en 1124, Hervé, seigneur de Mareuil, frère de Guillaume, seigneur d'Apremont. L'ouvrage ci-dessus ne la fait cependant dater que de 1145 1. Voici, d'un autre côté, en quels termes le Dictionnaire dés familles de l'ancien Poitou parle de cette fondation. " Pierre Achard était, en 1117, présent à la fondation de l'abbaye de Trizay, par Hervé de Mareuil, Geoffroy de Tiffauges qui fut un des bienfaiteurs de cette abbaye, et autres L'auteur du Dictionnaire de la noblesse prétend que c'est seulement en 1124, et sous l'épiscopat de Gilbert, évêque de Poitiers, que Pierre Achard souscrivit l'acte de fondation de cette abbaye. De la déclaration des biens, revenus, etc., fournis le 6 janvier 1790, par le sous-prieur de Trizay 2, il résulte qu'à cette époque, l'abbaye ne comptait plus que cinq religieux, dont la réputation, au dire de certains contemporains, n'était rien moins qu'exemplaire. Dom Le Rouge, religieux de Trizay, a fait imprimer à Fontenay, en 1773, un ouvrage sur l'agriculture, qui a pour titre Principes du cultivateur. Le même religieux est aussi auteur d'un livre qui parut au moment de la Révolution, et qui a pour titre Voyage aux Pyrénées. Retour haut de page NOTES 1 L'abbé Aillery dit que l'abbatiale de Trizay aurait été bénite-le 15 août 1145. 2 Archives nationales, F 17 1179. BREUIL-HERBAUD L'abbaye de Breuil-Herbaud, dans la paroisse de Falleron, fut fondée avant 1130, sous l'invocation de Notre-Dame, et soumise à la règle de saint Benoît. Le Dictionnaire des familles du Poitou art. Thouars parle d'une confirmation faite en 1029; par Geoffroy, vicomte de Thouars, de la donation en faveur du monastère de Saint-Cyprien de Poitiers, par Raoul Flamme et Raingarde, son épouse, de leur domaine de Breuil-Herbaud, pour y construire un bourg et une église. Cette église, comme son nom l'indique, était située au milieu du bois. En 1680, l'abbé Jacques-Nicolas Beisser, fils d'un chirurgien du Roi, chevalier, commandeur de Saint-Lazare et du MontCarmel, fit rétablir l'église et les bâtiments de l'abbaye , rentrer les domaines usurpés et travailla pour le bien de la maison. Dès l'an 1700 pourtant, il n'y avait plus de moines, et la mense conventuelle avait été unie à la mense abbatiale. Le revenu s'élevait, en 1789, à livres, selon les uns, et seulement à selon d'autres. Retour haut de page L'ILE CHAUVET On a prétendu que cette abbaye, située en la paroisse de Châteauneuf, tirait son nom insula Galveti de sa situation au milieu du marais septentrional, où elle apparaissait comme chauve et dénuée d'ombrage ; mais il est plus rationnel d'admettre que le terrain sur lequel elle fut bâtie portait tout simplement le nom de l'un de ses propriétaires. Ce terrain formait autrefois une petite île de l'Océan. L'auteur des Ordres monastiques dit que quelques écrivains assurent que Charles le Chauve fut le fondateur du monastère qui y fut établi. Le Gallia Christiana et nous partageons son avis, croit au contraire qu'il faut en faire honneur aux moines de l'Absie et aux seigneurs de la Garnache. Cette fondation aurait dès lors eu lieu seulement vers l'an 1130. Quoi qu'il en soit, l'île Chauvet était sous l'invocation de la Sainte Vierge et de l'ordre des Bénédictins, qui la cédèrent longtemps après aux Camaldules 1653 1. L'abbé portait la croix pectorale, la mitre et la crosse. Les religieux étaient au nombre de sept à huit, et avaient sous leur dépendance le prieuré régulier de la Jarrie-Vieille-Seigle, en la paroisse de Landevieille. L'abbé nommait aussi à trois chapelles régulières desservies dans l'église, sous les noms de Saint-Julien, Saint-Antoine et Saint-Sébastien, et à la chapelle de Sainte-Catherine qui s'y trouvait également. En 1588, le monastère fut incendié par les capitaines protestants du Bourg et de Granville. Au moment de la Révolution, le revenu de l'abbaye- de l'île Chauvet était de livres 2. Retour haut de page NOTES 1 Louis du Plessis de Richelieu, frère aîné du grand cardinal, mort archevêque de Lyon, en 1653-fut, de 1633 ii 1643, abbé de l'abbaye de File Chauvet. - Un autre abbé, Gaspard de Coligny, abandonna l'état ecclésiastique-pour se marier, en 1681 Auber. 2 L'abbé Auber donne la date 1670 ; c'est à cette, date que d'après lui, seraient arrivés à l'île Chauvet 12 camaldules, appelés par l'abbé Henri de Maupas, évêque du Puy, et ensuite d'Evreux. Les camaldules étaient des bénédictins, dont le nom vient de la petite ville de Camaldoli, en Toscane. LA GRAINETIÈRE La date de fondation de cet établissement religieux n'est rien moins que certaine, mais on peut croire que cette fondation est due à la terreur qu'inspirait l'approche de l'an mille. Contrairement à l'opinion de Thibaudeau et de l'abbé Aillery 1, qui donnent la date de 1130, on peut affirmer que l'abbaye de la Grainetière existait avant 1100, puisqu'à cette époque, il lui était fait une donation de 45 sols de rente sur la terre do Marigué; par Godefroid, fils d'Alfred, pour le repos de l'âme d'Ozengarde, autrefois épouse de Guillaume Judicaël, seigneur des Herbiers. Quoi qu'il en soit, la premier abbé connu est un Guillaume de Conchamps, également premier abbé de l'abbaye de Fontdoulce, au diocèse de Saintes, fondée vers 1117. Son successeur aurait été Gérald, qui plaça son monastère, de l'ordre de saint Benoît, sous la dépendance de celui de Saint-Michel-en-l'Herm. L'abbaye de la Grainetière, dont il reste encore d'imposantes ruines dans la commune d'Ardelay, était autrefois fortifiée, et en temps de guerre, les habitants du voisinage s'y retiraient. RUINES DE L'ABBAYE DE LA GRAINETIERE D'après une eau-forte de M. de Rochebrune En 1372, les Anglais vinrent assiéger la Grainetière, défendue.. par un vaillant homme de guerre, Martinière, et ne purent s'emparer que de la basse-cour, à laquelle ils mirent le feu. Les religieux avaient même le droit d'établir à la Grainetière un capitaine. Le duc de Berry, comte du Poitou, en nomma cependant sans leur consentement, et leur assigna des gages sur le revenu du monastère. Ces capitaines vendaient et pillaient les biens de l'église, ce qui força les religieux à s'en plaindre à Charles VII qui, ainsi qu'Arthur de Richemond, connétable de France, les avait pris sous sa protection. Le 6 mars 1425, une Commission fut adressée au sénéchal du Poitou, Jean de Torsay, " pour faire enquête et rendre justice à qui de droit " 2. La maison de Chasteigner a possédé longtemps la Grainetière et joui de ses revenus, quoi qu'il y eut des abbés titulaires, dont elle avait fait de simples régisseurs. La mense conventuelle fut unie, en 1760, à la mense abbatiale, sous réserve d'une pension qui se payait au séminaire de Luçon. Cette rente inamortissable était, en 1788, de francs, sur laquelle il était payé à Dom Billaud, ancien prieur, une rente de francs, plus une pension de 500 francs au desservant de la Grainetière. On accordait aussi 200 francs au curé d'Ardelay, pour aider à la nourriture de son vicaire. Cette abbaye avait alors un revenu de livres 3. En 1789, l'évêque de Chartres, dernier abbé, y plaçait un prêtre auquel il donnait 300 francs pour y dire la messe, faire les offices et administrer les sacrements. Disons pour terminer cette courte notice 4 que l'abbaye de la Grainetière eut pour abbé, en 1533, Lazare de Baïf, qui fut tout à fa ' fois maître des requêtes, diplomate, érudit et poète, et que l'abbé Prévost, le gracieux auteur de Manon Lescaul, habita la Grainetière. C'est à l'ombre de ses grands bois, dans ce site à la fois romanesque et sauvage, qu'il composa cet immortel ouvrage qui se répandit dans l'Europe entière pour charmer ses loisirs 5. Retour haut de page NOTES 1 Pouillé du diocèse de Luçon, XXXIII. 2 En 1671, Mgr Nicolas Colbert, évêque de Luçon, visita la Grainetière. - Quatre ans auparavant, dans un rapport au roi, Colbert de Croissy dit que l'abbaye possédée par le sieur de la Roche-Posay Louis Chasteigner, valait livres de rente. 3 l fut un temps où les revenus de la Grainetière étaient évalués à hectolitres de grains, sans compter ses autres ressources. 4 Extraite de La Région des Herbiers - Ardelay, par Louis Brochet.. 5 Lors d'une visite faite le 22 avril 1682, par Mgr de Barillon, il fut constaté que l'abbaye renfermait quatre religieux profès au lieu de six qui existaient précédominent, et qu'ils vivaient à part, ayant chacun des bénéfices particuliers. ABBAYE DE LA BLANCHE Une petite maison religieuse avait d'abord été fondée, en 1172, dans l'île du Pilier ; mais comme la digue naturelle qui la rattachait dit-on, à l'île principale, menaçait peu à peu de disparaître et que les moines étaient ainsi exposés à manquer de toute espèce de provisions, on les transféra à Hério Noirmoutier. Cette translation a donné lieu à plusieurs appellations qui, quoique différentes, désignent néanmoins le même monastère ... Une fois installée à Hério, l'abbaye prit le nom de Notre-Dame de la Blanche, sans doute à cause de la couleur du costume des moines de Citeaux. En 1205, les seigneurs de la Garnache firent à l'abbaye de la Blanche diverses donations confirmées en 1236, par Pierre de Dreux, duc de Bretagne. Parmi les autres bienfaiteurs de l'abbaye figurèrent Guillaume de Mauléon, Pierre Jobert, de Talmont, Hugues, vicomte de Thouars et seigneur de la Garnache, Aimeri, son fils. Tous ces dons furent approuvés en 1267 par Alphonse, frère de Saint Louis, comte de Poitiers et de Toulouse. Déjà une bulle de Grégoire IX, datée de 1235, avait confirmé toutes les donations faites et à faire. Il avait pris l'abbaye sous sa protection, et lui avait accordée des faveurs spéciales qui rendaient les religieux comme indépendants de la juridiction épiscopale. Il paraît néanmoins que vers l'an 1500, sous l'administration de l'abbé Jean V de la Trémouille, depuis évêque de Poitiers, l'abbaye de la Blanche se trouvait dans un état déplorable, et que l'église était sans ornements, car l'abbé obtint du pape des indulgences pour ceux qui contribueraient à la réparer. Ces indulgences données par le légat, étaient de 1490. L'abbaye de la Blanche éprouva, en 1562, les fureurs des protestants. On lit dans le Gallia Christiana que l'un de ses abbés, Jean VII 1532-1540 "était un loup, sous la peau d'une brebis, et qu'il vaut mieux se taire que d'en parler ".Denis Largentier porta la réforme dans le monastère, en y introduisant des religieux de l'abbaye des Prières 1 au commencement du XVIIe siècle. L'abbaye royale de la Blanche possédait un revenu de 11 à livres. Retour haut de page NOTES 1 Abbaye de Bernardins, fondée en 1250, dans le diocèse de Vannes, à l'embouchure de. la Vilaine. LIEU-DIEU-EN-JARD Commune de Jard Vers la fin du XIIe siècle 1, Richard Ier, roi d'Angleterre, duc de Normandie, comte d'Anjou et de Poitou, fonda l'abbaye de Jard, au milieu d'un bois disparu depuis, et situé sur les bords de la mer. Elle fut placée sous l'invocation de Notre-Dame. Cette maison fut détruite par les Calvinistes le 31 mars 1568. Le 2 avril suivant, un conseil ayant été tenu à Nantes, sous la présidence de l'évêque de Luçon, pour connaître des vexations des protestants, l'abbé Jean de Malins y déclara que le 31 mars de cette même année, le couvent et l'église de Jard avaient été saccagés et brûlés presque entièrement, ainsi que le château de la Grange, demeure ordinaire de l'abbé, et la métairie de la Châtaigneraie, qui faisait là meilleure partie du revenu de l'abbaye. En 1570, René de Sallo, religieux de Jard, devint évêque de Luçon. La mense conventuelle fui, vers 1730, par décret de Mgr de Bussy-Rabutin, évêque de Luçon, unie au collège des Prémontrés de Paris, auxquels l'abbaye appartenait encore en 1755. Les ruines de l'église annoncent qu'elle était considérable. En 1789 le revenu de l'abbaye était de livres 2. Retour haut de page NOTES 1 D'aucuns prétendent que c'est en 1208. 2 Colbert de Croissy évaluait, en 1666, à livres de rente, l'abbaye de Jard, dont l'abbé commendataire était alors l'évêque de Poitiers Gilbert de Clérembault. NOTRE-DAME D'ANGLES D'après Thibaudeau dans son histoire du Poitou, l'abbaye d'Angles, de l'ordre des Augustins, aurait été fondée en 1210. Travée dans l'église d'Angles D'après une eau-forte de M. de Rochebrune. En 1631, le sénéchal de Fontenay, François Brisson, et Jean Besly, avocat du roi, vinrent visiter l'église et les bâtiments qui avaient été ruinés pendant les guerres de religion. Ils n'y trouvèrent que deux prêtres, qui touchaient les revenus, s'élevant alors à livres. Le couvent était rempli d'immondices, et l'abbé n'y résidait point. Le curé seul faisait l'office divin; aussi, pour sa décharge, ob-tint-il, un peu plus tard, en 1671, de Mgr de Colbert, évêque du diocèse, que l'église fut érigée en vicariat perpétuel. Cependant les revenus du monastère étaient encore considérables alors, et la faveur d'être nommé abbé d'Angles était briguée par les plus hautes familles. C'est ainsi qu'en 1704, Jean Pharamond de Sainte-Hermine, ancien lieutenant de vaisseau, devint abbé d'Angles. On voyait ses armes dans l'église du lieu. Retour haut de page LES FONTENELLES L'abbaye des Fontenelles Fontanelle, commune de Saint-André-d'Ornay, située dans l'ancienne forêt de la Roche-sur-Yon, dont on ne trouve plus que quelques faibles traces, était une abbaye royale de l'ordre des Augustins, qui valait environ livres. Elle fut fondée en par Guillaume de Mauléon, seigneur de Talmont, et sa femme Béatrix, dame de Machecoul, Luçon et la Roche-sur-Yon. Ces deux personnages et leur fille furent inhumés dans l'église du monastère. Jean de Melun, évêque de Poitiers, avait lui-même consacré l'église en 1248. Les Fontenelles comptèrent parmi leurs bienfaiteurs, Charles, comte d'Alençon et d'Anjou, Jean, duc de Normandie, le connétable de Clisson, René, roi de Jérusalem et de Sicile, tous seigneurs de La Roche-sur-Yon. Le couvent fut d'abord occupé par les religieux de Saint-Benoît, et ensuite par les religieux de Chancelade, dits chanoines de Saint-Augustin. Les Calvinistes massacrèrent, en les chanoines, dévastèrent l'église et brûlèrent tous les bâtiments à l'exception des cloîtres. L'abbé Jean Pidoux, oncle maternel du grand fabuliste Jean de la Fontaine, ayant fait reconstruire le dortoir, les protestants y mirent encore le feu plus tard, mais les auteurs de ce second incendie furent contraints, en 1626, de rétablir à leurs frais ce qu'ils avaient détruit. La règle se ressentit de ces troubles les religieux perdirent de leur ferveur, et Richelieu, évêque de Luçon, crut devoir intervenir en 1614, en leur imposant un règlement sévère. Ces mesures furent cependant insuffisantes ; le désordre fut même poussé si loin, que l'évêque fut obligé; en 1669 1, d'interposer une seconde fois son autorité d'une manière plus radicale et plus efficace. Il y. appela donc des chanoines réguliers de Sainte-Geneviève, qu'il chargea de réformer les religieux. Il ne restait plus en ce moment aux Fontenelles que quatre moines qui ne méritaient pas d'en porter l'habit et le nom. M. Legrip, dans son histoire des Fontenelles 2, dit qu'à cette époque les moines se livraient au plaisir de la chasse, dans la forêt de La Roche. Ils s'y adonnaient avec une telle passion, qu'il était impossible à certains jours d'en trouver un seul à l'abbaye On les rencontrait aux alentours, le fusil sur l'épaule, vêtus de gris, laissant de côté le scapulaire exigé par les statuts 3. Retour haut de page NOTES 1 En 1666, Colbert de Croissy évaluait à livres de revenus l'abbaye des Fontenelles, possédée alors par le fils de Beaumont Pally, gentilhomme, du BasPoitou. 2 Annuaire de la Société d'émulation, année 7874, page 155. 3 La plupart des renseignements- historiques concernant les abbayes dont nous venons de parler, ont été extraits littéralement du Pouillé de Luçon, par l'abbé Aillery. INFLUENCE DES CROISADES SUR LES FONDATIONS MONASTIQUES Les dernières abbayes dont nous venons. de faire l'historique n'avaient plus, en général, les dimensions des grands établissements du XIe siècle, où l'importance des créations répondait à de plus grands besoins spirituels, où un plus grand zèle s'était porté vers elles, affirmant sa foi par des couvres grandioses. Ce .sentiment religieux, si développé après l'an mille, avait trouvé à se satisfaire dans l'enthousiasme des Croisades, vers lesquelles .nous verrons les plus puissantes familles bas-poitevines diriger leurs ressources le besoin d'argent étant devenu plus impérieux que jamais. Retour haut de page L'ÉGLISE ADOPTE LES INSTITUTIONS ET LES MOEURS FÉODALES Depuis 1061, l'abbé, dans les monastères de Luçon, de Saint-Michel et de Maillezais, porte la crosse comme l'évêque, et la crosse est un sceptre temporel, en même temps qu'une houlette pastorale. Comme l'évêque, il exerce une autorité absolue sur les populations urbaines 'et agricoles de ses domaines. Il possède, comme les seigneurs laïques, tous les attributs de la souveraineté, y compris le droit de guerre. L'évêque a sa maison fortifiée dans sa cité épiscopale; l'abbaye est ceinte de murailles et ,,flanquée de tours, et nous verrons Saint-Michel-en-l'Herm résister souvent aux assauts furieux des vicomtes de Thouars et des protestants. Tous deux ont des soldats pour les défendre et de hauts protecteurs pour les aider. Quelquefois, ils chaussent les éperons d'or, revêtent là cotte de mailles, les gantelets de fer, le baudrier militaire, déploient leur bannière seigneuriale pour marcher à la tête de leurs vassaux. Mais les couvents, dont les domaines sont- plus dispersés, sont en général obligés de s'adresser à quelque puis saut seigneur qui. devient leur gardien, leur avoué, leur vidame1. Le clergé est complètement engagé dans l'engrenage du système féodal. Les évêques, et les abbés ont des vassaux ils ont des protecteurs ; ils reconnaissent même des suzerains, bien qu'ils ne se soumettent pas à toutes les formalités du pacte féodal, et qu'ils se refusent ordinairement à placer, leurs mains consacrées par l'autel dans les mains d'un souverain laïque. On peut donc dire que l'établissement religieux et le fief sont les deux points auxquels se rattachent, pendant une longue période du passé tous les faits intéressant l'histoire de nos communes rurales 2. Retour haut de page NOTES 1 C'est surtout à, cette époque que s'établit., pour les abbayes, l'usage do prendre pour protecteur, un des principaux seigneurs du pays qui, sous le nom d'avoué advocatus, devait défendre les biens et les intérêts placés sous son patronage et commander le contingent militaire des terres abbatiales. - Nous avons sous les yeux de nombreuses chartes où des restitutions eurent lieu sur la réclamation des avoués. Nous voyons par exemple que,, sur la réclamation d'Aymeri, vicomte de Thouars et avoué du monastère de Saint-Maixent, devant le comte Ebles et ses optimates, Godebald et Ermembert, restituent à l'abbaye les domaines qu'ils avaient usurpés. Cette charte porte la date de l'an 903 et est signée du comte Ebles, du vicomte. Aymeri, du vicomte Hidegard,. du vicomte Savary et de plusieurs autres. - Charte inédite de lis, collection B, Fillon. 2 Rambaud. - Histoire de la civilisation, T. I, pages ,139. 140 et 141. DÉVELOPPEMENT DES ÉGLISES DE CAMPAGNE Beaucoup des églises de la Vendée, établies du vie au XIIe siècle, se sont constituées de la manière suivante. Le fondateur concédait le terrain et faisait bâtir l'édifice par ses paysans 1 ; puis il y installait quelque pauvre clerc à titre de curé, et lui attribuait une partie de la dîme, jusqu'alors payée à l'évêque ou au monastère. Les évêques se plaignaient ils ne voyaient aucune compensation à cette perte, parce que l'usage reconnaissait le fondateur ou ses héritiers comme e patrons " de l'église nouvellement fondée, et les- autorisaient à nommer le curé. L'évêque et les abbés ne jouissaient de ce droit que dans le cas où eux-mêmes étaient les fondateurs, ce qui se produisait souvent pour ces derniers ; ainsi, l'abbé de Luçon nommait à soixante ou quatre-vingts prieurés ou paroisses, celui de Maillezais à vingt-six églises ou prieurés, situés aux diocèses de Saintes, de Poitiers, de Bordeaux, etc. l'abbé de Saint-Michel-en-l'Herm nommait à cent un bénéfices, dont 51 dans le diocèse de Luçon, 32 dans le diocèse de Maillezais, 16 dans celui de Saintes, et 2 dans celui de Mende 2. Il en était ainsi des abbés de Talmont, de Nieuil, etc. Retour haut de page NOTES 1 C'était le cas de l'église de la. Flocelière, .fondée. par un laïque, peu de temps après l'an mille. 2 Louis Brochet. - Histoire de l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm. Pièces annexes, II et III. LA ROCHE-SUR-YON ET LE POIRÉ-SUR-VIE. - DROITS DU PRIEUR DE SAINT-LIENNE. - ÉCOLES Le prieuré de Saint-Lienne 1, à la Roche-sur-Yon., jouissait de droits considérables, qui lui avaient été accordés par des seigneurs, sous la condition que les religieux entretiendraient dans leur église, des lampes devant le corps de saint Lienne. On conserve. dans les archives de la préfecture de la Vendée, plusieurs chartes originales de donations faites à cette condition en 1208, par Guillaume de Mauléon en 1218, par Brient de Montaigu; en 1228, par Hervé de Velluire; en 1256 et 1257, par Maurice de Belleville, seigneur de Montaigu et de la Garnache. Aimery de Thouars, seigneur, de la Roche-sur-Yon, donne, en 1218, au prieuré de Saint-Lienne, l'usage dans la forêt de La Roche-sur-Yon, et 60 boisseaux de rente à prendre sur la terre de Château-Fromage, à la condition que l'un des religieux lui servirait de chapelain. Parmi les droits du prieur de Saint-Lienne, se trouvait celui de mettre dans la paroisse du Poiré, un homme clerc et lettré pour tenir les écoles en icelle. Vincent de Pont de Vie, seigneur de Pont de Vie, au Poiré, ayant voulu contester ce droit au prieur de Saint-Lienne, il fut rendu, à Paris, une sentence qui donnait main-levée des empêchements de Vincent de Pont de Vie, et qui maintenait le prieur de Saint-Lienne dans son droit 1. Retour haut de page NOTES 1 Voir à ce sujet la très intéressante brochure de l'abbé Rousseau, aumônier au' lycée de la Roche-sur-Yon. - La Roche-sur-Yon, ses origines. - Saint-Lienne et son prieuré. 2 Thibaudeau. - Notes, page 448. USAGE DES BANCS DANS LES ÉGLISES Anciennement les laïques n'avaient point de bancs dans les églises, pas même dans la nef. On n'y remarquait qu'un siège en maçonnerie, régnant le long des murs des nefs et des transepts, ainsi que les églises du Vieux Pouzauges et des Moutiersles-Mauxfaits en offrent de curieux exemples 1. Plus tard, on se relâcha de cette discipline, en faveur des personnages importants et des seigneurs supérieurs, patrons ou fondateurs. Et enfin, par des concessions successives à l'esprit du temps, l'usage en est devenu général. Retour haut de page PUISSANCE DES ORDRES RELIGIEUX AU XIIe SIÈCLE La puissance des ordres religieux au XIIe siècle avait permis aux moines de s'attribuer la plus grande et la meilleure partie des fonctions ecclésiastiques. Non seulement les anciens monastères continuent à s'enrichir, comme celui, de Saint-Michel-en-l'Herm par exemple, qui à cotte époque étendait sa domination sur plus de soixante bénéfices, mais il s'en forme sans cesse de nouveaux apportant constamment d'autres stimulants à la, générosité des fidèles. Les abbés relevant du Saint-Siège primaient les évêques dans leur diocèse, et ,ce ne fut qu'après de nombreux, désordres qu'Urbain III obligea, en 1185, les moines à remettre à des prêtres séculiers la direction des paroisses rurales. Alors, mais presque toujours à l'ombre des abbayes, s'élevèrent ces belles églises romanes dont plusieurs sont demeurées à peu près intactes sur divers points de la Vendée. Dans plus de vingt paroisses on peut admirer encore ces façades superbes sur lesquelles l'homme a rendu vivantes ces milliers de statues, ces légions d'anges et de démons, d'hommes et d'animaux qui se dressent à toutes les issues et à toutes les cimes, comme si la pensée ordonatrice de l'œuvre avait voulu en faire l'arche universelle " la grande nef du monde " a dit Henri Martin. Retour haut de page NOTES 1 Lors des fouilles que nous fines exécuter en 1888, dans le ténement des Vieilles-Eglises de Bouillé-Courdault, nous découvrîmes le long du transept de la vieille chapelle du prieuré de Courdault, fondé en 1063, par Airaud et sa femme, des sièges en calcaire, dégrossis, accolés le long des murs.- Revue du Bas-Poitou. ANCIENS PRIEURÉS Pour démontrer combien était irrésistible le mouvement religieux qui, après l'an mille 1, poussait les populations du Bas-Poitou à édifier des établissements monastiques, nous croyons devoir, après avoir fait l'historique des grandes abbayes, donner la nomenclature de quelques prieurés, fondés à peu près à la même époque sur divers points du territoire, en dehors de ceux dont nous avons déjà parlé, notamment, à propos de SaintMichel-en-1'Herm. En 1020, un prieuré relevant de l'abbaye de Saint-Nicolas d'Angers est fondé à Mouchamps. Vers 1040 est fondé, dans la paroisse du Bernard, le prieuré de Fontaines, par un chevalier de Talmont, et donné au monas-tère tourangeau de Marmoutier. Parmi les obligations imposées aux religieux en retour de cette donation, et outre l'obligation de fournir au prieuré un certain nombre de religieux qui y continuassent des prières pour le seigneur de Talmont et autres, nous voyons une redevance de mille sèches qu'il n'est pas. rare de rencontrer en d'autres chartres du moyen âge. Cet objet était d'autant plus précieux à Marmoutier qu'on ne pouvait se l'y procurer qu'avec beaucoup dé difficultés et 'de grands frais 2. En 1063, Airaud et sa femme fondent le prieuré de Courdault, qu'ils cèdent aux moines de Saint-Cyprien de Poitiers 3. En 1090, Pierre 1er, seigneur de la Garnache fonde, à une lieue de Sallertaine, le monastère` de La Lande-de-Beauchêne, qu'il place sous la direction de l'abbesse de Fontevrault. A la même époque, le prieuré de Saint-Laurent-sur-Sèvre est fondé par les moines de Saint-Cyprien de Poitiers. Ceux de Sigournais et de Puybelliard sont antérieurs à l'an 1090, époque où Bernard, abbé de Marmoutier, près de Tours, vient les visiter. Le prieuré d'Aizenay fut fondé vers 1050, et celui de SaintFlorent-des-Bois avant 1099. Celui de Sainte-Flaive-des-Loups dépendait, avant 1109, de l'abbaye de Montierneuf de Poitiers. Le 6 mars 1190, au moment de partir pour la Terre Sainte, Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre et comte de Poitou, fonde, dans la paroisse de Pissotte, le petit monastère des Gourfailles, et lui concède divers domaines, notamment La Levrière et le fief de la Vitrelle en Pissotte, le moulin de La Roche, la Bonnelle, au-dessous de Haute-Roche, la Touche et le bourg de Sérigné 4. Le prieuré Saint-Nicolas de Fontenay est mentionné dans un acte du 28 novembre 1195, et celui de Saint-Hilaire du même lieu, dans un document du mois d'avril 1203. En 1135, Rainier de Mouchamps et sa femme fondaient, dans la paroisse de Vendrennes, le prieuré de Bois-Goyer. Celui des Epesses était, au XIIe siècle, dépendant de l'abbaye de Vézelay., au diocèse d'Autun. L'aumônerie de Pouzauges était fondée, en 1202, par Guillaume de Chantemerle, seigneur de Pareds. La Vau-Dieu en Vouvent et Champorté de Pouzauges, sont aussi du XIIIe siècle, ainsi que beaucoup d'autres prieurés, dont l'énumération serait trop longue. Retour haut de page NOTES 1 Une note détaillée des donations faites depuis 942 jusqu'en 1154, au prieuré Notre-Dame de Fontenay, dépendant de Luçon, permet de supposer que ce prieuré fut fondé au plus tard dans le premier quart du Xe siècle Archives de Fontenay, T. I, page 17. 2 Auber M. VII,, page 225. 3 Louis Brochet. - L'ancien prieuré de Courdault. 4 Archives de Fontenay, T. I, page 17. CARACTÈRE MALHEUREUX DE CETTE ÉPOQUE AU POINT DE VUE MORAL. - CRÉATION DU SACRÉ COLLÈGE. - LA- PAPAUTÉ. Par un manque de logique absolu, les seigneurs croyaient trop souvent pouvoir concilier des mœurs déplorables avec les oeuvres les plus éclatantes du zèle chrétien. Vers la fin du XIe siècle, on en était arrivé sur ce point à ne plus avoir d'autres règles que son caprice; les maîtres de la terre disposaient des lois comme d'une villa et d'un arrière-fief ; les règles les plus saintes du pacte social étaient foulées aux pieds, dès lors qu'elles proscrivaient l'injustice et les mauvaises mœurs. Les princes eux-mêmes ne respectaient plus le mariage, et trop souvent le trône de France était souillé de plusieurs adultères. Le peuple, constamment foulé aux pieds, était arrivé à un degré d'abaissement étonnant, car la loi évangélique n'existait plus pour les puissants, et les malheurs auraient été encore plus grands, sans la généreuse intervention de l'Église, qui par ses conciles, par la, trêve de Dieu, par l'action des papes et des évêques, s'interposait souvent entre les bons et les méchants. Le clergé n'échappait pas toujours lui-même à ces désordres croissants. Plusieurs évêques, pourvus de leurs bénéfices par la simonie, résistaient au pape et s'appuyaient sur le roi de France, dont le libertinage soutenait le leur. Des princes aux mœurs déplorables, des cadets de famille, s'asseyaient sur des sièges épiscopaux, sources pour eus de fortunes scandaleuses 1. Les papes étaient souvent nommés par les empereurs d'Allemagne, et la confusion du spirituel et du temporel parut trop souvent complète. En présence de cette situation pleine d'abus et de dangers pour l'église, un moine de Cluny, Hildebrand, devenu depuis pape sous le nom de Grégoire VII, fit décréter par un concile tenu à Rome en 1059, que l'élection des papes serait désormais faite par les cardinaux; c'est ainsi que fut constitué le Sacré Collège. Plusieurs prêtres, dit le savant bénédictin Maunoir, crurent se mettre à couvert des censures canoniques, en prenant des concubines au lieu d'épouses, et l'on vit, jusqu'au milieu du XIVe siècle, des femmes entretenues dans des maisons particulières 2. Les abbés établis pour garder " les murs de Jérusalem ", furent quelquefois les premiers à déserter leur poste, et se répandirent dans le monde, à la cour, y dépensant follement leur temporel. Ce fut alors que les abus et les désordres entrèrent par toutes les portes, et on peut les compter, par les sentences multiples dont les foudroya l'Église 3. L'histoire ne doit certes pas être plus indulgente pour de tels scandales, que ne le fut l'Église elle-même, que rie le furent, les saint Bernard et les Grégoire, mais il ne faudrait cependant pas, confondant l'usage et l'abus, condamner en thèse générale les richesses et le pouvoir temporel du clergé. On peut affirmer, textes en main que le clergé séculier bas-poitevin surtout, dut à son autorité temporelle, de civiliser et d'améliorer notre pays ; de maintenir souvent l'équilibre entre les seigneurs et les vassaux, de protéger le faible contre le puissant, l'opprimé contre l'oppresseur, de frayer à travers ses rangs ouverts à tous une route au plus pauvre et au plus petit, vers les plus grandes destinées. Retour haut de page NOTES 1 Aubert, tome VII, pages 320 et 342. Pitre-Chevalier. - Bretagne ancienne, page 207. Plusieurs conciles se tinrent à ce sujet a Poitiers, notamment l'un en 1078. Un de 1075 défendit sous les peines canoniques les plus graves, de reconnaître la qualité d'évêque ou d'abbé, à quiconque aurait reçu son évêché ou son abbaye des mains d'un laïque. PUISSANCE DE LA PAPAUTÉ Bientôt la souveraineté du pape ne s'exerça plus uniquement sur les choses spirituelles, mais aussi sur les choses temporelles. Les papes prirent en main la direction des affaires de l'Europe,. intervinrent au cours des guerres entre les prétendants, proclamèrent la guerre sainte contre les Infidèles, et furent les maîtres incontestés. Le baron cuirassé de fer, les empereurs et les rois, les nations elles-mêmes tremblèrent devant les légats vêtus de rouge, comme tremblaient autrefois les souverains de l'Asie, devant les envoyés du peuple romain. Les seigneurs bas-poitevins n'échappèrent point non plus aux foudres pontificales, non plus qu'aux foudres épiscopales, ainsi que nous le verrons dans un prochain chapitre. Retour haut de page ÉGLISES DES XIe ET XIIe SIÈCLES 1 Saint-Nicolas-de-Brem. - Porche construit au XIe siècle, avec des débris peut-être carlovingiens. Crypte de Curzon D'après une eau-forte de M. de Rochebrune Cryptes de Notre-Dame de Fontenay et de Curzon. - Même plan par terre, même exécution quatre colonnes isolées au centre; bancs au pourtour 2 pris dans les premières assises de la construction, - voûte d'arête plein cintre. Cryptes du château de Tiffauges, avec colonnes paraissant remonter à une haute antiquité. Crypte des Essarts, fin du me, - débris de tombeau très ancien. Les églises du XIIe siècle sont fort nombreuses en Vendée, surtout dans les environs de Fontenay. Les plus importantes de cette époque sont L'Église abbatiale de Nieuil-sur-l'Autise, l'un des monuments les plus complets et les mieux dessinés qui subsistent dans la Vendée. Le cloître, qui est aujourd'hui la propriété de Mme Sabouraud, est complètement conservé, ainsi que la salle capitulaire dont la voûte a été refaite en 1616, par Pierre Brisson. L'Église de Vouvent, dont nous donnons une vue au chapitre XV, a pu être construite environ dans le même temps quenelle de Nieuil Foussais. - Le portail seul est conservé le rez-de-chaussée bien entendu, car le pignon est du XVe siècle. Sur l'un des deux grands bas-reliefs encastrés après coup La Descente de Croix, on voit cette curieuse inscription Eraudus Audebertus De Sancto Joanne Angeriaco me fecit L'autre bas-relief représente le souper chez Simon, et le Noli me tangere. Maillé et Fontaines sont très altérés dans leurs; façades, dont les sculptures ciselées sur les archivoltes, portent des traces de peinture, ainsi que plusieurs des -parties intérieures de ces monuments. On a trouvé aussi des traces de ces peintures extérieures, à Saint-Michel-le-Cloucq. Belleville. - L'ancienne église de Belleville présente, pour ce qui en reste debout, tous les caractères de l'architecture de la fin du XIIe ou du commencement du Xllle. On y voit encore l'un des plus curieux et des plus rares monuments de l'époque de transition du roman au gothique qu'on ait en Vendée. C'était primitivement la chapelle d'un prieuré de chanoines réguliers de l'ordre de saint Augustin, dépendant de l'abbaye de Nieuil-sur-l'Autise, desservant aussi le château , dans l'enceinte duquel elle était située . Elle devint plus tard l'église paroissiale . - Bâtie probablement par Maurice II de Bellevllle, Seigneur de Montaigu ou par Brient, son successeur. Façade de l'ancienne Eglise de Belleville Vendée D'après un dessin de M. Auguste Douillard de Montaigu. Mailtezais, - A l'abbaye, le narthex est du e siècle l'église paroissiale est tout entière du XIIe siècle3. Chalais. - La chapelle de Chalais, située non loin de Saint-Pierre-le-Vieux, est de la fin du XIe et du commencement du XIIe siècle ; le chevet en est bien conservé, ainsi que les cariatides qui supportent l'entablement, et qui pour la plupart représentent l'emblême de certains vices, ou des personnages dans des postures quelquefois bizarres4. Benet a sa façade du XIIe 5, mais elle a été renforcée au XVe par des contreforts qui la défigurent. La Chapelle-Giraud, avec ses intéressants bas-reliefs, qui rappellent ceux de Foussais ; Les Moutiers-les-Maux faits et Mareuil-sur-le-Lay, sont trois églises remarquables par leurs nefs intérieures ; celle des Moutiers principalement, dont les trois nefs sont parfaitement conservées, et " sans déformation, tout en granit, donne le type le plus parfait des églises romanes ". - Mareuil offre de belles arcatures dans les murs extérieurs de sa nef et de l'abside. Luçon. - Mentionnons encore le transept de Luçon, qui offre de belles arcatures du XIIe siècle. La Grainetière n'a plus que quelques parties de son abside et de sa salle capitulaire 6, qui font juger de la beauté de son ancienne architecture.. Toute la construction est eu granit, parfaitement appareillée et très bien conçue comme plan. Malheureusement ce superbe débris n'est pas même respecté par la propriétaire actuelle, qui démolit les parements des murs, afin de réparer les maisons de ses fermiers. Dans les environs des Herbiers notamment, il n'est pas rare de voir des chapiteaux employés aux usages les plus divers 7. - A citer encore pour mémoire Saint-Nicolas-de-Brem. Saint-Jean-d'Orbestier, La Caillère, l'arcade du transept de La Chaize-le-Vicomte, etc. ABBAYE DE SALLE CAPITULAIRE D'après une eau-forte de M. de Rochebrune. Retour haut de page NOTES 1 Les églises se multiplièrent alors avec une profusion d'autant -plus grande qu'un certain nombre de celles qu'on avait édifiées jusque-là, étant construites en bois, avaient été dévorées parle feu ou détruites par les envahisseurs. - C'est aussi du commencement du XIe siècle, c'est-à-dire vers 1030, que date la merveilleuse invention de la musique moderne, par Guy d'Arezzo. 2 Nous en avons également trouvé dans les ruines d'une église romane, sise au ténement de la Vieille-Église de Courdault, dans le canton de Maillezais, ainsi que nous l'avons dit plus haut. 3 Voir le dessin, chapitre ix, page 193. 4 Louis Brochet. - La Vieille Église de Chalais, Vannes,. imprimerie Lafolye, 1890. 5 Voir la photogravure, au chapitre 24. 6 Elle est lu XIVe siècle, 7 Congrès archéologique. Extrait d'un rapport ce M. de Rochebrune et Recherches personnelles. CARACTÈRES DES VIEILLES ÉGLISES DU POITOU En Vendée comme ailleurs, et peut-être plus qu'ailleurs, dit Jules Quicherat, les églises de campagne présentent, dans leur ensemble, l'ouvrage de plusieurs siècles. En généralisant les observations consignées par le regretté M. Léon Audé, il semble que 'la première construction dit plus grand nombre remonte aux approches de l'an 1100 1. Le plus primitif est celui d'une croix latine formée par un vaisseau unique de cinq travées, par le milieu duquel passe un court transept. Le chevet,. qui est plat, dévie sensiblement hors de l'axe de l'édifice. Ces dispositions ont été altérées au XIVe et au XVe siècle, par l'addition de collatéraux, tantôt à la nef, tantôt au chœur, d'autres fois dans toute la longueur du vaisseau. Au XVe siècle appartiennent aussi des garnitures de mâchicoulis et de breteches construites par dehors pour convertir l'église en forteresse, ainsi que cela se voit encore aujourd'hui au Boupère 2. D'ailleurs, au moyen âge, l'architecture religieuse, en Bas-Poitou surtout, prime généralement toutes les autres les constructions civiles même, et jusqu'aux édifices militaires, se conforment en plus d'un point, surtout dans l'ornementation, au style adopté par la religion. En effet, le moyen âge est la période religieuse, par excellence, de l'humanité elle a cumulé l'office de la patrie, de la nation et de la cité elle règle la vie Retour haut de page NOTES 1 Trois ans après l'an mille, -date assignée par la superstition, b la. fin du monde, un vieil historien, Raoul Glaber, nous apprend qu'il se manifesta dans toutes les Gaules une réaction d'espoir et de joie qui lit sortir de terre des milliers d'églises. Les anciennes furent démolies, quoi, qu'elles pussent servir encore; on avait trouvé mieux. 2 Il convient d'ajouter que des réparations considérables et sans caractère fixe, ont suivi les guerres de religion wyPyw10.
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